Cependant, les cadres, par leur formation supérieure, ne seraient -ils pas plus à même d'encadrer également les militants d'un parti ouvrier ? Leur formation (universitaire - ça c'est pour manu et tovarich

Leur appartenance à la bourgeoisie en terme de quantité d'argent les empêche-t-elle d'avoir une conscience de lutte de classe ? Cette définition de la bourgeoisie n'est-elle pas réductrice au point que l'on pourrait croire que tous les ouvriers ont une conscience de classe simplement parce qu'ils ne sont pas riches ?
Un parti ouvrier (de lutte de classe) ne prend-il pas de risque s'il s'appuye sur des cadres "bourgeois" parce que ceux-ci pourraient un jour ou l'autre rebasculer dans une lutte pour l'intérêt de leur propre classe (ou carrément pour leurs intérêts personnels) et trahir la cause ouvrière en transformant la lutte révolutionnaire en revendications démagogiques de réformes ? Le cas du PS est particulièrement édifiant dans ce domaine ; mais ne s'agit-il pas là de trahisons venues d'intellectuels seulement, et qui ne concernent pas toutes les personnes ayant reçu une formation supérieure leur permettant de devenir cadres et donc assez "riches".
Si pour ce prémunir de telle trahison, un parti ouvrier évite de mettre des cadres à la direction du parti, ne se coupe-t-il pas d'un ensemble de personnes capables d'analyses profondes ? Est-ce à dire qu'un parti ouvrier devrait dans un premier temps s'appuyer sur des cadres issus éventuellement de la bourgeoisie pour s'en débarrasser par la suite, une fois les temps révolutionnaires passés et le socialisme établi ? Ce qui fait penser à la révolution "culturelle" maoïste (des années 1960 je crois ?) qui a coupé la tête de toute l'intelligentsia chinoise sous prétexte qu'elle venait de la bourgeoisie et qu'elle était par conséquent "douteuse".
Dans ce cas, qu'advient-il des intellectuels (et des cadres) issus de la classe ouvrière ? (je parle pour moi là, il faut bien un peu d'égocentrisme

Une fois qu'un individu atteint les sphères "dirigeantes" n'est-il pas tenté de se croire au dessus des masses ? et donc éventuellement de trahir la Révolution quelles que soient ses origines de classe réelles ? Un parti ouvrier dont la direction est entre les mains de cadres issus de la bourgeoisie ne prend-il pas le risque, a contrario, de former un parti d'élite, susceptible de se détacher des revendications réelles des travailleurs ?
réponse personnelle très succinte : je me méfie des cadres du parti et des bourgeois en général, même s'ils ont une conscience politique de lutte de classe parce que dès lors qu'ils roulent dans des grosses bagnioles et qu'ils habitent dans des pavillons, je ne suis pas sûre qu'ils comprennent bien toutes les revendications des travailleurs qui habitent dans des HLM pourries et qui n'ont pas de quoi manger quotidiennement. La conscience politique ne s'acquiert pas seulement par raisonnement intellectuel ; elle doit être aussi, à mon sens, confrontée à un vécu. Pourtant, je ne pense pas que l'on puisse affirmer, qu'une fois le socialisme en place, ils faudrait zigouiller les cadres issus de la bourgeoisie (... les pauv'). Car le socialisme n'est pas là pour éliminer les gens. Toujours est-il que si on les élimine ne serait-ce que de l'encadrement de la société, ils pourraient bien se servir de leur capacité de raisonnement pour trouver les failles de la société qui puissent servir leurs propres intérêts, frustrés qu'ils seraient de se voir relégués à une place qui ne serait pas une place confortable "de dirigeants".
Quelle est votre position sur la définition et la place des "cadres", cadres de la société et cadres d'un parti de lutte de classe ?