Dinant, fort bien hier soir chez des amis, j'appris qu'à Aulnay s/bois (93) la rue Maxime Gorky était devenue la rue Jacques Chirac (le menteur, le voleur pour les mêmes le rempart de la République )
Haussons les épaules!
Si 1'inégalité de la mortalité des enfants des classes populaires évoque bien des aspects de l'existence de ces classes et de leurs conditions matérielle et morale, à plus forte raison est-ce vrai d'une des formes de cette mortalité - la mortalité variolique – pour laquelle une abondante documentation d'archives apporte un commentaire en quelque sorte permanent aux données de la statistique.
Les décès par variole sont plus nombreux à Paris que dans le reste de la France. Ils le sont surtout en raison de la mortalité plus forte que cette maladie cause dans les arrondissements les plus pauvres. A cela plusieurs causes. C'est d'abord l'arrivée massive, en ces arrondissements, de travailleurs non vaccinés, parce que venant de ces régions du Massif central où nous savons par ailleurs que la vaccination ne pénétra que difficilement.
Décrivant les ravages causés par l'épidémie de 1822, le préfet de la Seine écrit :
« L'épidémie s'est montrée au commencement de l'année dans les VIIe, VIIIe, IXe et Xe arrondissements et elle les a tous envahis depuis. Le IVe et le XIIe sont ceux qui ont le plus souffert et jusqu'à 17 personnes ont été atteintes dans une seule maison du faubourg Saint-Jacques. Les médecins ont eu lieu de s'assurer que les premiers individus attaqués de la petite vérole étaient des ouvriers récemment arrivés dans la capitale où ils ont importé le germe du mal.
C'est en effet dans le faubourg Saint-Marceau et dans le quartier des Halles, habités par la classe ouvrière, que la contagion a fait le plus de victimes. Le moyen d'obvier à ce danger est d'astreindre les individus à livret qui viennent travailler à Paris et qui n'ont point`eu 1a petite vérole ou qui n'ont point été vaccinés à se faire vacciner sur-le-champ ou à quitter la capitale.»
Mais la contagion importée par ces immigrants ne se développe en ces quartiers que parce que les ouvriers eux-mêmes qui y habitent en permanence, négligent ou refusent de faire vacciner leurs enfants.
Dans un « Avis aux classes laborieuses ››, affiché sur les murs de la capitale, le préfet Chabrol déclare:
« La petite vérole s'est manifestée dans plusieurs quartiers de Paris... C'est à la classe laborieuse que l'administration surtout doit ses avis. Ceux qui la composent savent avec quel intérêt le préfet de police voit leurs travaux; il a droit à leur confiance; il ne veut rien leur conseiller que d'utile à leurs familles. En recommandant aux parents 1'usage de la vaccine il leur indique le moyen le plus sûr de soustraire leurs enfants aux effets de la petite vérole. »
«N'est-ce point commettre un péché que de s'opposer à la volonté du ciel ?» Telle est la principale objection que réfute l'auteur des "Conférences villageoises sur la vaccine", en 1809.
[…]
Le préfet de la Seine déclare le 18 décembre 1817 :
« On ne saurait se dissimuler que la répugnance d'un grand nombre de personnes pour la nouvelle méthode a pour cause la crainte mal entendue de manquer aux préceptes de la religion. J'ai écrit à l'archevêque de Paris en le priant d'adresser des instructions aux curés.»
« … il devient difficile et même impossible de concevoir qu'un seul atome de fluide vaccin, inséré dans nos humeurs, puisse par son action neutraliser un germe si puissant et si fécond dans ses résultats que souvent il parvient à couvrir le corps d'une suppuration dégoûtante. C'est au moins l'objection que j'ai le plus généralement entendu faire contre la vaccine »
« Les enfants du peuple sont trop légèrement vaccinés, surveillés ensuite et suivis jusqu'à ce que la vaccination eût son plein et entier effet. Ils ne sont plus visités; on ignore si l'opération a été accompagnée de l'éruption convenable, si celle-ci a parcouru ses périodes avec le caractère propre et distinctif qui la spécifie. On certifie avec vérité que l'enfant a été vacciné. Mais il n'est pas toujours vrai que le produit en ait été toujours tel qu'il aurait dû être pour en assurer l'utile résultat.
S'il arrive qu'un enfant qui a été vacciné essuie par la suite une petite vérole, c'est l'occasion d'une rumeur étrange dans la maison, dans le quartier, et les commères ne la laissent pas échapper pour autoriser leur déchaînement contre la vaccine.»
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