a écrit :
Vérié je pense que tes comparaisons sont injustes. Je m'en explique sur 2 ou 3 points :
Tout d'abord : Le brésil n'a pas eu a endurer les guerres que l'URSS a soutenu, avec invasion, etc.. De plus le Brésil (ni les autres pays que tu cites) n'ont eu à tenir tête au reste du monde pendant 50 ans, avec les investissements que ça nécessite, etc..
Donc, si on te suit, aucune comparaison ne serait possible ? (C'est Granit qui estimait plus juste de comparer le développement de l'URSS/Russie avec ceux du Brésil et de l'Inde, que de comparer avec le Japon.) Mais, si aucune comparaison n'est possible, au nom de quoi pourrait-on affirmer que l'économie soviétique aurait été supérieure à l'économie capitaliste traditionnelle ? En raison d'une croyance mystique dans les vertus de l'étatisation ?
Ce n'est pas sérieux. On compare ce qui existe, pas ce qui aurait pu exister si... etc. Trotsky, à la veille de la seconde guerre mondiale, comparait les Etats occidentaux dont les économies étaient bloquées par la crise à l'URSS qui donnait une impression de dynamisme.
Même en tenant compte de tes arguments, l'Espagne et la Corée ont été elles aussi ravagées par des guerres terribles et se situent loin devant la Russie pour le PIB par habitant.
L'infériorité d'une économie autarcique par rapport à des économies ouvertes au marché est une évidence largement démontrée. Les régimes de type stalinien-maoiste ne sont relativement efficaces que dans le cadre d'une industrialisation extensive, avec une production de qualité médiocre, la quantité (souvent gonflée par le statistiques officielles) primant sur la qualité. Et ce développement extensif s'accompagne d'une surexploitation de la population. Telle est la réalité objective, le reste relève de la pure mythologie, au même titre que la vision de la Révolution culturelle par Convidado.
a écrit : Granit
Le développement du Capitalisme au 20ème siècle n'a t'il pas été rendu possible justement grâce à l'existence de l'URSS ?
Et il aurait tout de meme fallu défendre l'URSS qui aurait été, selon toi, responsable de la survie du capitalisme ? :33:
Les raisons fondamentales pour lesquelles le capitalisme a connu un second souffle, ce sont les destructions énormes de forces productives par la seconde guerre mondiale. Pourquoi cette guerre n'a-t-elle pas été suivie d'une vague révolutionnaire, comme celle de 14-18 ? A mon avis, c'est parce que le prolétariat avait été battu presque partout à la veille de la guerre : en URSS, en Allemagne, en Hongrie, en Italie, en Chine, en Espagne. (En France, la défaite était moins profonde, mais l'affrontement avait été moins aigu.) La politique des staliniens - qui sont eux-memes un produit de ces défaites - ne peut pas être l'unique ou la principale responsable. Après la première guerre mondiale, il y avait les sociaux-démocrates qui jouaient le meme role. S'il y avait eu de véritables aspirations révolutionnaires parmi les masses ouvrières, une partie au moins de celles-ci se serait tournée vers d'autres directions politiques, comme cela s'est passé à une échelle minuscule chez Renault en 47, mais seulement sur des bases revendicatives.
a écrit :
Enfin : la seule comparaison qui pourrais avoir une certaine réalité serait celle comparant la Russie d'aujourd'hui avec La Russie qui serait celle d'aujourd'hui si elle n'avait pas connu 1917.
Ben non, justement, d'une part c'est d ela politique fiction. D'autre part, désolé, mais c'est un raisonnement menchevique. Les mencheviks et les sociaux démocrates ont toujours expliqué qu'il ne fallait pas faire la révolution, que s'il n'y avait pas eu la révolution, les Russes auraient connu la démocratie et l'expansion économique etc.
Mais ce qui légitime la révolution, ce n'est pas un développement hypothétique plus ou moins rapide de l'économie russe ! C'est :
-La volonté des masses elles-mêmes. Les révolutionnaires communistes sont toujours à leur côté.
-La possibilité d'utiliser la révolution russe comme tremplin pour étendre la révolution, ce qu'on essayé de faire les bolcheviks en construisant l'internationale.
Cette position, qui consiste à vouloir prouver la supériorité du "socialisme" (en réalité le capitalisme d'Etat) dans les courbes de production d'un Etat autarcique, est fausse et réactionnaire. Inversement, il est évident que constater la supériorité de l'économie occidentale sur l'économie soviétique des années 70 ne revient pas à reconnaitre la moindre vertu au capitalisme, qui continue à engendrer la guerre, les souffrances, la misère et risque de détruire la planète.
Si on veut faire de la politique fiction, c'est en effet aux possibilités qui seraient offertes à l'humanité par une planification et une organisation de la production à l'échelle mondiale, en fonction des besoins humains et non du profit, qu'il faut comparer le capitalisme, et non à un capitalisme d'Etat arrièré, autarcique, où la production est organisé en fonction des interets d'une bureaucratie !