Dans un contexte ou Le Figaro explique que les cheminots sont en grève pour "pouvoir passer Noël en famille", il me semblait utile d'apporter quelques précisions sur les raisons de ce conflit.
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Dans plusieurs régions ces dernières semaines, les circulations ferroviaires ont étés impactées par des grèves de conducteurs de la SNCF. Ils sont en lutte contre les nouveaux horaires d'hiver qui vont de pair avec la mise en œuvre du cadencement des trains. Le cadencement, que les cheminots soutiennent, prévoit le passage de plus de trains, à des heures fixes.
En revanche, la direction de la SNCF met en place cette politique en s’attaquant frontalement aux conducteurs. Elle tente aujourd’hui d’imposer des gains de productivité démentiels et remanie sans cesse leurs journées de services. Ils commencent de plus en plus tôt et finissent de plus en plus tard, au point que le temps de repos entre deux services est à la limite de la réglementation ferroviaire. Il faut pourtant savoir qu’un conducteur de train a des journées de service qui vont souvent de 8h à 11h30 d’amplitude par jour, ce qui n’est pas peu! Les agents ne sont parfois plus en mesure d’aller aux toilettes.
Les cheminots constatent dans leur quotidien que la direction est à l'offensive sur tous les fronts. Elle cache de moins en moins l'orientation des différents secteurs SNCF vers la mise en concurrence la création de profits records à court terme. Au détriment des usagers comme des cheminots. Toutes les activités sont, depuis plusieurs années, réorganisées, cloisonnées dans cet objectif et victime de suppressions de postes massives, stagnation des salaires, augmentation délirante de la productivité par agent et très peu d’embauches. Les activités de service public jugées peu rentables sont de plus en plus délaissées avec du vieux matériel, un manque d’entretien et de personnel. Les prix des billets ne cessent d’augmenter d’année en année. Les infrastructures sont saturées en raison d’un manque d’investissement malgré une hausse sans interruption du nombre de voyageurs dans les trains. C'est à cette politique de destruction du service public et des conditions de travail des cheminots qu'il faut donner un coup d'arrêt, à la SNCF comme ailleurs.