Philippe Poutou : «Tout le monde sait qu'il y a des richesses indécentes, qu'il y a des richesses énormes. Soit ça choque, soit ça ne choque pas. Nous, on voit bien qu'il y a plein de gens qui ne sont pas choqués par ça. Parce qu'il y en a qui sont plus choqués quand on discute d'un SMIC à 1800 euros ou d'essayer de discuter d'un salaire décent pour des millions de gens, mais par contre, que des gens puissent avoir des dizaines de milliards d'euros cumulés dans leurs coffres-forts. Enfin là, c'est même plus des coffres-forts, là ça ne choque plus personne. Parce que la richesse des milliardaires, car on dit : les milliardaires, ils sont hyper malins, ils sont innovants, ils ont des super diplômes, ils bossent tout le temps et tout ça, mais que dalle! En fait, les riches s'enrichissent parce qu'ils piquent l'argent à la société, parce qu'ils piquent l'argent au collectif. Et on le voit d'ailleurs, ça correspond au démantèlement des services publics, ça correspond à la destruction de tout ce qui peut être solidarité, aides sociales. Et il n'y a pas de mystère, la richesse elle se fait sur le dos des autres. Ces ultra-riches qui ont une indécence de dingue, nous on dit qu'ils volent l'argent. Ils volent l'argent au collectif, ils volent l'argent de la société. Donc la question c'est de reprendre ce qu'ils nous ont volés.»
Léa Salamé [à Agnès Verdier-Molinié ] : «Vous en pensez quoi de ça ?»
P. Poutou : «L'ultra richesse, elle correspond exactement à l'appauvrissement d'une bonne partie de la population»
Laurent Ruquier : «Ce qu'elle en pense c'est terrible. Parce qu'autant on peut trouver effectivement que monsieur Poutou est peut-être un peu trop radical, mais autant, moi aussi je suis choqué par ce qu'écrit Agnès Verdier-Molinié quand elle dit : il n'y a pas assez de milliardaires en France.»
Agnès Verdier-Molinié : «Bah oui.»
Laurent Ruquier : «Ça alors franchement, c'est formidable.»
Agnès Verdier-Molinié : «Deux fois moins qu'en Allemagne.»
Laurent Ruquier : «Et alors ?»
Agnès Verdier-Molinié : «Eh bien justement, il y a plus de chômeurs en France. Plus de travailleurs pauvres.»
Laurent Ruquier : «Trop de pauvres, pas assez de milliardaires ?»
Agnès Verdier-Molinié : «Non mais c'est ça notre intérêt ? C'est d'avoir moins de milliardaires et plus de pauvres ? Non, ce n'est pas notre intérêt, notre intérêt c'est d'avoir des personnes qui investissent dans les entreprises.»
Laurent Ruquier : «Notre intérêt c'est qu'il y ait moins de pauvres. Mais est-ce que notre intérêt, c'est qu'il y ait plus de milliardaires ?»
Agnès Verdier-Molinié : «Le problème, c'est qu'en plus, là-bas, ils transmettent les entreprises de génération en génération dans leur territoire. Et ils ont compris que garder les entreprises dans les territoires, ça permet aux familles de vivre.»
Philippe Poutou : «L'ultra richesse, elle correspond exactement à l'appauvrissement d'une bonne partie de la population. Les richesses ne s'accumulent pas dans un pôle, sans que l'on voit les dégâts qu'il peut y avoir à côté. Donc, en fait, il y a un lien. Donc plus de milliardaires, ça voudra dire plus de pauvres.»
Présidentielle. Faute de parrainages, « la candidature est en danger », s’inquiète Philippe Poutou
Le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle, Philippe Poutou, était en meeting à Hennebont (Morbihan) ce jeudi 17 février 2022. Il n’a pour l’instant obtenu que 199 parrainages sur les 500 nécessaires pour se présenter.
Après Carhaix (Finistère) plus tôt dans la journée et Rostrenen (Côtes-d’Armor) le lendemain, Philippe Poutou, était de passage pour la première fois à Hennebont (Morbihan), ce jeudi soir 17 février 2022. Au Spot, un bar du centre-ville disposant d’une salle de réception prévue pour cent personnes, les chaises ont manqué pour écouter le candidat du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) à l’élection présidentielle.
"Ici, c’est une terre de luttes", vantait une heure plus tôt lors d’une conférence de presse Pierre Le Ménahès, l’ancien emblématique leader syndical de la Fonderie de Bretagne à Caudan (Morbihan), qui pilote son comité de soutien dans le pays de Lorient. La description séduit forcément l’ancien ouvrier de chez Ford, aujourd’hui conseiller municipal à Bordeaux et qui mène sa troisième campagne présidentielle pour "offrir des perspectives" et faire se "relever les têtes".
« Piège du vote utile »
"L’enjeu d’une élection, ce n’est pas juste râler", appuie Philippe Poutou, qui défend une politique du quotidien et rêve d’une "convergence des luttes". Avec à peine plus d’1 % lors des deux dernières élections présidentielles, son discours sur la "logique capitaliste qui détruit tout" peut-il rassembler ?
"Notre parole porte, elle a de l’écho, les gens ont conscience des injustices mais électoralement ça se traduit de manière ultra-limitée", répond Philippe Poutou. La faute selon lui à "une résignation d’une partie des électeurs", "au piège du vote utile" et à un système politico-médiatique défavorable au NPA.
"Des chaînes de télévision organisent des débats en choisissant certains candidats et pas d’autres", dénonce-t-il. Le successeur d’Olivier Besancenot tape aussi sur le "système antidémocratique des parrainages". Avec seulement 199 signatures sur les 500 nécessaires à deux semaines de la clôture, "on est dans la galère, notre candidature est réellement en danger", s’inquiète Philippe Poutou.
« Danger fasciste »
Pour autant, ce dernier exclut un rapprochement avec Lutte ouvrière et sa candidate Nathalie Arthaud. "Nous sommes très unitaires, pas eux,"dit encore Philippe Poutou. Et puis, on dédramatise, additionner les voix pour faire 2 %, ça ne changerait rien. »
Une absence du NPA au scrutin d’avril serait une première en plus de vingt ans. "Il est aussi possible qu’on pâtisse d’une droitisation de la société, se désole le candidat du NPA. Sans parler du poids de l’extrême-droite, qui représente un danger fasciste à court terme."
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