a écrit :mesurer ce qui a favorisé dans la politique bolchevique la dégénérescence stalinienne
Certes mesurons, mesurons. Reconnaissons tout d'abord que la grande majorité de ceux qui posent ainsi le problème finissent plus ou moins rapidement par rejeter le trotskysme, déclarer l' URSS capitaliste, rejeter le bolchevisme, nier la révolution prolétarienne en Russie et au final rompent avec le marxisme. Je sais beaucoup s'arrêtent en chemin sur un des paliers.
Oui la révolution russe fut une révolution sociale ouvrière. Le prolétariat appuyé sur la paysannerie pauvre a détruit l'Etat tsariste, exproprié les capitalistes, les propriétaires fonciers et le clergé orthodoxe, séparé l'Eglise de l'Etat, libéré les peuples opprimés et promu l'égalité pour les femmes. Tout ceci fut possible grace à la politique du parti bolchevik et à l'énorme combativité de la classe ouvrière et des opprimés les deux étaient impérativement nécéssaires et il est vain de chercher lequel de ces deux éléments fut le plus déterminant. L'un ne pouvait pas vaincre sans l'autre.
La rév. russe était en fait le début de la révolution mondiale et pas seulement dans la tête de Lénine mais dans les faits et la révolution ne pouvait vaincre qu'à cette échelle. La contre-révolution a vaincu partout en quelques années sauf en URSS tout découle de ça.
Les bolcheviks commirent bien des erreurs ensemble ou séparement, Lénine en discute longuement parlant même d'Etat ouvrier ou ouvrier et paysan déformé bureaucratiquement mais pas dans le même sens que Trotsky d'ailleurs il avait en vue les survivances de l'ancien régime d'abord et le l'autoritarisme des cadres bolcheviks ensuite. Tout ceci est connu de longue date, accessible et fait parti du patrimoine politique des trotskystes.
Les bolcheviks "pêchèrent" aussi par trop de démocratisme au début libérant des officiers tsaristes sur parole par exemple Victor Serge le souligne. Bizarement ceci est rarement cité. Oui les jeunes révolutions sont souvent magnanimes!
Aujourd'hui sous la pression réactionnaire ambiante il est de bon ton de voir le stalinisme embryonnaire dans le bolchevisme voir dans le marxisme ou la révolution.
Les révolutionnaires n'ont rien a concéder à cette mode.
Renoncer à la dictature du prolétariat, au parti comme avant-garde ouvrière démocratiquement centralisée et à la violence révolutionnaire n'éclaire en rien les travailleurs bien au contraire.
Face aux attaques il est vain de discuter avec des petits bourgeois ignares et conformistes des torts et des mérites des bolcheviks. Il faut défendre le programme communiste qui en lui même contient la critique des erreurs des bolcheviks dont le mérite premier fut comme le clama R. Luxemburg "Ils ont osé".