Fin de fin du feuilleton d'Hoboken.
Hoboken • Le PTB sort renforcé du feuilleton du district
À Hoboken, pour la première fois, une partie du programme PTB+ a été reprise dans un accord de gestion. Et ce, sans que les élus fassent partie du collège.Mark Kennes - Solidaire - 07-02-2007[g]Mie Branders, élue PTB+, parle de cette première victoire modeste de son parti dans le domaine de l’administration du district.[/g]
Mie Branders (PTB+) : « Nous aurions préféré participer à la coalition, mais l’important pour les gens c’est que notre programme en 13 points soit repris dans l’accord de majorité ». (Photo Solidaire, Roland Teirlinck)[#ff0000]N’êtes-vous pas déçue de ne pas faire partie de la majorité ?[/#]
Mie Branders. Je ne peux pas dire que je suis déçue. Il serait naturellement plus agréable d’avoir un échevin parce qu’ainsi, on peut mieux peser sur la politique. Mais quand je repense aux derniers mois, je garde un sentiment positif. Ce à quoi nous voulons vraiment arriver, c’est que les gens sachent que les districts sont utiles et qu’il est bon que le PTB y siège. Avec la reprise de notre programme en 13 points, Hoboken a l’accord de district le plus progressiste de tout Anvers. En compagnie de Dirk Van Duppen, à Deurne, nous voulons montrer aux autres districts comment le PTB défend des réalisations concrètes pour ses électeurs. Que cela se passe dans la majorité ou dans l’opposition n’est pas le plus important. Notre principal terrain d’action ne se situe pas non plus dans les collèges, mais dans la rue, avec les gens. La première chose que nous allons faire maintenant, c’est rendre visite à tous les comités de quartier qui nous ont soutenus au cours des mois écoulés. Nous leur demanderons quels sont leurs desiderata et doléances pour que nous puissions les mettre sur la table au conseil de district.
[#ff0000]Pourquoi le PTB voulait-il faire partie de la majorité ? N’est-il donc plus un parti d’opposition ?[/#]
Mie Branders. Pourquoi participer aux élections si on n’a pas l’intention de déterminer la politique ? Nous n’étions naturellement pas d’accord de participer les yeux fermés à une coalition. Il s’agissait en premier lieu pour nous du contenu et non des postes. Après qu’une partie de notre programme a été acceptée, nous n’avions plus de problème pour participer éventuellement à une majorité. Dans une coalition, vous devez toujours donner et prendre. La Ville d’Anvers en a toutefois décidé autrement. Maintenant que le PTB est dans l’opposition, nous ne sommes plus liés au moindre compromis. Aussi n’avons-nous pas l’intention, ces prochaines années, de mâcher nos mots.
[#ff0000]Pourquoi les autorités de la Ville étaient-elles si hostiles à une majorité avec le PTB ?[/#]
Mie Branders. Je crois qu’ils avaient peur que nous allions inciter les autres partis du district à constituer avec nous une opposition contre certaines décisions de la Ville. Pour l’éviter, les autorités étaient prêtes à jouer avec le feu et même à risquer une participation du Vlaams Belang au pouvoir. Notre faiblesse a été notre attitude clairement antifasciste. Les autorités communales savaient dès le début que nous ne laisserions jamais le VB accéder au pouvoir. Nous nous sommes démenés pendant quatre mois, sans nous laisser faire. Nous avons construit une bonne relation avec le SP.a, Spirit et d’autres progressistes à Hoboken. Ensemble, nous pouvons former une opposition forte contre les mesures antisociales du pouvoir communal, comme la privatisation des hôpitaux ou le coût exorbitant des sacs poubelle. À travers notre lutte, nous avons également remarqué beaucoup d’ouverture envers nous, tant chez les habitants que chez les journalistes. Ils ont appris à nous connaître comme un parti qui ose prendre ses responsabilités sans pour autant abandonner ses principes.
[#ff0000]Avec la discussion sur Hoboken, les médias ont en effet plusieurs fois parlé de façon très positive du PTB. Pourquoi, à votre avis ?[/#]
Mie Branders. Il y avait du suspense à propos de la coalition qui dirigerait le district. Les médias aiment toujours ça. Nous avons pris garde, dans nos rapports avec la presse, à ne jamais jeter de la boue sur personne, mais tout simplement à transmettre nos analyses. Mais le plus important était bien sûr le fait que, par leur attitude, les pouvoirs communaux niaient tout simplement les résultats des élections dans le district et qu’ils agissaient avec mépris pour l’autonomie des districts. Les écolos (Groen!) ont même publié un communiqué de presse disant que le bourgmestre Patrick Janssens (PS) avait empêché le Vlaams Belang d’entrer par la porte de devant à la Ville pour mieux le laisser entrer par la porte de derrière à Hoboken. L’attitude du bourgmestre a donc provoqué du mécontentement chez bien des gens, et pas que chez nous.
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La discussion sur Hoboken en sept points
1. Avant les élections communales du 8 octobre, Filip Dewinter, du Vlaams Belang, declare que son parti ne court plus pour une majorité au conseil communal d’Anvers, mais pour une majorité absolue dans les trois districts de Hoboken, Deurne et Merksem. Le PTB lui aussi mène surtout campagne à Hoboken et Deurne.
2. Le 8 octobre, l’accès du VB à la majorité absolue est empêché deux fois par les élus du PTB à Deurne et Hoboken. À Hoboken, le VB a un siège trop peu.
3. La solution pour Hoboken semble simple : les partis traditionnels + PTB = 11 sièges ; l’extrême droite = 10 sièges. Le PTB se dit d’accord d’entrer dans une coalition majoritaire, mais pose ses conditions.
4. Noël Slangen (VLD) et Bart Dewever (NVA) opposent un « veto absolu » à toute négociation avec le PTB. Si ce « veto » était passé, ils portaient la responsabilité de l’accession au pouvoir du VB. Chose que Dewinter n’aurait sans doute pas trouvée très grave.
5. Entre-temps, le PTB se prépare au débat concernant l’accord de gestion. Les districts n’ont toutefois que des moyens et compétences très restreints. Un mémorandum rédigé sur base du programme PTB+ est joint à l’accord de gestion. Dans ce mémorandum, le district pose ses revendications à l’adresse des pouvoirs communaux. Hoboken présente ainsi l’accord de gestion le plus progressiste de la ville d’Anvers.
6. Ce n’est qu’après que le contenu de l’accord de gestion a été fixé que débute pour le PTB la seconde discussion. Celle sur l’accès ou pas à la majorité. Le NVA et le VLD s’accrochent à leur précédent point de vue et veulent un collège minoritaire, avec ou sans le soutien du PTB dans l’opposition. Le SP.a Hoboken est toutefois pour une majorité avec le PTB. Les autorités communales anversoises, sous la direction du SP.a, s’opposent à cette participation du PTB et choisissent le camp du VLD et du NVA contre celui de leur propre section locale.
7. Le 26 janvier, le PTB prend ses responsabilités et vote pour une coalition minoritaire des partis traditionnels. Deux raisons à cette façon d’agir : l’acceptation de « son » mémorandum dans l’accord de gestion et une attitude antifasciste de principe. Pour la seconde fois en quatre mois, c’est le PTB qui, à Hoboken, tient le Vlaams Belang à l’écart du pouvoir.[/#]
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