Venezuela

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Message par titi » 04 Nov 2004, 15:48

(LeMonde 4 novembre 2004 a écrit :
Au Venezuela, M. Chavez triomphe et l'opposition se déchire

Le président est conforté par le succès de ses candidats aux élections régionales et municipales.
Bogota de notre correspondante régionale

Hugo Chavez reste imbattable dans les urnes. Le "raz de marée rouge" aux élections régionales et municipales au Venezuela, dimanche 31 octobre, constitue la neuvième victoire électorale d'affilée, depuis 1998, du président.

"Nous avons obtenu une victoire monumentale, gigantesque. La révolution ne s'en ira plus jamais du Venezuela", s'est réjoui le chef de l'Etat.

Les partisans de M. Chavez ont remporté 19 des 22 postes de gouverneur à pourvoir, l'opposition n'en a obtenu que 2 (l'Etat pétrolier du Zulia et la touristique Nueva Esparta). Très serré, le dernier résultat, celui du Carabobo, devait être annoncé le 3 novembre au soir.

Enrique Mendoza, figure de proue de l'opposition, a été battu par un proche d'Hugo Chavez dans son fief de l'Etat du Miranda. Les "chavistes" ont par ailleurs emporté plus de 200 des 335 mairies en jeu, dont celle de la capitale, Caracas.

Le taux de participation a été très inférieur à celui du référendum révocatoire du 15 août voulu par l'opposition, lorsque 70 % des électeurs vénézuéliens s'étaient rendus aux urnes pour décider du sort de leur président. M. Chavez avait remporté haut la main le scrutin, avec 58 % des voix.

Dimanche, l'abstention a probablement joué en faveur des chavistes. "A quoi bon aller voter ?", s'interrogeait devant les caméras un commerçant de Caracas le jour du scrutin. "Férocement antichaviste", il avait préféré ouvrir boutique plutôt que "perdre son temps dans un bureau de vote". Comme lui, nombre d'opposants ont décidé de rester chez eux, déçus par les résultats du référendum révocatoire et déroutés par les consignes contradictoires de leurs dirigeants.

APPEL À L'ABSTENTION

L'opposition a toujours refusé de reconnaître les résultats du référendum, pourtant validé par les observateurs internationaux de l'Organisation des Etats américains (OEA) et du Centre Carter. Réunis au sein de la Coordination démocratique, les dirigeants de l'opposition ont unanimement dénoncé la "fraude massive du 15 août", sans en apporter de preuve sérieuse.

Les opposants se sont divisés ensuite sur l'attitude à adopter pour les élections régionales et municipales. A quelques jours du scrutin, plusieurs d'entre eux décidaient de retirer leur candidature et d'appeler à l'abstention. Ceux qui restaient en lice suppliaient les électeurs de voter.

"Empêtrée dans le dilemme de voter ou de ne pas voter, dévorée par les intrigues personnelles, l'opposition est allée aux urnes éparpillée, incomplète et scindée comme le voulait Chavez", écrivait mardi le journaliste opposant Roberto Giusti dans le quotidien El Universal.

Quant à Henry Ramos, dirigeant d'Action démocratique (AD), il déclarait que l'opposition perdrait des élections tant qu'elle adresserait son message à la classe moyenne, minoritaire, au lieu de disputer à Chavez les couches populaires. Les sociaux-démocrates d'AD ont été les seuls opposants à tirer leur épingle du jeu, en l'emportant dans une cinquantaine de mairies.

Marie Delcas

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 05.11.04
titi
 
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Message par justedepassage » 01 Déc 2004, 13:07

Edouard Diago, novembre 2004, Rouge
Radicaliser la révolution
a écrit :Venezuela : radicaliser la révolution


Le processus révolutionnaire au Venezuela est à une nouvelle croisée des chemins. Alors que l’affrontement des « chavistes » avec la droite pro-impérialiste et putschiste a dominé les années 2001 à 2004, leurs victoires lors du référendum du 15 août et des élections régionales du 31 octobre leur donnent de nouvelles responsabilités. Mais maintenant que l’opposition a été définitivement battue dans les urnes, les débats fondamentaux se situent au sein même du « chavisme ».


par Edouard Diago
30 novembre 2004

Après la défaite de l’opposition lors du référendum du 15 août dernier - au cours duquel les forces appuyant Chávez ont obtenu six millions de voix, soit deux millions de plus que lors de son élection -, les élections régionales du 31 octobre ont marqué la fin d’une étape. En infligeant une neuvième défaite électorale à la droite alliée aux États-Unis, la « révolution bolivarienne » s’est installée à tous les postes de contrôle des institutions de la démocratie représentative. Les deux prochaines années, qui précèdent la prochaine élection présidentielle, vont être déterminantes : soit le processus se radicalise, soit c’est la normalisation qui guette cette expérience politique. Les élections régionales (gouverneurs et maires) ont révélé plusieurs choses. En premier lieu l’opposition organisée politiquement est balayée de la carte électorale et ne réussit à sauver que deux États sur vingt-deux et environ un cinquième des mairies. Elle est obligée de tirer un bilan très négatif de deux années d’une unité de façade dans le cadre de la Coordination démocratique et révèle au grand jour son extrême division : une partie boycottait les élections pendant que l’autre cherchait à sauver quelques parcelles de pouvoir pour continuer à déstabiliser le Venezuela. À l’échelle du pays, les forces « chavistes » ont obtenu entre 60 et 65 % des suffrages exprimés. Pourtant, ces chiffres occultent une réalité moins flatteuse. Entre le référendum ratifiant Chávez et les élections régionales, plus de deux millions d’électeurs pro-Chávez ne se sont pas déplacés : le soutien massif dont dispose le président ne se reporte pas automatiquement sur les cadres intermédiaires. Pire, l’opposition gagne l’État de Zulia, frontalier de la Colombie et producteur de 75 % du pétrole, alors que le « non » à la révocation de Chávez l’avait emporté en août. C’est dans un climat de défiance palpable envers les structures intermédiaires et, en particulier, les partis politiques, que se sont déroulées les élections. Il aura fallu que Chávez se déplace dans chacun des 22 États pour assurer la victoire des candidats bolivariens.

Climat de défiance

Au printemps dernier, le commando Ayacucho, qui regroupe les partis de la coalition majoritaire, avait été chargé de mener deux batailles : la lutte contre la récolte de signatures menant au référendum révocatoire du président et la collecte de celles devant aboutir aux référendums contre les députés de l’opposition. Aucune des deux missions n’a été remplie. Pire, des milliers de signatures contre les députés de l’opposition ont été « égarées », dont celle de Chávez lui-même ! Suspecté par les bases de collusion avec l’ennemi, le comando Ayacucho avait été démis de ses fonctions au milieu des huées de milliers de militants « bolivariens » et remplacé par le comando Maisanta, qui fait la part belle aux bases populaires au détriment des partis. Mais le comando Ayacucho avait eu le temps de se répartir les candidatures pour les élections régionales à venir, sans passer par les procédures démocratiques que la Constitution impose et que les bases populaires réclamaient. Le divorce a été consommé à cette occasion entre une base populaire très mobilisée en défense du président et de la Constitution et des partis plus prompts à se répartir les postes qu’à mener les batailles politiques décisives. Parmi ces candidatures, certaines étaient franchement rejetées par les unités de bataille électorale (structures créées ad hoc pour la campagne du « non » à la révocation de Chávez), comme celle d’Alberto Gutierrez, dans l’État de Zulia, dont tout le monde s’accorde à dire que sa désignation malgré tout comme candidat est la première explication du succès de l’opposition. C’est dans ce climat que Chávez a fait du thème de la « révolution dans la révolution » son principal slogan de campagne, espérant ainsi être en phase avec les aspirations populaires et promouvoir la seconde phase de la révolution bolivarienne.

L’opposition disparue, tous les pouvoirs sont désormais aux mains des partisans de la révolution bolivarienne. Le bloc au pouvoir n’a plus d’excuse pour justifier les difficultés à gouverner le pays. Le projet politique doit se préciser et la Constitution-programme doit être mise en œuvre. Les débats s’ouvrent désormais au sein du bloc au pouvoir et l’opposition attend avec délectation les premières fractures au sein des bolivariens. Ainsi, le 12 octobre dernier, quelques centaines de militants ont renversé la statue de Christophe Colomb pour célébrer la Journée de résistance indigène, date anniversaire de l’arrivée des Européens en Amérique. La police de la mairie bolivarienne de Caracas a immédiatement arrêté trois personnes, première action de répression des forces bolivariennes contre des militants du même camp depuis 1998. Cet événement a suscité une polémique d’autant plus vive que de nombreux acteurs du coup d’État d’avril 2002 sont toujours en liberté. Chávez a condamné l’action, tandis que certains secteurs de la gauche réclament la libération des militants emprisonnés. Apparemment anecdotique, cette polémique recouvre de fait des questions plus centrales pour la « révolution bolivarienne ». Qui des institutions élues ou du peuple organisé possède la légitimité pour mener cette révolution ? Faut-il s’appuyer sur les institutions représentatives ou sur la mobilisation et les actions illégales pour mener à bien la « révolution dans la révolution » réclamée par Chávez et la base sociale bolivarienne ?

La révolution dans la révolution

Derrière le slogan, les enjeux sont gigantesques. Il s’agit, d’une part, de profiter de l’hégémonie politique pour accélérer les réformes structurelles : réforme agraire et lutte contre le latifundio, institutionnalisation des missions sociales par la transformation en service public de la santé de la mission Barrio adentro, menée en partenariat avec les médecins de l’État cubain [Cuba a envoyé plusieurs milliers de médecins volontaires au Venezuela, ndlr], le développement de l’éducation à tous les niveaux et de coopératives. D’autre part, l’objectif est de lutter frontalement contre la bureaucratie de l’appareil d’État et contre la corruption qui persiste dans les niveaux intermédiaires des administrations publiques. Pour mener à bien cette nouvelle étape de la révolution, Chávez fait appel à la mobilisation des masses pour dénoncer toute entrave à la mise en place des mesures édictées par le gouvernement central qui serait le fruit de la bureaucratie. D’autres secteurs plus à gauche interprètent la « révolution dans la révolution » comme une phase de radicalisation de la révolution qui s’en prendrait plus frontalement aux intérêts des États-Unis et de leurs alliés au Venezuela. Mais les signaux donnés par le gouvernement sont confus. Tout en insistant sur l’importance du secteur coopératif comme alternative au capitalisme, c’est le dialogue avec le patronat vénézuélien qui semble être la pierre de touche de la politique intérieure, alors que la base revendique des mesures concrètes en faveur de la classe ouvrière. Par exemple, est ainsi exigée la nationalisation sous contrôle ouvrier des usines fermées par leur propriétaire et occupées par les travailleurs. C’est le cas de Venepal (usine de papier) et de Constructora nacional de Valvulas (usine de valves à destination de l’industrie pétrolière), dans lesquelles le syndicat UNT, créé après le lock-out pétrolier de l’hiver 2002-2003, mène une bataille d’ampleur. Les responsables syndicaux apparaissent optimistes quant à une issue positive de ces revendications, mais le thème est resté jusque-là marginal dans la communication du gouvernement. Concernant les questions internationales, le discours oscille entre la conciliation avec Washington et la dénonciation de l’impérialisme. Or, derrière le discours conciliateur de Colin Powell de ces derniers mois, qui vise à endormir les plus combatifs, les États-Unis n’ont cessé de condamner le Venezuela sous des prétextes aussi nombreux que fallacieux (traite des Blanches, trafic de drogue, complicité avec les Farc colombiennes, etc.) et ils ont, pour la première fois depuis 1999, expressément demandé à leurs ambassades de « s’inquiéter des violations des droits de l’Homme au Venezuela ». L’arrivée de Condolezza Rice au Département d’État et ses récentes déclarations durcissant la politique des États-Unis vis-à-vis du Venezuela sont inquiétantes. Pour mener à bien les débats qui pointent, l’organisation d’une gauche de la révolution bolivarienne apparaît nécessaire, incluant les secteurs populaires, le syndicat UNT, les organisations multiples se situant sur le terrain de la lutte pour la radicalisation de la révolution, afin de proposer une voie face aux aspirations gestionnaires de la nouvelle bureaucratie vénézuélienne.

OIR, une expérience marxiste révolutionnaire

Opcion de izquierda revolucionaria (Option de gauche révolutionnaire) est un regroupement marxiste révolutionnaire qui aspire à unir l’essentiel des forces dispersées de l’ancien Parti socialiste des travailleurs (moréniste) avec de nouvelles équipes militantes syndicales telles que le Movimiento clasista - la Jornada dans l’industrie pétrolière. OIR se positionne de façon indépendante du gouvernement Chávez, mais indiscutablement dans le cadre du processus révolutionnaire. Actif dans la presse alternative (Aporrea.org), dans la lutte contre la dette extérieure (Red venezolana contra la deuda), dans le syndicalisme (ils représentent un tiers de la direction de la nouvelle centrale syndicale UNT), OIR a participé activement à la campagne pour le « non » en août dernier. Lors des dernières élections, elle a publié une déclaration électorale qui appelait à barrer la route aux candidats putschistes (la droite), à voter sans réserve pour les candidats chavistes s’affrontant à des candidats sortants de la droite, mais elle avait pointé son désaccord quant à l’absence de désignation démocratique des candidats et son rejet d’un certain nombre de candidats « chavistes » s’étant distingué par leur politique antisociale ou antiouvrière. Dans un des États du pays, ils ont présenté des candidats qui ont recueilli pour certains 5% des voix de leur circonscription.
justedepassage
 
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Message par emman » 12 Jan 2005, 16:39

a écrit :Le président vénézuélien veut rendre la terre aux paysans et déclare la "guerre au latifundium"

LE MONDE | 12.01.05 | 14h00  •  MIS A JOUR LE 12.01.05 | 16h21

La première cible est une propriété britannique.

A Caracas , Hugo Chavez a signé, lundi 10 janvier, un décret sur la "réorganisation de la propriété et de l'usage des terres à vocation agricole". "La guerre contre le latifundium est l'essence de la révolution bolivarienne, a justifié le président vénézuélien. Il faut remettre de l'ordre dans la propriété foncière ; la terre doit être aux paysans, à ceux qui la travaillent réellement."

M. Chavez a également mis en place lundi une Commission agricole nationale, présidée par le nouveau ministre de l'agriculture et des terres, Antonio Albarran. Son prédécesseur, Arnoldo Marquez, a été limogé dimanche, en direct lors du programme hebdomadaire de télévision "Alo Presidente". Le changement de ministre en pleine mobilisation n'a pas été expliqué, mais l'opposition parle de corruption.

La loi sur la terre, adoptée en 2001, avait provoqué le début d'une longue confrontation, mais était restée lettre morte. Le décret du 10 janvier vise à canaliser les initiatives prises par les gouverneurs "chavistes" des Etats de Cojedes, Monagas et Yaracuy, qui avaient eux-mêmes signé des décrets d'application en décembre. Les gouverneurs de dix-neuf Etats contrôlés par des partisans de M. Chavez ont d'ailleurs été invités à parapher le décret présidentiel.

10 MILLIONS D'HECTARES

La première cible choisie a été un immense ranch appartenant depuis 1903 à la famille britannique Vestey. Hato El Charcote, administré par Agroalimentaria Flora, filiale du groupe Vestey, couvre 12 900 hectares, consacrés à l'élevage. Les autorités contestent les titres de propriété de 3 500 hectares. Samedi, le gouverneur de Cojedes a lancé "l'intervention" sur ces terres au milieu d'un vaste déploiement de policiers, de militaires et d'hélicoptères. Des paysans qui occupent depuis quatre ans une partie du ranch craignent d'en être expulsés. "Le gouverneur ne peut pas nous contraindre à partir, plaide l'un d'eux. Nous voulons sauver El Charcote, qui est entre des mains anglaises. Ce sont eux qui ont envahi ces terres".

"Une personne peut bien posséder 20 000 hectares, mais si elles produisent, ce n'est pas un latifundium", avait déclaré récemment M. Chavez. Le gouvernement prétend avoir répertorié "500 terres non exploitées et 56 latifundia", en tout 10 millions d'hectares. Quarante mille propriétés restent à inspecter.

La Coordination démocratique (opposition) accuse l'Etat vénézuélien d'être "le principal latifundiste" du pays. "Par conviction idéologique, une partie des fonctionnaires ne croit pas au droit de propriété, assure le président de la Fédération des éleveurs (Fedenaga), José Luis Betancourt. Ainsi, il est impossible d'assurer les investissements et la stabilité à la campagne."

Toutefois, le gouverneur de l'Etat pétrolier de Zulia, l'opposant Manuel Rosales, a admis que "personne ne peut soutenir des terres improductives". Il ne s'agit pas de "repartir des terres comme le Père Noël, mais de produire en fonction de la politique agricole du Venezuela, en fonction de la justice sociale et de l'équité", a ajouté le gouverneur, une des rares personnalités de l'opposition qui a échappé au raz de marée "chaviste" des élections d'octobre 2004.

Depuis 1998 qu'il est au pouvoir, Hugo Chavez a distribué des terres publiques à 130 000 familles. Interviewée par la BBC, la dirigeante paysanne Emma Ortega estime que c'est très peu. "Il y a suffisamment de terres de l'Etat pour résoudre le problème des paysans pauvres, dit-elle. Mais il faudrait s'en prendre aux intérêts de beaucoup de militaires, qui occupent illégalement des terres".

Jusqu'à présent, les programmes sociaux avaient ciblé la population urbaine déshéritée, principal réservoir de l'électorat "chaviste". "Nous avons commencé le bond en avant, a proclamé Hugo Chavez. Tenez bien les rênes, parce que ce bond sera gigantesque, car nous allons gagner l'élection présidentielle de 2006 par une différence d'un million de voix."

Paulo A. Paranagua
emman
 
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Message par logan » 06 Déc 2005, 21:13

a écrit :Les partisans d'Hugo Chavez remportent les législatives
LEMONDE.FR | 05.12.05

Selon les chiffres dont nous disposons, les 167 élus à l'Assemblée nationale sont tous des partisans du président Hugo Chavez", a déclaré dimanche 5 décembre William Lara, président du Mouvement de la cinquième république (MVR), qui revendique à lui seul 114 sièges.

Une ombre au tableau pourtant, le taux d'abstention a atteint 75 %, a indiqué le Conseil national électoral, dont le président, Jorge Rodriguez, assure que le scrutin s'est déroulé "avec une normalité absolue". Quelque 14 millions d'électeurs étaient appelés aux urnes afin de désigner leurs députés pour un mandat de cinq ans, dans vingt-trois Etats du pays ainsi que dans la capitale, Caracas.

  La majeure partie de l'opposition, qui contrôlait 79 sièges dans l'ancienne Assemblée, avait choisi de retirer ses candidats pour dénoncer l'usage de machines de vote électroniques suspectées de trahir la confidentialité de l'électeur, ainsi que la composition du Conseil national électoral, jugé acquis à la cause du pouvoir.

"LÉGAL" ET NON "LÉGITIME"

Les partis de l'opposition ont unanimement dénoncé le faible taux de participation. Henry Ramos Allup, secrétaire général du parti social-démocrate Action démocratique, principale formation d'opposition, a ainsi fustigé la "forte abstention", avertissant que le nouveau Parlement était "légal" mais "non légitime" car il ne représentait pas "toute la population vénézuélienne, et encore moins la population électorale".

Le secrétaire général du parti de centre droit Première Justice, Gerardo Blyde, a affirmé que le "silence" des électeurs montrait leur manque de confiance envers ces élections. "Personne ne peut être heureux devant le tremblement de terre politique que nous avons vécu face à des élections parlementaires qui donnent une photographie distincte de la photographie de la réalité sociale", a-t-il réagi.

Maria Corina Machado, la directrice de l'ONG d'opposition Sumate (Rejoins-nous), dont certains responsables sont poursuivis par la justice pour conspiration, a également estimé qu'il y avait "moins de démocratie" au Venezuela, affirmant que le peuple avait rejeté un "processus électoral vicié".

COUP D'ÉTAT ÉLECTORAL
Le faible niveau de participation constitue un camouflet pour le président Hugo Chavez, qui avait appelé la population, dans une allocation télévisée diffusée quelques heures avant le scrutin, à "user du droit de vote", dénonçant un "coup d'Etat électoral" de l'opposition monté par les Etats-Unis.

Bête noire de Washington, le chef de l'Etat, âgé de 51 ans, proche allié du président cubain Fidel Castro, soupçonne l'administration américaine, déjà accusée de vouloir le renverser ou l'assassiner, de tenter d'empêcher sa réélection en 2006.

Le président vénézuélien s'était toutefois efforcé de minimiser à l'avance la portée des désistements de ces "groupes suprêmement minoritaires". Il avait d'ailleurs jugé comme "déjà morts"  les partis absents, soutenant même que ces formations pourraient "devenir illégitimes mais aussi illégales" au regard de la législation électorale.

Supervisé par des centaines d'observateurs de l'Union européenne et de l'Organisation des Etats américains, le scrutin a pris fin à 17 heures, heure locale (21 heures, heure française), soit avec une heure de retard par rapport aux prévisions, en raison de fortes pluies tombées à Caracas et dans l'est du pays.

Avec AFP
logan
 
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