film docu Hold-up

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Message par crazy horse » 10 Nov 2020, 13:43

http://www.francesoir.fr/culture-cinema ... christophe


j'ai reçu ce texte d'un ami me demandant ce que j'en pense . personnellement en première lecture ça part dans tous les sens. Une façon de ratisser large? en tout cas quelques affirmations sont contestables.ce texte séduisant au début et puis une avalanche de raisonnements s'appuyant sur des citations d'auteurs sorties de leur contexte. Ça fait vraiment penser au manipulé manipulateur!Il y aurait des diables, des méchants aux pouvoirs et des pauvres illettrés des serfs incapables de penser!

je ne connais pas ce Christophe cossé, son film est financé semble t il par Ulule une plateforme de financement participatif https://www.parismatch.com/Actu/Economi ... rs-526433?. enfin voila qu'en pensez vous?
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Re: film docu hold up

Message par com_71 » 10 Nov 2020, 14:30

Lecture rapide, mais c'est suffisamment clair.
Refus du raisonnement scientifique, ode à la "liberté" qu'on se garde bien de définir...
On peut qualifier ce pseudo-intellectuel de démagogue et très réactionnaire, au minimum...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: film docu hold up

Message par com_71 » 10 Nov 2020, 14:35

Je rajouterai : dommage qu'une certaine extrême-gauche se laisse aller, parfois, à être inspirée par ces airs sordides...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Re: film docu Hold-up

Message par com_71 » 12 Nov 2020, 18:39

Yahoo Actualités•12 novembre 2020 a écrit :Hold-Up : "doublement dangereux", "contre-productif", pourquoi ce "documentaire" sur le Covid-19 suscite la colère des médecins ?

“Hold up” est censé dénoncer une “manipulation” mondiale sur le Covid-19. Il donne surtout la parole à des personnalités controversées.

“Mensonges, corruption, manipulations, Covid-19, retour sur un chaos”. C’est la promesse affichée par le “documentaire” Hold-up, sorti sur Internet le 11 novembre. Un film de 2h43 où sont évoqués, pêle-mêle, Bill Gates, les dangers du masque, l’origine du Covid-19, la 5G ou encore la réduction volontaire de la population mondiale.

Des sujets pour lesquels sont interrogés des personnalités sulfureuses, habituées des thèses complotistes comme Silvano Trotta, Ema Krusi, mais aussi Laurent Toubiana et Christian Perronne, médecins habitués de certains plateaux télés qui estiment qu’il n’y a pas de deuxième vague. On retrouve également la députée anti-masque Martine Woenner ou encore l’ancien ministre de la Santé, Philippe Douste-Blazy.

Dans une tribune sur France Soir, le réalisateur décrit le Covid-19 comme un "virus pas plus offensif qu’un autre Covid saisonnier" et fustige une "idéologie sanitaire autoritaire" qui veut "contraindre à une société de surveillance et de soumission". Il s’en prend "à une incroyable et phénoménale entreprise de manipulation globale" et aux membres du Conseil scientifique, qu’il juge "majoritairement proches des laboratoires pharmaceutiques".

“Un pseudo-documentaire doublement dangereux”

Autant de propos qui indignent une large partie du personnel médical, très critique à l’égard du long-métrage. “Ce pseudo-documentaire est doublement dangereux. D’un point de vue sanitaire, car cela va priver certains de protections efficaces face au virus et va conforter ceux qui minimisent la gravité de la situation sanitaire”, redoute la pneumologue Corinne Depagne, membre du collectif Du côté de la Science.

Ce qui l’inquiète, c’est la crédibilité que les spectateurs peuvent accorder aux propos tenus. “Ce sont des gens présentés comme des scientifiques, ce qui leur donne une crédibilité aux yeux du public, mais qui donnent leur avis personnel, qui n’est basé sur aucun élément scientifique. Ceux qui vont y croire ne vont plus se protéger. À terme, ce genre discours peut entraîner des décès”, s’inquiète la pneumologue, qui craint que ce discours ne renforce les anti-masques et anti-vaccins dans leurs positions.

“On compte sur l’intelligence des gens pour ne pas y croire”

Une inquiétude partagée par Eric Billy. “ Dans une période où les gens doutent, comme aujourd’hui, ce type de récit peut entraîner une perte d’adhésion des gestes barrières dans la population”, ajoute le chercheur en immuno-oncologie qui garde tout de même espoir. “On compte sur l’intelligence des individus pour ne pas croire ce qu’ils racontent. Ces propos auront un effet délétère, c’est sûr, mais à quelle profondeur ? Ce qui est évident, c’est qu’un tel documentaire est contre-productif quand on lutte contre le Covid-19”.

Malgré le discours de défiance, les mesures pour lutter contre le Covid-19 sont toujours majoritairement acceptées par la population. Selon un sondage Odoxa-Dentsu pour Le Figaro, 70% des Français approuvent le nouveau confinement, décidé fin octobre, pour faire face à la deuxième vague.

La crainte de violences contre les médecins

Autre danger soulevé par Corinne Depagne, plus implicite. “Ceux qui vont se trouver confortés dans leurs idées peuvent, face à un professionnel de santé crédible, réagir violemment. En plus du danger sanitaire, ce documentaire est dangereux avec cet appel implicite à la violence envers les médecins”. Des tweets, depuis supprimés, appellent à la violence, comme le partage l’infectiologue Nathan Peiffer-Smadja.

Une crainte partagée par Yvon Le Flohic, médecin généraliste. “Comme soignant on est pointés du doigt : on aurait laissé mourir des gens, on est achetés par les laboratoires pharmaceutiques... On a franchi un cap. Il y a des gens qui sont légitimement en colère, un tel discours peut donc séduire. À force de nous pointer du doigt sans raison, il y a un risque de passage à l’acte, de violences envers un médecin”, s’inquiète le généraliste qui exerce dans les Côtes-d’Armor.

“Ces gens sont dangereux”

Un danger dont le docteur Jérôme Marty est pleinement conscient. “Ces gens interrogés dans le documentaire sont dangereux. Ils sous-entendent que les médecins se font de l’argent sur le dos des malades, qu’ils inventent des malades, c’est gravissime”, s’inquiète le président du syndicat UFML.

Ce qu’il redoute, ce sont les conséquences d’un tel message. “On est en pleine crise psy en France, notamment à cause des confinements. Si quelqu’un de fragile psychologiquement voit ça, et manque de recul, il peut passer à l’acte et s’en prendre à des médecins”, redoute Jérôme Marty. Une crainte renforcée par les millions de vues qu’enregistre le docu. “Même si le documentaire risque de ne parler qu’aux convaincus cela peut toucher deux trois cinglés qui vont passer à l’acte”.

Plusieurs médecins refusent de donner leur avis sur le documentaire “Hold up”. Leur argument : la loi de Brandolini, qui énonce que "la quantité d'énergie nécessaire pour réfuter du baratin est beaucoup plus importante que celle qui a permis de le créer".

https://fr.news.yahoo.com/hold-up-covid ... 34488.html
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Re: film docu Hold-up

Message par com_71 » 12 Nov 2020, 18:57

AFP - 12 novembre 2020 a écrit :Covid et "complotisme": des politiques fustigent "l'hallucinant" documentaire "Hold-Up"

Plusieurs responsables politiques de la majorité ont condamné jeudi la "propagande complotiste" du documentaire "Hold-Up", qui entend mettre en cause "l'entreprise de manipulation globale" entourant la pandémie de Covid-19.

"Ce n'est pas un docu, ce n'est pas du journalisme, c'est une propagande complotiste à budget blockbuster. Honteusement cautionné par quelques politiques en errance", dénonce la présidente déléguée des députés LREM Coralie Dubost, sur Twitter.

Selon sa collègue "marcheuse" Laetitia Avia, le film reprend "fake news sur fake news. Hallucinant. On pourrait en rire si la situation n'était pas aussi grave".

Le ministre des Comptes Publics Olivier Dussopt retweete aussi une série de messages décryptant ce documentaire "délirant".

"Attention FakeNews complotiste", met également en garde le député et ancien secrétaire d'Etat chargé du Numérique Mounir Mahjoubi (LREM), qui demande la "démission" de la députée Martine Wonner (groupe Libertés et Territoires), l'une des intervenantes du film.

"On reçoit des multiples messages autour du film Hold-Up. Des gens qui sont dans un véritable déni de réalité, dans une mouvance complotiste et qui pensent sérieusement que tout ça (l'épidémie) a été fabriqué", témoigne auprès de l'AFP le président du groupe Agir Ensemble Olivier Becht, allié de la majorité.

Financé par des cagnottes en ligne et officiellement sorti mercredi sur internet, ce documentaire de 2H40 rassemble une galaxie de sceptiques et d'experts en tout genre attaquant vigoureusement les mesures prises contre la crise du Covid-19, jusqu'à l'explication finale d'un complot mondial dont la pandémie serait l'objet.

Dans une tribune publiée sur le site France-Soir, son producteur Christophe Cossé décrit le Covid-19 comme un "virus pas plus offensif qu'un autre Covid saisonnier" et fustige une "idéologie sanitaire autoritaire" qui veut "contraindre à une société de surveillance et de soumission".

Il s'en prend "à une incroyable et phénoménale entreprise de manipulation globale" et aux membres du Conseil scientifique, qu'ils jugent "majoritairement proches des laboratoires pharmaceutiques".

L'une des intervenantes du film, la députée ex-LREM Martine Wonner, avait déjà fait polémique à plusieurs reprises en estimant que le port du masque "ne sert strictement à rien" ou en demandant dans l'hémicycle la différence entre le Covid et "une énorme grippe".

Y apparaît également le controversé infectiologue Christian Perronne, déjà critiqué par le ministère de la Santé pour jeter "le discrédit" sur les professionnels de santé.

Egalement interviewé, l'ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy a pris ses distances mercredi sur Twitter : "Je n'ai pas vu ce film et s'il y a le moindre caractère complotiste, je veux dire le plus clairement possible que je m'en désolidarise. La crise sanitaire que nous traversons est suffisamment grave pour ne pas ajouter de la confusion aux moments douloureux que nous vivons".

L'actrice Sophie Marceau a fait polémique sur les réseaux sociaux en postant l'affiche du film sur son compte Instagram.

https://fr.news.yahoo.com/covid-complot ... 40790.html
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Re: film docu Hold-up

Message par com_71 » 12 Nov 2020, 23:25

Une autre dépêche de Yahoo :
https://fr.news.yahoo.com/hold-up-crowd ... 48577.html

et l'article du Monde :
le Monde 12 11 2020 a écrit :Covid-19 : les contre-vérités de « Hold-up », documentaire à succès qui prétend dévoiler la face cachée de l’épidémie

Le film, diffusé en ligne depuis mercredi, promet de raconter l’histoire secrète de l’épidémie due au coronavirus. En réalité, il s’affranchit des faits à de multiples reprises. Inventaire.

Par Adrien Sénécat et Assma Maad

Le Covid-19 ne serait guère plus qu’une « grippette », les mesures sanitaires prises depuis le printemps n’auraient aucun sens et les citoyens du monde entier se seraient fait berner par une élite corrompue. Voilà, à gros traits, ce que prétend dévoiler le documentaire Hold-up, retour sur un chaos (disponible en version payante en ligne depuis mercredi 11 novembre), réalisé par Pierre Barnérias. Très attendu, il a recueilli plusieurs centaines de milliers d’euros de financement participatif, sa bande-annonce a déjà été vue plus de 400 000 fois sur YouTube et il est très largement partagé sur les réseaux sociaux.

Pendant un peu plus de deux heures quarante, les auteurs prétendent raconter l’histoire secrète du Covid-19. Une ribambelle d’invités y défile, dont certains noms prestigieux comme l’ancien ministre de la santé français Philippe Douste-Blazy, qui a, cependant, pris ses distances avec le contenu du film.

Ce récit prospère sur plusieurs controverses bien réelles autour de la pandémie, comme les interrogations sur l’origine du virus, qui n’est toujours pas tranchée et les discours fluctuants des autorités sanitaires sur l’utilité du port du masque. Mais loin d’approfondir ces débats, Hold-up multiplie les affirmations approximatives, voire complètement fausses. Nous en avons sélectionné sept exemples.

Une remise en cause hâtive du confinement
L’accusation infondée contre le docteur Fauci sur l’hydroxychloroquine et le SRAS
Un imaginaire pic de mortalité après le « Lancetgate »
L’intox du Rivotril et de l’euthanasie des personnes âgées
L’exemple enjolivé de la Suède
Une fausse information sur des « camps d’internement » Covid au Canada
Un prétendu test pour détecter le Covid-19 dès 2015

Une remise en cause hâtive du confinement

Ce que dit le documentaire

Le film remet en question l’ensemble des mesures sanitaires prises en France et ailleurs pour lutter contre l’épidémie de Covid-19. Notamment dans cet extrait où il est question de chiffres, graphique à l’appui :

« Ces courbes appartiennent à l’Insee. Elles correspondent au nombre de morts total en 2018, 2019 et 2020 de mars à septembre. Le virus a donc particulièrement sévi du 15 mars au 15 avril, période où nous étions tous confinés grâce à une mesure historique censée ne pas faire apparaître cette courbe. »

POURQUOI C’EST FAUX

La première période de confinement en France a débuté le 17 mars. Et il est vrai que le nombre de décès à l’hôpital a augmenté dans les trois semaines qui ont suivi, pour atteindre son niveau le plus élevé.

Mais il est simpliste d’en conclure que le confinement n’aurait eu aucune utilité sur la propagation du virus. En effet, les conséquences d’une telle mesure ne peuvent être immédiates. Les patients qui décèdent à l’hôpital à une date donnée ont été contaminés en moyenne entre trois et quatre semaines plus tôt. Le « pic » de mortalité observé du 15 mars au 15 avril correspond donc à la circulation du virus très active avant la mi-mars, que le confinement avait justement vocation à arrêter. Des études ont d’ailleurs estimé que le nombre réel de cas de Covid-19 en France au mois de mars était des dizaines de fois supérieur au nombre de cas confirmés par les tests réalisés en faible nombre à l’époque.

Le taux de reproduction du virus dans la population (c’est-à-dire le nombre d’individus qu’une personne infectée contamine) a drastiquement baissé pendant le confinement du printemps, passant d’environ 3 à 0,7, selon les spécialistes. Si l’on peut critiquer les effets du confinement sur l’économie et la société, voire interroger sa part exacte dans la décrue de l’épidémie au printemps, les affirmations de Hold-up en la matière sont bien éloignées des faits.

L’accusation infondée contre le docteur Fauci sur la chloroquine et le SRAS

Ce que dit le documentaire

La controverse sur le recours à l’hydroxychloroquine est l’un des éléments centraux de Hold-up. Le documentaire défend la thèse selon laquelle il existerait un « acharnement » contre le protocole de Didier Raoult, pourtant jugé efficace par plusieurs intervenants comme Christian Perronne ou Philippe Douste-Blazy. Parmi les responsables désignés de cette cabale supposée, destinée à favoriser l’industrie pharmaceutique, figurent des médecins français, comme Karine Lacombe, mais aussi l’Américain Anthony Fauci.

Ce dernier est un expert en maladies infectieuses et le pilier de la « task force » mise en place par le gouvernement américain pour lutter contre le Covid-19. Dans le documentaire, il est accusé d’avoir changé son fusil d’épaule sur l’hydroxychloroquine : « Hier, il faisait la promotion de l’hydroxychloroquine dans une épidémie similaire. Aujourd’hui, il la combat. Pour quelles raisons ? »

POURQUOI C’EST INFONDÉ

Aux Etats-Unis, Anthony Fauci a été la cible de multiples théories complotistes, dès lors qu’il a, depuis le mois de mars, publiquement questionné l’efficacité de la chloroquine et de son dérivé, l’hydroxychloroquine, contre le Covid-19. L’idée selon laquelle il aurait, à cette occasion, défendu une ligne inverse à celle qui était la sienne, lors l’épidémie de SRAS, a circulé sur les réseaux sociaux anglophones, avant d’être reprise en France.

D’où vient cette rumeur ? Plusieurs sites de vérification américains ont repéré au printemps des publications virales affirmant que l’immunologue américain défendait l’efficacité de la chloroquine et l’hydroxychloroquine depuis 2005. Selon eux, des internautes ont déterré une étude de 2005 qui suggère que la chloroquine est « un puissant inhibiteur de l’infection et de la propagation » du SARS-CoV, responsable de l’épidémie de SRAS qui a sévi essentiellement en Chine entre 2002 et 2004.

Cette étude a été publiée par une revue scientifique, The Virology Journal, puis indexée par la Bibliothèque nationale de médecine des Instituts nationaux de la santé aux Etats-Unis. Anthony Fauci est directeur depuis 1984 de l’un d’entre eux : l’Institut national des allergies et maladies infectieuses. A ce titre, il n’aurait pas pu ignorer cette publication scientifique, et connaissait donc les effets bénéfiques de la chloroquine sur les coronavirus, selon la rumeur.

Or, cette présentation des faits est inexacte. D’une part, l’étude en question explique que la chloroquine a des propriétés antivirales dans le cadre de tests in vitro, à l’aide de cellules en culture. Mais l’expérience n’a pas été menée sur des malades du SRAS, elle ne prouve donc pas l’efficacité de la molécule sur les humains, comme l’a rappelé l’un des coauteurs de cette étude, interrogé en août par l’Agence France-Presse (AFP). D’autre part, le Virology Journal est une revue qui appartient à l’éditeur britannique scientifique BioMed Central. Elle n’a aucun lien avec les institutions gouvernementales sanitaires américaines ou avec le docteur Fauci, qui n’a lui-même pas pris position sur le sujet, à l’époque, à notre connaissance.

Un imaginaire pic de mortalité après le « Lancetgate »

Ce que dit le documentaire

Le 22 mai, la revue scientifique The Lancet publiait une étude soulignant des effets délétères de la prise d’hydroxychloroquine chez les patients hospitalisés pour Covid-19. Mais cette publication a été rétractée le 4 juin, le journal jugeant que les données utilisées étaient sujettes à caution. L’affaire, rebaptisée « Lancetgate », a durablement entaché l’image de la revue.

Dans Hold-up, le médecin Christian Perronne va beaucoup plus loin. Selon lui, cette étude scientifique a eu des conséquences sanitaires désastreuses en dissuadant les médecins de prescrire l’hydroxychloroquine un peu partout dans le monde, notamment en Suisse et dans d’autres pays européens, en Asie et en Amérique. Après la publication, « on a vu un pic de mortalité pendant deux-trois semaines qui était l’effet Lancet, puisque les gens avaient arrêté de prescrire », affirme le Pr Perronne, qui assure aussi que la rétractation de l’article aurait permis de faire repartir la mortalité à la baisse.

POURQUOI C’EST FAUX

Compte tenu du délai entre la contamination et un éventuel décès, cela revient à étudier s’il y a pu avoir un pic de mortalité très ponctuel dans certains pays au cours du mois de juin. Or, aucun pic de mortalité n’a pu être observé entre fin mai et fin juin dans les pays comme la France, l’Italie, l’Espagne ou la Suisse, comme l’affirme Christian Perronne.

Quant aux pays plus durement touchés par l’épidémie à cette période, comme le Brésil ou le Chili, on n’y constate pas pour autant de pic de mortalité limité à quelques semaines qui pourrait suggérer un lien avec un arrêt de l’utilisation de tel ou tel traitement. Au niveau mondial, le nombre de morts était d’environ 4 000 par jour en moyenne en juin, contre environ 5 000 en mai et en juillet.

L’intox du Rivotril et de l’euthanasie des personnes âgées

Ce que dit le documentaire

Pour évoquer le sort de « nos anciens, interdits d’hospitalisation pendant le confinement », corrélé au « nombre de morts a[yant] explosé dans les Ehpad », le documentaire tend le micro au pharmacien Serge Rader. Pour lui, l’autorisation par le gouvernement de la vente en pharmacie du médicament sédatif Rivotril est la porte ouverte à une légalisation de l’euthanasie des personnes âgées : « Non seulement on ne les a pas amenés en réanimation, mais on leur a préparé la seringue de Rivotril avec un arrêté à la clé pour les achever complètement alors qu’ils étaient déjà en détresse respiratoire. »

POURQUOI C’EST FAUX

Cette accusation a déjà été portée auparavant par Serge Rader. Il n’est pas le seul : le député UDI Meyer Habib avait dénoncé sur son compte Twitter ce « permis légal d’euthanasier en France », une allégation qui avait été reprise en nombre sur les réseaux sociaux.

Pourquoi une telle polémique ? Le gouvernement a adopté un décret le 28 mars donnant droit aux pharmacies d’officine de dispenser sous « forme injectable » le Rivotril aux patients atteints du Covid-19 ou susceptibles de l’être. L’objectif est « la prise en charge palliative des patients confrontés à un état asphyxique et ne pouvant être admis en réanimation, ou pour lesquels une décision de limitation de traitements actifs a été prise », expliquait la Fédération des pharmaciens d’officine (FSPF).

Cette facilité de prescription s’est donc justifiée par la volonté d’améliorer le confort d’un malade en fin de vie, hors du cadre hospitalier. Il ne s’agissait pas d’une injection létale, d’une euthanasie.

Cet amalgame a été dénoncé par Olivier Véran, qui a pointé des accusations « honteuses » début novembre : « On ne pouvait plus utiliser les médicaments de confort de fin de vie pour des gens qui allaient mourir, a expliqué le ministre de la santé. Il y avait deux options : ou on laissait les gens mourir d’agonie dans les Ehpad […], ou on les accompagnait pour les soulager avec un autre médicament qu’est le Rivotril, conforme aux recommandations de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs ».

L’exemple enjolivé de la Suède

Ce que dit le documentaire

Le cas spécifique de la Suède, qui a adopté une stratégie sanitaire atypique, est régulièrement cité dans le documentaire comme la preuve que le Covid-19 ne serait, finalement, pas très dangereux. C’est notamment ce qu’affirme Michael Levitt, lauréat en 2013 du prix Nobel de chimie :

« Ce que nous n’avons pas compris je pense, c’est que le coronavirus ne se développait pas très rapidement. D’une certaine manière, la Suède a décidé à la mi-mars de ne pas intervenir. […] Il est devenu assez clair début avril qu’ils avaient pris la bonne décision. C’était une merveilleuse expérience. »

POURQUOI C’EST PLUS COMPLIQUÉ

Contrairement à bon nombre de pays, la Suède n’a pas édicté de mesure contraignante de confinement de la population. Mais le pays n’a pas adopté pour autant une posture de laisser-faire total vis-à-vis de l’épidémie. Simplement, beaucoup de mesures qui étaient des obligations ailleurs (par exemple, en matière de distanciation physique ou de limitation des rassemblements) s’y sont déclinées sous forme de recommandations, en misant sur le sens des responsabilités de la population.

Avec quelle efficacité ? Difficile, à ce stade, d’en juger. Mais, rapporté à la population du pays, le bilan humain de l’épidémie n’est pas négligeable : il est de 600 morts pour un million d’habitants au 12 novembre, ce qui est, certes, un peu moins que la France (635), mais beaucoup plus que chez les voisins finlandais (66) et norvégien (53). Le tableau est donc, en tout cas, bien moins idyllique que ne l’indique le documentaire.
Lire aussi Covid-19 : la Suède, le Danemark et la Finlande ont-ils une « recette » pour mieux lutter contre l’épidémie ?

Une fausse information sur des « camps d’internement » Covid au Canada

Ce que dit le documentaire

Parmi les preuves des supposées dérives de la lutte contre l’épidémie, le documentaire affirme que « ce virus va jusqu’à faire construire des futurs camps d’internement au Canada ». Suit alors l’extrait d’une intervention du député canadien Randy Hillier, un membre du parlement provincial de l’Ontario sur le sujet : « Où ces camps seront-ils construits ? Combien de personnes seront-elles détenues ? Et pour quelles raisons ces personnes seraient-elles gardées dans des camps d’isolement ? »

POURQUOI C’EST FAUX

L’intervention de Randy Hillier au parlement provincial a eu lieu le 7 octobre. D’après Radio Canada International, sa remarque portait au départ sur les « centres », qui sont généralement des chambres d’hôtel mises à disposition des personnes qui entrent sur le territoire canadien et n’ont pas d’autre endroit où effectuer leur isolement obligatoire de quatorze jours à leur arrivée sur le territoire. M. Hillier a alors demandé si les citoyens canadiens « devraient se préparer à des camps d’internement ».

Mais contrairement à ce que suggère ce parlementaire, le gouvernement canadien ne porte aucun projet de créer des « camps d’internement » de Canadiens. Le premier ministre, Justin Trudeau, y a lui-même répondu, dénonçant une campagne de « désinformation ».

Un prétendu test pour détecter le Covid-19 dès 2015

Ce que dit le documentaire

Autre thèse avancée par le documentaire : un cercle d’initiés aurait eu connaissance de l’existence du coronavirus SARS-CoV-2 bien avant 2019. Jean-Bernard Fourtillan, un ancien professeur de chimie thérapeutique (par ailleurs mis en cause dans une affaire d’essais cliniques douteux), assure qu’il a récemment « découvert que l’on avait pris un brevet sur les tests pour détecter la maladie Covid-19 le 13 octobre 2015. Donc ils connaissaient le virus… » Le supposé brevet apparaît alors à l’image, comme une preuve de son affirmation.

Ce document, montré dans le documentaire « Hold-up », est censé prouver qu’un brevet destiné à diagnostiquer le Covid-19 avait déjà vu le jour en 2015. Hold-up

POURQUOI C’EST FAUX

Le brevet évoqué dans le documentaire existe bel et bien, mais son origine et ses finalités ont été déformées par M. Fourtillan.

Il s’agit au départ d’un brevet déposé par Richard A. Rothschild aux Etats-Unis le 13 octobre 2015, lequel est consultable ici. Il y est question de systèmes d’analyses de données biométriques. A cette date, on n’y trouve aucune référence au Covid-19 ou à un coronavirus.

En revanche, M. Rothschild a formulé, depuis, plusieurs ajouts à ce brevet, comme l’y autorise le système américain de propriété intellectuelle. La dernière en date remonte au 17 mai 2020, et est intitulée « System and Method for Testing for COVID-19 ». Il y a donc bien, cette fois, un lien avec la pandémie actuelle, mais largement ultérieur aux prémices de celles-ci.

Si la rumeur a prospéré, c’est en fait à cause d’une confusion, involontaire ou pas, dans les dates mentionnées sur le brevet. La « Prioriteitsdatum » (date de priorité) mise en exergue dans le documentaire, qui est bien le 13 octobre 2015, est en fait la date de dépôt du brevet initial. La date de dépôt de la version actualisée du brevet est, elle, visible sous la mention « filling date » : il s’agit du 17 mai 2020.

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Re: film docu Hold-up

Message par Gayraud de Mazars » 13 Nov 2020, 17:42

Salut camarades,

Pour enfoncer le clou cet article de Libération...Et nous détricote ce documentaire "Hold - up"

Covid-19 : dix contre-vérités véhiculées par «Hold-up»
Par Service Checknews — 12 novembre 2020, sur le site du Journal Libération

https://www.liberation.fr/france/2020/1 ... up_1805434

Le Pr Christian Perronne, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital de Garches, et fervent soutien de Didier Raoult, est au centre du documentaire Hold-up.

L’équipe «CheckNews» de «Libération» a passé au crible, minute par minute, les affirmations des nombreux intervenants du documentaire qui dénonce une manipulation mondiale sur le Covid-19.

Covid-19 : dix contre-vérités véhiculées par «Hold-up»

L’idée générale du documentaire Hold-up - qui agite Internet depuis quelques jours -, selon laquelle la pandémie de Covid-19 servirait un dessein caché (et assez fumeux) des autorités, ne relève pas de la critique factuelle. Le propre des discours conspirationnistes, ne s’appuyant sur aucun élément tangible, étant qu’il échappe au fact-checking. Pour autant, tout au long de ses deux heures quarante-trois, le docu distille, dans la bouche de ses nombreux intervenants, quantité d’informations erronées, trompeuses, qui, elles, peuvent être aisément infirmées. Florilège non exhaustif.

1. L’OMS ne préconise pas le port du masque pour le grand public (à 5 min)

«La France n’applique pas les recommandations de l’OMS. L’OMS ne dit pas que tout le monde doit mettre un masque», affirme Astrid Stuckelberger, «docteure en médecine et professeure universitaire». Les recommandations, dont la dernière version date du 20 octobre, sont pourtant claires : «Si le Covid-19 se propage dans votre communauté, protégez-vous en prenant quelques précautions simples, comme maintenir une distance physique avec autrui, porter un masque, bien ventiler les pièces […]. Considérez le port du masque comme normal lorsque vous êtes avec d’autres personnes.» Et de préconiser le port du masque en tissu en population générale, et le masque chirurgical pour les personnes à risque, ainsi qu’en cas de symptômes évocateurs de la maladie. En juin, l’OMS conseillait déjà aux autorités «d’encourager le port du masque par le grand public dans des situations et lieux particuliers, dans le cadre d’une approche globale de lutte contre la transmission du Sars-CoV-2».

2. Le confinement n’a servi à rien (à 8 min)

C’est une des thèses martelées tout au long du documentaire : le confinement, en plus d’être liberticide, est inutile sur le plan sanitaire. Les auteurs en ont la preuve, courbe de mortalité de l’Insee à l’appui : «Le virus a particulièrement sévi du 15 mars au 15 avril, période où nous étions tous confinés grâce à une mesure historique censée ne pas faire apparaître cette courbe», note la voix off. C’est effectivement après l’entrée en vigueur du confinement (le 17 mars) que le pic de mortalité est apparu. Ce qui, sauf à ne pas comprendre la dynamique d’une épidémie, ne prouve pas que le confinement n’a servi à rien. Car les décès interviennent, en moyenne, trois semaines après la contamination. Il est donc logique que le pic du nombre de morts, apparu à la fin de la première semaine d’avril, ait eu lieu trois semaines après l’instauration du confinement, qui correspondait, lui, au pic des contaminations.

3. La Suède n’a pas confiné et compte beaucoup moins de morts que nous (à 10 min)

«Quant à la Suède, qui n’a pas confiné, les chiffres parlent d’eux-mêmes», explique la voix off, soucieuse de souligner, en termes de décès, la différence entre la France et ce pays scandinave. Et de montrer une infographie selon laquelle la Suède a connu un pic à 111 morts au printemps, tandis que la France affichait un sommet à 1 438 morts le 15 avril. Problème : le «pic français» du 15 avril n’a pas grand sens. Ce jour-là, les données incluent le bilan quotidien des morts à l’hôpital (514), mais aussi et surtout celui des Ehpad (924 morts), qui n’est, lui, remonté que tous les trois ou quatre jours, et qui représente donc plusieurs jours de décès cumulés. Ainsi, les chiffres, pris en moyenne sur sept jours, afin de lisser les soubresauts statistiques propres à chaque pays, montrent un pic suédois de 99 morts le 16 avril, tandis que l’Hexagone connaît le sien, avec 974 morts, le 9 avril.

Rapporté à la taille de chaque population, cela donne un pic de 9,7 morts pour un million d'habitants en Suède, contre 14,5 morts pour un million d'habitants en France. Soit un pic 1,5 fois plus important pour la France par rapport à la Suède, contre 13 fois plus important dans le documentaire. Et encore, le pic Français, à ce moment-là, est gonflé par la remontée tardive des décès dans les Ehpad, qui ne sera mise en place que début avril. Car sur toute la première vague, et pas seulement au moment du pic, la Suède comptait, en cumulé, davantage de morts que la France : au 18 juin, elle enregistrait ainsi 494 morts par million d’habitants, contre 442 par million d’habitants pour la France.

Par ailleurs, dire que la Suède n’a pas confiné, c’est aller un peu vite en besogne. Certes, le pays n’a pas connu de confinement strict comme la plupart des pays européens. Mais sa population a d’elle-même réduit, sur «recommandations» du gouvernement, une grande partie de ses interactions sociales. Par ailleurs, lors de la première vague, les lycées et facs ont été fermés et les rassemblements de plus de 50 personnes, tout comme les visites dans les maisons de retraite, étaient interdits.

4. La «délation rémunérée» des médecins (à 38 min)

Les médecins ont été incités financièrement à signaler les cas contacts de leurs patients, affirme le documentaire. Une «délation rémunérée», dénonce la voix off. Pour illustrer le propos : une capture d’écran d’un article de CheckNews. Détail cocasse, ce dernier expliquait le contraire. En effet, si cette piste a été un temps évoquée, elle a vite été abandonnée. Et notre article était ainsi titré : «Finalement, les médecins ne bénéficieront pas d’une prime au signalement des cas contacts». Ce qui témoigne, de la part des auteurs, d’une grossière manipulation.

5. L’OMS interdit les autopsies (à 39 min)

Le documentaire s’interroge sur la possibilité d’une évaluation fiable du nombre de morts du Covid-19. L’endocrinologue et gynécologue Violaine Guérin l’affirme : «Il faut réaliser qu’on a interdit les autopsies.» Pour quelle raison, interroge l’intervieweur ? «Instruction de l’OMS, etc.» Une allégation là encore mensongère. L’OMS n’interdit pas les autopsies, puisqu’elle en précisait dès mars les modalités : «Les procédures de sécurité appliquées aux personnes décédées infectées par le virus du Covid-19 doivent être compatibles avec celles utilisées pour n’importe quelle autopsie de personne décédée de maladie respiratoire aiguë. Si une personne est morte pendant la période de contagiosité du virus du Covid-19 […] des mesures de protection respiratoire supplémentaires seront nécessaires pendant les actes générant des aérosols.» Il est simplement précisé que «s’il est pris la décision d’autopsier un corps présumé ou confirmé infecté par le virus du Covid-19, les établissements de santé doivent vérifier que des mesures de sécurité sont en place pour protéger les personnes qui pratiqueront l’autopsie».

6. On nous prévoyait 500 000 morts au Royaume-Uni (à 57 min)

Surfant sur l’idée que les autorités ont voulu générer la peur, l’infectiologue Christian Perronne raille «le plus grand canular» de l’épidémie : la projection, par Neil Ferguson, de 500 000 morts au Royaume Uni. Les modélisations de l’épidémiologiste star de l’Imperial College of London ont bien pesé dans les décisions des Etats européens (y compris en France) de prendre des mesures sévères pour endiguer l’épidémie. Mais l’argument selon lequel la projection s’est révélée fausse parce que le Royaume-Uni n’a pas connu l’hécatombe annoncée est absurde. La modélisation entendait évaluer le risque encouru si aucune mesure n’était prise contre l’épidémie. Certes, on ne saura jamais ce qu’il serait advenu si le confinement n’avait pas été décrété. Mais c’est pour éviter qu’il y ait 500 000 morts qu’il a été décidé.

7. Laurent Toubiana a prédit la fin de l’épidémie (à 1 h 12)

«J’ai pu donner le moment où l’épidémie allait atteindre son pic, j’ai pu donner aussi le moment où elle allait atteindre la fin. Je l’ai écrit, et je n’ai pas lu cela dans une boule de cristal : je l’ai déduit de mes connaissances de la maladie», fanfaronne l’épidémiologiste Laurent Toubiana. Dans un texte écrit le 11 mars, le chercheur de l’Inserm explique : «Il est très possible d’espérer que l’épidémie atteigne son pic en Europe avant la fin mars, et avec une fin de l’épidémie vers la fin avril 2020.» Si le pic de l’épidémie, en France par exemple, a bien été atteint début avril, la «fin», elle, se fait encore attendre… Mercredi, et pour ne parler que des décès, l’Hexagone connaissait 385 morts dus au Covid (en moyenne sur sept jours), soit 74 % du pic de la première vague (514 morts le 8 avril). Toubiana se targue donc d’avoir prédit la fin d’une épidémie… qui n’est pas finie.

8. Avec le Rivotril, l’Etat a organisé l’euthanasie des seniors (à 1 h 14)

C’est Serge Rader, pharmacien et figure du mouvement antivaccin, qui l’affirme, à propos des personnes âgées en Ehpad : «On leur a préparé la seringue de Rivotril avec un arrêté à la clé, pour les achever complètement.» L’affirmation fait écho à une intox largement relayée depuis des mois, selon laquelle l’Etat aurait organisé l’euthanasie des personnes âgées en autorisant par décret l’utilisation du Rivotril, un sédatif utilisé en soins palliatifs. Un décret a bien été publié fin mars, pour faciliter la dispensation de la molécule. Mais il ne visait pas à rendre possible l’euthanasie - illégale - mais à pallier la pénurie de midazolam, une autre molécule pour laquelle les hôpitaux craignaient une érosion des stocks, utilisée pour endormir les patients en réanimation, mais aussi en soins palliatifs, pour adoucir la fin de vie des malades.

9. L’Institut Pasteur a créé le virus (à 1 h 52)

Jean-Bernard Fourtillan, connu pour avoir récemment mené un essai clinique sauvage sur plus de 350 malades de Parkinson et Alzheimer (et proche du docteur Henri Joyeux, figure du mouvement antivaccin), affirme, lui, que le Sars-CoV-1, puis le Sars-CoV-2, ont été créés en insérant une «séquence d’ADN de la malaria» dans un virus peu dangereux. Le responsable ? L’institut Pasteur, qui aurait déposé un brevet vieux de quinze ans sur le sujet. Problème : ces brevets sont des documents publics, qui comportent par exemple des descriptions de séquences d’un coronavirus de 2002 (responsable du Sras) et des premières pistes pour trouver un vaccin. Quoi qu’il en soit, «on n’invente pas un virus», comme l’explique Olivier Schwartz, directeur de l’unité virus et immunité de l’Institut Pasteur, ajoutant qu’il existe des centaines, voire des milliers de brevets de ce genre chaque année. Le 2 novembre, le tribunal correctionnel de Senlis a d’ailleurs condamné pour diffamation un homme qui avait diffusé les mêmes accusations contre l’Institut Pasteur. Il a écopé d’une amende de 5 000 euros avec sursis et 1 euro de dommages et intérêts.

10. Les tests Covid existaient déjà en 2015 (à 1 h 52)

Dans la même veine que ces vrais-faux brevets, est reprise l’idée selon laquelle des tests PCR détectant le virus existaient bien avant l’apparition de la maladie. Au moins depuis 2015, enchaîne l’intervenant, en brandissant des images issues d’une base de données de la Banque mondiale, censées montrer que des «tests Covid» ont été vendus avant cette année. En réalité, pour aider les pays à avoir une idée globale des stocks et échanges des produits en tension pendant la crise, comme les réactifs utilisés dans les tests, les codes de ces biens commerciaux ont été mis à jour pour être regroupés sur une même page de la banque mondiale et intitulés Covid-19. Et ce sont des produits commercialisés depuis des années qui se sont retrouvés sous cette appellation. La rumeur a pris tellement d’ampleur, à l’automne, que la Banque mondiale a dû modifier en urgence ses pages pour faire apparaître ces produits sous le nom «tests médicaux» et non plus «test Covid». Cette fois, Jean-Bernard Fourtillan en rajoute une couche puisqu'il parle de «brevet sur les tests pour détecter le Covid» déposé en 2015. Comme l'ont expliqué nos confrères d'AFP Factuel il y a quelques semaines, il s'agit d'un brevet sur les techniques d'analyse de données biométriques mis à jour en 2020 permettant d'utiliser ces techniques dans le cadre du Covid, comme le permet la réglementation américaine.

La suite et fin du documentaire se perd entre le transhumanisme, la 5G, le «Great reset», ou l’avènement prochain d’un gouvernement mondial à la faveur de la pandémie (dont on parle de moins en moins). Les trois derniers quarts d’heure ne semblent même plus prétendre reposer sur des faits, rendant sans objet l’examen factuel des propos tenus.


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Re: film docu Hold-up

Message par Gayraud de Mazars » 13 Nov 2020, 18:16

Salut camarades,

Je n'ai pu vérifier mais je lui fais confiance, un camarade m'a envoyé, cette liste de participants au documentaire "Hold - up", qu'il a publié sur les réseaux sociaux, et cela n'annonce rien de bon ! Ce doucmentaire reste un catalogue de complotistes, de charlatans et d'illuminés...

Qui sont les participants au film "Hold - up" ?
Texte de F. Oclair :

« A tous ceux qui vont gober le fameux documentaire "Hold - up" sans aller se renseigner sur les protagonistes.
Dans le détail, voilà ceux qui s'expriment dans "Hold - up" :

- des ultra-cathos d'extrême-droite tendance Civitas, créationnistes anti-avortement (Alexandra Henrion-Caude, Valérie Bugault)
- des illuminés à qui Dieu fait faire des découvertes scientifiques dans leur sommeil et qui mènent des essais cliniques illégaux dans des abbayes (Jean-Bernard Fourtillan)
- des tarés qui pensent que la lune est un satellite artificiel creux (Silvano Trotta)
- des activistes religieux qui voient dans les "out-of-body experiences" des manifestations de l'existence de l'âme et de la mort imminente (Pierre Barnérias, Jean-Jacques Charbonnier / Thana TV)
- des auteurs d'essais cliniques sauvages à coup d'administration massive d'antibiotiques à des enfants autistes sur fond de croyance en la mémoire de l'eau (Luc Montagnier / Chronimed)
- des faux anthropologues au CV falsifié (J.D.Michel)
- des avocats souverainistes véreux accusés de complicité de trafic d'influence (Régis de Castelnau)
- des médecins fraudeurs et inventeurs de la maladie imaginaire dite du "Lyme chronique" causée par des tiques d'origine nazie (Christian Perronne)
- des faux scientifiques obligés de faire passer leurs publications par des revues prédatrices car elles sont rejetées partout ailleurs pour leur nullité (Violaine Guérin, Martine Wonner)
- des patrons-voyoux qui rachètent et virent tout le personnel d'une rédaction pour la transformer en blog putaclic (Xavier Azalbert / France Soir)
- des vendeurs de granules de sucre et de bisous magiques (Pascal Trotta, Edouard Broussalian)
- des anti-vaccins primaires épinglés par CheckNews pour leurs mensonges sur le sujet (Serge Rader)
- des ex-ministres arrosés généreusement pendant vingt ans par les labos Servier et défenseurs jusqu'au bout du cardiotoxique Vioxx (Philippe Douste - Blazy) »...


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Re: film docu Hold-up

Message par yannalan » 14 Nov 2020, 11:35

Ce film est une ânerie, mais dans l'ambiance actuelle, les gens essaient de se rassurer et sentent aussi que le gouvernement raconte des âneries avec ses "conseils de Défense" et ses interdictions idiotes. Des connaissances me parlent du film, mais ce n'est mme pas la peine d'en discuter avec eux, le gros argument c'est "la presse mainstream est contre et le dégomme, donc ça ne doit pas être si faux... Que dire ?
yannalan
 
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Re: film docu Hold-up

Message par Cyrano » 14 Nov 2020, 13:43

yannalan: Que dire ?
Ça, c'est vraiment une vraie question: comment s'y prendre pour déboulonner ces âneries?
Ce midi, sur France Inter, le "Grand Face à Face", c'était sur ce sujet - et ce n'étais pas optimiste pour le "Que dire?".
Vas lire le compte facebook de Christophe Darmangeat: les 3 ou 4 dernières publications sont sur ce documentaire dégueulasse.

Ne pas oublier "loi de Brandolini" « La quantité d'énergie nécessaire pour réfuter des idioties est supérieure d'un ordre de grandeur à celle nécessaire pour les produire. »
Y'a une formule de Lénine disant à peu près la même chose. Je crois l'avoir vue citée quelque part, sur ce forum.
Cyrano
 
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