Wesh les amis !!!
Bien ou bien ? (Gaby @ dimanche 8 juin 2008 à 13:39 a écrit :
Que reste-t-il des rapports de production que la révolution ouvrière a établi ? Rien, pas même sur papier (la constitution de 1993), ni des bases sociales, ni des politiques économiques, la seule chose qui tiendrait ce serait les souvenirs des générations nostalgiques vis-à-vis de l'URSS (comme dans d'autres pays, l'avant-garde regarde ses victoires partielles passées). La contre-révolution a conclu son cycle au bénéfice de la couche privilégiée de l'ex-URSS, faisant succéder au bonapartisme un pouvoir simili-fasciste. Cela, Trotsky l'avait vu (Bolchevisme contre stalinisme).
Ce qui reste des rapports de production de la révolution ouvrière et paysanne n'est pas simplement dans la mémoire, il est encore dans les rapports de production, bon, rien à voir avec ce qui était en 1917-1918 même dans les années 20 - 30, peu à peu la bureaucratie les a transformé, elle a mis de plus en plus d'entraves, d'obstacles, de chaines entre le prolétariat et les moyens de production industriels, agricoles. C'est toute la dégénérescence.
Maintenant, faudrait faire des études scientifiques non seulement sur les rapports de productions en Russie à l'heure actuelle mais dans le monde entier.
On verrait que pour le capitalisme finalement c'est le contraire qui se passe, que les obstacles, les entraves, les chaines sont de plus en plus retirées, bon, elle ne volent pas en éclat, c'est pas totalement socialisé, collectivisé(c'est le rôle d'une révolution prolétarienne) mais ça en prend le chemin à tous les niveaux de la production. Les travailleurs gèrent parfois seul, collectivement, leurs moyens de productions, leurs outils, mais pas pour leurs comptes sinon pour celui de la bourgeoisie, ils sont comme conditionnés, ils font ça quasiment machinalement.
Il y en a qui croient qu'ils sont les égaux des patrons car leur syndicat est fort, car leur salaire est élevé, car les patrons montrent une certaine crainte ... mais bon toute déguisé ... j'ai eu des discussion comme ça avec des cheminots, des travailleurs d'EDF-GDF et d'autres grosses entreprises ... là où il y pas mal d'acquis sociaux, des C.E. énormes ... c'est juste un discours dans la réalité, ils sont exploités, leur syndicats les empêchent de se défendre sur les attaques permanentes du patronat.
En Russie, il se passe un peu l'inverse, la socialisation, l'étatisation des moyens de productions, de l'industrie, des terres, des sous sols les bureaucrates tentent de les morceler, de les diviser. En tout cas c'est ce qu'ils ont essayés de faire ouvertement depuis la chute du mur de Berlin, début des années 90, bientôt 20 ans. C'est quelque chose de totalement nouveau, c'est normal qu'ils rencontrent des difficultés ... avant ils jonglaient entre contrôle rigoureux du commerce extérieur, planification, étatisation et l'exploitation plus ou moins sous le manteaux, plus ou moins ouvertes pour leurs privilèges, alors ils mettaient comme ils pouvaient de plus en plus d'entraves, d'obstacles, de chaines aux prolétaires.
Et puis quand les bureaucrates se rendent compte que finalement leurs privilèges sont mieux garanties avec l'ancien systèmes étatiques, le contrôle du commerce extérieur, la planification, bah, ils y reviennent plus ou moins. Leur contre révolution, leur tentative, n'est pas linéaires, il y a des retours en arrière, des retours à ce qu'ils connaissent, ils savent mieux gérer un état ouvrier dégénéré qu'un état capitaliste, et il s'en sortaient pas mal comme ça.
(Gaby @ dimanche 8 juin 2008 à 13:39 a écrit :
Qu'est-ce qui dicte la politique de Poutine et de ses hommes ? L'Etat russe n'a pas plus à se soucier des masses que les bureaucrates européens n'ont à composer avec lesdits "partenaires sociaux" de leur pays respectif.
Sur ça c'est pas toujours sûr et certains ... en Occident le patronat a toujours la crainte de la grève générale, des MAI 68 ... en 1995, le patronat recule face aux menaces d'extension de la grève ... en 2003 contre Rafarin, les syndicats manoeuvres pour essouffler le mouvement, en 2006, ils divisent le mouvement entre CPE et CNE( et le reste du projet de loi) ...
N'empêche que les appels à la grève sont toujours impressionnant vu leur participation ... même quand c'est des journées isolées les unes des autres. Les syndicats savent qu'il y a de la colère, faut diviser pour régner ... leur crainte c'est l'union, c'est la crainte de la bourgeoisie. Les classes dominantes craignent toujours les prolétaires, que leurs mouvement s'entendent se généralisent, s'unissent. Par expérience, on sait que ça ça peut se faire sans direction révolutionnaire. La bourgeoisie, les bureaucrates pourraient ils s'aventurer à jouer avec ça ?
Sarko l'a essayait avec les jeunes en novembre 2005, finalement c'est les travailleurs des quartiers, les grands frères, les grandes soeurs, les parents qui sont venus à la rescousse pour éteindre le feu ... les CRS et les Médias empiraient la chose. Les travailleuses, travailleurs de bases, des associations, des syndicats, "indépendants" se révèlent dans ce petit épisode beaucoup plus responsables que sarko et les jeunes.
Donc, il n'est pas évident que les bureaucrates ne rentrent pas dans leurs calcules, ne se soucient pas des masses laborieuses en Russie, de l'ex block soviétique.
(Gaby @ dimanche 8 juin 2008 à 13:39 a écrit :Khodorkovski ne représentait pas une menace à la gauche du pouvoir, mais il était un homme d'affaires engagé dans un partenariat avec les capitalistes étrangers (Exxon, Chevron). Poutine n'a été et n'est tenu d'agir que par nationalisme, en défense de la bourgeoisie russe face au capital concurrent, notamment américain. C'est cela qu'il a préservé, dans sa relative opposition avec les oligarques, une division au sein de la bourgeoisie nationale sur un enjeu. Ailleurs, l'Etat est bien heureux d'aider la constitution de trusts (comme OMZ avec la récupération de l'usine Ouralmach par exemple).
Ceci dit, personne peut nier que la bureaucratie, ou la bourgeoisie comme d'autres l'appelle, jonglent avec les secteurs qui appartiennent encore à l'état(ouvrier) qui dégénèrent de plus en plus) et les secteurs privatisés, capitalistes qui en 20 ans certes ne sont plus à leur premier pas. Sinon dans le cadre mondiale, pourquoi privatiser alors que la tendance est a la socialisation, les fusions d'entreprises, non pas forcément l'étatisation par un pays, mais internationalement avec leurs multinationales ? C'est bien ça non, la mondialisation, ce nouveau terme à la mode depuis un moment ?
Aujourd'hui dans la crise financière, ou depuis quelques décennies les cracks financiers ne sont pas résorbés par un seul état sinon par plusieurs, les guerres sont la responsabilité de plusieurs états, derrière ceux à qui ça rapporte c'est la bourgeoisie sans état en fait, avec plusieurs états en réalité. C'est pourquoi le morcellement de la Russie est réactionnaire, que les anciens pays soviétiques se regroupent finalement sous une autre appellation, mais fondamentalement c'est ce qu'ils héritent de l'état ouvrier, de l'URSS. La bureaucratie est sans cesse en train de faire des zigzags au milieu du capitalisme mondiale, comment y revenir franchement alors que celui ci se socialise de son côté ... et que finalement, les bourgeois, les bureaucrates locaux eux aussi craignent le prolétariat encore aujourd'hui, encore plus aujourd'hui(genre la démonstration internationale des affamés il y a quelques temps) ?
Nous savons que même sans parti révolutionnaire la classe ouvrière peut se retrouver en situation révolutionnaire, depuis 1917-1918 elle n'a cessé d'intervenir sur l'arène politique mais ce qui lui a toujours manqué c'est un état major mondiale bien implanté, conséquent, pour ses intérêts, expérimentés. Aujourd'hui le fonctionnement du capitalisme freinent de toute ces forces les forces productives, leur épanouissement, leur émancipation, la bureaucratie est parti prenante de cette tendance et ça depuis bien longtemps. Malgré ça les forces productives poussent, grandissent sans cesse, malgré les entraves, les obstacles, les chaines. Les conditions économiques sont mûre plus que jamais, c'est les conditions politiques qui tergiversent, qui freinent, qui reculent ... c'est tout le sens de la démoralisation, de la dépriment, du désespoir au sein du mouvement ouvrier, un parti ouvrier conséquent tordrait cette tendance. :boxing:
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