(Vérié @ jeudi 6 novembre 2008 à 21:32 a écrit : à mon sens, "le programme électoral chiffré" de LO appartient au même registre "réaliste" et équivoque.
Ci-dessous, la page de présentation du programme chiffré dont Vérié parle (les passages soulignés ne l'étaient pas dans l'original) :
a écrit :Beaucoup de journalistes n’ont pas manqué d’ironiser ou au moins d’insister sur le fait que, à leur avis bien sûr, depuis que je me présente à ces élections, je dis toujours la même chose et que ceux qui m’écoutent entendent aujourd’hui le même discours qu’ils auraient entendu en 2002 ou en 1995, pour ne pas remonter plus loin.
S’ils n’ont pas tout à fait tort, c’est évidemment qu’en dénonçant la situation qui est faite aux plus pauvres, et pas seulement, je ne peux que répéter les mêmes choses, puisque rien n’a changé en trente ans, sauf en pire. Chaque gouvernement, qu’il soit de gauche ou de droite, n’a fait que faire descendre une marche ou tout un étage au niveau de vie et aux conditions de travail des salariés.
Par contre, ce que les journalistes ne disent pas volontiers ou trop peu, c’est que j’ai toujours posé des objectifs pour les travailleurs, des revendications vitales pour au moins enrayer la descente vers la pauvreté de tous ceux qui vivent et travaillent sans exploiter le travail des autres. J’ai même exposé, en 1995, ce que j’ai appelé un « programme d’urgence » pour les travailleurs, qui contenait des revendications qui sont encore plus urgentes aujourd’hui.
Je disais alors qu’on ne pouvait compter ni sur la droite, ouvertement au service du grand patronat, ni sur la gauche, hypocritement servile envers lui. La première est aux ordres de la grande bourgeoisie, la seconde ne veut pas l’affronter.
Pour appliquer le « plan d’urgence » de 1995, il aurait fallu un puissant mouvement social susceptible de faire peur au patronat et de le faire reculer. Un tel mouvement n’a pas eu lieu. Mais un jour ou l’autre, la colère populaire éclatera et accouchera d’un tel mouvement revendicatif. C’est afin qu’il ne se trompe pas d’objectif, quand il se produira, et ne prenne pas l’accessoire pour l’essentiel, que j’expose ce programme qui n’a rien de révolutionnaire en ce sens qu’il ne prévoit ni l’expropriation du capital, ni la transformation de la propriété privée de l’ensemble des grandes entreprises en propriété collective, en propriété d’Etat.
Cependant, au lieu de privilégier les intérêts de la classe capitaliste, ce programme rétablit, un peu, l’équilibre entre celle-ci et les travailleurs, la classe des producteurs de valeur, en prenant une partie des privilèges économiques des propriétaires de capitaux pour améliorer le sort des classes populaires. Je n’ai pas la prétention d’être élue et c’est pourquoi ce qui suit n’est pas mon programme de gouvernement, mais ce qui devrait être, au-delà des mots creux ou démagogiques chers à Ségolène Royal comme « la justice vraie » ou « l’ordre juste », le programme d’une présidence représentant réellement la population et capable de s’attaquer immédiatement et efficacement à la crise du logement, au chômage massif et à la dégradation passée, présente et à venir du niveau de vie de la plus grande partie de la population.
Le financement de ces mesures reposerait, comme je le montre, sur une augmentation des impôts, mais une augmentation sélective qui ne toucherait que les revenus très élevés et les bénéfices des sociétés, en particulier de celles du CAC 40 et d’ailleurs de façon modérée par rapport à l’ampleur de leurs profits. Il ne s’agit
même pas d’un partage des richesses, il s’agit seulement que tout le monde participe à l’effort nécessaire pour compenser les inégalités les plus criantes.
Je ne discute pas de ce que devraient faire Nicolas Sarkozy, François Bayrou ou Le Pen car ils ne prétendent même pas améliorer le niveau de vie des classes populaires.
Ce que j’expose donc ici, c’est ce que devraient être les premières mesures d’une présidence et d’un gouvernement vraiment socialistes.
Arlette LAGUILLER