Diversité... des oiseaux

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Re: Diversité... des oiseaux

Message par Cyrano » 12 Oct 2020, 16:39

Plestin, il fait l'malin avec ses oiseaux.
Mais, si ça se trouve il ne connaît pas la race suivante:
"Oiseau qui a les pattes trop en arrière".
C'est un dessin scientifique de Gébé qui connaissait, lui. Il avait intitulé son étude: "Histoire de l'oiseau qui avait les pattes trop en arrière". C'est dans un Charlie Hebdo de 1981.
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Plestin » 12 Oct 2020, 17:32

Cyrano a écrit :Plestin, il fait l'malin avec ses oiseaux.
Mais, si ça se trouve il ne connaît pas la race suivante:
"Oiseau qui a les pattes trop en arrière".
C'est un dessin scientifique de Gébé qui connaissait, lui. Il avait intitulé son étude: "Histoire de l'oiseau qui avait les pattes trop en arrière". C'est dans un Charlie Hebdo de 1981.

:lol: :lol: sympa cet oiseau !

Il y a pas mal d'oiseaux qui ont les pattes trop en arrière pour marcher adroitement sur terre. Ce sont souvent des oiseaux qui sont au contraire très à l'aise dans l'eau, voire sous l'eau. Par exemple les plongeons, les grèbes, les manchots etc. Car la position postérieure des pattes, alliée à un corps fuselé, permet un déplacement très rapide sous l'eau. C'est également le cas pour certains oiseaux maladroits à terre mais très adaptés au vol, comme les albatros.

L'oiseau de Gébé a les ailes bien formées, donc ce n'est pas un manchot, mais de dimensions normales, donc ce n'est pas un albatros. Il me fait plutôt penser à un plongeon, dont les pattes sont vraiment très, très en arrière ; et un bon plongeon sachant plonger, se planter le bec dans la terre est ce qui arriverait certainement à un plongeon étourdi ou miro croyant à tort être au bord de l'eau... Et puis c'est un oiseau rigolo.

Verdict : un plongeon qui aurait besoin de lunettes :ugeek:

Plongeons donc un brin avec le plongeon imbrin ou plongeon huard (Gavia immer) :

https://www.youtube.com/watch?v=L2LDgl-b3Gs
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Cyrano » 13 Oct 2020, 08:32

Merci pour la jubilation de ta réponse.
C'est vraiment très, très bête: mais le dessin de Gébé m'a fait rire. C'est dans le spécial 50 ans que Charlie Hebdo vient de publier.
Après tout, le dessin de Gébé aurait pu figurer dans l'album du dessinateur Chaval, "Les oiseaux sont des cons" publié dans les années 1960.
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Plestin » 31 Oct 2020, 20:53

Voici plusieurs familles d'oiseaux, comptant beaucoup moins d'espèces que les familles précédentes, et qui ont une certaine proximité génétique avec les corvidés (corbeaux, pies, geais...) On les regroupe en général avec ces derniers dans une "super-famille", les "corvoïdae", où l'on retrouve aussi les paradisiers et oiseaux jardiniers (déjà vus dans mes premiers posts). Certaines espèces ressemblent physiquement ou par leur mode de vie à des corbeaux ou des pies, d'autres pas du tout. Plusieurs de leurs membres ont des particularités très intéressantes en termes de comportement ou de caractéristiques physiques. Beaucoup vivent hors d'Europe mais quelques-uns peuvent s'y rencontrer, comme le loriot d'Europe et plusieurs pies-grièches.

Apprêtez-vous donc à faire connaissance avec des "mangeurs de cerises" qui se baignent en plein vol, des oiseaux vénéneux, des empaleurs-écorcheurs, des chasseurs de serpents, des identificateurs d'oeufs utilisant les UV, des concertistes, des oiseaux tantôt joueurs et familiers tantôt dignes de Hitchcock, des écorceurs d'arbres, des réveil-matin ou encore des roublards arnaqueurs de mangoustes...

Je publierai ce groupe d'oiseaux en deux ou trois fois. Ici donc, la première partie (des "mangeurs de cerises" jusqu'aux "chasseurs de serpents").


La première de ces familles est celle des Oriolidés, autrement dit les loriots, des oiseaux dont les couleurs dominantes sont souvent (pas toujours) le jaune et le noir.

Elle ne compte qu'un seul représentant en Europe de l'Ouest, le loriot d'Europe (Oriolus oriolus) et, bien qu'il ne soit pas très rare, il est difficile à observer car il passe une grande partie de son temps en hauteur, caché à l'ombre dans le feuillage, au sommet des arbres en pleine forêt. Le plumage du mâle ne prête à aucune confusion, jaune d'or et noir (et son bec est rouge) mais il faut avoir la chance que le soleil l'éclaire pour pouvoir le remarquer. La femelle est moins vivement colorée, jaune verdâtre sur le dessus, pâle avec de petites stries sombres sur le dessous, et les ailes noires.

Les loriots sont de gros consommateurs d'insectes qu'ils récoltent surtout sur les branches, les feuilles ou sous l'écorce, en particulier des larves, dont des chenilles y compris très velues qu'ils tapent parfois contre une branche pour les débarrasser de leurs "poils". Ils complètent leur menu avec des fruits, en particulier pour leur fournir l'énergie nécessaire aux migrations, et ils affectionne tout particulièrement les cerises (il suffit d'un seul couple de loriots pour faire de sérieux dégâts dans un cerisier !)

Certaines circonstances peuvent faciliter l'observation de cet oiseau. En particulier, lorsque certains fruits sont mûrs, le loriot peut s'aventurer dans les vergers et les jardins pour s'y faire une ventrée de fruits et devient alors un peu plus visible.

Le loriot est un excellent chanteur et, contrairement à beaucoup d'autres espèces d'oiseaux, chante même par temps de canicule. Le nid qu'il construit est une corbeille suspendue à la fourche d'une branche ; les oisillons savent dès leur éclosion s'agripper pour ne pas en tomber lorsque, en cas de grand vent, le nid se balance.

Le loriot d'Europe vit dans une grande partie de l'Europe du Portugal à la Russie (mais pas dans la péninsule scandinave, ni dans les îles britanniques, ni en Bretagne et Normandie, ni en Corse) mais aussi en Asie centrale, en Turquie, au Moyen-Orient et en Inde. C'est l'une des deux seules espèces migratrices de la famille (sauf pour les populations du sud de l'Asie, sédentaires), les autres espèces de loriots vivant toute l'année dans les régions tropicales d'Afrique, d'Asie et d'Océanie. Cela s'explique probablement par une origine tropicale de l'espèce et par le fait que l'Europe n'est hospitalière que pendant la belle saison pour des oiseaux principalement insectivores et frugivores. Aussi, les loriots d'Europe ne sont vraiment européens qu'entre le mois de mai et le mois de septembre, passant le reste de l'année en Afrique subsaharienne. Les premiers départs vers l'Afrique commencent même dès juillet. Cette courte présence explique aussi la difficulté à les observer.

(D'après ma vieille encyclopédie, concernant la migration du loriot d'Europe) "Les Loriots voyagent surtout la nuit, passant la journée dans les bois qu'ils trouvent sur leur passage. Ils font une halte prolongée dans les îles grecques, où ils se gavent de figues, puis passent en Egypte et en Libye, où ils se gorgent de dattes, et ils gagnent enfin, en octobre, la région de l'Afrique orientale ou méridionale où ils passeront l'hiver. La migration de printemps est plus éparpillée. Les plus gros passages ont lieu en Tunisie, mais les Loriots abordent la Méditerranée sur toute la largeur des côtes de l'Afrique du Nord."

Ici, il est content, le vidéaste amateur qui parvient à cadrer un loriot ; en l'occurrence, un mâle grand amateur de cerises sauvages :

https://www.youtube.com/watch?v=IvpM3JJ-Thg

Ici, les loriots, qui sont des oiseaux ne se posant presque jamais au sol, se baignent en vol ; à un moment le vidéaste cadre de plus près une femelle :

https://www.youtube.com/watch?v=Dz4o5In7fGk

Ici, en Bulgarie, un loriot mâle apporte une chenille aux oisillons et débarrasse le nid (de type suspendu) de ses déjections (en les mangeant...) :

https://www.youtube.com/watch?v=N2vEpmyUFTw

Quelques autres représentants de la famille des Oriolidés :

Ici, le loriot de Chine (Oriolus chinensis), à la nuque noire et au bec rose, présent de la Sibérie et de la Corée à l'Asie du Sud-Est et dont certaines populations migrent vers l'Inde en hiver :

https://www.youtube.com/watch?v=uw44mMzIe98

Ici, un mâle de loriot pourpré (Oriolus trailii), une espèce de l'Himalaya, du sud de la Chine et d'Asie du Sud-Est, nourrissant ses oisillons au nid :

https://www.youtube.com/watch?v=UzkxqZxrt3I

Ici, un loriot à capuchon noir (Oriolus xanthornus) d'Asie du Sud-Est, filmé en Thaïlande :

https://www.youtube.com/watch?v=2jLSNIaV3cA

Ici, un loriot à gorge noire (Oriolus xanthonotus) également d'Asie du Sud-Est, explorant l'écorce d'un arbre à la recherche de larves :

https://www.youtube.com/watch?v=Yx3rxT-Yygo

Ici, deux loriots dorés (Oriolus auratus), une espèce d'Afrique tropicale, filmés dans le nord du Ghana :

https://www.youtube.com/watch?v=WiTmamULRUM

Ici, un mâle de loriot sagittal (Oriolus sagittatus), une espèce commune dans le nord de l'Australie et en Nouvelle-Guinée :

https://www.youtube.com/watch?v=_Nffivgc2Qc

Ici, un loriot verdâtre (Oriolus flavocinctus), assez commun dans les mêmes régions que le précédent :

https://www.youtube.com/watch?v=GsFDLVYY_xM

D'autres espèces portant un nom différent sont classées dans la même famille que les loriots. C'est le cas des sphécothères, loriots avec une large zone de peau nue autour de l'oeil, dont le plus connu est le sphécothère de Vieillot (Sphecotheres vieilloti) qui vit dans le nord et l'est de l'Australie et en Nouvelle-Guinée et dont le nom anglais signifie "oiseau figuier d'Australie". Il se nourrit majoritairement de fruits, en particulier des figues, et complète son menu avec quelques graines et surtout des insectes (coléoptères, fourmis, termites, chenilles...) voire de petits lézards. Il peut faire une grande consommation de fourmis ailées lors de leur essaimage mais peut aussi faire de gros dégâts dans les vergers.

Ici le sphécothère de Vieillot, d'abord le mâle puis la femelle dont la coloration est très différente :

https://www.youtube.com/watch?v=sy-4MHvgy54

Les pitohuis sont un groupe d'oiseaux de Nouvelle-Guinée vraiment étonnants dont il existe 15 espèces qui, suite à de récentes découvertes génétiques, ont été réparties entre 3 familles. 4 espèces (dont deux nouvellement identifiées) ont été reconnues comme apparentées aux loriots et placées dans les Oriolidés. Les deux plus connues sont le pitohui bicolore (Pitohui dichrous) et le pitohui variable du Nord (Pitohui kirhocephalus). L'incroyable caractéristique de ces oiseaux est qu'ils sont... vénéneux ! Ils parviennent en effet à accumuler des toxines puissantes dans leur peau et leurs plumes. Ces toxines sont apparentées aux batrachotoxines de certaines grenouilles sud-américaines (utilisées par certains Amérindiens pour empoisonner les pointes de flèches) et ont probablement pour origine la consommation de scarabées qui en contiennent en faible quantité, les chorésines. Cela permet de protéger l'oiseau contre les prédateurs et repousse les parasites externes (poux etc.)

Selon wikipédia, à propos du pitohui bicolore :

Découverte de sa toxicité

Le Pitohui bicolore est si commun que cette espèce a été décrite il y a plus d’un siècle et demi. Cependant, il a fallu attendre 1990 pour que sa toxicité soit enfin découverte.

L'ornithologue Jack Dumbacher fut griffé d’un coup de patte par un individu. Alors qu’il léchait sa blessure, il se rendit compte que ses lèvres et sa langue commençaient à picoter et à brûler. L’effet du poison dura plusieurs heures. Plus tard, il mit une plume de pitohui dans sa bouche et le même effet se produisit, mais en plus fort : « comme une pile de 9 V ».

Il publia plus tard sa découverte, car aucun oiseau vénéneux n’était alors connu par la communauté scientifique.

L'une des principales toxines de cet oiseau est l'homobatrachotoxine, un alcaloïde de structure stéroïde analogue à la batrachotoxine que l'on retrouve dans le venin de certaines grenouilles tropicales.

Depuis, on sait que d'autres espèces d'oiseaux de Nouvelle-Guinée, appelées toutes pitohui sauf une (l'ifrita de Kowald), présentent à des degrés divers et pour les mêmes raisons la même particularité d'être vénéneux.

Ici, l'une des très rares vidéos de pitohui bicolore et, en fond sonore, le cri de l'oiseau à l'origine de son nom "pitohui" :

https://www.youtube.com/watch?v=NyH-aLtVc5k

Un très court petit reportage (hélas en anglais) expliquant que les toxines du pitohui lui servent à repousser les parasites externes (poux etc.) :

https://www.youtube.com/watch?v=YGmxrG-n-8I&t=4s

On rattache aussi depuis peu à la famille des loriots, deux oiseaux de Nouvelle-Zélande qui se sont éteints durant le XXème siècle : le piopio de Nouvelle-Zélande (Turnagra capensis), vivant dans l'île du Sud, strié sur le dessous, vu pour la dernière fois en 1965, et le piopio de Schlegel (Turnagra tanagra), vivant dans île du Nord, déjà très rare après 1900 et pour lequel les derniers témoignages datent de 1955. Outre les modifications de leur habitat, ces oiseaux ont été surtout victimes de l'introduction des rats en Nouvelle-Zélande.

Ici, dans l'article wikipédia sur le genre Turnagra, une gravure représentant les deux espèces de piopios (le commentaire wikipedia les a inversées par erreur) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Turnagra


La famille des Campéphagidés regroupe les oiseaux appelés échenilleurs ("campéphage" signifie "mangeur de chenilles") et minivets. Certains ressemblent aux loriots avec des colorations jaune, orange ou rouge et noir, d'autres arborent des teintes moins voyantes et rappellent plutôt les coucous, les pies-grièches etc. Le nom anglais des échenilleurs (cuckoo-shrike) signifie d'ailleurs "pie grièche-coucou". Ce sont des insectivores qui parcourent les branches et le feuillage à la recherche d'insectes, notamment de chenilles ; certains complètent parfois leur menu avec des fruits ou divers petits animaux.

Ici, un reportage sur les mesures de protection de l'échenilleur de la Réunion ou Tuit-tuit (Lalage newtoni) datant de 2010 ; cet oiseau qui ressemble lui aussi à une pie-grièche est passé tout près de l'extinction (depuis, le nombre de couples est remonté à 38 en 2018) :

https://www.youtube.com/watch?v=lKIDnvx33mQ

Ici, l'échenilleur terrestre (Coracina maxima), un oiseau d'Australie qui ressemble vraiment à un coucou gris et qui passe davantage de temps au sol que les espèces voisines :

https://www.youtube.com/watch?v=0M07UmXOT1k

Ressemblance également pour l'échenilleur linéolé (Coracina lineata), une autre espèce d'Océanie :

https://www.youtube.com/watch?v=_MelziZDfWE

Ici, l'échenilleur choucari (Coracina papuensis), des mêmes régions, qui n'est pas sans rappeler la pie-grièche grise (cf. plus loin famille des Laniidés) :

https://www.youtube.com/watch?v=WftVN3Zo5i8

Ici, l'une des rares vidéos de l'échenilleur bleu (Cyanograucalus azureus), un bel oiseau vivant dans les forêts d'Afrique occidentale et centrale :

https://www.youtube.com/watch?v=5RYwDagiakg

Ici, deux espèces de minivets présentes en Inde, le grand minivet (Pericrocotus flammeus) qui ressemble assez à un loriot (surtout la femelle), et le minivet oranor ou petit minivet (Pericrocotus cinnamomeus) :

https://www.youtube.com/watch?v=FJ6BU_JjyEw

Ici, c'est au mâle du grand minivet que l'on doit le surnom "d'oiseau vermillon" donné parfois à l'espèce :

https://www.youtube.com/watch?v=M0G-Yp-jklQ


La famille des Laniidés regroupe les pies-grièches, des oiseaux étonnants, à la fois passereaux (oiseaux chanteurs-percheurs) et sortes de rapaces miniatures.

Les pies-grièches ont un bec fort, crochu à l'extrémité. Ce sont de redoutables prédateurs de gros insectes mais aussi d'autres petits animaux (araignées, lézards, oiseaux, rongeurs, amphibiens...) qui ont pour particularité d'empaler certaines de leurs victimes sur des épines ou des barbelés pour revenir les manger plus tard, par exemple par mauvais temps quand les insectes sont moins visibles. Ce garde-manger est appelé "lardoir". Les épines permettent aussi de maintenir les proies pour mieux les déchiqueter.

Plusieurs espèces de pies-grièches sont présentes en Europe de l'Ouest, mais leurs populations sont globalement en déclin et plusieurs pays voient certaines espèces disparaître. Comme pour quelques autres oiseaux, la présence de pies-grièches est un indicateur de la qualité et de la diversité d'un milieu naturel.

Les deux espèces les moins rares en Europe sont la pie-grièche grise (Lanius excubitor), entièrement grise, noire et blanche, de la taille d'un merle, et la pie-grièche écorcheur (Lanius collurio) dont le dos est marron et le dessous et les flancs beige rosé et qui est un peu plus grosse qu'un moineau. En France, la pie-grièche grise ne se recontre pratiquement plus que dans le Massif central et le Jura, mais la pie-grièche écorcheur reste plus répandue. La pie-grièche à tête rousse (Lanius senator) est présente de la Provence à l'Alsace ainsi qu'en Corse, mais elle est en déclin partout et il n'y a que dans le Var que sa population est encore significative. Quant à la pie-grièche à poitrine rose (Lanius minor), qui ressemble beaucoup à la pie-grièche grise mais dont le bandeau noir sur l'oeil s'étend jusque sur le front, et dont la poitrine est rose clair, elle est considérée depuis peu comme éteinte en France, le dernier couple connu, dans la région de Montpellier, ayant échoué à se reproduire en 2019 (cette espèce était autrefois présente jusqu'en Ile-de-France et en Champagne). Elle subsiste en Italie, dans les Balkans et dans le centre et l'est de l'Europe. Une cinquième espèce, la pie-grièche méridionale (Lanius meridionalis) - ressemblant à la pie-grièche grise avec un sourcil blanc plus marqué et le dessous rosé - vit principalement dans la péninsule ibérique mais s'observe parfois dans le sud de la France. D'autres espèces africaines ou asiatiques peuvent aussi s'égarer en Europe.

Ici, la pie-grièche grise et son cri :

https://www.youtube.com/watch?v=ajSmteSs1UM

Ici, la technique de chasse aux rongeurs de la pie-grièche grise, puis l'empalement de la proie ; filmé en Israël (attention images pouvant choquer) :

https://www.youtube.com/watch?v=Zq8MAEBP8Ac&t=1s

Ici, un reportage pour enfants très bien fait qui s'intéresse à la pie-grièche grise puis à la pie-grièche écorcheur :

https://www.youtube.com/watch?v=6lcIVdx5f6E

Ici, une pie-grièche écorcheur s'alimente sur son lardoir (outre la souris, on remarque deux insectes empalés) (attention images pouvant choquer) :

https://www.youtube.com/watch?v=hIwDQYMzTyk

Ici, un reportage dans la région du Farnsberg, canton de Bâle-Campagne, en Suisse, sur les méthodes de protection de la pie-grièche écorcheur, la dernière à ne pas avoir disparu parmi les quatre espèces de pies-grièches qui existaient en Suisse :

https://www.youtube.com/watch?v=I1J4k9mMHKs

Ici, une pie-grièche à tête rousse filmée en Algarve (sud du Portugal) et qui se sert visiblement d'une épine comme aide pour déchiqueter sa proie (attention images pouvant choquer) :

https://www.youtube.com/watch?v=SZeie-SZVEQ

Ici, la pie-grièche à poitrine rose, filmée en Hongrie :

https://www.youtube.com/watch?v=H_rISo3mx7o

Ici, un reportage sur l'échec de la reproduction du dernier couple connu de pie-grièche à poitrine rose en France, près de Montpellier :

https://www.youtube.com/watch?v=eyEsfY5Wf4g

Ici, la pie-grièche masquée (Lanius nubicus), une petite espèce vivant dans le sud-est des Balkans et au Proche et Moyen-Orient, filmée en Israël :

https://www.youtube.com/watch?v=vljjYfzM2eY

Ici, une vidéo d'événement rare, une pie-grièche isabelle (Lanius isabellinus) égarée en France (Haute-Savoie) en mai 2018 ; cette espèce vit habituellement en Asie centrale et en Mongolie (où elle est commune) mais hiverne en Arabie et dans le nord-est de l'Afrique et se retrouve parfois accidentellement en Europe de l'Ouest ; il lui arrive même de s'hybrider avec la pie-grièche écorcheur :

https://www.youtube.com/watch?v=ulagC1vUif8

Ici, filmée en Afrique du Sud, la pie-grièche fiscale (Lanius collaris) très reconnaissable au "V" blanc de son dos :

https://www.youtube.com/watch?v=gNc7mmutQ0k

Ici, cherchant à alimenter ses oisillons avec un papillon trop gros, la pie-grièche schach (Lanius schach), une espèce sud-asiatique aux couleurs très variables, qui s'égare parfois en Europe (vue exceptionnellement en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas et en Hongrie) :

https://www.youtube.com/watch?v=rKqKnl0To6Q

Ici, une espèce nord-américaine, la pie-grièche migratrice (Lanius ludovicianus), ressemblant à la pie-grièche grise, a les mêmes habitudes que les pies-grièches de l'ancien monde ; elle vit du Canada au Mexique et est filmée en Floride (attention images pouvant choquer) :

https://www.youtube.com/watch?v=reKlOmAusiQ

Ici, la pie-grièche boréale (Lanius borealis), présente dans le nord-est de l'Asie, en Alaska et au Canada, mange un oiseau (attention, images pouvant choquer) ; elle se distingue de la pie-grièche grise par son dessous d'allure écaillée et n'est considérée comme une espèce distincte que depuis 2017 suite à des analyses génétiques :

https://www.youtube.com/watch?v=kd8YwDwwr1E

Les deux espèces d'eurocéphales sont des cousins des pies-grièches se nourrissant d'insectes (principalement trouvés au sol) et occasionnellement de fruits ; ils peuvent aussi manger les parasites sur le dos des grands mammifères ; ils vivent en petits groupes de 3 à 20 individus (souvent une douzaine), qui sont capables de coopérer autour d'un couple pour la construction d'un nid, la couvaison et le nourrissage des oisillons.

Ici, l'eurocéphale à couronne blanche (Eurocephalus anguitimens) d'Afrique australe ;

https://www.youtube.com/watch?v=3pv3ljyI3lo

Les corvinelles sont des oiseaux proches des pies-grièches mais avec une queue longue, voire très longue.

Ici, la corvinelle à bec jaune (Corvinella corvina), qui vit en Afrique du Sénégal jusqu'au Kenya :

https://www.youtube.com/watch?v=3KQVckOjWTc

Ici, la corvinelle noir et blanc (Urolestes melanoleucus) est une espèce d'Afrique australe appelée "pie-grièche pie" en anglais et qui possède une très longue queue :

https://www.youtube.com/watch?v=bY8BQvegubo


La famille des Malaconotidés regroupe des oiseaux africains très proches des pies-grièches et souvent vivement colorés, appelés gonoleks, gladiateurs ou tchagras. Ce sont eux aussi de redoutables prédateurs d'insectes, araignées et autres petits animaux, voire de serpents pour certains d'entre eux.

Ici, le gonolek de Barbarie (Laniarius barbarus), filmé au Sénégal :

https://www.youtube.com/watch?v=e4rtWgLYK78

Ici, au Botswana, un gonolek rouge et noir (Laniarius atrococcineus) aux prises avec un gros criquet :

https://www.youtube.com/watch?v=0YwQqaF2mMM

Et un autre s'attaquant à un scorpion :

https://www.youtube.com/watch?v=Za0-ZiSRQ6A

Ici, filmé au Rwanda, le gonolek d'Abyssinie (Laniarius aethiopicus) et son cri :

https://www.youtube.com/watch?v=m_54XvzGduc

Le gladiateur de Blanchot (Malaconotus blanchoti) est un bel oiseau ressemblant à une pie-grièche très colorée, dont le bec puissant en fait un redoutable ennemi des serpents.

Ici, dans le parc national Kruger en Afrique du Sud, des gladiateurs de Blanchot aux prises avec des serpents :

https://www.youtube.com/watch?v=KHyfpZsiO4I
https://www.youtube.com/watch?v=WthzIoXR_DU (attention images pouvant choquer)

Ici, une autre espèce africaine, le gladiateur soufré (Chlorophoneus sulfureopectus), chantant :

https://www.youtube.com/watch?v=9u7f5SXvCpo

Ici, le gladiateur bacbakiri (Telophorus zeylonus) d'Afrique australe, et son cri :

https://www.youtube.com/watch?v=024ooISp1P4

Ici, le gladiateur vert (Telophorus viridis) également d'Afrique australe, et son cri :

https://www.youtube.com/watch?v=pI6pwQXxvAg

Ici, le tchagra à croupion rose (Telophorus cruentus) en pleine parade nuptiale ; cette espèce vit dans l'est de l'Afrique, depuis le sud de l'Egypte jusqu'en Tanzanie :

https://www.youtube.com/watch?v=rLhUpqt7WWU

Ici, en Gambie, le tchagra à tête noire (Tchagra senegalus), une espèce répandue dans une grande partie de l'Afrique (jusqu'au sud marocain) et dans la péninsule arabique :

https://www.youtube.com/watch?v=Meb2NLl1Yso
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Plestin » 09 Nov 2020, 10:45

.
Ici donc, voici la seconde partie du vaste groupe des corvoïdes (en attendant la troisième), des oiseaux dont certains présentent un grand intérêt sur le plan évolutif ou comportemental.


La famille des Aegithinidés ne comprend que quatre espèces d'ioras, des oiseaux au plumage vert-jaune, noir et blanc, rappelant un peu certains loriots, vivant en Asie du Sud et du Sud-Est. La parade nuptiale effectuée par le mâle est assez élaborée.

L'espèce la plus répandue est le petit iora (Aegithina tiphia) qui est commun dans les régions boisées, du Pakistan et de l'Inde au sud de la Chine et de l'Indonésie aux Philippines. Le mâle est noir et vert sur le dessus, jaune vif sur le dessous. La femelle est complètement verte sur le dessus (hormis les ailes).

Ici, filmée à Singapour, une rare vidéo de parade nuptiale de mâle de petit iora, incluant l'appel et la danse de l'oiseau, durant laquelle il exhibe les plumes pâles de son croupion :

https://www.youtube.com/watch?v=SJjkilNbKm4

Ici, en Thaïlande, une femelle de petit iora inspectant les branches et les feuilles d'un arbre :

https://www.youtube.com/watch?v=h67YhOzBpNg


Les Mohouidés sont une petite famille de création récente (2013) regroupant trois espèces d'oiseaux de Nouvelle-Zélande qui ont longtemps représenté un casse-tête de classification pour les ornithologues et ont "voyagé" à travers 8 familles différentes avant que des données génétiques plus récentes n'incitent à leur en créer une !

Ces oiseaux sont le mohoua à tête blanche (Mohoua albicilla) vivant dans l'île du Nord, le mohoua à tête jaune (Mohoua ochrocephala) et le mohoua pipipi (Mohoua novaeseelandiae) (appelé en anglais "grimpereau brun") de l'île du Sud. Ce sont de petits insectivores plus faciles à entendre qu'à observer et qui vivent dans la canopée (la strate supérieure des arbres).

Les trois espèces sont les principales cibles du parasitisme de nid d'une variété locale de coucou, le coucou de Nouvelle-Zélande (Urodynamis taitensis), mais n'y réagissent pas de la même façon. Alors que les mouhouas à tête jaune et à tête blanche se laissent parasiter, le mohoua pipipi parvient souvent à éjecter l'oeuf du coucou. De récentes études ont montré que cette espèce possède un gène que les deux autres n'ont pas, qui joue un rôle dans la vision des ultraviolets (UV) et permet au pipipi de reconnaître l'oeuf du coucou comme d'une couleur différente de ses propres oeufs. Les pipipis sont également capables de se regrouper pour éloigner les coucous en les houspillant.

Les mohouas sont globalement en déclin depuis la colonisation de la Nouvelle-Zélande par les Européens qui ont amené avec eux le rat, le chat et l'hermine ; seule la population des pipipis semble s'être stabilisée. L'espèce a bénéficié de fait de la disparition de son prédateur traditionnel, la ninoxe rieuse (Sceloglaux albifascies), une chouette aperçue pour la dernière fois dans les années 1960 ; en périodes de famine au 19ème siècle, le pipipi s'est aussi révélé capable de s'alimenter sur les réserves de viande de mouton des abattoirs situés dans les élevages. Les pipipis chassent les insectes en couples ou en groupes, et la différence de taille du bec entre le mâle et la femelle leur permet de limiter la compétition entre eux en exploitant une plus large palette d'insectes (la femelle pouvant consommer des insectes plus petits).

Ici, un mohoua à tête jaune, espèce emblématique de la Nouvelle-Zélande (figurant au dos du billet de 100 dollars néo-zélandais) :

https://www.youtube.com/watch?v=gIvl9mcVz8g

Ici, un mohoua à tête blanche, se nourrissant du contenu d'une chrysalide :

https://www.youtube.com/watch?v=Oza1gw7VigM

Ici, un mohoua pipipi capturant une chenille :

https://macaulaylibrary.org/asset/201457651


Les Pachycéphalidés sont une famille d'oiseaux d'Océanie et d'Indonésie comptant de nombreuses espèces. Longtemps famille "fourre-tout" regroupant des espèces dont on se doutait qu'elles n'étaient pas vraiment apparentées, elle a pu grâce à de récentes découvertes génétiques voir ses contours se préciser. La plupart des oiseaux de cette famille s'appellent aujourd'hui "siffleurs" mais quelques-uns se nomment encore pitohui (bien qu'ils aient été rapprochés des siffleurs et éloignés des autres oiseaux appelés pitohuis).

Ici, dans l'île de Florès en Indonésie, l'étrange siffleur à gorge nue (Pachycephala nudigula) chantant :

https://www.youtube.com/watch?v=k8akwW0Byzg

Ici, le mâle du siffleur itchong (Pachycephala rufiventris) d'Australie, en perpétuel mouvement, chante ; la femelle est visible en fin de vidéo :

https://www.youtube.com/watch?v=3zCAfV17uyw

Ici, le siffleur olivâtre (Pachycephala olivacea), un oiseau d'Australie, se baigne :

https://www.youtube.com/watch?v=MwrTG9p_lbk

Ici, autre oiseau australien, le siffleur doré (Pachycephala pectoralis), à lui tout seul un casse-tête de classification à l'intérieur de la famille : selon certains spécialistes, il s'agit d'une vaste espèce comprenant 59 sous-espèces, selon d'autres cet ensemble doit être éclaté et l'oiseau gardant le nom de siffleur doré n'a plus que 8 sous-espèces :

https://www.youtube.com/watch?v=BGtLvyxAIVw

Ici, le "pitohui" gris (Colluricincla harmonica), appelé "grive pie-grièche grise" en anglais, et qu'il faudrait sans doute appeler le siffleur gris en français ; cet oiseau australien (qui n'est pas vénéneux contrairement à d'autres oiseaux appelés pitohuis) est filmé ici s'abreuvant dans le creux d'un arbre, chantant et cherchant des insectes sous l'écorce :

https://www.youtube.com/watch?v=GEzSVYpv-f8

Cette famille comprend également le siffleur noir (Melanorectes nigrescens) qui vient d'être renommé ainsi alors qu'il s'appelait pitohui noir... et qui est bien, lui, un oiseau vénéneux (mais moins que le pitohui bicolore proche des loriots !) En voici une photo :

https://ebird.org/species/blapit1?siteLanguage=fr


Les Oreoicidés sont une toute nouvelle famille créée en 2014, qui regroupe trois espèces d'oiseaux dont la parenté génétique a été récemment découverte et qui ont été sorties de la famille des Pachycéphalidés avec laquelle la proximité est moindre : le carillonneur huppé (Oreoica gutturalis), le siffleur à nuque rousse (Aleadryas rufinucha) qui pourrait adopter le nom de carillonneur à nuque rousse, et le pitohui huppé (Ornorectes cristatus) (ce dernier, vénéneux comme les pitohuis de la famille des loriots, mais dans une moindre mesure).

Ici, le carillonneur huppé, un oiseau australien qui doit son nom à son chant (que l'on pourrait davantage comparer aujourd'hui à un réveil-matin électronique qu'à un carillon) :

https://www.youtube.com/watch?v=-nk0lR2poyg

Ici, une gravure représentant le rare pitohui huppé de Nouvelle-Guinée :

https://en.wikipedia.org/wiki/Piping_be ... 0317_2.jpg


La famille des Artamidés regroupe 24 espèces dont les langrayens et les cassicans, récemment réunis suite à des travaux génétiques (auparavant les cassicans avaient leur propre famille, les Cracticidés, désormais supprimée). Ce sont des oiseaux qui peuplent l'Asie du Sud, du Sud-Est et l'Océanie. Les cassicans et espèces proches (réveilleurs) ressemblent fortement aux corbeaux et corneilles.

Certains sont très populaires en Australie, à commencer par une grande vedette, le cassican flûteur (Gymnorhina tibicen), couramment appelé "australian magpie" (pie australienne) par les Australiens. C'est un oiseau étonnant et attachant, très joueur, au chant flûté étrange, qui apprécie la proximité humaine... sauf à la saison de nidification, pendant laquelle les mâles deviennent très territoriaux et agressifs et attaquent les humains passant trop près du nid à leur goût, piétons et surtout cyclistes ! Ils sont alors redoutés car ils peuvent infliger d'assez graves blessures à la tête et aux yeux, voire occasionner de graves chutes... Cette période, la "swooping season" (saison du piqué) digne des Oiseaux d'Hitchcock, dure 6 à 8 semaines puis tout rentre dans l'ordre !

Ici, les cassicans flûteurs apprécient la proximité humaine :

https://www.youtube.com/watch?v=2vn5sHpp3Ks

Ici, un cassican flûteur joue avec son copain chien :

https://www.youtube.com/watch?v=qoaEBb4IN4Q

Ici, encore le côté joueur du cassican flûteur, se suspendre au linge la tête en bas :

https://www.youtube.com/watch?v=EV4qZ_lgStw

Ici, un concert de trois cassicans flûteurs, puis une démonstration d'imitations du son d'autres oiseaux et même de l'aboiement d'un chien :

https://www.youtube.com/watch?v=m_BjnP5EEy4

Ici, une attaque de cassican flûteur à la saison des amours ; certains piétons, cyclistes ou motocyclistes australiens en font un jeu, un défi ("swooping challenge"), à leurs risques et périls :

https://www.youtube.com/watch?v=yKBrcStyP6A

Ici, un reportage de la télé australienne sur les attaques de "magpies" :

https://www.youtube.com/watch?v=Cyyw8MvbvTE

Ici, un cassican flûteur harcelant le facteur dans sa tournée :

https://www.youtube.com/watch?v=ihiVCWYm36o

Les autres espèces de cassicans sont appelées "oiseaux bouchers" en anglais (butcherbird), car il leur arrive de suspendre certaines proies volumineuses dans les arbres. Certaines sont également familières de l'homme. Ces oiseaux vivent en Australie ou en Nouvelle-Guinée pour la plupart.

Ici, un cassican à gorge noire (Cracticus nigrogularis) des forêts sèches d'Australie, mangeant une cigale :

https://www.youtube.com/watch?v=HK4zSQJqH8o&t=8s

Ici, d'abord un cassican à gorge noire nous donnant une petite idée de son répertoire vocal, puis à partir de 2:22, un étonnant trio puis quatuor de cassicans à gorge noire :

https://www.youtube.com/watch?v=Wr46I3568Hk

Ici, un duo de cassicans à gorge noire perché sur un lampadaire, communiquant vocalement avec d'autres cassicans du quartier :

https://www.youtube.com/watch?v=X0OwLY9ICqM

Ici, dans la forêt d'eucalyptus australienne, les chants et cris du grand réveilleur (Strepera graculina) répondant à ses congénères :

https://www.youtube.com/watch?v=MGUqmWB ... Qf&index=4

Comme leur nom l'indique, les réveilleurs sont des oiseaux bruyants ; ici, le réveilleur noir (Strepera fuliginosa) de Tasmanie :

https://www.youtube.com/watch?v=ZEDmvni5yTk

Les langrayens sont des oiseaux proches des précédents mais plus petits, appelés "hirondelles des bois" (woodswallow) en anglais. Ici, le langrayen masqué (Artamus personatus) et quelques vues de son milieu naturel, les forêts sèches d'Australie :

https://www.youtube.com/watch?v=5l4uMa2y2hI

Ici, le langrayen à ventre blanc (Artamus leucorynchus) au nid :

https://www.youtube.com/watch?v=kKuz9RttRGI

Ici, en captivité, le langrayen bridé (Artamus superciliosus) d'Australie, mangeant des vers de farine :

https://www.youtube.com/watch?v=-uVpIjief5Y

Les langrayens sont des oiseaux très grégaires ; ici, le langrayen brun (Artamus fuscus) forme de véritables grappes d'oiseaux :

https://www.youtube.com/watch?v=Ge1oVLpYFhg

Et ici, une importante colonie de langrayens bridés à laquelle se mêlent quelques langrayens masqués, s'abreuve dans une mare :

https://www.youtube.com/watch?v=PvHiTAe-qcY


La famille des Pityriasidés ne compte qu'une seule espèce, l'étrange barite chauve (Pityriasis gymnocephala) alias "pie-grièche de Bornéo", un oiseau au crâne coloré tapissé de plumes courtes donnant une impression de calvitie. Il vit en groupes bruyants dans les forêts de Bornéo (Indonésie) et dispose d'un bec puissant à l'extrémité crochue, avec lequel il saisit ses proies (insectes, lézards...) pour les assommer contre une branche. De récents travaux d'hybridation de l'ADN ont permis de mieux le situer parmi les corvoïdae, comme un proche parent des Artamidés (cassicans, langrayens).

Ici, un baryte chauve dans un arbre :

https://www.youtube.com/watch?v=wSq5BSC2N_c

Ici, un baryte chauve frappe un phasme-feuille (insecte ressemblant à s'y méprendre à une feuille) contre une branche :

https://www.youtube.com/watch?v=NR6rxbeeyqU

Ici, un autre baryte chauve fait de même avec un petit lézard :

https://www.youtube.com/watch?v=o7OOR7YbUnQ


Les Rhagologidés sont une autre famille proche ne comportant qu'une espèce, le rhagologue maillé (Rhagologus leucostigma) ou siffleur maillé, un oiseau des forêts de montagne de Nouvelle-Guinée (entre 1.500 m et 2.500 m d'altitude), qui ne semble pas très rare, mais est discret et encore très mal connu. C'est un bon chanteur. En anglais son nom signifie "chasseur de baies tacheté" et décrit bien son régime alimentaire qui semble principalement composé de baies, une différence significative avec beaucoup d'autres corvoïdes. Fait rare également, la femelle est un peu plus colorée que le mâle (face d'un roux plus vif) et a le dessous strié plutôt que tacheté.

Ici, une photo de rhagologue maillé capturé (un mâle) :

https://leesbirdblog.files.wordpress.co ... dikova.jpg

Ici, cliquer sur l'un des enregistrements du chant du rhagologue maillé (de préférence le 2ème qui dure 20 secondes) :

https://www.xeno-canto.org/species/Rhag ... &order=cnt


Les Vangidés dont plusieurs membres sont appelés vangas, sont une famille assez extraordinaire sur le plan de l'évolution, un peu sur le modèle des fameux "pinsons de Darwin" des Galapagos. En effet, plusieurs espèces de cette famille vivant dans l'île de Madagascar dans un relatif isolement du reste de l'Afrique, ont évolué en des formes de taille et d'apparence très différentes (et parfois étranges) leur permettant d'occuper, sans trop se concurrencer, des niches écologiques variées, y compris laissées vacantes par d'autres groupes d'oiseaux non présents sur l'île. D'autres vangidés se rencontrent en Afrique tropicale continentale et en Asie du Sud mais c'est véritablement à Madagascar que cette famille est la plus riche, l'insularité étant un facteur d'accélération de l'évolution (de même que la diversité des milieux naturels de l'île).

Le vanga écorcheur (Vanga curvirostris) de Madagascar, est un oiseau mesurant de 25 à 29 cm de long qui ressemble à une pie-grièche ; comme ces dernières, c'est un redoutable prédateur de gros insectes et d'autres petits animaux, y compris des vertébrés : caméléons, amphibiens, petits oiseaux adultes, oisillons, et même parfois les jeunes des plus petites espèces de lémuriens (microcèbes).

Ici, un vanga écorcheur sur une branche :

https://www.youtube.com/watch?v=Dz2vZ44qc1Q

L'artamie à tête blanche (Artamella viridis) (nom qui prête à confusion avec la famille des Artamidés) alias artamelle à tête blanche (nom moins usité mais qui semblerait plus juste) est un oiseau malgache de 20 cm de longueur, qui vit dans tous types de forêts primaires (sèches ou humides) et même parfois dans les forêts secondaires et les savanes. Il est majoritairement insectivore et complète son régime avec quelques fruits, baies ou graines, plus rarement quelques petits vertébrés (lézards, caméléons, oisillons...) Le mâle a la tête blanche, la femelle la tête grise. Les couples nicheurs peuvent être aidés par un jeune mâle (au plumage semblable à celui de la femelle) qui participe comme le mâle adulte à la défense du nid contre les prédateurs (lémuriens, coucous, serpents...), mais ne s'implique pas dans les soins à la nichée ; par contre, il prend part au rituel du couple de lissage mutuel des plumes.

Ici, l'artamie à tête blanche perchée au sommet d'un épineux :

https://www.youtube.com/watch?v=jHE0RZtNRtM

L'artamie azurée (Cyanolanius madagascarinus) ou vanga bleu, est l'un des plus petits vangidés malgaches (16 cm de longueur) et le seul vanga malgache également présent aux Comores ; l'oiseau se reconnaît aisément à son plumage bleu et blanc ; il consomme principalement des chenilles et insectes adultes qu'il repère en inspectant les feuilles un peu comme les mésanges (en adoptant comme ces dernières des positions parfois acrobatiques), et complète avec quelques baies.

Ici, une artamie azurée se suspend sous le feuillage :

https://www.youtube.com/watch?v=Pax-CMbGjqQ

L'hypositte malgache (Hypositta corallirostris), alias vanga-sittelle ou fausse sittelle, est un tout petit vanga (13 à 14 cm) dont l'évolution convergente l'a fait ressembler de manière assez frappante aux sittelles (oiseaux bien connus pour escalader les troncs d'arbres) avec lesquelles il n'a pas de parenté proche. Comme elles, il parcourt les troncs et branches à la recherche d'insectes et de larves. A la différence des sittelles, toutefois, il ne progresse que vers le haut et l'avant et est incapable de grimper latéralement ou de redescendre un tronc la tête en bas. Son plumage est également bleu sur le dessus comme celui des sittelles. La niche écologique occupée par cet oiseau est celle laissée vacante par l'absence de sittelles à Madagascar.

Ici, une des très rares vidéos (hélas médiocre) de l'hypositte malgache escaladant un tronc :

https://www.youtube.com/watch?v=bx54kWpnk8s

La falculie mantelée (Falculea palliata) est une habitante des forêts sèches, forêts épineuses, savanes et maquis de Madagascar ; mesurant 32 cm de longueur, c'est l'un des plus grands Vangidés ; le plumage rappelle celui de l'artamie à tête blanche. Au cours de l'évolution, cette espèce a développé un bec long, fin et recourbé sans équivalent dans la famille ; ce bec lui sert à déloger ses proies (insectes, autres petits invertébrés, petits vertébrés) dans les anfractuosités des arbres, les crevasses des écorces, sous les plantes grimpantes (qu'elle arrache) et sous l'écorce des arbres morts (qu'elle décolle). Mâle et femelle sont d'apparence identique ; c'est la femelle qui effectue la parade nuptiale pour séduire le mâle, et cette espèce est polyandre (une femelle a simultanément plusieurs mâles), les mâles se consacrant davantage à la défense du territoire autour du nid qu'aux tâches d'élevage des oisillons.

Ici, une falculie mantelée au sommet d'une branche :

https://www.youtube.com/watch?v=1uCfqx65NrY

L'eurycère de Prévost (Euryceros prevostii) est un oiseau de 28 à 31 cm de longueur, habitant des forêts humides malgaches et que l'évolution a doté d'un bec énorme, très spectaculaire et vivement coloré de bleu ; il lui sert à capturer des insectes de grande taille (blattes, papillons, coléoptères, criquets...), des araignées, des escargots, et divers vertébrés (grenouilles, lézards, caméléons...) qu'il cherche de préférence entre 3 à 10 m au-dessus du sol ; il les capture en parcourant le feuillage, ou en les repérant depuis un poste de guet et en fondant dessus, et peut aussi attraper des insectes en vol à la façon des gobe-mouches ; les plus grosses proies sont souvent démembrées ou déchiquetées pour pouvoir être avalées ; il est possible aussi que le bec coloré joue un rôle dans la parade nuptiale, mais ce n'est pas prouvé, et mâles et femelles ont un plumage et un bec identiques.

Ici, un eurycère de Prévost au nid :

https://www.youtube.com/watch?v=bxeXp60m6i0

Le mystacorne de Crossley (Mystacornis crossleyi) est un petit vanga de 15 à 16 cm reconnaissable à sa moustache blanche dans le prolongement de son bec fin. Il a pour particularité d'être le plus terrestre de la famille, cherchant en général sa nourriture au sol en marchant ou courant. Il chasse les blattes, perce-oreilles, punaises, criquets, fourmis et les araignées sauteuses.

Ici, un mystacorne de Crossley chantant :

https://www.youtube.com/watch?v=gdhXgA6rbTQ

L'oriolie de Bernier (Oriolius bernieri) présente une spectaculaire différence de plumage entre le mâle (noir bleuté luisant) et la femelle (aux tons brun-roux et crème striés de gris-brun foncé). Cet oiseau de taille moyenne (23 cm de long) possède un bec conique puissant et des griffes qui lui permettent de s'accrocher verticalement aux troncs ; il semble ainsi occuper la niche écologique des pics, absents de Madagascar. Il sonde les troncs comme les pics (mais sans les marteler), recherche les insectes en soulevant les écorces des grands arbres ou en arrachant la mousse. Il se nourrit notamment de blattes, criquets, araignées et phelsumes (geckos diurnes vivement colorés).

Ici, la photo principale montre un mâle d'oriolie de Bernier, et la femelle est visible sur certaines photos en vignette à droite (il est possible de cliquer dedans pour les agrandir) :

https://ebird.org/species/bervan1?siteLanguage=fr

Le calicalic à épaulettes (Calicalicus rufocarpalis) est un petit vanga de 13 à 14 cm vivant dans les zones sèches du sud de Madagascar et affectionnant les euphorbes épineuses. Il chasse les petits insectes et chenilles à la façon des mésanges, mais utilise aussi volontiers une technique consistant à battre une ou deux fois des ailes pour effrayer les proies potentielles et les obliger à bouger afin de mieux les repérer et se jeter dessus.

Ici, le chant du calicalic à épaulettes :

https://www.youtube.com/watch?v=xucxrEBIPsI

Ici, un tour d'horizon de 10 espèces de vangidés de Madagascar. Dans l'ordre : 1. Calicalic à épaulettes. 2. Artamie azurée. 3. Eurycère de Prévost. 4. Falculie mantelée. 5. Newtonie d'Archbold (Newtonia archboldi), petit vanga de 12 cm longtemps pris pour une fauvette 6. Schetbé roux (Schetba rufa), vanga de 20 cm de long qui guette ses proies dans les branches ou au sol depuis un perchoir. 7. Vanga écorcheur. 8. Vanga de Van Dam (Xenopirostris damii), 9. Vanga de Pollen (Xenopirostris polleni) et 10. Vanga de Lafresnaye (Xenopirostris xenopirostris), les trois dernières espèces étant pourvues d'un bec épais et compressé latéralement qui leur sert à fouiller dans le bois mort et en extraire les larves.

https://www.youtube.com/watch?v=BDiVKyXieA8

Il existe aussi d'autres vangidés vivant en dehors de Madagascar.

Le bagadais casqué (Prionops plumatus), appelé "pie-grièche casquée à huppe blanche" en anglais (white-crested helmetshrike), est un vangidé répandu dans les forêts sèches et les savanes de toute l'Afrique continentale tropicale. Il vit souvent en groupes bruyants qui chassent ensemble les insectes et les geckos (lézards) ou cherchent des fruits. L'oiseau devient plus territorial en période nuptiale et les nids sont espacés d'au moins 50 m, mais tout couple nicheur bénéficie de l'aide d'autres membres du groupe qui, tous, même s'ils ne se reproduisent pas, participent aux tâches liées à la reproduction (construction et défense des nids notamment) et ce, dans le cadre de groupes hiérarchisés qui peuvent être stables pendant 10 ans.

Le bagadais casqué peut effectuer des migrations erratiques à la recherche de nourriture, en fonction des saisons. Le plus souvent il s'agit de migrations en altitude (plaine / montagne, montagne / plaine) mais les populations sud-africaines confrontées à un climat plus variable peuvent migrer vers le nord.

Ici, on distingue bien les yeux du bagadais casqué, bordés de jaune et ressemblant à des fleurs de tournesol, et la longue huppe :

https://www.youtube.com/watch?v=YJmQEsILtHA

Ici, en Afrique du Sud, un groupe de bagadais casqués, oiseaux très sociables ; ceux-ci appartiennent à une sous-espèce dans laquelle la grande huppe (cf. vidéo précédente) est remplacée par une touffe de plumes sur le front :

https://www.youtube.com/watch?v=d7faqv8fO90

Ici, une photo du bias musicien (Bias musicus) mâle, un oiseau d'Afrique continentale tropicale dont le nom anglais signifie "gobe-mouche-pie-grièche noir et blanc". Le plumage est noir et blanc, celui de la femelle (visible dans les petites photos sur la droite) est noirâtre sur la tête, roux sur le dessus et crème sur le dessous. Cette espèce capture volontiers les insectes en plein vol, à la façon des gobemouches :

https://ebird.org/species/bawfly1

Il existe aussi quelques vangidés asiatiques, placés depuis peu dans cette famille sur la base d'éléments génétiques (ils formaient auparavant la famille des Téphrodornitidés, aujourd'hui supprimée).

Ici, le philentome à poitrine marron (Philentoma velata), filmé en Malaisie près de ses oisillons :

https://www.youtube.com/watch?v=eo9jz4UeNs0

Et l'autre espèce très voisine, le philentome à ailes rousses (Philentoma pyrhoptera), également en Malaisie :

https://www.youtube.com/watch?v=WjhIGn5dBOU

Ici, le téphrodorne de Pondichéry (Tephrodornis pondicerianus) du sud de l'Inde, chassant un criquet au sol :

https://www.youtube.com/watch?v=Ezwm0pM3UVM

Ici, l'hémipe gobemouche (Hemipus picatus), un vangidé d'Asie du Sud à l'aspect et au comportement assez semblables à ceux des gobemouches :

https://www.youtube.com/watch?v=RpFu1kghugE
Plestin
 
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Plestin » 18 Déc 2020, 11:16

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Voici la troisième et dernière partie du grand groupe des corvoïdes, toujours des espèces d'aspect et de comportement très variés, certains faisant penser à des corbeaux, d'autres à des gobe-mouches, des sittelles, des fauvettes, des mésanges, des pies-grièches, des alouettes, des grives ou des cailles...


La famille des Dicruridés regroupe les drongos, des oiseaux d'Afrique, d'Asie ou d'Océanie dont le plumage est généralement sombre (parfois terne, parfois brillant) et la queue longue et fourchue. Ces oiseaux insectivores ressemblent un peu à des corbeaux qui auraient un comportement de gobe-mouche...

En période de reproduction, les drongos sont volontiers agressifs envers les oiseaux de proie (même beaucoup plus gros) potentiellement prédateurs de leurs oeufs ou oisillons comme les rapaces, les corneilles, les pies etc. Certains petits oiseaux savent d'ailleurs en profiter et nichent à proximité des drongos, bénéficiant ainsi d'une protection de fait.

Certaines espèces de drongos ont appris à tirer parti des feux de brousse pour capturer les proies en fuite.

Notre "vedette" du jour est une espèce africaine, le drongo brillant (Dicrurus adsimilis) qui joue le rôle de sentinelle pour le compte de petits mammifères carnivores tels que les suricates (mangoustes sud-africaines vivant en bandes) ou les chacals, en les alertant de l'approche d'un danger ; en période hivernale, quand la nourriture se fait plus rare, le drongo sait aussi berner ces animaux en les "prévenant" d'un danger fictif pour les faire fuir et mieux leur dérober les proies qu'elles venaient de capturer ! Le drongo parvient ainsi à dérober environ un quart de la nourriture de ses "voisins"...

Ici, un petit reportage très bien fait sur cette étonnante relation entre le drongo brillant et les suricates, en Afrique australe (Kalahari) :

https://www.youtube.com/watch?v=V9hJQF7lKFQ&t=1s

Ici, un couple de drongos brillants harcèle (sans grand succès) un rapace beaucoup plus gros, l'aigle martial :

https://www.youtube.com/watch?v=ifbsblu70Xs

Ici, un couple de drongos royaux (Dicrurus macrocercus), d'Asie du Sud, parvient à éloigner une témia vagabonde (Dendrocitta vagabunda), un corvidé voisin des pies :

https://www.youtube.com/watch?v=A83xn10He7c

Ici, dans le nord-est de l'Inde, le drongo royal profite volontiers des moissons qui rendent les insectes et larves plus accessibles et ne craint pas de s'approcher de l'homme :

https://www.youtube.com/watch?v=fSHQSspe1dE

Ici, le drongo royal filmé au ralenti chassant des moustiques à la façon des gobemouches :

https://www.youtube.com/watch?v=VZMnTCtgQxQ

Ici, le chant du drongo à raquettes (Dicrurus paradiseus), un oiseau des forêts tropicales d'Asie :

https://www.youtube.com/watch?v=E82CvB_iwn4

Ici, le drongo à raquettes chassant lui aussi les insectes à la façon des gobemouches, depuis un perchoir :

https://www.youtube.com/watch?v=siUCTq7HwYU

Ici, dans une forêt du Sri Lanka, le chant du drongo à ventre blanc (Dicrurus caerulescens) :

https://www.youtube.com/watch?v=ajFh8Z1sKYg


Les Néosittidés regroupent trois espèces d'Australie et Nouvelle-Guinée qui, comme l'hypositte malgache (cf. Vangidés dans la deuxième partie) ont connu une évolution convergente avec "nos" sittelles. Elles sont appelées néosittes en français, mais "sittellas" en anglais (alors que les sittelles sont dénommées "nuthatch") et ont été longtemps classées par erreur dans la famille des vraies sittelles, les Sittidés, qui n'est pas étroitement apparentée et ne fait même pas partie des Corvoïdes. Elles ont davantage de points communs apparents avec les vraies sittelles que l'hypositte malgache : elles sont ainsi tout à fait capables de grimper latéralement sur les troncs ou de les redescendre la tête en bas. Leur bec fin légèrement incurvé vers le haut leur permet de fouiller les crevasses des branches et troncs d'arbres pour y dénicher leurs proies.

Ici, la néositte variée (Daphoenositta chrysoptera) d'Australie, en pleine séance de toilettage :

https://www.youtube.com/watch?v=4ajJngNsbIU

Ici, un suivi de la nidification et de l'élevage des oisillons chez la néositte variée, depuis la couvaison jusqu'à l'encouragement des juvéniles à l'envol :

https://www.youtube.com/watch?v=m5T9C_SWRpQ


Les Eulacestomidés ne sont représentés que par une espèce, l'écorceur caronculé (Eulacestoma nigropectus) dénommé ainsi car il recherche ses proies en soulevant et arrachant les écorces. Le mâle possède une excroissance (caroncule) rouge de chaque côté du bec, qui le rend très reconnaissable. Cet oiseau vit dans les montagnes du centre de la Nouvelle-Guinée.

Ici, une photo de l'écorceur caronculé mâle ; en haut à droite, une photo plus petite de la femelle (cliquer pour agrandir) :

https://ebird.org/species/watplo1


La famille des Falconellidés ne comprend également qu'une seule espèce, la falconelle à casque (Falconella cristata), appelée "mésange pie-grièche huppée" en anglais. Cet oiseau australien vit dans les bois d'eucalyptus, dont il soulève et détache l'écorce avec son bec pour trouver les insectes et larves dont il se nourrit. Des études génétiques récentes semblent montrer que cet oiseau est très proche de l'écorceur caronculé et que les deux espèces pourraient être regroupées dans une même famille, mais le Congrès ornithologique international n'en a pas encore pris la décision.

Ici, une falconelle à casque fouillant sous les écorces d'eucalyptus :

https://www.youtube.com/watch?v=zFic7u_aSz8


La famille des Viréonidés regroupe principalement des oiseaux du continent américain et des Caraïbes, dont les représentants-types sont les viréos, qui ressemblent beaucoup à certains oiseaux européens du groupe des fauvettes ou des pouillots mais avec un bec plus fort. Leurs couleurs sont en général assez ternes, dans les tons brunâtre, gris, verdâtre, avec parfois du jaune ou du noir. Plusieurs espèces sont très communes mais d'autres sont en voie de disparition, surtout en Amérique du Nord et dans les Caraïbes, du fait de changements dans leur environnement mais aussi d'un parasitisme excessif des nids (à la façon des coucous) par d'autres oiseaux, le vacher à tête brune (Molothrus ater) et le vacher luisant (Molothrus bonariensis).

Comme les loriots, les viréonidés vivent souvent dans la canopée (la partie supérieure de la forêt, incluant le sommet des arbres) et peuvent être de ce fait assez difficiles à voir, mais certains sont relativement communs et, au moins, faciles à entendre. Une certaine ressemblance avec les pies-grièches a fait nommer certaines espèces, en latin et en anglais, "viréos pies-grièches" (genre Vireolanius ; elles sont appelées smaragdans en français) et d'autres, plus petites, de "fauvettes pies-grièches". Des données génétiques récentes ont aussi permis de classer dans la même famille que les viréos américains quelques espèces d'oiseaux asiatiques.

Ici, dans le Kentucky, le chant du viréo aux yeux blancs (Vireo griseus) :

https://www.youtube.com/watch?v=bacpApp8Tzk

Ici, en anglais, un portrait du viréo à tête noire (Vireo atricapilla), une espèce menacée par le vacher à tête brune et les changements dans son habitat, que l'on ne rencontre qu'en Oklahoma, au Texas et au Mexique (les mesures de conservation sont toutefois parvenues à faire remonter les effectifs de l'espèce au Texas ces toutes dernières années) :

https://www.youtube.com/watch?v=U3A2xVgfMlg

Ici, dans les Andes colombiennes, le cri du smaragdan oreillard (Vireolanius leucotis) ou viréo à tête ardoisée :

https://www.youtube.com/watch?v=ibzQ13b1hGw

Ici, au Brésil, le chant du sourciroux mélodieux (Cyclarhis gujanensis) :

https://www.youtube.com/watch?v=CENV172Zg3Q

Ici, l'erpornis à ventre blanc (Erpornis zantholeuca), un oiseau d'Asie du Sud dont la parenté inattendue avec les viréos américains a été récemment découverte alors qu'on croyait qu'il s'agissait d'un yuhina (famille des Timaliidés très présente en Asie et qui ne fait même pas partie des Corvoïdes) :

https://www.youtube.com/watch?v=JGVdqBNPA-0


Les Platysteiridés sont des oiseaux africains qui ressemblent à la fois à des gobemouches et à des pies-grièches, et qui ont été longtemps classés avec les gobemouches (Muscicapidés, déjà vus) dont certains ont longtemps porté le nom ("gobemouches caronculés", aussi appelés "platysteires"). En français ils sont désormais dénommés "pririts". Ils repèrent leurs proies depuis un perchoir et les chassent, soit à la façon des gobemouches (au vol), soit à celle des pies-grièches (capture au sol). Ils défendent agressivement le nid contre les prédateurs même bien plus gros.

Ici, le pririt molitor (Batis molitor) filmé en Afrique du Sud : un couple, la femelle étant reconnaissable à sa poitrine brun-roux foncé et le mâle à sa poitrine noire, sur fond blanc :

https://www.youtube.com/watch?v=-UFFKkP9tAE

Ici, le pririt du Cap (Batis capensis) qui vit dans les montagnes d'Afrique australe :

https://www.youtube.com/watch?v=UKBTpQjQNXU

Ici, filmé en Ethiopie, un pririt à collier (Platysteira cyanea) ou platysteire caronculé (anciennement "gobemouche caronculé à collier") chante :

https://www.youtube.com/watch?v=Be4i43z8API

Autre vidéo, tournée en Gambie ; on distingue bien la caroncule rouge au-dessus de l’œil :

https://www.youtube.com/watch?v=qf1g-7qByso

Et ici, le pririt de Blissett (Platysteira blissettii, anciennement Dyaphorophyia blissettii) en captivité, le mâle a l’œil surmonté d'une caroncule bleue :

https://www.youtube.com/watch?v=shijpJGuIRU

Ici, quelques photos de la lanielle à queue blanche (Lanioturdus torquatus), une espèce d'Afrique australe aux moeurs plus terrestres que les autres membres de la famille :

http://www.colorsofwildlife.net/forum/i ... _next=prev


Les Ifritidés sont une famille de création récente qui ne comprend qu'une seule espèce, l'ifrita de Kowald (Ifrita kowaldi), encore l'un des très rares oiseaux vénéneux tels que les pitohuis que nous avions déjà vus. L'ifrita vit comme ces derniers en Nouvelle-Guinée et tient lui aussi les toxines de sa peau et de son plumage, des scarabées (appelés chorésines) dont il se nourrit. Des toxines qui participent à la défense contre les prédateurs et les parasites. L'ifrita trouve généralement sa nourriture en parcourant les troncs et les branches.

Ici, l'une des très rares vidéos de l'ifrita de Kowald, oiseau aux couleurs plutôt discrètes hormis une belle couronne bleue et noire :

https://macaulaylibrary.org/asset/201624601


Les Rhipiduridés regroupent des oiseaux autrefois classés avec les gobemouches. Ils sont caractérisés par leur impressionnante queue en éventail, qu'ils agitent presque en permanence, d'où leurs noms anglais (fantail = queue-en-éventail, wagtail = hoche-queue). On les rencontre depuis le sud de l'Asie jusqu'en Océanie.

Ici, un rhipidure à poitrine blanche (Rhipidura leucothorax) chantant :

https://www.youtube.com/watch?v=azlqD3uFLtI

Ici, séance de toilettage du rhipidure roux (Rhipidura rufifrons) filmé en Australie orientale :

https://www.youtube.com/watch?v=90bXxYJyKsw

Ici, le babillement d'un rhipidure à collier (Rhipidura fuliginosa) filmé dans un verger de Nouvelle-Zélande :

https://www.youtube.com/watch?v=bsMl3Pjr5pE

Ici, le rhipidure gris (Rhipidura albiscapa) filmé en Australie :

https://www.youtube.com/watch?v=zOJCLF0pM4A

Ici, la grande familiarité du rhipidure hochequeue (Rhipidura leucophrys), appelé "Willy wagtail" (willy hochequeue) par les Australiens, et qui s'est bien adapté à la proximité humaine :

https://www.youtube.com/watch?v=izAWQvGx-CI

Ici, la photo d'une des deux espèces de lamprolies ou "queue-de-soie" (oiseaux habitant seulement deux des îles Fidji dans le Pacifique), la lamprolie de Vanua Levu (Lamprolia klinesmithi) :

https://www.oiseaux.net/oiseaux/lamprol ... .levu.html


La famille des Corcoracidés est de création récente (ex-Grallinidés ayant perdu les grallines, parties dans les Monarchidés décrits un peu plus loin) et comprend deux espèces d'aspect très différent mais de mœurs similaires, qui sont toutes deux des "constructeurs de nids de boue". Ils savent voler mais passent une grande partie de leur temps au sol.

L'apôtre gris (Struthidea cinerea) est un étrange oiseau qui doit son nom "d'apôtre" à son habitude de se rassembler en petits groupes, la légende prétendant que ces oiseaux sont toujours par 12 individus comme les 12 apôtres (en réalité, le groupe peut compter un nombre variable d'oiseaux).

Ici, un groupe d'apôtres gris familiers :

https://www.youtube.com/watch?v=fRn6TUl6Vlg

Ici, l'apôtre gris se déplace facilement au sol, où il cherche sa nourriture :

https://www.youtube.com/watch?v=-FIRq3T9mqU

Le corbicrave leucoptère (Corcorax melanorhamphos) d'Australie, d'allure très différente, ressemble vraiment à un crave (famille des corbeaux) qui aurait le bec noir, avec parfois quelques plumes blanches apparentes et toujours du blanc sur les ailes (visible uniquement lorsqu'elles sont déployées). "Leucoptère" signifie précisément "à ailes blanches". Cet oiseau peu farouche peut devenir familier de l'homme. Il cherche généralement sa nourriture (insectes, vers...) au sol, en fouillant les végétaux et la terre avec son grand bec recourbé, et il est capable de courir. Il vit en petits groupes sociables, capables d'entourer pendant quelque temps le cadavre de l'un des leurs en tentant de le réveiller. Ces oiseaux se disputent fréquemment avec les couples de cassicans flûteurs ("magpies", cf. le post précédent) pendant la saison de nidification de ces derniers : les cassicans ont l'avantage de la taille et les corbicraves celui du nombre.

Ici, un groupe de corbicraves leucoptères marchant, courant ou voletant près du sol, tout en émettant un cri caractéristique :

https://www.youtube.com/watch?v=EqNhgwoJcb8

Ici, le corbicrave leucoptère utilisant son bec recourbé dans différentes situations :

https://www.youtube.com/watch?v=5PHR6JcUxmM

Ici, un groupe de corbicraves leucoptères se défendant face à l'attaque d'un couple de cassicans flûteurs ("magpies") :

https://www.youtube.com/watch?v=Hm5gKdSugog


Les Monarchidés sont une grande famille regroupant de très beaux oiseaux, qui étaient autrefois considérés comme des gobemouches et s'appellent désormais tchitrecs (les anciens "gobe-mouches de paradis") et monarques. Ils ont été rejoints par les grallines, sorties de la famille des Grallinidés qui n'existe plus.

Ici, le tchitrec de paradis (Terpsiphone paradisi), oiseau dont le mâle a un plumage spectaculaire. Ce plumage change de couleur avec l'âge : d'abord à dominante marron à orange, il peut évoluer ensuite vers le blanc pur. La tête est bleu noir, et l'oiseau possède une queue longue dont émergent deux plumes très longues. La femelle ressemble à un mâle orange sans plumes très longues et ne change pas de couleur. Dans cette vidéo, on peut voir la femelle en premier, puis un mâle blanc, et vers la fin le mâle sur le nid est relayé par la femelle :

https://www.youtube.com/watch?v=sRbtAgEinvM

Dans cette vidéo, on peut voir deux couleurs de mâles (un orange en transition vers le blanc et un blanc), ainsi que la femelle :

https://www.youtube.com/watch?v=NfvQu5N2jRA

Ici, un tchitrec de paradis mâle orange :

https://www.youtube.com/watch?v=pUtH4ct9nN0

Ici, une espèce voisine, le tchitrec d'Afrique (Terpsiphone viridis) dont les couleurs sont variables selon les régions (mais qui n'est jamais blanc) :

https://www.youtube.com/watch?v=-c2TNMdKup4

Ici, de très belles images sur le tchitrec d'Afrique (Terpsiphone viridis) (y compris, vers la fin, un oiseau s'abreuvant en vol) :

https://www.youtube.com/watch?v=1uI7zYeTGc8

Le tchitrec d'Afrique filmé à Oman, y compris le juvénile jusqu'à son envol :

https://www.youtube.com/watch?v=hI3OtTkkUis

Ici, un mâle de tchitrec du Japon (Terpsiphone atrocaudata) :

https://www.youtube.com/watch?v=qUiin6MKvXE

Ici, le tchitrec des Seychelles (Terpsiphone corvina) mâle (dont le plumage est noir) et femelle (orange ressemblant aux femelles des autres espèces) ; cette espèce rare (300 individus) autrefois appelée "veuve noire des Seychelles" vit essentiellement dans l'île de la Digue, une île de taille moyenne au sein de l'archipel des Seychelles :

https://www.youtube.com/watch?v=GlCo2HjfcvM

Ici, le tchitrec des Mascareignes (Terpsiphone bourbonnensis), qui vit à La Réunion (où il est surnommé "z'oiseau la vierge") et à l'ile Maurice ; il est assez abondant à La Réunion (50.000 spécimens environ) où il est filmé ici, mais la variété de l'île Maurice est devenue rare (environ 200 individus) ; contrairement aux autres tchitrecs, chez le mâle, aucune très grande plume ne dépasse de la queue ; le mâle est un peu plus coloré sur la tête (calotte gris-bleu foncé plus délimitée) que la femelle (tête gris-bleu moyen, c'est elle que l'on voit dans la vidéo) :

https://www.youtube.com/watch?v=EyI30UgLPMo

Ici, la parade nuptiale du très beau tchitrec azuré (Hypothymis azurea) (anciennement "gobemouche azuré") qui vit dans les forêts tropicales d'Asie depuis l'Inde et le Sri Lanka jusqu'aux Philippines et à l'Indonésie (chez cette espèce, pas de très longues plumes caudales non plus) :

https://www.youtube.com/watch?v=3SoT6fJpp0Q

Ici, vidéo très courte d'un mâle de tchitrec azuré nourrissant ses oisillons et évacuant les déjections du nid :

https://www.youtube.com/watch?v=GjB7ahdWjH8

Ici, la gralline pie (Grallina cyanoleuca), un oiseau répandu dans toute l'Australie y compris dans les zones urbaines, inspecte les motos et est intriguée par son reflet dans leurs rétroviseurs, à la sortie de l'Hôpital Royal d'Adelaïde :

https://www.youtube.com/watch?v=X4RuYC8j4gs

Ici, la gralline pie, appelée "alouette-pie" en anglais, affectionne le gazon et les espaces herbeux ouverts à la recherche d'insectes, et nourrit son juvénile ; on constate la grande facilité avec laquelle cet oiseau se déplace au sol, jusqu'à courir sur de petites distances :

https://www.youtube.com/watch?v=cLF8u0g_0yk

Ici, la gralline pie sur son nid de boue ; la femelle est relayée par le mâle (davantage de noir sur la tête avec un sourcil blanc) lorsque celui-ci ramène un insecte :

https://www.youtube.com/watch?v=HY6OYtr_iqc

Ici, le monarque à face noire (Monarcha melanopsis) et son cri :

https://www.youtube.com/watch?v=6HzHq-k28wc

Ici, le monarque de Richards (Monarcha richardsii) ou monarque à capuchon blanc, qui vit dans les îles Salomon :

https://www.youtube.com/watch?v=CXO2U3Gpj34

Ici, le monarque rougegorge (Myiagra rubecula) d'Australie, Nouvelle-Guinée et Indonésie, qui, une fois n'est pas coutume, doit son nom de "rougegorge" au plumage de la femelle :

la femelle :

https://www.youtube.com/watch?v=FyT9mIwh13M

le mâle :

https://www.youtube.com/watch?v=F1nNdg1Rdaw

Ici, le monarque infatigable (Myiagra inquieta), un oiseau des mêmes régions que le précédent, qui doit son nom à ses mouvements presque permanents :

https://www.youtube.com/watch?v=mS0TRqUgOkM

Ici, le monarque de Tahiti (Pomarea nigra), une espèce en danger critique d'extinction (60 individus), dont la protection passe par la lutte contre les rats, contre certains oiseaux prédateurs ou concurrents et contre certaines plantes envahissantes modifiant son habitat :

https://www.youtube.com/watch?v=J30aABmM0Zk

L'une de ces plantes envahissantes, appelée "cancer vert" à Tahiti :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Miconia_calvescens

Ici, le monarque à lunettes (Symposiachrus trivirgatus) se baignant en vol, dans le nord-est de l'Australie :

https://www.youtube.com/watch?v=rKN81OpwtHY


Les Paramythiidés comptent deux espèces d'oiseaux de Nouvelle-Guinée, se nourrissant de fruits et baies et parfois placés dans la même famille que les précédents. Ils ont par le passé été classés dans des familles qui n'ont rien à voir, étourneaux, piqueboeufs, dicées etc. mais l'on sait depuis 1990, avec confirmation en 2004, que ce sont des corvoïdes.

Ici, des photos de la paramythie huppée (Paramythia montium) appelée "piquebaie huppé" en anglais (crested berrypecker) et de l'autre espèce, l'oréochare des Arfak (Oreocharis arfaki) appelé "piquebaie mésange" en anglais (tit berrypecker) du fait de sa ressemblance frappante avec une mésange :

http://creagrus.home.montereybay.com/pa ... ckers.html


La famille des Cinclosomatidés comprend plusieurs espèces de cinclosomes (d'Australie) et ptilorrhoas (de Nouvelle-Guinée), des oiseaux qui ont des mœurs plutôt terrestres. Ainsi, en anglais, les cinclosomes sont appelés "grives-cailles" !

Ici, une très rare vidéo (un peu floue) du beau ptilorrhoa bleu (Ptilorrhoa caerulescens) marchant sur le sol de la forêt équatoriale :

https://www.youtube.com/watch?v=yGCdG7bHoJo

Ici, le cinclosome marron (Cinclosoma castanotum) du sud-est de l'Australie, nichant à terre : successivement, le mâle et la femelle viennent nourrir l'oisillon (un jeune mâle, reconnaissable à son dos plus coloré, qui s'aventure hors du nid en fin de vidéo) :

https://www.youtube.com/watch?v=K1Rc73tNEkA

Ici, le cinclosome pointillé (Cinclosoma punctatum) dans l'est de l'Australie, courant sur le sol à la façon d'une caille :

https://www.youtube.com/watch?v=te9dPSdtCIA


Le groupe des Corvoïdes comprend enfin une famille détachée des paradisiers (Paradiséidés) : les Mélampittidés. Ce sont des oiseaux rares et menacés, vivant en Nouvelle-Guinée et dont il n'existe guère de vidéos.

Ici, la petite mélampitte (Melampitta lugubris) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Melampitt ... mpitta.png
Plestin
 
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Plestin » 19 Avr 2021, 12:22

Comme j'ai eu l'occasion de mentionner à plusieurs reprises des oiseaux spécialistes de l'escalade des troncs d'arbres qui avaient évolué dans une direction les faisant ressembler à des sittelles, voici donc le panorama d'un groupe d'oiseaux assez étrange qui comprend les sittelles et des espèces apparentées, dont plusieurs représentants vivent en Europe (y compris en France). Il s'agit des Certhioïdes, une "super-famille" (pour employer le terme exact, comme les Corvoïdes déjà vus), composée de 5 familles (les tichodromes, les sittelles proprement dites, les grimpereaux, les gobemoucherons et les troglodytes). Parmi elles, 6 espèces peuvent se rencontrer en France (1 tichodrome, 2 sittelles, 2 grimpereaux, 1 troglodyte).


La première famille est celle des Tichodromidés qui ne comprend qu'un seul membre, le tichodrome échelette (Tichodroma muraria).

Ce petit oiseau étonnant et assez mal connu fréquente les parois rocheuses abruptes où il recherche sa nourriture (insectes, araignées et autres petits invertébrés) qu'il déloge des fissures et anfractuosités grâce à son bec long, fin et légèrement recourbé. Il vit dans les zones rocheuses des hautes montagnes d'Europe et d'Asie, depuis la cordillère cantabrique (Espagne) jusqu'à l'Himalaya et au Yunnan (Chine). En France, on le rencontre surtout dans les Pyrénées et les Alpes ; des populations plus réduites vivent dans le Jura et en Corse, et même dans le Massif central (uniquement le Sancy, sauf en hiver) mais pas dans les Vosges où les falaises sont rares et petites. On le rencontre même en très haute montagne (il recherche sa nourriture jusqu'à 4.000 m), où il sait se protéger des intempéries en se réfugiant dans des cavités et est capable de dormir longtemps, d'un sommeil presque léthargique, en attendant des moments meilleurs. Le tichodrome peut descendre en plaine en hiver, moins à cause du froid que du manque de nourriture, et s'établit volontiers sur des falaises, ponts, monuments (cathédrales...), façades de bâtiments, parfois très loin de ses montagnes (ex. : Paris, Chartres, Saumur, Nantes...)

Son plumage à dominante grise se confond bien avec la pierre, mais l'oiseau, constamment mobile, effectue de très fréquents petits mouvements d'ailes saccadés qui permettent d'apercevoir les couleurs contrastées de celles-ci (rouge, noir et blanc) et qui le font parfois surnommer "oiseau-papillon". C'est un véritable acrobate qui peut se déplacer verticalement ou latéralement sur les parois. On ne le voit jamais dans des arbres ou des broussailles, mais il peut se poser au sol pour prendre un bain d'eau ou de poussière. L'espèce est peu prolifique (3 à 4 oeufs seulement et une seule ponte). Le bec des oisillons est court au départ et atteint sa longueur définitive à un moment où l'oiseau vole déjà depuis plusieurs mois !

Ici, une présentation très courte du tichodrome échelette et de ses facultés de grimpeur (il s'agit d'un mâle en plumage nuptial, reconnaissable à sa gorge noire et non grise) :

https://www.youtube.com/watch?v=TFQdX5_IOv0

Ici, le tichodrome échelette filmé dans la cordillère cantabrique (Espagne) :

https://www.youtube.com/watch?v=BR62dGkYk4c

Ici, dans une gorge des monts Rhodope (sud de la Bulgarie), un tichodrome échelette mâle en plumage nuptial visite son nid dans une anfractuosité de rocher, puis ressort et émet un doux sifflement (il faut tendre un peu l'oreille) :

https://www.youtube.com/watch?v=hQQOiCNJLBo

Ici, l'un des 5 tichodromes échelettes recensés dans le Maine-et-Loire, ayant élu domicile pour l'hiver sous le pont Cessart en plein Saumur :

https://www.youtube.com/watch?v=T0Co1LXb6rE

Ici, toujours à Saumur, un tichodrome échelette tente d'avaler une araignée :

https://www.youtube.com/watch?v=j3Cy_CoB0qY


La famille des Sittidés est celle des sittelles proprement dites.

Les sittelles sont des oiseaux qui ont pour la plupart un plumage à dominante gris-bleu sur le dessus, blanc à roux sur le dessous et des marques noires plus ou moins visibles sur la tête. Elles sont célèbres pour leur aptitude à arpenter les troncs et les grosses branches non seulement de bas en haut, mais aussi latéralement et de haut en bas, y compris avec la tête en bas. Curieusement, les sittelles doivent cela uniquement au fait que leurs pattes sont équipées de doigts calleux et très longs et d'un ongle postérieur très puissant, car ni la configuration générale des pattes (assez longues, fines et avec trois doigts tournés vers l'avant et un seul vers l'arrière), ni celle de la queue (courte, molle et ne pouvant servir de point d'appui), ni l'allure générale du corps (rondouillette) ne les font ressembler aux autres oiseaux grimpeurs tels que les pics (qui ont deux doigts vers l'avant et deux vers l'arrière, une queue raide et un corps plutôt élancé). Elles sont pourtant tout aussi agiles.

On rencontre 28 espèces de sittelles en Europe, Asie, Afrique du Nord et Amérique du Nord. Ce sont généralement des oiseaux sédentaires (hormis une espèce migratrice en Amérique du Nord) et qui vivent dans les milieux forestiers tempérés ou de montagne. Seules deux espèces se sont adaptées aux milieux rocheux, et seule une, la sittelle veloutée, vit dans les forêts tropicales de basse altitude (toutes les autres espèces tropicales sont montagnardes).

Les sittelles se nourrissent d'insectes qu'elles extirpent des anfractuosités des troncs ou des branches, mais elles consomment aussi des graines et des fruits à coque, d'où leur nom anglais ("nuthatch", littéralement "écloseur de noix"). Ces derniers sont volontiers coincés dans l'écorce et frappés avec le bec pointu de l'oiseau, opération qui peut être fort longue s'il s'agit d'un gros fruit à coque (noisette...) avant que l'oiseau puisse bénéficier de la récompense du contenu. Certaines sittelles font de même avec de gros coléoptères ou des escargots...

Les sittelles ont souvent pour habitude de faire leur nid dans la cavité d'un tronc (ou d'un rocher pour les deux espèces vivant dans les milieux pierreux). Elles en agrandissent volontiers l'intérieur, en évacuant les copeaux de bois, mais beaucoup d'espèces en rétrécissent ensuite l'entrée à l'aide d'un mur composé d'un mélange très solide de boue et de salive : un torchis, qui a donné son nom à la sittelle torchepot, l'espèce la plus répandue en Europe ; cet ouvrage de maçonnerie, permettant tout juste le passage de l'oiseau, est une protection supplémentaire face aux prédateurs potentiels dont beaucoup sont trop gros pour entrer dans le nid.

Ici, un petit reportage amateur très bien fait de 8:27 sur la sittelle torchepot (Sitta europaea) :

https://www.youtube.com/watch?v=i64HTnw3-_A

Ici, filmée aux Pays-Bas, une sittelle torchepot chantant (puis cherchant sa nourriture sur un arbre, la tête en bas) :

https://www.youtube.com/watch?v=mNrUiCeiq7g

Ici, filmée dans le jardin botanique de Dortmund (Allemagne), une sittelle nourrissant son oisillon et nettoyant le nid de ses déjections :

https://www.youtube.com/watch?v=mD_ftNVsNXI

Ici, probablement en Norvège, la technique d'une sittelle pour écorcer une graine en la coinçant dans l'écorce d'un arbre et en la frappant du bec :

https://www.youtube.com/watch?v=sd8SRDkfELw

Il existe 27 autres espèces de sittelles à travers le monde, toutes dans l'hémisphère nord, depuis les régions froides de Sibérie et du Canada jusqu'aux tropiques. Elles forment plusieurs ensembles en termes de proximité génétique, qui se côtoient parfois dans les mêmes régions. Ainsi, un même ensemble génétique réunit la sittelle kabyle et la sittelle corse avec trois espèces américaines (sittelle à poitrine rousse, sittelle à tête brune et sittelle pygmée), en passant par la sittelle de Krüper (du Moyen-Orient) et deux espèces chinoises ; tandis que la sittelle torchepot, elle, est davantage apparentée à la sittelle de l'Himalaya, à deux espèces indiennes (sittelle indienne et sittelle de Blyth) et à la sittelle de Sibérie, ou même aux deux sittelles des rochers (Proche et Moyen-Orient).

Ici, la sittelle de Sibérie (Sitta arctica), dont le plumage est très majoritairement blanc sur les parties inférieures :

https://www.youtube.com/watch?v=34gxFpfEaeg

Ici, la sittelle pygmée (Sitta pygmaea), une toute petite espèce de l'ouest de l'Amérique du Nord (du Canada au Mexique), filmée en Arizona ; on peut noter le mimétisme de son plumage avec l'écorce des arbres qu'elle fréquente :

https://www.youtube.com/watch?v=una6a_HKu3Y

Ici, une sittelle à tête brune (Sitta pusilla), espèce du sud-est des Etats-Unis, filmée en Alabama ; (cette sittelle est capable d'utiliser un morceau d'écorce comme outil pour soulever d'autres écorces afin de débusquer des proies, et elle peut garder le même outil qu'elle transporte d'arbre en arbre, ou s'en servir pour dissimuler un garde-manger) ; ici, elle se contente d'agrandir une cavité pour en faire son nid en évacuant les copeaux de bois :

https://www.youtube.com/watch?v=mSi0GSwG-fQ

Ici, la sittelle corse (Sitta whiteheadi) qui est la seule espèce d'oiseau qu'on ne rencontre nulle part ailleurs qu'en France métropolitaine, en l'occurrence dans les montagnes de Corse ; elle se nourrit d'insectes pendant les beaux jours (en arpentant les troncs et branches, mais aussi, pour 1/4, en plein vol à la façon des gobemouches) et de pignons de pin entre novembre et mars ; elle est étroitement dépendante de la présence des pins laricio, qui doivent être l'essence prédominante et doivent avoir atteint un certain âge (les troncs doivent faire au moins 28 cm de diamètre) pour que l'espèce s'y installe et prospère :

https://www.youtube.com/watch?v=Khf3fPGHbpo

Ici, la sittelle kabyle (Sitta ledanti), proche de la sittelle corse, est le seul oiseau endémique de l'Algérie, découvert seulement en 1975 ; elle n'occupe que quatre massifs forestiers très proches les uns des autres en Petite Kabylie ; c'est l'une des deux seules sittelles présentes en Afrique (avec une sous-espèce de la sittelle torchepot vivant dans le Rif marocain) :

https://www.youtube.com/watch?v=PhVRFWsjN04

Ici, une sittelle de Krüper (Sitta krueperi), répandue depuis l'est de la Grèce jusqu'en Turquie et caractérisée par le haut de sa poitrine marron ; elle recherche des graines de conifères :

https://www.youtube.com/watch?v=xUBZpep7gVE

Ici, la sittelle à poitrine rousse (Sitta canadensis), largement présente en Amérique du Nord, cherche des proies sur de petites branches ; c'est la seule sittelle migratrice (du Canada vers le Mexique) et elle a aussi pour particularité de rétrécir l'entrée de son nid, non pas avec un torchis de boue et de salive, mais avec de la résine de pin :

https://www.youtube.com/watch?v=OFX2MafR3l0

Ici, la sittelle à poitrine blanche (Sitta carolinensis), autre espèce nord-américaine répandue, et son étonnante danse visant à intimider des écureuils importuns (cette sittelle a aussi pour habitude d'écraser des coléoptères malodorants autour de l'entrée de la cavité abritant son nid, stratagème qui conduirait à repousser les écureuils, utilisateurs concurrents des mêmes cavités et prédateurs potentiels des œufs et oisillons) :

https://www.youtube.com/watch?v=DXIZegEKYKs

Ici, la sittelle de Blyth (Sitta cinnamoventris) filmée ici dans le nord de l'Inde (et qui vit du nord du Pakistan jusqu'au sud de la Chine et en Thaïlande), est de couleur allant du cannelle au bai sur le dessous, hormis la gorge blanche :

https://www.youtube.com/watch?v=9dh7JyaePs8

Ici, la sittelle de Neumayer (Sitta neumayer) ou sittelle des rochers de l'ouest, est l'une des deux espèces de sittelles préférant vivre dans les zones rocheuses ; elle vit depuis les Balkans jusqu'en Iran et est filmée ici dans la région d'Izmir (Smyrne) en Turquie :

https://www.youtube.com/watch?v=7D37ahmIAGA

Autres sittelles de Neumayer, filmées sur la rive grecque du lac Prespa, avec la parade nuptiale du mâle et une formidable maçonnerie de boue délimitant le nid au milieu des rochers :

https://www.youtube.com/watch?v=3IHEVN4TWUs

Ici, la sittelle veloutée (Sitta frontalis) est une espèce indienne colorée arborant un bec rouge corail, un front noir velouté et un dessus bleu-violet ; ce petit reportage permet de bien observer le mode de déplacement typique des sittelles :

https://www.youtube.com/watch?v=_rl3WpM8yXY

Ici, une espèce très voisine qui diffère notamment par la couleur de son bec : la sittelle à bec jaune (Sitta solangiae), une espèce assez rare présente au Vietnam, au Laos et dans le sud de la Chine (activer la vidéo de 15 secondes) :

https://macaulaylibrary.org/asset/201149921

Autre espèce au bec jaune plus pâle, la rare sittelle des Philippines (Sitta oenochlamys), au joli plumage rosé sur le dessous (activer la vidéo de 20 secondes) :

https://macaulaylibrary.org/asset/20166 ... 1427620936

Ici, filmée en Thaïlande, la sittelle géante (Sitta magna), plus grande espèce de la famille avec ses 19,5 cm de longueur (contre 10 cm pour les petites sittelles nord-américaines) :

https://www.youtube.com/watch?v=qh4XkVkM3ZU

Ici, deux belles sittelles asiatiques au plumage aberrant : la sittelle bleue (Sitta azurea) filmée en Malaisie ...

https://www.youtube.com/watch?v=l9KzSiYI-PU

... et la sittelle superbe (Sitta formosa) (dommage que le vidéaste amateur ait la bougeotte !), filmée ici dans le nord-est de l'Inde :

https://www.youtube.com/watch?v=z6g5S4CMBpk



La famille des Certhiidés réunit 11 espèces d'oiseaux appelées grimpereaux, dont deux sont répandues en Europe et en France.

Les grimpereaux sont de petits oiseaux escaladeurs de troncs comme les sittelles, mais qui ont la particularité de pouvoir prendre appui sur les plumes de leur queue (les rectrices) qui sont rigides ; ce sont d'ailleurs les seuls passereaux dont les deux rectrices centrales ne muent qu'une fois que toutes les autres plumes de la queue ont mué, ce qui permet à l'oiseau de pouvoir compter sur un point d'appui toute l'année... Contrairement aux sittelles qui ont un bec conique, ils possèdent un bec long, fin et recourbé qui leur permet de déloger des insectes, larves et autres petits invertébrés sous les écorces (mais les rendent bien incapables de casser des fruits à coque).

Les grimpereaux arborent des couleurs discrètes, dans les tons brun, chamois, crème, gris, avec un peu de noir ou de blanc, et se confondent facilement avec l'écorce des arbres. En cas de danger, ils se plaquent volontiers contre l'arbre et comptent sur leur mimétisme pour échapper à la vue de leurs prédateurs.

Presque toutes les espèces se ressemblent et sont difficiles à distinguer. En particulier, les deux espèces répandues en Europe et en France sont très semblables. Il s'agit du grimpereau des jardins (Certhia brachydactyla) et du grimpereau des bois (Certhia familiaris), ou grimpereau familier, le moyen le plus facile pour les distinguer dans la pénombre des bois étant leur chant ! Le premier est plus répandu dans les forêts de feuillus ou mixtes (feuillus / conifères), les grands parcs urbains et plus généralement en plaine ; le second préfère généralement les forêts de conifères et d'altitude. Le grimpereau des bois a une aire de répartition géographique beaucoup plus vaste (depuis le nord de l'Espagne, la France et les îles Britanniques jusqu'à l'Asie de l'Est) mais, là où il est ponctuellement absent, le grimpereau des jardins peut le remplacer dans les forêts de conifères de montagne. Le grimpereau des jardins est présent depuis le Maroc, le Portugal et la France jusqu'en Pologne et en Turquie. En France, le grimpereau des jardins est présent dans tout le pays (sauf la Corse), le grimpereau des bois se rencontre surtout dans l'est et le sud (y compris en Corse et dans les Pyrénées) avec quelques îlots de présence dans le nord-ouest.

Caractéristiques du grimpereau des jardins : dessous plutôt blanc cassé ou blanc sale à beige, sourcil blanc devenant peu net devant l’œil, marque jaunâtre en escalier régulier sur l'aile, fin liséré blanc le long de l'alula (petite plume sur le bord d'attaque de l'aile), pointes blanches des rémiges (les grandes plumes des ailes) en forme de coin ou de triangle, bec plus long. Cri très aigu mais peu audible, chant aigu et montant.

Ici, le grimpereau des jardins, chantant :

https://www.youtube.com/watch?v=a5MM_FdrzzM

Ici, on voit bien la façon de progresser du grimpereau des jardins, remontant le long d'un tronc :

https://www.youtube.com/watch?v=nxFaGIWIUXw

Caractéristiques du grimpereau des bois : dessous blanc pur, sourcil blanc tant à l'arrière qu'à l'avant de l’œil, marque jaunâtre en escalier irrégulier sur l'aile, pointes blanches des rémiges en forme de croissant, bec plus court (sauf la sous-espèce corse !) Cri aigu et chevrotant, chant aigu se terminant par une série de notes descendantes.

Ici, le grimpereau des bois, les deux parents amenant de la nourriture pour les oisillons (le nid est caché sous l'écorce) :

https://www.youtube.com/watch?v=walo9jTp09s

Il existe d'autres espèces de grimpereaux (surtout en Asie et une seule en Amérique du Nord) qui pour la plupart se ressemblent. Ici, le grimpereau brun (Certhia americana), espèce largement répandue aux États-Unis et au Canada, s'alimentant de la façon typique des grimpereaux :

https://www.youtube.com/watch?v=sYtuXZGJGoM

La famille des Certhiidés comprend aussi deux espèces appelées "grimpereaux tachetés" ou "salpornis", l'une en Asie et l'autre en Afrique, qui sont en fait des oiseaux difficiles à classer à l'intérieur du groupe des Certhioïdes car sur un plan génétique ils ont à la fois des points communs avec les grimpereaux, les sittelles et le tichodrome échelette ! Ils ont une allure générale de grimpereau (couleurs discrètes, bec long et recourbé), mais les plumes de leur queue sont molles et ne peuvent pas constituer un point d'appui. De plus, ils construisent un nid dans le creux d'une branche au lieu d'utiliser ou de creuser une cavité. C'est comme ça avec la vie : elle ne rentre pas toujours bien dans les cases...

Ici, le grimpereau tacheté indien (Salpornis spilonotus) chantant :

https://www.youtube.com/watch?v=DgEFe6kkQGE


La famille des Polioptilidés rassemble 20 espèces pour la plupart tropicales, appelées gobemoucherons et microbates, et contrairement aux familles précédentes celle-ci est strictement américaine.

Les 16 espèces du genre Polioptila (littéralement, depuis le grec : "plumage gris") sont toutes appelées gobemoucherons. Elles chassent les insectes pour partie en inspectant le feuillage et les branches et pour partie en plein vol à la façon des gobemouches. Lorsqu'on observe ces oiseaux, on a du mal à imaginer leur parenté (génétique) avec les autres Certhioïdes, tellement ils leur ressemblent peu ! Ils font plutôt penser aux gobemouches, aux fauvettes, aux viréos, aux bergeronnettes ou aux mésanges. Et ils construisent un nid à la fourche d'une branche.

Ici, le gobemoucheron gris-bleu (Polioptila caerulea), la seule espèce que l'on puisse rencontrer jusque dans le nord-est des Etats-Unis (et même un peu l'est du Canada) et qui migre vers le Mexique et Cuba :

https://www.youtube.com/watch?v=DPiH7xAfZzs

Ici, le gobemoucheron gris-bleu testant le confort de son nid :

https://www.youtube.com/watch?v=xr3r6j-wVpA

Ici, le gobemoucheron masqué (Polioptila dumicola) qui vit dans le sud du Brésil, en Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie :

https://www.youtube.com/watch?v=ZVIEeRinqs4

Un jeune gobemoucheron masqué tout juste sorti du nid ; pour une fois, on peut voir une ressemblance (de comportement) avec les jeunes sittelles, l'oiseau s'agrippant à l'écorce :

https://www.youtube.com/watch?v=aYozdG5eOwU

Ici, le gobemoucheron tropical (Polioptila plumbea) présent du Mexique au Brésil :

https://www.youtube.com/watch?v=6au9SYulp3s

Ici, le gobemoucheron lacté (Polioptila lactea) filmé dans le nord-est de l'Argentine :

https://www.youtube.com/watch?v=GhetA2bdj6Q

Ici, le gobemoucheron de Californie (Polioptila californica) qui vit en Basse-Californie (Mexique) :

https://www.youtube.com/watch?v=rEbN7tBZIzE

Les deux autres genres de la famille des Polioptilidés (Microbates, Ramphocaenus) sont des oiseaux appelés microbates, dont l'allure générale rappelle davantage les sittelles et autres grimpereaux.

Ici, dans cette très courte vidéo tournée dans les Andes colombiennes, on peut apercevoir et entendre chanter le microbate à long bec (Ramphocaenus melanurus)... au long bec très légèrement courbé :

https://www.youtube.com/watch?v=dXaht__UEN0

Ici, au Costa Rica, les parents microbates à long bec ravitaillent les oisillons en insectes ; le bec est pratique pour attraper les insectes, mais un peu encombrant au nid :

https://www.youtube.com/watch?v=D34weVfhmTw


Dernière famille de notre série, celle des Troglodytidés comprend de nombreuses espèces de troglodytes (nommés ainsi du fait de la propension de plusieurs espèces à se réfugier dans des cavités), qui sont dans leur grande majorité des oiseaux peuplant le continent américain (Nord et Sud) et dont une seule espèce se rencontre en Europe et en France. Ce n'est que récemment que l'on sait grâce à la génétique que les troglodytes sont apparentés aux sittelles et grimpereaux. Ils présentent toutefois une certaine ressemblance avec les grimpereaux par leurs couleurs, et à la fois aux grimpereaux et au tichodrome par le bec de certaines espèces. Ils ont en général des ailes rondes et courtes et (pour la plupart) une queue également courte, très mobile et fréquemment redressée en direction du dos.

L'unique espèce présente en Europe et en Asie est le troglodyte mignon (Troglodytes troglodytes), un oiseau minuscule, le plus petit oiseau d'Europe juste après les roitelets, avec seulement 9,5 cm de longueur queue comprise. Il affectionne les buissons où il se déplace d'une façon qui peut laisser penser que l'on a affaire à quelque petit rongeur.

Ici, une courte vidéo présentant le troglodyte mignon et son cri (et non son chant comme indiqué en titre de la vidéo) ; les mûres sur lesquelles il se perche donnent une bonne idée de la petite taille de l'oiseau :

https://www.youtube.com/watch?v=AilWYmq49ec

Le vrai chant, le voici, le troglodyte mignon est un excellent chanteur :

https://www.youtube.com/watch?v=ouPPVBBOODI


La famille est de toute évidence d'origine américaine (83 espèces sur 84) et le troglodyte mignon est sans doute arrivé en Europe de proche en proche par le détroit de Behring et l'Asie (les troglodytes volant mal et ne parcourant que de faibles distances en vol) ; mais le phénomène est ancien, bien antérieur au Pléistocène (l'ère allant de - 2,6 millions d'années à - 11.700 ans, caractérisée par de nombreuses glaciations) puisque sur la base d'éléments génétiques, la séparation entre le troglodyte mignon et son proche cousin le troglodyte de Baird (Troglodytes pacificus) ou troglodyte de Californie, a été évaluée comme datant de 4,5 millions d'années. Les deux espèces sont toutefois restées suffisamment proches pour être classées dans le même genre (Troglodytes) et elles se ressemblent. Une séparation ancienne donc, mais peu de divergence malgré le temps écoulé.

Ici, filmé en Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre), le troglodyte mignon prenant un bain de soleil :

https://www.youtube.com/watch?v=2mI_vGOo4Hg

Ici, dans la même région, le troglodyte mignon cherchant à aménager son nid avec des feuilles mortes... qui finalement ne conviennent pas ; le nid est dans la cavité d'un arbre et en partie dissimulé par du lierre ; à deux reprises, l'oiseau chante :

https://www.youtube.com/watch?v=SUjtojzzSGk

Ici, un petit cousin américain, le troglodyte de Baird (Troglodytes pacificus) qui vit sur la côte du Pacifique aux États-Unis et au Canada :

https://www.youtube.com/watch?v=zaSefKNhcqc

Ici, le troglodyte des forêts (Troglodytes hiemalis) ou "troglodyte d'hiver", que l'on rencontre surtout au Canada et, aux États-Unis, dans la région des Grands Lacs ; l'oiseau, difficile à capter par le vidéaste, se déplace près du sol et sur la glace avec l'allure furtive d'une souris, caractéristique de toutes les petites espèces de troglodytes :

https://www.youtube.com/watch?v=iQNZVUlcPoQ

Mais, qu'elles soient grandes ou petites, plusieurs espèces de troglodytes sont capables de s'attaquer aux autres nids d'oiseaux jugés trop proches de leur propre nid : elles s'introduisent en douce dans le nid sans surveillance et cassent les œufs qui s'y trouvent, en mangent parfois le contenu et peuvent même tuer les oisillons ou les jeter hors du nid !

Ici, un troglodyte familier (Troglodytes aedon), petite espèce répandue en Amérique du Nord, s'attaquant à une ponte de merlebleu (l'une de ses plus fréquentes victimes) :

https://www.youtube.com/watch?v=iPFau293qoI

Une autre technique peut être utilisée, celle des "encombrants", tenter (ici sans succès) de remplir les nids rivaux de petites branches et autres débris pour les rendre inutilisables par d'autres oiseaux :

https://www.youtube.com/watch?v=MD8mdU8aWZs

Le même troglodyte familier, petit mais costaud, n'apprécie pas que l'homme vienne vérifier l'état des oisillons dans le nichoir :

https://www.youtube.com/watch?v=u5Yn-1wRf3M

Le troglodyte des marais (Cistothorus palustris) qui vit dans le sud du Canada et une grande partie des États-Unis, est une espèce assez petite (10 à 14 cm de longueur), mais dont le comportement d'élimination des œufs d'oiseaux concurrents est très développé. Il s'attaque à toutes les espèces (y compris la sienne) et détruit même les nids d'oiseaux beaucoup plus grands comme le carouge à épaulettes rouges (qui mesure jusqu'à 24 cm), le carouge à tête jaune (26 cm) et même un héron, le petit blongios (36 cm). Cet oiseau se nourrit d'une grande variété d'insectes (y compris les punaises), d'araignées et d'escargots. Dans certaines régions de marais salés, où il est impossible de boire de l'eau douce (car même la rosée se sale au contact des plantes et des pierres), le troglodyte des marais parvient à trouver dans ses proies toute l'eau dont il a besoin.

Ici, un troglodyte des marais, filmé au Canada :

https://www.youtube.com/watch?v=KX2mER2sO2Y

Ici, le troglodyte des marais filmé au ralenti, permettant de voir sa façon de se déplacer pour chasser les insectes :

https://www.youtube.com/watch?v=hpjajIWJkZk

Le troglodyte de Latham (Cistothorus platensis) est une espèce très proche du troglodyte des marais, qui vit du Mexique à l'Argentine. A la saison de reproduction, le mâle construit un grand nombre de plateformes (ébauches de nids par simple accumulation d'herbes) et de faux nids (recouverts par un dôme) en plus de vrais nids ; on n'en connaît pas la raison avec certitude, mais d'après une étude danoise il semblerait que ce soit un moyen de pousser la femelle à accepter le vrai nid (et le mâle qui va avec) parce qu'elle le trouverait plus réussi que les "nids" voisins...

Ici, un troglodyte de Latham filmé en Argentine :

https://www.youtube.com/watch?v=gGivz07xcJs

Le troglodyte à bec court (Cistothorus stellaris), a été élevé récemment au rang d'espèce distincte de Cistothorus platensis (qui s'appelait auparavant troglodyte à bec court et a été renommé troglodyte de Latham). Il vit dans le centre et le sud-est du Canada et dans l'est des États-Unis. Il fréquente les marais et les prairies humides. Contrairement au précédent, il est migrateur, passant la mauvaise saison dans le sud des États-Unis et le nord-est du Mexique, et peut alors fréquenter des habitats plus secs pour peu qu'il y trouve suffisamment d'insectes. Il a aussi un comportement nomade en fonction de la disponibilité de la nourriture, changeant très souvent d'endroit et de région d'une année sur l'autre si les conditions d'abondance ont changé.

Le mâle de cette espèce construit lui aussi des plateformes, qui peuvent servir de lieux de repos, et des faux nids qui peuvent servir de leurres pour égarer les prédateurs. Curieusement, certains mâles sont polygames (cherchant à attirer le plus de femelles possibles en construisant de nombreux nids, y compris vrais) et d'autres strictement monogames.

Le chant des mâles a pour particularité de varier suivant les individus. Il n'est pas ou peu basé sur l'imitation des autres mâles ou des autres espèces d'oiseaux et chaque mâle cherche au contraire à se distinguer des autres par un chant original comprenant des improvisations. Une explication possible est le nomadisme de l'espèce, qui entraîne un important brassage de la population d'oiseaux et fait que d'année en année les oiseaux n'ont pas les mêmes voisins et sont confrontés à des chants différents. Cela contribue probablement à empêcher l'émergence de "dialectes" tels que ceux que l'on rencontre chez d'autres espèces d'oiseaux sédentaires (y compris d'autres troglodytes).

Ici, vidéo de quelques secondes tournée dans le Michigan :

https://www.youtube.com/watch?v=6hMss7O7xHE

La petite taille du troglodyte mignon et de ses plus proches cousins n'est pas représentative de toute la famille : certains troglodytes américains appartenant au genre Campylorhynchus sont de grande taille (jusqu'à 22 cm), avec un bec puissant et une queue plutôt longue ; ce sont des prédateurs redoutables capables d'ajouter des petits lézards et des amphibiens à leur menu principalement insectivore !

Parmi elles, le troglodyte des cactus (Campylorhynchus brunneicapillus), est le plus grand troglodyte d'Amérique du Nord (18 à 19 cm de longueur). Cet oiseau vit dans les régions arides et protège sa nichée de nombreux prédateurs (et sans doute aussi des oiseaux parasites) en choisissant souvent de faire son nid au milieu de diverses variétés de cactus, de yuccas ou de buissons épineux. Il affectionne en particulier le "cholla sauteur", l'un des cactus les plus piquants qui soient, dont les extrémités globuleuses dotées d'épines finement barbelées se détachent et se fichent dans la peau de tout animal ou humain qui les frôle ! L'oiseau est passé maître dans l'art d'éviter ces boules d'épines, mais cela repousse de nombreux autres animaux, et les oisillons au nid ne craignent aucun prédateur hormis une espèce de couleuvre (les adultes hors du nid sont, eux, plus exposés).

Le nid a généralement une forme de globe avec une entrée latérale disposée de façon à bénéficier du rafraîchissement des vents dominants. Les couples de troglodytes des cactus sont monogames et le mâle construit différents nids, dont un choisi et complété par la femelle ; à peine cette dernière a-t-elle pondu (3 à 4 œufs, parfois jusqu'à 7) que le mâle attaque la construction d'autres nids ; lorsque la première nichée s'envole, la femelle vient épauler le mâle dans cette tâche et rapidement, une deuxième ponte est réalisée dans un second nid. Il peut ainsi y avoir jusqu'à 6 pontes par an, mais il est rare que plus de 3 soient vraiment menées à leur terme (en général il n'y en a qu'une ou deux qui aboutissent). Certains nids ne servent pas à la ponte et peuvent être des abris nocturnes ou des lieux de repos.

Comme beaucoup d'autres troglodytes, le troglodyte des cactus détruit les œufs des oiseaux ayant fait leur nid à proximité. Il existe toutefois une espèce d'oiseau avec laquelle il est en compétition directe et en conflit permanent : le moqueur à bec courbe (Toxostoma curvirostre), qui est de plus grande taille (24 à 29 cm) et niche dans les mêmes cactus ; chacune des deux espèces s'acharne à détruire les nids de l'autre, mais comme les deux défendent efficacement leur propre ponte, la plupart du temps ce sont les autres nids destinés au repos qui en font les frais ! Il n'est ainsi pas rare que les deux espèces ennemies et voisines parviennent l'une comme l'autre à mener à terme leur couvée puis leur nichée...

Le troglodyte des cactus s'est habitué à la présence humaine et utilise volontiers des matériaux et des structures construites par l'homme pour faire son nid, malgré le risque représenté par les chats errants. L'oiseau a aussi appris à se nourrir des insectes pris dans les grilles de radiateur des véhicules. Dans les milieux les plus arides, le troglodyte des cactus trouve toute son eau dans son alimentation, notamment dans les fruits des cactus, et certains ont appris à boire la sève de cactus qui s'écoule des blessures infligées par une espèce locale de pic, le pic des saguaros (Melanerpes uropygialis) ou pic de la Gila (qui creuse son nid dans les cactus). Plus généralement, le troglodyte des cactus se nourrit d'insectes, araignées et autres petits animaux, y compris de petits lézards, et complète son régime par des graines et des fruits.

Ici, un petit reportage (photos et vidéos) sur le troglodyte des cactus :

https://www.youtube.com/watch?v=U1XqsOTvTnc

Ici, un humain en mauvaise posture après être tombé dans un buisson de "cholla sauteur", l'habitat préféré du troglodyte des cactus !

https://www.youtube.com/watch?v=4ajBNvtZ_vE

Ici, le chant du mâle de troglodyte des cactus, parfois comparé au bruit d'une automobile qui ne veut pas démarrer !

https://www.youtube.com/watch?v=u7LrJUYFFk0

Ici, un magnifique petit reportage sur un festin d'abeilles des cactus qui réunit plusieurs espèces d'oiseaux d'ordinaire rivales (le pic des saguaros, le troglodyte des cactus, le moqueur à bec courbe et le cardinal pyrrhuloxia) et même des lézards :

https://www.youtube.com/watch?v=lAbEtLmGFII

D'autres espèces de grands troglodytes qui vivent dans d'autres milieux, comme le troglodyte à dos roux (Campylorhynchus capistratus) des forêts d'Amérique centrale, choisissent volontiers de nicher à proximité d'un nid de guêpes qui joue un peu le même rôle que le cactus cholla pour repousser les prédateurs !

Ici, un troglodyte à dos roux filmé près d'une maison au Salvador, intéressé par le nectar des fleurs (cette espèce a été longtemps considérée comme une variété du troglodyte à nuque rousse, Campylorhynchus rufinucha, nom sous lequel elle est encore désignée dans cette vidéo et dans bien d'autres, mais elle a été élevée au rang d'espèce récemment) :

https://www.youtube.com/watch?v=659zRoXF0PY

Ici, une espèce voisine sud-américaine au plumage très différent, le troglodyte bicolore (Campylorhynchus griseus), mesurant 21,5 cm de longueur, débusquant une blatte sous une feuille (et justifiant ainsi son nom espagnol de cucarachero) :

https://www.youtube.com/watch?v=IGxxMSDQDNQ

Et son proche parent le troglodyte géant (Campylorhynchus chiapensis) de la côte pacifique du Chiapas (Mexique), 22 cm de long, en plein concert :

https://www.youtube.com/watch?v=dJl3_Bo7y1U

Ici, le chant tout aussi étrange du troglodyte grivelé (Campylorhinchus turdinus), dont le plumage rappelle davantage celui d'un merle femelle ou d'une grive que d'un troglodyte (d'où le nom "turdinus") :

https://www.youtube.com/watch?v=O4uXqEqGOfg

Il existe une grande variété d'autres espèces de troglodytes sur tout le continent américain.

Ici, un troglodyte de Bewick (Thryomanes bewickii), espèce vivant au Mexique ainsi que sur la côte pacifique et dans le Sud des Etats-Unis, filmé ici au Texas et affairé autour d'une mangeoire-pomme de pin (un type de mangeoire adapté aux oiseaux à bec long) :

https://www.youtube.com/watch?v=h0WJUn5pzGI

Ici, un couple de troglodytes de Caroline (Thryothorus ludovicianus) cherchant à intimider un écureuil rayé, trop proche de leur nid construit au fond d'un canoë ! Cette espèce répandue se rencontre dans l'est des Etats-Unis, le sud-est du Canada et au Mexique :

https://www.youtube.com/watch?v=lstBcgGoW60

Ici, filmé au Texas, un troglodyte des rochers (Salpinctes obsoletus) cherche sa nourriture le long d'un trottoir :

https://www.youtube.com/watch?v=ahrYDO4oUmM

Ici, le troglodyte à sourcils roux (Troglodytes rufociliatus) d'Amérique centrale, qui vit depuis le Chiapas jusqu'au Nicaragua, et est filmé au Honduras :

https://www.youtube.com/watch?v=fvxB4COMudk

Ici, le chant du troglodyte des canyons (Catherpes mexicanus) :

https://www.youtube.com/watch?v=aD67Z46FHQ4

Ici, le troglodyte barré (Thryophilus pleurostictus) des montagnes mexicaines et de la côte pacifique de l'Amérique centrale :

https://www.youtube.com/watch?v=N6m7hcjbbT4

Ici, le troglodyte de Zapata (Ferminia cerverai), une espèce assez grande (16 cm) et à queue longue, qui ne vit que dans les marais et savanes de la péninsule de Zapata à Cuba et est en danger d'extinction :

https://www.youtube.com/watch?v=GOWASY2eHEA

Ici, le curieux troglodyte roux (Cinnycerthia unirufa) qui vit dans les Andes en Colombie et en Equateur, et son chant fébrile :

https://www.youtube.com/watch?v=ZFS59oU4hpc

Ici, le beau chant du troglodyte arada (Cyphorhinus arada) d'Amazonie, objet de diverses légendes locales (oiseau "porte-chance" ; "lorsqu'il chante les autres oiseaux s'arrêtent de chanter pour l'écouter", etc.) :

https://www.youtube.com/watch?v=JGaqm3ERGhE

Et celui de son cousin le troglodyte chanteur (Cyphorhinus phaeocephalus) dans une forêt du Panama :

https://www.youtube.com/watch?v=JysuaCAFONQ

Ici, un troglodyte à gorge noire (Pheugopedius atrogularis) filmé au Costa Rica :

https://www.youtube.com/watch?v=Mru5WTKLu_c

Ici, un troglodyte à calotte noire (Cantorchilus nigrocapillus) ou troglodyte bai, filmé au Panama :

https://www.youtube.com/watch?v=M7ptMPONFFw

Ici, en Amazonie dans la région de Manaus au Brésil, un troglodyte bambla (Microcerculus bambla) reconnaissable à l'arc-de-cercle blanc barrant ses ailes :

https://www.youtube.com/watch?v=nmojDlsm6zU

Ici, un troglodyte siffleur (Microcerculus marginatus) à la poitrine écaillée, filmé en Colombie :

https://www.youtube.com/watch?v=WS0oIIMzVqY

Ici enfin, le joli troglodyte de Négret (Henicorhina negreti), découvert en Colombie en 2003 et qui a le curieux privilège, évolution technologique oblige, d'être la première espèce d'oiseau à avoir été décrite par un article sur support électronique et non papier :

https://www.youtube.com/watch?v=bgVMiVfBi4A
Plestin
 
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Plestin » 27 Juin 2021, 14:26

Histoire de varier les couleurs, nous pouvons faire un petit détour du côté de quelques familles d'oiseaux tropicaux d'allures différentes mais la plupart du temps très colorés : les eurylaimes, le sapayoa, les philépittes et les brèves.

C'est encore une fois la génétique qui a permis de rapprocher ces oiseaux qui n'étaient pas tous considérés comme apparentés auparavant. En fait, plus les connaissances de la génétique des oiseaux progresse, plus on se rend compte que les anciennes classifications en partie basées sur la ressemblance peuvent regrouper des oiseaux non apparentés, tandis que chaque groupe, chaque famille a évolué en donnant parfois des formes très variées dans leur aspect mais génétiquement proches. Les études comportementales peuvent également mettre sur la voie d'une parenté dans certains cas (on le verra plus loin avec un oiseau appelé sapayoa).

Voici donc une super-famille colorée et fascinante, celle des Eurylaimides.

Ces oiseaux se rencontrent le plus souvent dans les forêts tropicales d'Asie, quelques-unes se trouvent en Afrique ou à Madagascar et une espèce vit isolée des autres en Amérique latine.

Les Eurylaimides comprennent les familles suivantes : Sapayoidés (une seule espèce, le sapayoa à bec large), Calyptoménidés et Eurylaimidés (Eurylaimes), Philépittidés (les philépittes, de Madagascar) et Pittidés (brèves).


Sapayoidés

Le sapayoa à bec large (Sapayoa aenigma) est le seul membre américain de notre groupe et est placé tantôt dans une famille à part (ce que je fais ici), tantôt parmi les eurylaimes. Cet oiseau au plumage verdâtre (bien moins coloré que la plupart des autres membres des eurylaimides) vit dans l'est du Panama (notamment sur la côte caraïbe) et sur toute la côte pacifique de la Colombie, débordant même un peu sur l'Equateur.

Ici la répartition géographique du sapayoa à bec large :

https://en.wikipedia.org/wiki/Sapayoa#/ ... ma_map.svg

Comme son nom scientifique (aenigma) l'indique, il a longtemps représenté une énigme pour les scientifiques en termes de parenté et de classification. Sur la base de données génétiques collectées à partir des années 2000, on sait désormais qu'il n'est pas étroitement apparenté à des espèces américaines auxquelles il faisait penser, les manakins et les tyrans, mais que c'est un représentant aberrant et égaré des Eurylaimides, un groupe d'oiseaux de "l'Ancien Monde" dont il a d'ailleurs conservé les comportements, totalement différents de ceux des oiseaux américains qu'il côtoie et que l'on pensait proches.

Mais comment ces oiseaux, qui ne volent pas sur de très grandes distances, ont-ils pu ainsi se retrouver en Amérique ?

Une hypothèse est qu'ils descendent d'ancêtres proches des eurylaimes et des brèves, qui vivaient sur l'ancien continent du Gondwana il y a 55 millions d'années et ont migré depuis ce qui correspond aujourd'hui à l'Australie et la Nouvelle-Guinée, en direction de l'Amérique du Sud en passant par une actuelle péninsule de l'Antarctique. Les autres oiseaux proches vivant dans les zones intermédiaires se seraient éteints et le sapayoa à bec large serait le dernier survivant, isolé en Amérique. Cette hypothèse n'est toutefois pas démontrée à ce stade.

Ici, une représentation grossière de la position des continents actuels à l'époque du Gondwana (pour illustrer la faune du Trias et pas notre sapayoa, mais qui permet de mieux comprendre de quoi l'on parle) :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Gondwana# ... map_fr.svg

Ce qui est frappant, c'est qu'en plus des données génétiques, le comportement de ces oiseaux est sur plusieurs plans très similaire à celui des eurylaimes : construction d'un vaste nid suspendu en forme de poire, situé dans une zone peu accessible aux prédateurs terrestres (au-dessus d'un ravin parcouru par un torrent), camouflé par diverses guirlandes de végétaux, et disposant d'une entrée latérale ; et comportement d'entraide pour l'élevage des oisillons, avec la participation d'autres membres que le couple reproducteur.

Une expédition au Panama en 2014 réalisée par quatre étudiants de l'université Cornell dans l'Etat de New York (une référence en ornithologie) a aussi découvert des comportements de "fausse monte" qui semblent jouer un rôle social, d'une part par le mâle avec la femelle à tout moment y compris en pleine période d'élevage des oisillons et d'autre part, par des mâles plus âgés avec des mâles plus jeunes, ainsi que par des mâles jeunes entre eux. Ce comportement semble avoir un lien avec le rôle plus ou moins dominant des individus.

L'équipe a également noté que les oisillons sont nourris seulement par les femelles et par des mâles immatures dont le comportement est curieux : ils amènent de la nourriture au nid mais, de temps en temps, la mangent au lieu de la donner aux oisillons. On ne sait pas si c'est une façon de donner l'impression de contribuer à la tâche collective tout en se servant en douce, ou si cela résulte d'un équilibre entre les besoins estimés des oisillons et leurs besoins propres.

Le sapayoa à bec large se nourrit de fruits et d'insectes, qui peuvent être capturés en plein vol ou bien en inspectant les branches et le feuillage.

Ici, une vidéo de sapayoa (un mâle, reconnaissable aux quelques plumes jaunes du sommet de son crâne alors que la femelle est entièrement verte) :

https://www.youtube.com/watch?v=L8_pV9VEFHI


Calyptoménidés et Eurylaimidés

Ces deux familles de passereaux tropicaux comprennent des oiseaux appelés eurylaimes, caractérisés par une grosse tête et une "large gorge" (comme leur nom l'indique, puisque "Eurylaime" vient de mots grecs signifiant "large" et "gorge"), caractéristique qui est due à l'existence d'une 15ème vertèbre cervicale, en surnombre par rapport à la plupart des autres oiseaux.

Les eurylaimes ont parfois un plumage à couleurs discrètes (notamment les espèces africaines) mais la majorité des espèces possède au contraire un plumage vivement coloré - et figure sans doute parmi les plus beaux oiseaux au monde, bien que ce critère soit subjectif.

En général, ces oiseaux construisent des nids suspendus (souvent au-dessus d'un cours d'eau), en forme de poire, avec entrée latérale, hors de portée de la plupart des prédateurs terrestres et souvent camouflés avec des guirlandes de mousse ou d'autres végétaux.

La classification des eurylaimes reste un peu compliquée et ils ont été longtemps regroupés dans une seule famille (les Eurylaimidés), mais des données génétiques plus récentes ont confirmé qu'il y avait deux ensembles formant des familles distinctes :

- L'un réunissant les 3 espèces d'eurylaimes verts d'Asie du Sud-Est ainsi que les 3 espèces d'eurylaimes africains peu colorées. Il forme la famille des Calyptoménidés.
- L'autre rassemblant toutes les autres espèces d'eurylaimes asiatiques, et une espèce verte africaine, dans la famille des Eurylaimidés proprement dits.

Calyptoménidés :

Les trois espèces du genre Calyptomena vivent en Asie du Sud-Est et ont un plumage majoritairement vert brillant plus ou moins marqué de noir. La plus connue est l'eurylaime vert (Calyptomena viridis), qui vit en Malaisie, à Sumatra et à Bornéo. Les autres sont l'eurylaime de Whitehead (Calyptomena whiteheadi) et, plus rare, l'eurylaime de Hose (Calyptomena hosii), tous deux cantonnés aux forêts de montagne du nord de Bornéo. Ces oiseaux ont un bec étroit surmonté d'une touffe de plumes, une queue très courte et 10 rémiges primaires (contre 11 pour les eurylaimes de la famille voisine des Eurylaimidés).

Ici, l'eurylaime vert mâle (avec marques noires) et femelle (un peu plus terne et sans marques noires), avec une séance de nourrissage d'un oisillon :

https://www.youtube.com/watch?v=wxM5j5UsO34

Ici, une femelle d'eurylaime vert s'abreuvant :

https://www.youtube.com/watch?v=aiMijxXAVXU

Ici, l'eurylaime vert au nid, guettant le moment d'avaler le sac fécal de l'un des oisillons (c'est une pratique de nombreux passereaux : les oisillons émettent leurs déjections dans un sac fécal, qui est soit enlevé et jeté à distance du nid par les parents, soit mangé par eux ; on a déjà eu l'occasion de le voir dans de précédentes vidéos ; ces pratiques permettent de tenir le nid propre et de ne pas signaler la présence du nid aux prédateurs) :

https://www.youtube.com/watch?v=NTYmhfnb1Ps

Ici, l'eurylaime de Whitehead dont la gorge est noire et dont les plumes vertes et noires forment un motif plus ou moins écaillé :

https://www.youtube.com/watch?v=EQi1FwrnrWY

Ici, l'eurylaime de Hose, une espèce en danger d'extinction, qui se distingue par la couleur bleue de ses parties inférieures :

https://www.youtube.com/watch?v=Fqc79D_epzA

Les trois espèces du genre Smithornis, elles, vivent en Afrique et leur plumage est peu coloré, majoritairement dans les tons blanchâtres, gris, noirs, bruns ou roux. La plus répandue est l'eurylaime du Cap (Smithornis capensis), qui vit dans une grande partie de l'Afrique au sud du Sahara (il y a une population occidentale - de la Sierra Leone à la Centrafrique et au Gabon - et une autre orientale - de l'Afrique du Sud au Kenya). Son plumage est moucheté, son dos est blanc et il porte une calotte noire. L'eurylaime à flancs roux (Smithornis rufolateralis) lui ressemble, avec de nettes marques roux vif sur les côtés du thorax et des marques blanches visibles sur les ailes ; il vit dans les forêts pluviales d'une grande partie de l'Afrique tropicale. La dernière espèce est l'eurylaime à tête grise (Smithornis sharpei), plus rare, que l'on rencontre surtout au Cameroun, au Gabon et dans l'est du Congo RDC ; elle ressemble beaucoup à l'eurylaime à flancs roux, mais sa tête est gris ardoisé (et non noire) et l'oiseau ne possède pas de marques blanches sur l'aile.

Ces espèces pratiquent un vol démonstratif vrombissant qui rappelle celui des manakins (Pipridés) d'Amérique tropicale, que nous avions vu dans un ancien post.

Ici, le vol caractéristique de l'eurylaime du Cap (1er oiseau) et de l'eurylaime à flancs roux (2ème, 3ème et 4ème oiseaux, ce dernier au ralenti). Ce n'est pas un cri ou un chant que vous entendez, mais le bruit créé par les ailes :

https://www.sciencemag.org/news/2016/03 ... -its-wings

L'eurylaime du Cap, plus en détail :

https://www.dailymotion.com/video/x57cfno

Ici, une photo de l'eurylaime à tête grise, vous pouvez comparer avec l'eurylaime du Cap (African Broadbill, photo d'avant) et l'eurylaime à flancs roux (Rufous-sided Broadbill, photo d'après) :

https://birdsoftheworld.org/bow/species ... troduction

Eurylaimidés :

Les Eurylaimidés se caractérisent presque tous par un bec très large, dont la partie supérieure déborde sur l'inférieure et se termine en crochet. Hormis une espèce, tous les Eurylaimidés sont asiatiques, et c'est un festival de couleurs parfois inhabituelles par leur nature, leur agencement ou leur localisation !

Ici, l'eurylaime rouge et noir (Cymbyrhynchus macrorhynchos) répandu dans une bonne partie de l'Asie du Sud-Est ; un couple filmé en Malaisie :

https://www.youtube.com/watch?v=dSVzkyhImK0

Ici, un eurylaime rouge et noir vraiment peu farouche !

https://www.youtube.com/watch?v=XgyV0l7BKUs

Ici, un nid suspendu d'eurylaime rouge et noir, en cours de construction :

https://www.youtube.com/watch?v=wmHuUr7pSsg

Ici, l'eurylaime psittacin (Psarisomus dalhousiae) ou eurylaime à longue queue, répandu depuis le nord de l'Inde (Himalaya) jusqu'à Bornéo et filmé ici sur son nid suspendu en Thaïlande :

https://www.youtube.com/watch?v=oB4wyTb_ULE

Ici dans un parc de Hong-Kong, un eurylaime psittacin profitant d'une baignoire naturelle dans le creux d'un arbre :

https://www.youtube.com/watch?v=z--giSiOApk

Ici, l'eurylaime de Gould (Serilophus lunatus) ou eurylaime argenté, qui vit depuis l'Inde et la Chine jusqu'en Indonésie, parfois jusqu'à 2.000 m d'altitude, et n'est pas cantonné à la seule forêt tropicale mais apprécie aussi les forêts plus tempérées, les conifères de montagne, voire les plantations et les jardins ; des couleurs douces et un collier argenté :

https://www.youtube.com/watch?v=1T4JqtwxtJU

L'eurylaime de Gould est principalement insectivore (gros insectes de type sauterelle ou mante, grosses chenilles...) et complète son menu avec d'autres animaux (petits escargots...) Ici, un eurylaime de Gould avec un insecte dans le bec, un autre nettoyant son nid suspendu :

https://www.youtube.com/watch?v=wpufGVg9QTM

Ici, l'eurylaime de Horsfield (Eurylaimus javanicus) ou eurylaime de Java, d'Asie du Sud-Est ; un oiseau insectivore qui s'attaque aussi à de petits lézards :

https://www.youtube.com/watch?v=KGv14n7ZCAg

Deux eurylaimes de Horsfield, dont un poussant son cri :

https://www.youtube.com/watch?v=cKenekoY5cA

Ici, l'eurylaime à capuchon (Eurylaimus ochromalus) ou eurylaime noir et jaune, au plumage noir, jaune, rose et blanc et au bec bleu, vivant en Asie du Sud-Est, pousse son cri caractéristique :

https://www.youtube.com/watch?v=SJVnTMUlgYs

Ici, une petite "prise de bec" entre deux eurylaimes à capuchon :

https://www.youtube.com/watch?v=CBghG8biea4

Ici, l'eurylaime corydon (Corydon sumatranus) ou eurylaime de Sumatra, répandu depuis la Thaïlande jusqu'à Bornéo et Sumatra, et caractérisé par un plumage sombre et un bec rose (dont on mesure bien la largeur dans la vidéo) ; en fin de vidéo, l'oiseau sur son nid suspendu :

https://www.youtube.com/watch?v=7KYW0bMrE4s

Les deux espèces d'eurylaimes caronculés du genre Sarcophanops vivent aux Philippines (d'où les autres espèces sont absentes), chacune dans une partie différente de l'archipel.

Ici, une photo de l'eurylaime de Steere (Sarcophanops steeri) prise dans l'île de Mindanao (l'espèce est aussi présente dans 5 autres îles) :

http://orientalbirdimages.org/search.ph ... e_ID=17335

Ici, une photo de son proche parent l'eurylaime de Samar (Sarcophanops samarensis) prise dans l'île de Samar (l'espèce est aussi présente dans les îles de Bohol et Leyte) :

http://orientalbirdimages.org/birdimage ... rd_ID=1334

Il existe un seul eurylaimidé africain, l'eurylaime de Grauer (Pseudocalyptomena graueri). Cet oiseau assez rare, au plumage principalement vert tendre, et au bec plutôt fin contrairement au reste de la famille, se rencontre uniquement dans les forêts de l'est du Congo RDC et en Ouganda, à proximité du rift Albertin (une branche ouest de la vallée du Rift). Il se nourrit de graines, fruits, fleurs, insectes et autres petits animaux. Les scientifiques ont longtemps cru qu'il s'agissait d'un gobemouche.

Ci-dessous, le rift Albertin représente la branche ouest du grand rift africain, autour des lacs Albert, Edwards, Kivu, Tanganyika... :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rift_Albe ... Valley.svg

Ici, une des très rares vidéos de l'eurylaime de Grauer :

https://macaulaylibrary.org/asset/201178071


Philépittidés

Les 4 espèces de Philépittidés, qui vivent toutes à Madagascar, sont parfois regroupées avec la famille précédente et présentent certaines similitudes anatomiques avec l'eurylaime de Grauer, notamment le fait d'avoir un bec plutôt fin. Les mâles de Philépittidés arborent sur la tête des caroncules colorées, plus visibles en période de reproduction et qui ont une particularité unique chez les oiseaux : leur couleur vive (verte ou bleue) est générée par l'assemblage des microstructures de collagène qui les constituent. Les philépittes se nourrissent principalement de fruits et sont d'excellents disperseurs de graines dans les forêts malgaches. Ils consomment aussi le nectar de certaines fleurs et capturent des insectes et araignées. Leurs nids sont suspendus, comme chez les eurylaimes. Ces oiseaux vivent volontiers dans des zones peu accessibles de l'île et il existe très peu de bonnes vidéos à leur sujet, je posterai donc ici surtout des photos.

Ici, une fiche comportant des photos de la philépitte veloutée (Philepitta castanea) qui vit dans l'est de Madagascar, et dont le mâle qui a le plumage principalement noir arbore des caroncules vertes et bleues :

http://www.oiseaux-birds.com/fiche-phil ... outee.html

Ici, une photo de la philépitte de Schlegel (Philepitta schlegeli) qui vit surtout dans le nord et l'ouest de Madagascar, avec pour le mâle un plumage principalement vert olive à vert-jaune et des caroncules vertes et bleues :

https://ebird.org/species/schasi1?siteLanguage=fr

L'évolution des deux autres espèces de philépittes, celles du genre Neodrepanis (autrefois appelées "faux souïmangas" du fait de leur ressemblance avec ces petits oiseaux nectarivores), leur a permis d'exploiter plus efficacement le nectar des fleurs grâce à un long bec recourbé, très différent du gros bec plat des eurylaimes, et surtout une longue langue bifide (fourchue) : c'est principalement la langue qui entre dans la fleur et pas tellement le bec malgré sa forme.

Ici, une photo de mâle de philépitte souïmanga (Neodrepanis coruscans) :

http://www.oiseaux-birds.com/fiche-phil ... manga.html

Ici, une vidéo d'une femelle s'alimentant un court moment sur une fleur :

https://macaulaylibrary.org/asset/20169 ... 3196184765

Ici, une photo de mâle de philépitte de Salomonsen (Neodrepanis hypoxantha), qui se distingue de l'espèce précédente par son ventre d'un jaune plus vif :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Phil%C3%A ... sity12.jpg

Ici, quatre photos dont notamment celle en haut à droite illustrant le thème de la microstructure des caroncules colorées :

https://www.researchgate.net/figure/Str ... 5_12725975


Pittidés

La famille des Pittidés regroupe les brèves, des oiseaux souvent très colorés eux aussi (anciennement surnommés "grives superbes") mais qui contrairement aux espèces des familles précédentes vivent une grande partie de leur vie au sol, dans les buissons, sur les branches basses ou les troncs morts. Leur parenté avec les eurylaimes ne saute pas aux yeux : certes les brèves sont généralement rondouillardes avec une grosse tête, mais leurs pattes longues, leur queue très courte au point d'en être parfois presque invisible, leurs mœurs terrestres et leur façon de se déplacer en sautillant sur le sol ne leur ressemblent en rien ! Il en existe de multiples espèces qui vivent principalement dans les régions tropicales d'Asie, d'Océanie et d'Afrique. Généralement solitaires, elles se nourrissent surtout en fouillant le sol à la façon des merles et grives, à la recherche d'insectes, de larves diverses et surtout de vers de terre dont elles font une grosse consommation. Elles se perchent surtout pour dormir ou, pour certaines espèces, pour chanter. Les brèves construisent un nid sphérique ou en forme de dôme, à entrée latérale, situé dans un arbre mais le plus souvent à faible hauteur.

Les brèves sont des oiseaux généralement discrets et difficiles à observer dans les profondeurs de la jungle, bien que leurs cris variés (parfois discrets et à peine audibles, parfois sonores) puissent être occasionnellement bruyants et bien que leur plumage soit souvent spectaculaire ; une espèce, la brève des palétuviers, est plus facile à voir car elle aime se percher bien en évidence sur un arbre de la mangrove pour lancer ses appels.

La famille compte trois genres (= le premier des deux noms scientifiques) : Pitta, avec 14 espèces de brèves ayant pour la plupart le dos vert et souvent le dessous jaune-orangé, et de multiples autres zones colorées de bleu, noir, blanc, rouge ; Erythropitta, avec 15 espèces de brèves ayant en général une coloration rouge vif étendue sur tout le ventre et la poitrine voire sur la tête, cohabitant fréquemment avec du bleu ; et Hydrornis, avec 13 espèces de brèves le plus souvent marquées de fines rayures ou de dessins écaillés sur la face inférieure et les flancs. Il existe bien entendu, comme toujours, quelques cas particuliers, par exemple des espèces du genre Hydrornis à dos vert bien que rayées, ou à couleurs uniformes sans rayures ni écailles, sinon ce ne serait pas drôle. :D De nombreuses espèces de brèves ayant colonisé les archipels de l'Asie du Sud-Est, le relatif isolement des populations des plus petites îles a conduit à une évolution accélérée, à partir d'ancêtres communs, vers l'apparition d'une grande variété d'espèces souvent limitées à une, deux ou trois îles. A l'intérieur d'une même espèce, il peut y avoir de grandes différences dans le régime alimentaire d'une région ou d'une île à l'autre.

Ici, à Singapour, la brève des mangroves (Pitta megarhyncha), une espèce au bec puissant qui se nourrit des petits crustacés qui peuplent son habitat ; elle est assez fréquente en Inde et au Bangladesh mais on la rencontre jusque dans la péninsule malaise et en Indonésie :

https://www.youtube.com/watch?v=NyAYrZ_50J4

Ici, également à Singapour, une brève à ailes bleues (Pitta moluccensis) captive est relâchée dans la nature ; cette espèce est largement répandue de l'Inde à la Chine et à l'Indonésie :

https://www.youtube.com/watch?v=kVZB4dM3kg4

Ici la brève à ailes bleues à l'état sauvage ; elle est reconnaissable à l'importance de la tache rouge qui marque son ventre et remonte jusqu'à la limite de la poitrine, bien que cette zone rouge reste encore loin d'atteindre l'importance de celle des brèves du genre Erythropitta (cf. plus loin) :

https://www.youtube.com/watch?v=7_O5DUGWm58

Ici, la brève versicolore (Pitta versicolor), l'une des rares espèces de brèves présentes en Australie où elle s'est installée dans les forêts humides mais aussi les forêts sèches, dans tout l'est du pays (depuis le cap York jusqu'à la Nouvelle Galles du Sud) :

https://www.youtube.com/watch?v=7eL_M9Z_Zvw

Autre brève australienne, la brève iris (Pitta iris) ou brève arc-en-ciel, ne se rencontre que dans quelques régions côtières du nord du pays (dans le Territoire du Nord et le nord de la province d'Australie occidentale) :

https://www.youtube.com/watch?v=jKZONpSAt0k

Ici, la brève d'Halmahera (Pitta maxima) ou brève à poitrine ivoire, ne vit que dans les îles Moluques du Nord :

https://www.youtube.com/watch?v=12bcTQUon9s

Ici, la brève du Bengale (Pitta brachyura) ou brève indienne, fouillant le sol à la recherche de nourriture ; cette espèce est migratrice, passe l'hiver dans le sud de l'Inde et au Sri Lanka et se reproduit l'été sur les contreforts de l'Himalaya (Pakistan, Inde, Népal) ainsi que dans les collines du centre de l'Inde :

https://www.youtube.com/watch?v=5eqIfUQ9uBM

Ici, filmée au Zimbabwe, la brève d'Angola (Pitta angolensis), l'une des deux espèces africaines de brèves ; elle a pour caractéristique de pousser un cri en sautant sur place :

https://www.youtube.com/watch?v=vl9nhenX6c4

Ici, la magnifique brève grenadine (Erythropitta granatina) qui vit en Malaisie, à Singapour et en Indonésie (Sumatra, Bornéo), probablement filmée à Singapour, s'alimentant de larves déposées par le photographe sur un tronc mort ; hors intervention humaine, son régime alimentaire est principalement composé de fourmis en Malaisie et plus varié dans le nord de Bornéo (criquets, coléoptères, fourmis, asticots et graines rondes) :

https://www.youtube.com/watch?v=rMTWdsuLeXY

Ici, une espèce très voisine au ventre rouge plus vif, la brève d'Ussher (Erythropitta ussheri), cantonnée au Sabah, un Etat de Malaisie occupant le nord-est de l'île de Bornéo :

https://www.youtube.com/watch?v=Nnc2yg0ZEyo

Ici, la brève de Macklot (Erythropitta macklotii) ou brève papoue, est une espèce présente depuis l'est de l'Indonésie (îles Aru, Irian Jaya) et la Papouasie-Nouvelle-Guinée jusqu'à la péninsule du Cap York au nord de l'Australie, où cette vidéo est tournée :

https://www.youtube.com/watch?v=tHSl6jPP3Hg

Ici, la splendide brève des Sula (Erythropitta dohertyi) qui ne vit que dans les îles Sula et Banggai (à l'est des Moluques) :

https://www.youtube.com/watch?v=-8WfuLLuGuU

Ici, aux Philippines sur l'île de Luçon, une brève de Koch (Erythropitta kochi) ou "brève à moustaches" (en anglais) lance son curieux cri :

https://www.youtube.com/watch?v=aNPR2WSa_Xo

Ici, la brève de Koch toilettant son plumage :

https://www.youtube.com/watch?v=rDSlbOEmMlU

Ici, en Indonésie sur l'île de Sumatra, une brève gracieuse (Erythropitta venusta) répète son doux chant :

https://www.youtube.com/watch?v=DU73TIONRLU

Ici, en Indonésie sur l'île de Sulawesi (Célèbes), une brève des Célèbes (Erythropitta celebensis) poussant son cri :

https://www.youtube.com/watch?v=IZ3iZgUYY5A

Ici, en Indonésie sur l'île de Ternate dans les Moluques du Nord, une brève des Moluques (Erythropitta rufiventris) hochant sa queue minuscule :

https://www.youtube.com/watch?v=V01Fb-1wq-c

Ici, au nord de l'île de Bornéo dans l'Etat du Sabah qui dépend de la Malaisie, une brève à bandeau (Erythropitta arquata), espèce qui affectionne plutôt les zones escarpées ou riches en troncs d'arbres tombés :

https://www.youtube.com/watch?v=WTBx4iKAJEk

Les brèves "rayées" ou "écaillées" du genre Hydrornis présentent un dimorphisme sexuel assez net (différence d'apparence entre le mâle et la femelle). Ici, en Thaïlande, un couple de brèves ornées (Hydrornis phayrei) nourrissant de lombrics ses oisillons au nid, puis nettoyant le nid ; cette espèce au plumage en partie écaillé vit dans toute l'Asie du Sud-Est ; le mâle a des marques noires sur la tête, la femelle a des marques brunes :

https://www.youtube.com/watch?v=RaaJ_Q55Xaw

Ici, la brève bleue (Hydrornis cyaneus) est une espèce répandue dans toute l'Indochine ainsi que le sud-ouest de la Chine (Yunnan) et le nord-est de l'Inde ; cette vidéo est tournée au Vietnam ; le plumage est décoré d'écailles mais on commence à voir la ressemblance avec les espèces rayées qui vont suivre :

https://www.youtube.com/watch?v=oO__9CDZOJA

Ici, la brève d'Irène (Hydrornis irena) ou brève rayée de Malaisie, vit dans la péninsule malaise ainsi qu'en Indonésie dans l'île de Sumatra ; elle est filmée ici dans le sud de la Thaïlande (péninsule malaise) :

https://www.youtube.com/watch?v=pfJXNXOBng4

Ici, la brève azurine (Hydrornis guajanus) ou brève rayée de Java, surprise par un orage ; cette espèce se nourrit surtout d'escargots dans la péninsule malaise, alors qu'à Bornéo elle consomme surtout des insectes (fourmis, hannetons, cafards...) et des vers plats, sauf dans l'est de l'île où elle ajoute aux insectes des escargots et de petites baies oranges ; enfin à Java elle se nourrit d'insectes (coléoptères, fourmis, chenilles), d'escargots et de vers de terre :

https://www.youtube.com/watch?v=eX2UVD9a9YI

Ici, une magnifique brève d'Elliot (Hydrornis ellioti), espèce rayée mais à dos vert, présente dans une grande partie de l'Indochine :

https://www.youtube.com/watch?v=UmaeyTx1KGs

Ici au Myanmar (Birmanie), les appels d'une brève de Gurney (Hydrornis gurneyi) ; cette brève présente au Myanmar et en Thaïlande vit dans les forêts de plaine mais recherche les ravins dominant un petit cours d'eau :

https://www.youtube.com/watch?v=TimnpRhE18M

Ici, en Indonésie sur l'île de Bornéo, une brève de Schwaner (Hydrornis schwaneri) :

https://www.youtube.com/watch?v=-zzgzTuGcVQ

Ici, au Vietnam, une brève à dos bleu (Hydrornis soror) :

https://www.youtube.com/watch?v=DmUQwjo9d9k

Ici, la brève de Schneider (Hydrornis schneideri) mâle puis femelle ; cette espèce ne vit qu'à Sumatra, plutôt dans les forêts d'altitude (entre 900 et 2.400 m) :

https://www.youtube.com/watch?v=b5sQN2cB-QI

Ici, une brève de Schneider nourrissant son oisillon sorti du nid :

https://www.youtube.com/watch?v=sQMf8TV4mJ8

Ici, dans l'île de Bornéo, un mâle de brève à tête bleue (Hydrornis baudii), une espèce qui préfère les forêts primaires voire secondaires de basse altitude (moins de 600 m) et se nourrit de fourmis, grosses chenilles, sauterelles et criquets, vers de terre :

https://www.youtube.com/watch?v=g2-iSPWVch0

Ici, en Thaïlande, la brève à nuque fauve (Hydrornis oatesi), au plumage bien moins coloré que la plupart de ses cousines :

https://www.youtube.com/watch?v=P6Hl0O-CYG0

Ici, la brève géante (Hydrornis caeruleus), une espèce répandue du Myanmar à l'Indonésie (Sumatra, Bornéo), dont la longueur peut atteindre 29 cm et qu'on rencontre dans les forêts de basse altitude ; malgré sa taille, c'est l'une des brèves les plus discrètes ; elle se nourrit principalement de vers de terre et d'escargots y compris de grande taille (jusqu'à 6 cm) qu'elle extirpe de leur coquille en les frappant violemment contre une pierre :

https://www.youtube.com/watch?v=oeFxRRJbbZw
Plestin
 
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Gehyra marginata » 24 Sep 2021, 12:44

Cher ornithomaniaque Plestin,
Pour faire suite à ton prosélytisme à la fête lyonnaise, je viens de m'inscrire sur le forum. Et avant toute chose, je vais lire ce fil depuis le début, voir si mes chers Forpus coelestris sont mentionnés à défaut d'un fil sur la diversité des geckonidés et s'il y a encore un vide, mai j'en doute, je reviendrai entamer une présentation sur les psittacidés, dinosaures qui déploient leurs étonnantes facultés depuis l'arrière-pays niçois jusqu'aux montagnes de Nouvelle-Zélande en passant par les forêts pluviales d'Amazonie et l'outback australien.
Gehyra marginata
 
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Re: Diversité... des oiseaux

Message par Plestin » 24 Sep 2021, 13:06

Cher camarade Gehyra marginata (qui, selon wikipédia, est un "gecko nocturne plutôt sombre, avec de très grosses pattes arrière"), et qui je le sais est également grand amateur de geckos à crête (Correlophus ciliatus).

Ravi que tu intègres le forum. Mais tu ne trouveras encore rien sur le petit psittacidé Forpus coelestis, alias toui céleste, que tu aimes tant, car à de rares exceptions près, pour l'instant j'ai surtout écrit sur des passereaux.

Cela ne devrait pas trop tarder, étant donné que les données génétiques ont bouleversé la classification des oiseaux et déterminé que les perroquets (et, chose étonnante, les faucons, désormais séparés des autres rapaces diurnes), sont assez proches des passereaux.

En attendant, le prochain post en préparation porte sur les alouettes...

N'hésite pas à intervenir sur ce fil ou à créer "diversité des Geckos" ou de toute autre entité que tu jugerais utile, sachant que le terme "Reptile" est quelque peu dépassé mais serait aisément pardonné...
Plestin
 
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