Qui était Antonio Gramsci ?

Marxisme et mouvement ouvrier.

Qui était Antonio Gramsci ?

Message par Gayraud de Mazars » 15 Juil 2019, 12:40

Salut camarades,

Une fois n'est pas coutume sans sectarisme, un article pas mal fait sur Gramsci de Révolution, la tendance française de la Tendance Marxiste Internationale (TMI).

Comme le précisait Gramsci il faut toujours... "Agiter, éduquer et organiser" !

Qui était Antonio Gramsci ?
Par Francesco Giliani, le 8 juillet 2019

https://www.marxiste.org/index.php?opti ... 2:histoire

Image

Le destin posthume du dirigeant communiste Antonio Gramsci (1891-1937) est un cas flagrant d’embaumement de la pensée politique d’un marxiste révolutionnaire. Très rares sont ceux qui le critiquent, y compris parmi les réformistes les plus acharnés. En Italie, à partir de la Deuxième Guerre mondiale, la bureaucratie stalinienne du Parti Communiste Italien (PCI) a utilisé Gramsci pour justifier chaque tournant à droite de sa politique, y compris le « Compromis historique », c’est-à-dire l’alliance du PCI avec la Démocratie Chrétienne, prônée à l’apogée de la lutte des classes des années 1970.

Plus récemment, la déformation du concept gramscien d’« hégémonie » a permis aux politologues Ernesto Laclau et Chantal Mouffe de théoriser leur « populisme de gauche » – qui est embrassé, entre autres, par des dirigeants de Podemos (en Espagne) et de la France insoumise.

Le débat autour des Cahiers de Prison de Gramsci est la clé pour comprendre qu’il n’ait jamais été renié par des intellectuels de gauche qui, dans le même temps, ne cessent d’attaquer le marxisme révolutionnaire (et en particulier Lénine). Mais avant d’aborder cette question, il est nécessaire de retracer la trajectoire de Gramsci avant son emprisonnement par le régime fasciste de Mussolini, en 1926. Les « gramsciens » d’aujourd’hui se gardent bien de le faire.

L’Ordre Nouveau et la naissance du PCdI

Etudiant en Lettres à Turin, Gramsci adhère en 1913 au Parti Socialiste Italien (PSI). Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, le PSI ne sombre pas dans l’Union Sacrée, bien que sa stratégie – « ni adhérer » à la guerre, « ni la saboter » – soit vacillante, en quête d’un moyen terme entre les réformistes et les révolutionnaires.

La révolution d’Octobre 1917 et la fin de la guerre débouchent, en Italie, sur une vague de grèves et d’occupation de terres et d’usines. C’est le Biennio Rosso de 1919-20. Le PSI décuple ses effectifs militants. Le syndicat socialiste, la CGIL, atteint les deux millions de membres.

Gramsci et son groupe de Turin sont au cœur de la bataille. Ils publient l’hebdomadaire L’Ordine Nuovo (ON). Ce journal traduit dans la situation italienne le mot d’ordre « Tout le pouvoir aux Soviets », qui avait couronné la stratégie bolchevique en Russie. En septembre 1920, les militants de l’ON défendent et organisent l’occupation des usines, dont celles de la FIAT, qui dure trois semaines. Ils deviennent aussi les théoriciens de la gestion ouvrière : d’après Gramsci, les conseils d’usine, surgis spontanément des luttes, doivent se coordonner et devenir les organes du pouvoir ouvrier, aussi bien dans le contrôle de la production que dans l’organisation de la nouvelle société.

Gramsci conditionne la victoire du processus révolutionnaire à la réalisation de deux tâches : 1) le développement d’organes de lutte qui concentrent la masse des travailleurs ; 2) la formation, au sein du PSI, d’une direction communiste qui rompe avec toutes les tendances réformistes et « centristes » (oscillant entre réformisme et révolution). En janvier 1921, Gramsci et son groupe participent activement à la scission du PSI, qui donne naissance au Parti Communiste d’Italie (PCdI). 58 000 militants du PSI et la totalité de sa jeunesse adhèrent au nouveau parti, reconnu comme section officielle par l’Internationale Communiste (IC).

La même année 1921, dans son rapport sur la situation mondiale au IIIe Congrès de l’IC, Léon Trotsky trace la perspective d’une phase temporaire de reflux de la vague révolutionnaire et souligne la nécessité de conquérir la majorité des travailleurs, avant tout grâce à la tactique du « front unique ». Il s’agit de combiner la propagande communiste générale et l’unité d’action avec les organisations réformistes, sur des objectifs partiels (contre le chômage et la vie chère, etc.). L’IC explique que le front unique est indispensable face aux assauts armés des fascistes contre les organisations ouvrières (syndicats, coopératives, partis, municipalités socialistes). Mais le PCdI refuse d’appliquer cette politique, sous l’influence de son fondateur, Amadeo Bordiga.

Force et limites du Congrès de Lyon

Entre 1922 et 1924, Gramsci est envoyé à l’étranger pour participer aux instances internationales de l’IC. A cette occasion, grâce à ses discussions avec les dirigeants de l’IC, dont Trotsky, il prend la mesure des erreurs ultra-gauchistes du PCdI (abstentionnisme électoral par principe, refus du front unique) et décide d’engager une lutte fractionnelle contre Bordiga. Cette lutte est couronnée d’un succès total au Congrès (clandestin) du PCdI à Lyon, en 1926.

Mais les années 1925 et 1926 sont aussi marquées par un développement de la bureaucratisation de l’IC, sous la houlette de Zinoviev. En URSS, la lutte fait rage entre l’opposition de gauche, dirigée par Trotsky, et la troïka Staline-Zinoviev-Kamenev. Dans le PCdI, la fraction majoritaire de Gramsci cherche d’abord à se tenir au-dessus de la mêlée. Mais Gramsci finit par accepter les thèses de la troïka, puis de Staline, à la fin de l’année 1926.

Ainsi, au Congrès de Lyon, la position de Gramsci l’emporte. Mais ses thèses politiques sont surtout le reflet de la phase révolutionnaire précédente de l’IC. Au fond, elles affirment que : a) la nature de la révolution à venir en Italie est socialiste, et ses forces motrices sont la classe ouvrière, les salariés agricoles et les paysans ; b) la transformation sociale est un processus qui nécessite une rupture révolutionnaire, donc une insurrection de masse préparée et organisée par le parti ; c) la défaite du Biennio Rosso avait pour cause l’absence d’un parti véritablement révolutionnaire ; d) le PCdI doit conquérir l’hégémonie parmi les exploités, y compris par une bataille tenace dans les organisations de masse pour des revendications immédiates.

La limite la plus importante du Congrès de Lyon reste que Gramsci y soutient la campagne internationale de « bolchevisation » du parti à la sauce Zinoviev, c’est-à-dire une lutte administrative menée contre le « fractionnisme », sanctions disciplinaires à l’appui. Gramsci a donc sa part de responsabilité dans la bureaucratisation du parti italien et de l’IC. Cependant, en octobre 1926, il s’oppose à la chasse aux sorcières contre Trotsky et Zinoviev (qui rallie temporairement l’opposition de gauche, en 1926).

Le casse-tête des Cahiers de prison

Elu député en 1924, Gramsci est emprisonné en novembre 1926. Pendant les dix années qui suivent, sa production est vaste, quoique fragmentaire. Publiés en 1948, les Cahiers de prison ont été écrits sous le contrôle strict de la censure fasciste. Cela explique pourquoi Gramsci utilise parfois un langage ambigu, plus sociologique que politique. Par exemple, le marxisme devient la « philosophie de la praxis ». On peut aisément comprendre la situation objective de Gramsci. Mais ses réflexions sur « l’hégémonie » ont été utilisées par les dirigeants du PCI et par une pléthore d’académiciens pour avancer l’idée que Gramsci aurait défendu une conception gradualiste de la conquête du pouvoir.

Tout d’abord, il faut relever que le concept d’hégémonie faisait partie du patrimoine théorique du marxisme russe depuis le début du siècle. Dans les thèses du IVe congrès de l’IC (1922), ce concept est élargi jusqu’à inclure la domination que la bourgeoisie exerce sur les travailleurs en régime capitaliste. Ce fut d’ailleurs le point de départ de la réflexion gramscienne. La question se liait à la nature de la révolution socialiste dans les pays capitalistes avancés, où la bourgeoisie était plus solide que celle, retardataire, de la Russie de 1917. Selon le passage le plus cité des Cahiers : « En Orient, l’Etat était tout, la société civile était primitive et sans forme ; en Occident, entre l’Etat et la société civile, il existait un juste rapport, et derrière la faiblesse de l’Etat on pouvait voir immédiatement la solide structure de la société civile. L’Etat était seulement une tranchée avancée derrière laquelle se trouvait une chaîne solide de fortifications et de casemates ». (Cahiers de prison, VII, § 16).

On pourrait souligner qu’en 1917, dans les villes industrielles de Russie, la société n’était pas « gélatineuse », comme Gramsci le suppose. Toujours est-il que ce passage des Cahiers est descriptif et ne contient nulle part l’idée que la révolution est impossible en Occident. Pourtant, c’est bel et bien ce qu’on a mis dans la bouche de Gramsci.

Gramsci affirme que, dans les pays capitalistes développés, le parti doit conquérir davantage de soutien que dans la Russie de 1917, puisque son ennemi de classe dispose d’un nombre plus important d’outils – y compris idéologiques – pour maintenir son consensus. En un sens, c’est vrai dans les régimes de démocratie parlementaire. Mais il ne faut pas oublier que consensus et coercition sont les deux facettes d’une même médaille. A chaque époque, les stratèges de la classe capitaliste cherchent à trouver le bon dosage entre les deux. Mais il n’en découle aucune remise en question de la théorie marxiste de l’Etat.

« Hégémonie culturelle » ?

Enfin, contrairement à une idée courante dans certains milieux de gauche, Gramsci n’a jamais été le partisan d’une lutte avant tout « culturelle », dans la perspective de transformer, de l’intérieur et sans rupture, le capitalisme. Cette perspective n’est pas celle de Gramsci, mais celle de politiciens et d’intellectuels qui s’efforcent de tirer Gramsci vers le réformisme. Chez eux, la lutte pour l’« hégémonie culturelle » se traduit par un renoncement à la théorie, au programme et au parti révolutionnaires, sous prétexte de mener un travail « culturel » en profondeur.

Des partisans de la lutte pour « l’hégémonie culturelle » soulignent qu’on ne peut pas renverser le capitalisme sans avoir gagné les masses à cet objectif. C’est l’évidence même. Simplement, la lutte pour gagner les masses n’est pas « une lutte pour le sens et pour la construction du récit quotidien de la société sur elle-même », comme l’écrit un « gramscien » contemporain [1]. C’est une lutte indissociable de la construction du parti révolutionnaire, de son enracinement dans la jeunesse, les entreprises, les syndicats et d’autres organisations de masse.

Gramsci est resté, jusqu’à la fin de sa vie, convaincu de la nécessité de la révolution et du parti, en Occident comme en Orient. Le pessimisme qui, parfois, ressort de certaines pages des Cahiers, ne fait pas et ne fera jamais de Gramsci la caution théorique d’une lutte purement « culturelle » contre le capitalisme.

[1] Lenny Benbara dans un article publié sur Le Vent Se Lève (lvsl.fr).


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par artza » 16 Juil 2019, 12:17

Et oui décidément Gramsci n'a pas de chance.

Défendu par des melenchonistes.
Il est vrai que son soutien "au socialisme dans un seul pays" ne pouvait que favoriser bien des confusions.
artza
 
Message(s) : 2399
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par Gayraud de Mazars » 17 Juil 2019, 11:10

Salut Com,

Je suis toujours surpris par le groupe Révolution en France, qui s'investit si grandement et à contre-courant dans la France Insoumise de Mélenchon ! Je dois avouer y perdre mon grec et mon latin...

Après qu'ils fassent à leur manière, l'éloge de Gramsci, pourquoi pas...

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par artza » 31 Mars 2021, 07:29

Le dernier n°(86) des Cahiers du mouvement ouvrier (J-J.Marie) donne un bon article sur le congrès de Livourne par Frank La Brasca.

Ce fameux congrès dont sorti par scission (départ) le Parti Communiste d'Italie.
Il est de bon ton aujourd'hui de montrer du doigt le gauchisme des deux premières années de ce parti.
Le seul PC soit dit en passant qui vota en bloc les fameuses 21 questions d'admission à l'IC et tenta de les appliquer toutes (participation aux élections) par discipline.

Un détail, Gramsci fut muet tout au long de ce congrès.
Trois ans plus tard, Gramsci, dirigeant minoritaire du Parti avec l'aide de Zinoviev retrouva la parole pour affirmer,"la scission de Livourne a été sans aucun doute le plus grand triomphe de la réaction dans la mesure où elle a détaché la majorité du prolétariat italien de l'Internationale communiste".

On peut lire ce n°86 seulement en ligne. Comme annoncé il n'y a pas d'édition papier.
artza
 
Message(s) : 2399
Inscription : 22 Sep 2003, 08:22

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par Cyrano » 31 Mars 2021, 09:32

Pier Paolo Pasolini se recueillant devant la tombe de Gramsci.
Pasolini écrira "Les cendres de Gramsci", un recueil de poèmes:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Cendres_de_Gramsci
Pièces jointes
Pasolini Tombe Gramsci.JPG
Pasolini Tombe Gramsci.JPG (153.24 Kio) Consulté 4233 fois
Cyrano
 
Message(s) : 1501
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par Gayraud de Mazars » 31 Mars 2021, 10:08

Salut camarade Cyrano,

Les Cendres de Gramsci (III) – 1954
Par Pier Paolo Pasolini se recueillant devant la tombe de Gramsci.

Pasolini....jpg
Les cendres de Gramsci
Pasolini....jpg (20.8 Kio) Consulté 4217 fois


Un chiffon rouge, comme celui
noué au cou des partisans
et, près de l’urne, sur le sol cendré,

deux géraniums, d’un rouge différent,
Te voici donc, banni, en ta grâce sévère,
non catholique, enregistré parmi ces morts

étrangers. Les cendres de Gramsci… Pris entre l’espérance
et ma vieille défiance, je m’approche, venu
par hasard en cette maigre serre, face à

ta tombe, et à ton esprit qui est resté
ici-bas parmi ces gens libres (Ou bien c’est quelque chose
de différent peut-être, de plus extasié

et de plus humble aussi, ivre symbiose
d’adolescence, de sexe et de mort…)
Et en ce pays, où jamais ne fit trêve

ta passion, je sens quel fut ton tort
– ici, dans le repos des tombes – et en même temps
combien tu eus raison – en notre inquiet

destin – d’écrire tes ultimes
pages pendant les jours de ton assassinat.
Je vois ici, attestant la semence

non encore dispersée de l’antique pouvoir,
ces morts attachés à une possession
qui plonge au fond des siècles son abomination

et sa grandeur : et aussi, obsédante,
cette vibration d’enclumes, en sourdine,
étouffée et poignante – depuis l’humble

quartier – pour en attester la fin.
Et me voici moi-même… pauvre, vêtu
d’habits que les pauvres lorgnent dans des vitrines

au clinquant grossier, et qu’est venue faner
la saleté des routes les plus ignorées
des banquettes de tram, qui dénaturent,

pour moi, toute journée : alors que je puis de moins en moins connaître
de tels loisirs, dans le tourment
de survivre, et s’il m’advient

d’aimer le monde, ce n’est que d’un violent
et naïf amour sensuel,
tout comme, adolescent incertain, autrefois,

je l’ai haï, quand me blessait en lui, bourgeois,
mon propre mal, bourgeois ; et si le monde
est – avec toi – maintenant divisé, n’est-ce point objet

de rancœur, de mépris presque
mystique, que la fraction qui en détient le pouvoir ?
Pourtant, sans ta rigueur, je subsiste,

car je ne choisis point. Je vis sans rien vouloir,
en cet après-guerre évanoui : aimant
ce monde que je hais – en sa misère,

méprisant et perdu – par un scandale obscur de ma conscience…


Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par Cyrano » 31 Mars 2021, 19:59

Merci Gayraud. Je l'avais prêté et jamais revu, le bouquin de poésies de Pasolini.
Ça me donne l'occasion de le racheter, tiens!

Pour artza: pfff... pfff... moi, j'aimais bien les couvertures bleues des CMO.
Cyrano
 
Message(s) : 1501
Inscription : 03 Fév 2004, 17:26

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par Gayraud de Mazars » 01 Avr 2021, 15:00

Salut camarades,

Il y a beaucoup d'amertume dans ce poème de Pasolini, "Les cendres de Gramsci"... si les romains n'en veulent pas et cachent ses cendres honteusement dans un coin discret du cimetière des anglais... Ils n'ont qu'à les rendre aux communistes sardes qui se feront un honneur de lui faire une place de choix à Ghilarza, à côté du musée Gramsci !

Fraternellement,
GdM
"Un seul véritable révolutionnaire dans une usine, une mine, un syndicat, un régiment, un bateau de guerre, vaut infiniment mieux que des centaines de petits-bourgeois pseudo-révolutionnaires cuisant dans leur propre jus."
Avatar de l’utilisateur
Gayraud de Mazars
 
Message(s) : 2481
Inscription : 23 Avr 2014, 12:18

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par pouchtaxi » 08 Avr 2021, 23:44

artza a écrit :Le dernier n°(86) des Cahiers du mouvement ouvrier (J-J.Marie) donne un bon article sur le congrès de Livourne par Frank La Brasca.
.........

Un détail, Gramsci fut muet tout au long de ce congrès.


On comprends mieux ce que rapporte La Brasca au sujet du "silencieux Gramsci" dans l'article des CMO grâce à :

1) d'une part, la remarque suivante extraite de "Italie, septembre 1920 : l'occupation des usines", brochure des camarades de 'l'Internazionale", page 19 :

"Il est important également de rappeler qu'à cette occasion Gramsci, ne comprenant pas encore l'importance d'une délimitation politique et organisationnelle claire par rapport aux réformistes, apprécie que le congrès se soit conclu par le maintien de l'unité du PSI."


Il s'agit du congrès de Bologne du PSI, du 5 au 8 octobre 1919 qui sanctionne l'adhésion du PSI à l'Internationale communiste. C'est au congrès suivant celui de Livourne que sera constitué le PC italien.

2) d'autre part la lecture de l'Ordine Nuovo, le journal turinois de Gramsci, dans un article du 18 octobre 1919 intitulé "L'Unita del Partito" Gramsci se réjouit de la conclusion unitaire du congrès de Bologne et réaffirme la nécessité que les différentes tendances du PSI préservent son unité. Il y écrit que diviser le parti c'est affaiblir le meilleur instrument dont dispose les opprimés pour leur émancipation .


Gramsci changera rapidement d'avis puisqu'en octobre 1920, il ralliera les positions de Bordiga sur la nécessité de se séparer des réformistes , d'accepter les 21 conditions et donc de construire un parti communiste.
pouchtaxi
 
Message(s) : 269
Inscription : 08 Mai 2006, 18:19

Re: Qui était Antonio Gramsci ?

Message par com_71 » 09 Avr 2021, 09:05

pouchtaxi a écrit :...la remarque suivante extraite de "Italie, septembre 1920 : l'occupation des usines", brochure des camarades de 'l'Internazionale"...

Par ailleurs, on a pu remarquer qu'était annoncé, dans le numéro 2748 de LO, la parution du texte d'un CLT "N° 165 – Italie, septembre 1920 : l’occupation des usines".
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 5984
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

Suivant

Retour vers Histoire et théorie

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : conformistepote et 9 invité(s)

cron