a écrit :Je ne crois pas qu'on puisse ramener à la raison les syndicats. Enfin, pas à la notre.
Dans la période où les cotisations sont perçues, tant bien que mal, par les syndicats d'enseignants, ils sont peut-être plus sensibles à leur image de marque qu'en mai ou juin. Quand je parle de retour à la raison, c'est bien sûr exagéré, mais occasionnellement, pour ne pas en perdre trop, leurs dirigeants peuvent faire mine d'emboîter le pas à leurs adhérents, quitte à nous lanterner ensuite de journée d'action en journée d'action. Ce qui n'empêche pas que s'ils font un pas dans le bon sens, il faudra en profiter au maximum et transformer, contre leur gré, leurs journées d'action pèpères et dispersées en lutte générale et prolongée...
Concrètement, on voit bien que, complètement désavoué par la base, Aschieri, qui dirige le SNES et qui avait signé les 16 points de convergence avec le ministre, a bien été obligé de se retirer de la soi-disant négociation sur la réforme. (La logique démocratique aurait été qu'il démissionne, ce que bien sûr n'a pas fait). C'est en partie l'attitude lamentable de la direction du SNES qui a rendu moins coupable aux yeux des collègues l'attitude du SN-FO-LC qui consiste uniquement à tout faire pour empêcher toute action commune et qui prend soin de ne jamais appeler à la grève les mêmes jours que le SNES... Toute action réussie, même mineure, même un dimanche peut mettre les directions syndicales en porte à faux et les forcer à donner le signal qui, contre leur gré, provoquera un de ces jours l'étincelle qui mettra le feu.
L'apparente quasi inertie des enseignants face à des attaques de plus en plus graves contre leur dignité, contre leurs rémunérations et contre leurs conditions de travail cache en fait une sourde colère que bien peu de choses suffiraient à faire exploser. Cela, les bureaucrates qui ne mettent jamais les pieds dans un collège, une école ou un lycée ne le savent peut-être pas et ils peuvent faire une erreur dans leurs calculs machiaviéliques...