1) je ne me prononce pas sur l'empire inca, je connais tres peu...
mais sur l'empire azteque, si les espagnols ont pu gagner si rapidement, c'est que de nombreux peuples en ont profité pour se soulever. Les azteques n'assimilaient guere les peuples vaincus, ils les saignaient régulierement....il faut dire qu'ils étaent nouvellement arrivés et que ce genre d'empire durait en général tres peu, si l'on en juge par les civilisations mesoamericaines qui les ont précédés...
mais je veux bien admettre que le concept de mode de production asiatique s'applique pour définir ce genre de chefferie hereditaire militarothéocratique prelevant le surproduit social par l'imposition de communautés entière et assurant son pouvoir à la fois par la force et par l'accomplissement de grands travaux collectifs.
ce qui me pose probleme, c'est quand tu étend ce raisonnement, au dela de communauté restées à un stade relativement primitif en matiere de developpement des forces productives (pas de roue, pas de fer) au reste du monde..... ça peut se plaider encore pour l'égypte de l'ancien empire, c'est deja plus discutable pour l'égypte du nouvel empire apres les invasions des hittites et des hyksos, mais malheureusement le tonneau de goudron gache la cuillérée de miel...
2) tu écris
a écrit :Je ne saisis pas très bien ce que tu veux dire. Les rapports de production sont simples. Il y a d'un coté des communautés paysannes qui pratiquent l'agriculture, l'élevage, la pêche. De l'autre une bureaucratie étatique dirigé par un monarque absolu déifié, qui emploie par ailleurs des artisans, des ouvriers, des fonctionnaires (issus de la paysannerie ou qui se "reproduisent" au fil des générations.
Parfois il s'agit d'une théocratie, parfois les différents corps : prêtres, fonctionnaires, militaires etc sont nettement séparés avec des hierarchies parralléles, comme chez les Incas.
Ces systèmes se distinguent clairement du féodalisme et de l'esclavagisme, ce qui justifie un concept particulier.
Quant à leur dynamique, ces système étaient relativement statiques. Mais, au fil du temps, on peut penser que la bureaucratie centralisatrice, issue à la fois des anciennes chefferies du peuple dominant les Incas et des chefferies des peuples dominés par eux, dans une sorte d'osmose voulue par le pouvoir central, aurait tendance à se transformer en aristocratie héréditaire. Mais l'Empire inca n'a duré que deux siècles. Et, d'une façon générale, ces systèmes étaient fragiles et instables car ils étaient soumis à de puissantes forces centrifuges. Une rivalité entre deux prétendants au pouvoir (il n'y avait pas de droit d'ainesse) poouvait suffire à compromettre l'équilibre du système et c'est ce qui a permis aux conquistadores de s'imposer relativement facilement.
Quand ces "régimes" s'effondraient, ils laissaient la place à de nouveaux systèmes semblables. C'est le cas de toutes les villes-Etats qui ont précédé les Incas en Amérique du sud et dont on sait très peu de choses. Par exemple Tiwanaku en Bolivie ou Chan Chan sur la côte du Pérou, qui furent des civilisations tout aussi brillantes, auxquelles les INcas ont emprunté des techniques. Autant qu'on peut le savoir, elles fonctionnaient sur le même modèle.
je résume ta pensée telle que je la comprend.....on retrouve l'opposition sociétés "chaudes" sociétés "froides" chere à Levi-Strauss, avec un clivage qui va bien plus loin que celui que faisait Levi-Strauss qui se limitait aux sociétés "primitives".
d'un coté des sociétés dynamiques à histoire, les sociétés européennes avec les stades esclavagistes, féodaux et capitalistes, et de l'autre coté "les restes du monde" pour reprendre l'expression grolandaise, des société statiques, sans histoire, qui ne faisanient que de reproduire à l'infini leurs propres contradictions car
a écrit :Quand ces "régimes" s'effondraient, ils laissaient la place à de nouveaux systèmes semblables
si ce n'est pas une vision européocentriste, bien plus européocentriste que la vision partiellement erronées qu'ont pu avoir marx et engels à leur époque fautes de données suffisantes.
ton raisonnement omet de le fait que dans la plupart de ces sociétés la classe dominante a une existence propre en tant que propriétaire foncier meme si elle profite aussi de la possession de l'appareil d'etat pour beneficier de charges lucratives comme dans la monarche absolue française. Tu evacues aussi la question de la nature de ces bureaucraties d'état et des classe sociales qui les composent et qui les controlent. tu gommes completement ledeveloppement historique de ces sociétés au risque d'oublier que la chine et l'inde du 16ième siècle étaient plus developpées économiquement et techniquement que l'europe.
Autrement dit je veux bien entendre parler d'un mode de production "asiatique" encore que tes seuls exemples n'aient rien d'asiatique, à condition de le circonscrire à un nombre limité de sociétés assez peu évoluées techniquement et notamment d'éviter de l'étendre aux sociétés chinoises et indiennes, pays qui possedaient une économie largement monétaire et une bourgeoisie marchande bien avant l'europe.
je pense au contraire que le fait que la révolution industrielle ait eu lieu en europe a découlé d'un certains nombre de facteurs conjoncturels plus politique qu'économiques et que si elles n'avait pas eu lieu la, ces facteurs conjoncturels auraient pu etre réunis ultérieurement dans d'autres sociétés que l'évolution des forces productives aurait également fait evoluer car une grande partie des conditions objectives pour l'avenement au pouvoir de la bourgeoisie étaient également réunies.