Travailleurs de new Fabris

Message par akira1917 » 01 Août 2009, 01:34

Dans l'Huma :boxing:
a écrit :Les Fabris rassemblent autour d’eux
« Moi, j’attends surtout les filles d’Aubade. » Les salariés de Fabris perdent leurs emplois, pas leur humour. Autour des salariés de l’équipementier automobile, trente délégations venues de toute la France ont manifesté pour s’opposer à la liquidation de l’industrie.

Châtellerault (Vienne), envoyé spécial.

« Moi, j’attends surtout les filles d’Aubade. » Les salariés de Fabris perdent leurs emplois, pas leur humour. Hier après-midi, à Châtellerault, la manifestation avait pour but de rassembler les luttes menées dans toute la France autour de celle des « Fabris ». De regrouper un maximum de salariés qui se battent ici ou là dans leur entreprise en péril. Un pari difficile, surtout au cœur de l’été. L’établissement Fabris, en liquidation judiciaire, est occupé depuis la mi-juin par ses salariés. Hier, dès midi, dans la cour de l’usine, ils faisaient griller les premières merguez, chauffer les premiers cafés.

Depuis l’épisode des bonbonnes de gaz, ceux-ci ont suscité un peu plus que les autres l’intérêt des médias. Mais une kyrielle d’entreprises, en proie aux délocalisations et aux licenciements, se trouvent dans une situation comparable à celle de l’équipementier automobile. Les Fabris, en échange du stock de pièces usinées, exigent des donneurs d’ordres, Renault et PSA, la somme de 11 millions d’euros, ce qui financerait les indemnités supralégales : 30 000 euros pour chacun des 366 salariés. Les deux constructeurs automobiles sont accusés d’avoir asphyxié leur sous-traitant.
« La métallurgie, ça va faire comme la sidérurgie »

Dans la cour de l’usine, les premiers manifestants arrivent. D’abord les « fils de lutte » de Continental, venus de Clairoix : « Les patrons profitent de la crise, ça ne peut pas continuer. Les patrons voyous ne sont jamais condamnés. » Ont aussi fait le déplacement, des syndicalistes CGT des sites PSA de La Garenne-Colombes et de Renault Technocentre. Pendant ce temps, Stéphane fait visiter l’usine à des camarades d’une fonderie d’Angers.

Dans l’immense atelier, il leur explique les processus de fabrication, fier du savoir-faire accumulé ici. « Ce n’est pas du gâchis ? On avait tout pour continuer ! » « La métallurgie, ça va faire comme la sidérurgie », lui répond, pessimiste, l’un des visiteurs. Heureusement pour les « Fabris », il reste « le trésor de guerre », ces milliers de pièces, collecteurs d’échappements ou éléments de systèmes de freins… Dans la cour arrivent d’autres délégations, venues de Blanquefort (Ford), de Montrouge (TDF). Il y a aussi les Molex de Villemur-sur-Tarn, en Haute-Garonne. Et les ouvrières si attendues d’Aubade. Les salariés toulousains de Freescale ont rebaptisé leur entreprise « Freesquale ».

Les formations politiques sont aussi présentes. Jacques Chabalier, de la coordination nationale du PCF, représente Marie-George Buffet : « Les politiques de délocalisation sont dans l’impasse. On pourrait taxer les produits quand ils reviennent et, surtout, en amont, interdire les licenciements pour les entreprises qui font des profits et donner plus de pouvoir aux salariés. » « On comprend le ras-le-bol des gens et on demande à l’État de faire le nécessaire », plaide le sénateur Verts de Paris, Jean Desessard. Même les élus UMP sont là. Édith Cresson, qui fut maire de la ville et premier ministre, est accaparée par les télés, ce qui provoque la colère d’un militant communiste : « Interviewez plutôt la vraie gauche ! » Au total, trente délégations et un millier de personnes participent, jusqu’au centre-ville, à cette manifestation interentreprises et interluttes.

Bruno Vincens
akira1917
 
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Message par akira1917 » 01 Août 2009, 01:36

Encore dans l'Huma
a écrit : Les "Fabris" s'arrêtent après l'obtention d'une prime de 12.000 euros
Après plus d’un mois et demi de combat et une menace de faire sauter leur usine, les salariés de l’équipementier automobile New Fabris se sont résolus vendredi à voter la fin du conflit après avoir obtenu une prime de départ de 12.000 euros pour les 366 employés licenciés.

204 salariés sur 235 ont voté à bulletin secrets pour le protocole de fin de conflit lors d’une assemblée générale, après une dernière réunion à la sous-préfecture où leur a été proposé le relèvement de la prime de départ à 12.000 euros net, au lieu de 11.000 euros brut promis la semaine dernière. Les salariés réclamaient 30.000 euros pour tous.

"Je demande à la minorité de respecter le vote des 204 salariés", a déclaré Guy Eyermann (CGT), porte-parole des salariés après la consultation, alors que ce résultat était accueilli dans un mélange d’abattement et de colère par le personnel de ce sous-traitant de Renault et Peugeot. Six bulletins nuls et un bulletin blanc ont été décomptés.

Les "Fabris", surnommés ainsi à l’instar des "Conti" de Continental dans l’Oise, occupaient leur usine depuis sa liquidation judiciaire le 16 juin. Mi-juillet, ils avaient menacé de la faire sauter avec des bonbonnes de gaz s’ils n’obtenaient pas de Renault et Peugeot une prime de 30.000 euros en plus des indemnités légales de licenciement, fixant comme date limite de négociation le 31 juillet.

"Aujourd’hui c’est fini, on a tout perdu", constatait, amer, un salarié de 44 ans, dont 24 passés chez New Fabris. Des salariés, dont certains étaient venus avec leurs enfants, ont pleuré lors des interventions des syndicalistes, eux-même au bord des larmes.

"Je ne sais pas ce que je vais faire, je vais peut-être monter une petite affaire, avec les 12.000 euros acheter un camion pour faire des livraisons", a confié à la presse M. Eyermann disant sa "déception" et son "impression" d’avoir été "abandonné" par sa "direction syndicale". Il n’a même pas voulu prendre part au vote lors de l’AG, "pour ne pas avoir à dire non".

"La CGT New Fabris est morte, mais nous créons un +comité des privés d’emploi New Fabris+", a-t-il ajouté.

Selon le ministère, l’indemnisation légale de licenciement dont bénéficieront les "Fabris" est comprise entre 17.500 et 19.000 euros. L’aide devrait être financée par le rachat du stock de pièces détachées de l’entreprise par Renault et Peugeot.

Le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, avait conditionné les négociations avec les salariés au fait que ceux-ci cessent leurs menaces de faire sauter leur entreprise. Les "Fabris" avaient donc remisé provisoirement leurs bonbonnes de gaz.

Vendredi, Christian Estrosi a estimé "avoir obtenu le maximum d’avancées (indemnités, préretraites…) dans le contexte d’une liquidation judiciaire avec cessation d’activité", et quelques minutes après le vote a salué la "sage décision" des salariés.

Mais à l’instar de Guy Eyerman et de nombreux salariés, Dominique Duval (FO) ne cachait pas son amertume. "Le résultat ne nous satisfait pas, mais nous essayons de partir dignement. Ce n’est pas facile", a-t-il lancé lors de l’AG. Un responsable CFDT, amer lui aussi, a estimé que "l’Etat aura fait un geste, mais pas les constructeurs".

Ce conflit, devenu emblématique de la crise dans l’industrie, s’est achevé dans un climat d’amertume. La prime de 12.000 euros proposée par le ministre de l’Industrie, Christian Estrosi, est loin des 30.000 euros demandée par les salariés.

Cette proposition a néanmoins été acceptée par 204 des 366 salariés. Vingt quatre ont voté contre, il y a eu sept bulletins nuls ou blancs et 131 salariés n’ont pas participé au scrutin.

"Vous pouvez être fier de vous. On pourra se balader à Châtellerault, en France et partout avec la tête haute. On ne s’est pas fait virer comme des merdes", a dit aux salariés le délégué CGT Guy Eyermann avant le vote.

En annonçant les résultats, il leur a lancé : "Je demande que la minorité respecte le vote des 204 personnes. Je déclare aujourd’hui, 31 juillet 2009, la fin de la CGT Fabris. Je souhaite la bienvenue au comité des ’privés d’emplois’ Fabris".

Les ouvriers, qui ont fait visiter l’usine une dernière fois aux journalistes, montrant les machines neuves, étaient pour certains en pleurs. D’autres ont quitté l’usine avant l’annonce.

"C’était 12.000 euros ou rien et, aujourd’hui, rien, on ne peut pas se le permettre", a déclaré à la presse le délégué Force ouvrière Dominique Duval.

L’affaire a confirmé la radicalisation des salariés, manifestés depuis le printemps par des séquestrations de cadres et, plus rarement, par des menaces de destruction.

Selon un sondage Ifop publié vendredi par L’Humanité, 62% des personnes interrogées disent comprendre les séquestrations, 23% les approuvrent, 50% comprennent les menaces de destruction et 16% les approuvent.

Ces conflits embarrassent les syndicats. "Ce sont des modalités d’action que je ne conseillerais pas aux salariés parce qu’elles conduisent à des impasses En même temps, lorsqu’ils les décident démocratiquement, la CGT est avec les salariés", a dit Maryse Dumas, n°2 de la CGT.
akira1917
 
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Message par ZwichenStreik » 01 Août 2009, 12:48

Très bel article du journal patronal "Les échos", qui décrit très bien ce qui se passe et donne de bonnes perspectives :
a écrit :Le ministère de l'Industrie souhaite clore au plus vite ce dossier, devenu le symbole de la radicalisation des conflits et de la difficulté d'enrayer les montées de violence. Hier après-midi, les salariés de New Fabris ont continué à chercher à attirer les projecteurs en organisant une manifestation avec d'autres entreprises en difficultés (Continental, Molex, Aubade). Elle a réuni de 1.800 (selon la police) à 3.500 personnes (syndicat) et, surtout, illustré une première mise en oeuvre du scénario que le gouvernement veut éviter à la rentrée : une agglomération de conflits de plus en plus radicaux.

Le risque reste toutefois limité tant les conflits liés à l'emploi, où chacun défend avant tout sa situation, sont peu propices à ce type de phénomène dans la durée.

D. P., Les Echo

Souhaitons une suite rapide et dynamique à cette "première mise en oeuvre" du scénario que tous les militants ont à cœur !
ZwichenStreik
 
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Message par Crockette » 01 Août 2009, 16:23

ben oui Maryse Dumas ne conseille pas ce genre d'actions..car elle a ds ses cartons la ...la ...FLEXsécurité !


merci la CGT heureusement que vous êtes là...qu'est ce que les travailleurs feraient sans vous...

ils se feraient manipuler par des voyous d' extremistes de gauche sans doute... :halalala:
Crockette
 

Message par Vérié » 03 Août 2009, 10:22

La fin de ce conflit est assez triste. Quelqu'un a-t-il des infos de terrain précises sur la façon dont ça s'est déroulé ? Les manoeuvres syndicales etc ?
Vérié
 
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Message par Crockette » 03 Août 2009, 13:05

le conflit s'est terminé comme il pouvait : et je pense que le gouvernement a été plus à l'écoute de ces travailleurs que CHEREQUE ou meme THIBAULT et compagnie...ça me fait mal de dire cela mais je crois que c'est bien la triste réalité...
les permanents syndicaux sont en vacances mais les membres du gouvernement eux sont à la barre...du navire. :dry:
ils ont eu 10 000 ou 11 000 euros par travailleurs je crois c'était une offre maximale avecla condition préalable d'enlever toute menace d'explosion.

j'ai pas d'infos dès que j'en aurai des fiables, je le mets en ligne.
Crockette
 

Message par Lao She » 03 Août 2009, 15:14

[quote=" (Crockette @ samedi 1 août 2009 à 16:23"]
merci la CGT heureusement que vous êtes là...qu'est ce que les travailleurs feraient sans vous...
ils se feraient manipuler par des voyous d' extremistes de gauche sans doute... :halalala: [/quote]
Rappel, un des dirigeants du mouvement est à la CGT et l'UL CGT est du côté des salariés, même si cela n'excuse pas la très grande discrétion de la conf par rapport aux luttes des travailleurs de entreprise où il ya des licenciements. Quant à l'extrême gauche à Chatellerault, elle est très peu nombreuse même si elle est déterminée.
Lao She
 
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Message par Crockette » 06 Août 2009, 12:06

source HD20149

"le conflit s'est terminé le 31 juillet. une prime supplémentaire (à celle légale) est octroyée à hauteur de 12 000 euros par salarié".

"Le délégué CGT Guy Eyermann a accusé notamment sa direction syndicale de les avoir abandonné"
commentaire perso : étonnant de voir cela ds l'HD, elle qui est pro-CGT...

attention là vous allez rire mais je l'invente pas : "je comprends" dit Maryse Dumas, secrétaire confédérale jointe par l'HD. "mais il ne faut pas se tromper de responsabilité. La CGT assure le soutien à toutes les luttes, y compris aux dizaines de conflits qui ont lieu et qui ne sont pas médiatisés"


un conseil au camarades du FALO : si vous voyez Thibault et sa citroen C6 avec son chauffeur au cours d'une lutte, n'hésitez pas à écrire à la rédaction du journal de LO... :-P
un porte clef CGT et un stylo CGt vous seront offert par la rédaction... :-P


allez rdv à la rentrée aux prochaines réunions d ela CGT et du medef pour la flexsécurité... =D>
Crockette
 

Message par pelon » 06 Août 2009, 14:59

Une lettre de Guy Eyermann :
a écrit :

Chers camarades,

Pour différentes raisons (en particulier sa venue tardive près d’un mois et demi après la fermeture et le début de l’occupation de l’usine), la manifestation du 30 juillet à Châtellerault en solidarité avec les New Fabris n’a pas été suffisante pour empêcher que le dénouement du conflit se fasse au détriment des travailleurs et au profit des patrons voyous, ceux de New Fabris mais surtout ceux de PSA et de Renault eux-mêmes.

Organisée en plein milieu de l’été, alors que beaucoup d’entreprises étaient déjà en congé, le nombre de délégations venues de Châtellerault et de la Vienne, mais aussi et surtout de bien d’autres régions de France, a cependant souligné le sentiment d’avoir été abandonnées qui domine dans beaucoup d’entreprises en lutte.

Car depuis longtemps, mais encore plus ces 12 derniers mois, c’est bien de l’isolement qu’ont aussi été victimes les salariés des entreprises qui subissent des licenciements, des plans sociaux ou des fermetures de site.

Cette manifestation a également prouvé que beaucoup sont prêts à passer à l’action concrète à condition qu’on fasse appel à eux.

Elle a prouvé enfin l’importance d’établir des liens à la base, entre les entreprises elles-mêmes, afin de permettre de susciter la réaction de tous et de toutes quand l’une de ces entreprises est attaquée. Or tout le monde le sait, les attaques qui redoublent déjà en cet été vont encore se multiplier à la rentrée.

C’est pourquoi les Fabris ont lancé le 30 juillet l’idée d’un collectif contre les patrons voyous et licencieurs.

A ce collectif, des délégations présentes le 30 juillet ont déjà dit qu’elles étaient prêtes à apporter leur adhésion comme celles de la CGT Ford Blanquefort ou de l’intersyndicale CFDT-CGT-CFTC de Freescale à Toulouse.

C’est également le cas d’autres entreprises qui ne pouvaient pas être présentes à la manifestation comme la CGT Merlin-Gerin dans les Alpes, la CGT Michelin à Cholet, la CGT Philips à Dreux, la CGT IBM à La Gaude ou encore le Collectif de Résistance Ouvrière qui regroupe plusieurs entreprises de la Meuse et de la Haute Marne (Sodetal, Mc Cormick, Ellat, Ebrex, Rocamat).

Et davantage encore, ces 2 dernières semaines, de nombreuses délégations ont affirmé leur intérêt pour l’initiative des Fabris : la CGT Molex à Villemur, la CGT SKF à Fontenay Le Comte, SUD Renault à Guyancourt, la CGT PSA Saint-Ouen, la CGT Continental à Compiègne, la CGT de la Caisse Des Dépôts, l’USM CGT des chantiers navals de Saint-Nazaire, la CGT et la CFDT de TDF (Télédiffusion De France), le syndicat FO du centre d’appels du Club Med à Saint Ouen, la CGT Renault Cléon, etc.

Cela confirme la nécessité de celle-ci. Nous entendons bien la  maintenir et la développer.

Le but de cette lettre est de confirmer les premiers liens noués entre nous, voire de les établir.

Ce sont ces liens qui permettront au collectif de remplir d’abord son rôle d’informateur (faire connaître aux autres la situation de chaque boîte menacée) et peut-être ensuite celui d’organisateur de l’action (relayer les appels et les propositions d’action et de lutte d’ensemble qui pourraient être lancés à partir de telle ou telle boîte menacée).

Pour renforcer et confirmer le réseau que nous avons commencé à tisser avec cette idée de collectif, nous aurons certainement à proposer prochainement une rencontre entre nous qui pourrait se faire autour d’une des équipes militantes représentant une entreprise adhérente au réseau.

Et d’ores et déjà nous proposons de soutenir toutes les initiatives, quelles que soient leurs modalités et leurs formes, qui veulent contribuer, comme la nôtre, à aller dans le sens de la convergence, de la coordination et de l’extension des luttes comme le débat-concert organisée le 5 septembre à Blanquefort par la CGT Ford ou la manifestation du 17 septembre à la Bourse de Paris appelée par les fédérations CGT de la Chimie et de la Métallurgie.

En espérant que votre réponse sera que, comme nous, vous souhaitez renforcer nos liens afin que nous ne restions plus rester isolés chacun dans notre usine, bureau ou chantier face à des patrons et un gouvernement qui eux sont fermement unis comme l’a montré l’alliance Estrosi-PSA-Renault contre les Fabris.

Fraternelles salutations

Guy Eyermann, ex-porte parole des Fabris en lutte

PS : Pour information, nous ajoutons en pièce jointe l’allocution faite au nom de la CGT Fabris lors de la manifestation du 30 juillet à Châtellerault. Ci-joint aussi un lien pour visionner un film sympa réalisé sur la manif :
Cliquez ici avec le bouton droit pour télécharger les images. Pour protéger la confidentialité, Outlook a empêché le téléchargement automatique de cette image à partir d'Internet. Les New Fabris toujours debout !http://www.youtube.com/watch?v=_f5ejsA-lKc&feature=channel_page
pelon
 
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Message par pelon » 08 Août 2009, 21:46

(LO a écrit :
Châtellerault - Autour des travailleurs de New Fabris : un rassemblement contre les licenciements
Suite au désengagement de ses deux principaux donneurs d'ordre - Renault et Peugeot - précipitant la liquidation de l'entreprise et la destruction des 366 emplois, les ouvriers de New Fabris revendiquaient, comme dédommagement de ces constructeurs, une prime extra-légale de licenciement de 30 000 euros chacun. La manifestation du 30 juillet, à laquelle étaient conviés les travailleurs de toutes les entreprises frappées par des licenciements dans le pays, a été le point d'orgue d'un mouvement qui dure déjà depuis de longs mois.

À son départ à 14 heures de l'usine New Fabris dans la zone industrielle nord de Châtellerault, le cortège était fort d'un millier de participants, qui ont vu leurs rangs grossir progressivement le long des quatre kilomètres séparant l'usine du centre de Châtellerault. De nombreuses délégations d'autres entreprises étaient représentées. Venues de la Vienne principalement bien sûr, en dépit des fermetures liées aux congés d'été, avec des travailleurs de Thales, Valeo, des Fonderies du Poitou, de la Snecma, de différents services publics - et puis une délégation forte de dizaines d'ouvrières d'Aubade, très remarquées, venues avec banderole et pancartes, qui sont toujours sous la menace de 104 licenciements dans l'usine de Saint-Savin.

Venues de la région parisienne ou encore du Sud-Ouest, et composées de militants syndicaux souvent proches de l'extrême gauche, de petites délégations d'entreprises ayant eu à se battre contre des licenciements ou des fermetures étaient également présentes : Molex, Freescale, Renault-Rueil et Guyancourt, Ford-Blanquefort. Sortant tout juste du long conflit que l'on sait contre leur propre patron licencieur, les représentants des travailleurs de Continental-Clairoix furent assurément les plus remarqués.

Les organisations politiques étaient également représentées - PCF, LO, NPA, PS, POI ou encore les Verts... mais aussi la droite locale, dont certains représentants ont eu droit à quelques invectives à leur arrivée !

Edith Cresson, ancienne Premier ministre PS et ex-maire de Châtellerault, se faisait fort de conseiller devant les micros les travailleurs de Fabris pour négocier au mieux, auprès des constructeurs automobiles, le stock de pièces qu'ils contrôlent. Ségolène Royal, quant à elle, n'était pas présente, mais s'était empressée de communiquer à l'AFP qu'elle avait contacté le ministre de l'Industrie, Estrosi, afin que le gouvernement et les constructeurs « fassent un geste », selon son expression, pour augmenter sensiblement le montant de la prime extra-légale, qui se chiffrait alors à 11 000 euros bruts, arguant que dans ce conflit qui dure « depuis un mois et demi » (les travailleurs de Fabris seront heureux de l'apprendre, eux qui sont mobilisés depuis fin 2008), il fallait trouver une porte de sortie « satisfaisante et digne ».

Mais bien sûr, pas plus ces dirigeants du PS que le sénateur UMP Fouché n'ont à un seul moment désigné Renault et PSA comme responsables de cette situation. Ces politiciens, respectueux de la propriété privée des capitalistes, n'ont pas non plus mentionné le fait que, malgré de nombreuses années largement bénéficiaires, les actionnaires reçoivent des aides publiques de plusieurs milliards et ont, par conséquent, les moyens de satisfaire les revendications des ouvriers.

Des centaines de personnes attendaient le cortège devant l'hôtel de ville, et c'est devant 2 000 manifestants que se sont succédé les prises de parole des représentants des entreprises, puis de ceux des organisations politiques, dont pour Lutte Ouvrière, notre camarade Eric Pecqueur, ouvrier dans l'automobile et notre porte-parole pour la région Nord-Pas-de-Calais. De multiples interventions mettaient l'accent sur les intérêts communs qu'ont les travailleurs des différentes entreprises touchées par des suppressions d'emploi, dénonçant la rapacité des actionnaires. Le « nous sommes tous des Fabris ! » lancé par Guy Eyerman, délégué CGT de Fabris, fut particulièrement applaudi. Xavier Mathieu, de Continental, soulignait, pour sa part, la force que représente la classe ouvrière lorsqu'elle se bat collectivement et le fait qu'elle ne peut compter que sur elle-même. Plusieurs intervenants ont également dénoncé, parfois vigoureusement, l'absence de soutien des directions syndicales nationales dans les luttes de leurs entreprises.

Sans préjuger de ce que serait la décision des travailleurs de Fabris lors de leur assemblée générale du lendemain, un sentiment de fierté dominait ce rassemblement. Fierté de lutter pour défendre ses droits, de ne pas se résigner, même si la contre-offensive que les travailleurs devront opposer aux coups du patronat nécessitera un rapport de forces de grande ampleur à l'échelle du pays, et fierté de se retrouver nombreux, ensemble, en plein cœur de l'été, représentants de différentes entreprises et partageant la même révolte.

Correspondant LO



http://www.lutte-ouvriere-journal.org/inde...&num=2140&id=22
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