La révolution russe, article de Wikipedia

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par logan » 23 Avr 2006, 13:48

(Zelda @ dimanche 23 avril 2006 à 13:22 a écrit :Bon ceci dit sur ma question de départ ? Faut que j'aille chercher toute seule ? J'aimerais des citations (pas trop courtes) et des sources.

Sont-ce tous les mencheviks qui ont voté contre (ou qui étaient pour voter contre selon qu'ils avaient des élus ou non) ou une fraction seulement qui étaient contre le vote des crédits de guerre aux bourgeoisies de l'Alliance en 14 ?

Le sujet m'intéresse dans la mesure où il fait réfléchir sur l'influence des conditions nationales (ici autocratie et non démocratie) sur l'opportunisme (qui serait ici freiné).

J'ai répondu en partie.

En 1912 le Parti social démocrate russe (POSDR) se scinde en 2 partis distincts : Le parti menchevik d'une part et le parti bolchevik de l'autre.

A la douma tsariste de 1914, il y a une douzaine de députés socialistes, moitié bolchevik, moitié menchevik.
Les 12 députés votent tous contre les crédits de guerre en adoptant des résolutions communes sous l'étiquette sociale-démocrate, bien que les partis soient séparés.


J'en profite pour rectifier : Millerand n'est plus socialiste quand il est ministre de la guerre en 1914.
Parc contre Guesde, Sembat et Thomas par la suite seront dans le gouvernement d'Union sacrée en tant que représentant de la SFIO.
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Message par logan » 23 Avr 2006, 13:58

La lettre de Plekhanov... en 1912 ( ;) ) c'est une chose

Son attitude dès l'entrée en guerre c'en est une autre : défense du nationalisme russe, ralliement à l'union sacrée, pression sur les députés mencheviks pour les pousser à ne plus voter contre les crédits de guerre.

Bref la même attitude que les socialistes un peu partout en europe.
Ce sera d'ailleurs la cible russe principale de Lénine.

C'est d'ailleurs assez comique : il s'adresse ainsi à Jules Guede... qui finira ministre dans le gouvernement d'Union sacrée menant la guerre 2 ans plus tard. :pendu:
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Message par com_71 » 23 Avr 2006, 17:22

tu as aussi ça :

http://www.marxists.org/francais/trotsky/o...lt19220424a.htm

et ça :

a écrit :En mémoire de Plekhanov

Georges Valentinovitch Plekhanov Camarades nous vivons une époque où la vie d'un seul homme ne semble rien, ou presque, dans le tourbillon des événements. Durant la guerre des millions ont péri et sont morts ainsi que des centaines de milliers pendant la révolution. Dans un tel mouvement, un telle lutte des masses humaines une seule personnalité est insignifiante. Néanmoins même dans une période des plus grands événements de masse, il y a des morts particulières qu'il n'est pas permis d'ignorer par un silence sans y porter attention. Telle est la mort de Plekhanov.

A cette grande réunion, pleine à craquer, il n'y a pas une seule personne qui ne connaisse le nom de Plekhanov. Plekhanov appartenait à cette génération de la révolution russe, à cette étape de son développement où seulement quelques petits groupes d'intellectuels avaient rejoint la lutte révolutionnaire. Plekhanov est passé par «Zemlya y Volia»Note et «Cherny Peredel»Note puis en 1883 il organisa avec ses proches collègues, Vera Zassoulitch et Pavel Axelrod le groupe «Emancipation du Travail» qui devint la première cellule marxiste de Russie, quoiqu'au début seulement idéologique. Si il n'y a pas un seul des camarades ici présents qui ne connaisse le nom de Plekhanov, autant parmi nous marxistes de l'ancienne génération il n'en un seul qui n'ait pas étudié les travaux de Plekhanov.

C'est lui qui 34 ans avant Octobre prouva que la révolution russe triompherait sous la forme du mouvement révolutionnaire des ouvriers. Il s'est efforcé de placer le fait du mouvement de classe du prolétariat à la base de la lutte révolutionnaire des premiers cercles d'intellectuels. C'est cela que nous avons appris de lui et cela se trouve non seulement à la base de l'activité de Plekhanov, mais aussi (à la base) de toute notre lutte révolutionnaire. A cela nous somme resté fidèles jusqu'à présent. Dans la suite du développement de la révolution Plekhanov s'écarta de la classe qu'il avait si parfaitement servie dans la période la plus sinistre de la réaction. Il ne peut y avoir de tragédie aussi grande pour un dirigeant politique, qui inlassablement pendant des décennies prouva que la révolution russe ne pourrait se développer et atteindre la victoire qu'en tant que révolution prolétarienne, aucune tragédie ne peut être aussi grande pour un dirigeant que de refuser de participer au mouvement de la classe ouvrière à son étape historique plus cruciale, à l'époque de la révolution victorieuse. Plekhanov se trouva dans une position aussi tragique. Il n'a pas ménagé ses coups contre le pouvoir Soviétique, contre le régime du prolétariat, ni contre le Parti Communiste, auquel j'appartiens ainsi que beaucoup d'entre-vous, tout comme nous lui avons répondu coup pour coup. Et devant la tombe ouverte de Plekhanov nous restons fidèles à notre drapeau, nous ne faisons pas de concession à Plekhanov le «compromis» et le nationaliste, et nous ne retirons pas un seul des coups que nous avons porté, ni ne demandons à nos adversaires qu'ils nous ménagent. Mais maintenant en même temps qu'est entré dans notre conscience le fait que Plekhanov n'est plus parmi les vivants, nous pouvons le sentir à nos côtés avec un hostilité révolutionnaire irréconciliable envers tous ceux qui se mettent en travers de la route du prolétariat, pour cela il faut de la largeur d'esprit, afin de se souvenir de Plekhanov, non celui d'aujourd'hui, contre lequel nous luttions avec fermeté, mais de celui chez qui nous avons appris l'alphabet du marxisme révolutionnaire. Dans l'arsenal de la classe ouvrière, Plekhanov n'a pas seulement donné une simple épée qu'il avait éfilée, mais aussi une lance qui touche impitoyablement son but. Dans la lutte avec nos ennemis de classe et avec leurs mercenaires conscients ou à demi-conscients, comme dans la lutte contre Plekhanov dans la dernière époque de sa vie, nous nous servions et nous nous servirons de la meilleure partie du legs spirituel qu'il nous a laissé. Il est mort, mais les idées qu'il a forgées, à la meilleure époque de sa vie, sont immortelles, comme d'ailleurs l'est la révolution prolétarienne. Il est mort, mais nous, ses élèves vivons et luttons sous l'étendard du marxisme, l'étendard de la révolution prolétarienne. Avant que nous passions aux tâches de notre lutte quotidienne, contre l'oppression et l'exploitation, contre le mensonge et la calomnie, je vous appelle à rendre un hommage silencieusement et solennellement à la mémoire de Plekhanov, et je me lève.

Léon Trotsky
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L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par logan » 24 Avr 2006, 15:51

(txi @ lundi 24 avril 2006 à 15:40 a écrit :
(logan @ samedi 22 avril 2006 à 19:20 a écrit : Quant aux mencheviks, ils ont voté également contre les crédits de guerre.
Martov, le principal dirigeant menchevik condamnait l’attitude des partis socialistes. Mais contrairement aux bolcheviks il ne les accusait pas de trahison mais de capitulation face à l’ennemi.

question (peut-être) accessoire: quelle différence fais-tu entre "trahison" et "capitulation"?

Un dico va nous aider :
Capitulation : Abandon de toute résistance.
Trahison : Tromper la confiance de quelqu'un.• Livrer par perfidie

Un chef qui a failli, ce n'est pas pareil qu'un chef qui a trahi.

La position de Martov, taxant la social démocratie de "capitulation", ne menait pas nécessairement à déclarer la 2ème Internationale morte et à en proclamer une nouvelle.
Celle de Lénine si.

D'ailleurs à la conférence de Zimmerwald réunissant les dirigeants internationalistes, les mencheviks défendaient l'internationalisme d'un point de vue pacifiste et se contentaient de critiquer la social-démocratie (Axelrod). Ils ne tiraient pas les conclusions jusqu'au bout, comme si la 2ème internationale avait commis une faute grave mais qu'elle pouvait s'en remettre.

Lénine, lui, tenait Zimmerwald pour la première étape de la construction de la 3ème internationale afin de remplacer le "cadavre puant" de la 2ème..

Ta question était loin d'être accessoire :hinhin:
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