eh  bien , moi je m 'en souviens comme si c 'était hier ..
 J 'était étudiant du Capes 
et  mai 68 qui fut en soi une histoire d' amour se confond avec une autre histoire d' amour ..réelle celle là  
 Je dois dire que le jour ça a commencé , je m 'en souviens fort bien , je me trouvais à assurer une permanence régulère  dans un bistrot près du métro Robespierre ., à Montreuil 
  J 'en profitais pour bouquiner et siroter mon chocolat habituel avec une friandise achetée ,dans la boulngerie du coin
 Comme d 'habitude , ce n 'est que de manière  exceptionnelle que je recevais des " visites" 
la patronne avait l 'habitude de brancher le poste ..
 j ' hiibernais   donc lorsque soudain mon attention fut attirée par un reportage à la  radio  : ce devait être Luxembourg ou Europe 1 
 Le reporter fait état de manifestations  violentes sur le boul' mich 
Mais  je tend l 'oreille  lorsqu'il signale  que les étudiants se replient d' abord puis contrataquent après avoir reflué 
  je suis stupéfait  .. et j 'en viens à me demander s 'il ne s' agit pas de fachos .
. 
 le soir je retrouve des copains .
. 
 j 'apprend ce qui s 'est déroulé ..  

  ce jour là on  s'était organisé  nà la Sorbonne en prévision d'une descente de fachos ) à l 'appel du recteur Roche .la police . fait inoüi  fait irruption dans la cour et embarque les étudiants dans des paniers à salade .
   Des copains n ' ont pas pris conscience  immédiatement de la portée de   l'évènement .mais ,trés vite s y 'investissent à fond  .  ,  Alors , les jours qui ont suivi , ce furent manifs et occupation de la Sorbonne ..
 Et les grèves dans les bôites qui  se répandent comme une trainée de poudre
  Et la Sorbonne qui devient quelques jours après  le point central avec le drapeau rouge et noir à l 'entrée 
 Vous voyez ça mainetnant .. 
  Dès vendredi  le 2  ou 4 mai ) les manifs prennent de l 'ampleur .. 
 Avec le renfort des lycéens 
 Une image m 'est restée : un régiment de gardes mobiles qui s 'avancent bd saint germain .. 
 Ils sont aissi jeunes que nous .. 
ils avancent mais comme ils sont pâles  .. Ils ont peur .. il faut dire que les pavés et les pierres ont  une tendance fâcheuse à voler bas 
  Bientôt ce sont des milliers de jeunes qui se retrouvent sur le boul mich .. jusqu à la fameuse" nuit des barricades .. 
 les grilles des arbres qu 'on arrache , les amoncellements de chaises et de tables .. 
 Les jours suivants on se voit tous les ,jours : nous aussi on occupe la Sorbonne .. 
 De là  partent toutes les initiatives , 
 .. 
 "Voix ouvrière " paraissait  trois fois par semaine 
 Il suffiisait  de s'installer , même la nuit , même dans un coin semi désert pour que les gens veinnent , vous achètent les journaux  , vous les  arrachent presque
 ou vous aident à diffuser les tracts ..
     Et puis on se tutoie facilement .. même entre inconnus ...
 Des groupes de discussion se forment partout , près des bouches de métro ou  ailleurs  .. et l 'on débat , l'on discute interminablement .. 
 On retrouve le groupe le soir : pas forcément les mêmes mais le groupe est toujours là  .. à 10 heures dn soir ..
 (ce sentiment d 'être tous ensemble , l 'ambiance, chaleureuse , conviviale  de tous pas seulement des militants engagés directement .
 .. Et puis il faiit beau , même  chaud   
 Iol y a , les ballades près des boîtes  ; le cordon syndical veillant  jalousement à ce que nous ne puissions entrer en contact avec les quelques travailleurs qui  se  retrouvent avec les responsables CGT .. tous les autres restant chez eux  
 Et ça c  ' est  le plus pénible   .. se heurter aux stals , .. personnellement ce fut physiquement près d' une boîte d' assurance que j 'ai eu affaire  à eux 
 Coté Stal ..nous serons bientôt les " gauchistes marcellin" 
   , 
 Ca a duré un bon mois et demi .. mais quelles 6 semaines !
 Je pourrais en raconter encore ..