Comment VO voyait les choses en 1968

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par Bertrand » 26 Nov 2005, 19:29

(Vérié @ samedi 26 novembre 2005 à 18:40 a écrit :Mais, prendre l'éducation comme axe essentiel de l'article de la LDC et d'un article du journal, c'est très limitatif.  C'est dans la lutte avec les autresexploités que ces jeunes pourront acquérir une conscience de classe et non sur les bancs de l'école,


:33: la neige est blanche aussi...
....mais ça n'en est pas pour autant l'axe essentiel de l'article de la LDC.
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Bertrand
 
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Message par toulaiev » 26 Nov 2005, 20:25

La place de VO dissoute en 1968 est un peu marginale dans le mouvement étudiant et pour cause c'était un choix d'implantation, par contre je souhaiterai en savoir plus sur VO dans mai 1968.
je ne connait pas de brochure sur ce sujet.

Après mai LO a beaucoup fait pour unifié le mouvement composite de mai, mais de Mai de se qu'il faut en retenir, au delà d'une révolte classique, c'est la politisation radicale d'une frange petite bourgeoise, plus la grève ouvrière qui elle seule menaçait l'Etat, la trahison du PC et l'opportunisme classique des politiciens avides de fauteuils.

Mai 1968 c'est un peu la fin des dernières illusions pour les militants PC lucides, la rupture avec l'"avant garde" de mai... Ceux qui était son avenir, bref les "meilleurs"

Mais bon, la generation de mai 68, c'est fatigué a porter des idéaux dissous comme cette jeunesse dans l'election de 1981 de Mitterrand... Le vainqueur de 1968 c'est lui finalement...

Ceux qui reste fidèle à Mai, avait des raisons plus politiques que la crise acnéide que chaque génération porte en sa jeunesse contre l'ordre établi... Mai 1968, n'était pas un début, c'était la permission de la regeneressence de mouvement sortis de l'anonymat, comme les nôtres, car il y avait un mouvement de classe sous jacent, d'où la trouille de De Gaule, n'a - t - il pas dit "on n'arrête pas la Révolution mondiale"...

L'échec de mai, je le redis, repose surtout sur le PC qui a magouillé quand même pour empêcher l'embrasement général...

L'UEC n' a pu canalisé sa jeunnesse, d'où est sorti en t'autre la Ligue, VO depuis 1956 je crois avait repris le travail, arrêté après l'echec du syndicat Renault... Et puis ce n'était que quelques dizaines de militants, pour un petit groupe sans grande assise, l'analyse me semble malgré tout juste.

Pour les évènement récent c'est digne de notre société, pas de concseince politique, révolte sans revendication, un anti ETAT/POLICE surtout, égoïste, minoritaire, mis à part la violence qui est un moteur historique, c'est très différents des autres revoltes de jeunes... Bref un "feu de paille" si j'ose dire, qui politiquement ne peut pas apporter grand chose, sans perspectives politique, à moins que, ailleurs cela prenne, mais bon l'ordre règne non ? Jusqu'à quand ?

Cela pose en tout cas les mesures d'urgences, programme de transition, ou plutôt transition vers un programme de transition...


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Message par gerard_wegan » 26 Nov 2005, 21:12

Il y a quelques années, LO avait reproduit en fac simile les numéros de VO de mai-juin 1968 et le premier numéro de LO de juin 1968. Il y a aussi une brochure qui était encore disponible à la fête il n'y a pas si longtemps. Sur la politique de LO dans les suites de mai 68, il y a des articles dans la collection de Lutte de Classe qui reprend en 1972... Tu dois pouvoir trouver tout cela auprès de militants de LO. Sinon, il doit y avoir des tonnes de trucs parlant de VO en 1968... mais ce n'est pas forcément de première main ! Et si tu n'es pas rassasié, il te reste les archives de la BDIC de Nanterre. :smile:

(toulaiev @ samedi 26 novembre 2005 à 21:25 a écrit :Après mai LO a beaucoup fait pour unifié le mouvement composite de mai
"Beaucoup", c'est peut-être... beaucoup dire ! Tout cela n'est vraiment pas allé bien plus loin qu'une prise de position politique, si ce n'est des discussions en vue d'une éventuelle unification avec la Ligue Communiste (ancêtre de l'actuelle LCR).
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Message par artza » 26 Nov 2005, 22:12

(gerard_wegan @ samedi 26 novembre 2005 à 22:12 a écrit :

(toulaiev @ samedi 26 novembre 2005 à 21:25 a écrit :Après mai LO a beaucoup fait pour unifié le mouvement composite de mai
"Beaucoup", c'est peut-être... beaucoup dire ! Tout cela n'est vraiment pas allé bien plus loin qu'une prise de position politique, si ce n'est des discussions en vue d'une éventuelle unification avec la Ligue Communiste (ancêtre de l'actuelle LCR).

LO a été la seule organisation d'extrême-gauche à proposer l'unification de tous les "gauchistes" dans un même parti.
Pour permettre de regrouper toutes les forces éveillées ou réveillées par Mai 68, travailleurs ou étudiants/lycéens. Leur permettre de militer de façon plus coordonée et plus éfficace et de se cultiver politiquement par la confrontation fraternelle des points de vues vérifiés dans des activités et des luttes communes.

Cela aurait sans doute permi à l'époque une avancée vers un Parti révolutionnaire et communiste des travailleurs.
Celà n'a intéressé personne. Chaque groupe hormis LO étant convaincu non seulement d'avoir raison ce qui est normal tout dépend de comment on l'affirme sans s'opposer à l'intérêt général du mouvement.

LO a maintenu cet axe des années malgrès pour l'anecdote les quolibets des JCR/LCR qui les appelaient les marieuses de l'extrême gauche!

Des gestes et des tentatives répétées furent tentés dans diverses directions.

En 1969 LO soutint inconditionnellement la candidature d'Alain Krivine. Exeptionnel dans l'histoire du mouvement trotskyste international ou l'on peut soutenir n'importe qui sauf les autres trotskystes.

Des bulletins d'entreprises ou locaux furent faits avec des maoïstes.

Plus tard des campagnes électorales avec le PSU et un activité revendicative en direction des usagers des transports en commun de la région parisienne, et des échanges d'articles sur le rôle et les tâches des révolutionnaires entre LO et Tribune socialiste.

Avec la ligue par deux fois il y eut meetings et dicussions écrites publiques pour explorer les voies d'un unification possible.
Cette dernière refusa tout pas pratique en avant. Par exemple rédiger et diffuser un hebdo commun. La ligue ne voulait pas. Car deux tendances ne pouvaient publier un journal en commun point de vue de Lénine selon elle. J'en ri toujours quand j'y pense aujourd'hui.
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Message par com_71 » 26 Nov 2005, 23:26

(artza @ samedi 26 novembre 2005 à 22:12 a écrit :
Des bulletins d'entreprises ou locaux furent faits avec des maoïstes.

Et avec la Ligue Communiste (ancêtre de la LCR)
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par gerard_wegan » 26 Nov 2005, 23:29

(artza @ samedi 26 novembre 2005 à 23:12 a écrit :LO a été la seule organisation d'extrême-gauche à proposer l'unification de tous les "gauchistes" dans un même parti. [...] Celà n'a intéressé personne. [...] LO a maintenu cet axe des années malgrès pour l'anecdote les quolibets des JCR/LCR qui les appelaient les marieuses de l'extrême gauche!
... c'est pourquoi je disais que ce n'est pas vraiment allé bien plus loin qu'une prise de position politique.

Le soutien à la candidature Krivine en 1969, les bulletins avec les maos et la Ligue, les campagnes et échanges avec le PSU, ok, c'étaient "des gestes et des tentatives répétées [...] dans diverses directions", mais ce n'est jamais allé bien loin non plus dans le sens d'"unifier le mouvement composite de mai"...

Bon, en fait, je crois qu'on est d'accord. :smile:
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Message par com_71 » 27 Nov 2005, 00:08

(Vérié @ samedi 26 novembre 2005 à 18:40 a écrit : Il est clair que LO n'a jamais (du moins à ma connaissance) publié des thèses, genre thèses de congrès ou programme politique, dans lesquelles elle revendique le retour à la police de proximité ou demande plus de moyens pour la police de proximité. Mais, à de très nombreuses reprises et depuis très longtemps, LO tient des propos très équivoques sur la police de proximité. J'avais rappelé certains passages du discours d'Arlette à la fete et de son intervention à la télé au moment des élections. Mais il y a de très nombreux autres exemples. Je n'ai pas le temps de les rechercher dans l'immédiat, mais je vais m'y mettre. J'invite d'ailleurs ceux qui possèdent des collections de LO à m'aider...
Pas la peine de te fatiguer. Un certain nombre ont avoué, exemple :
(com répondant à Vérié a écrit : Tu as noirci des pages parce que LO a fait remarquer une nouvelle fois que les gouvernants ne donnent pas à la police le rôle qu'ils prétendent lui donner (être proche de la population, ce qui est contraire à sa nature de corps dédié prioritairement à la répression)....
Des camarades ont fait remarquer qu'une approche similaire pouvait être appliquée à d'autres institutions de la bourgeoisie (Education Nationale...), j'ajouterai un autre pan de l'appareil d'état, la justice, à propos de laquelle la notion de "proximité" est aussi agitée :
(site du Sénat a écrit : Mesdames, Messieurs,

Le Sénat est saisi en premier lieu du projet de loi organique relatif aux juges de proximité (n°376, 2001-2002)1(*), qui tend à définir leur statut.

Ce texte constitue le second volet de l'un des principaux axes de réforme du Gouvernement visant à rapprocher la justice des citoyens. Il complète ainsi la loi n° 2002-1138 d'orientation et de programmation pour la justice du 9 septembre 2002 qui a créé un nouvel échelon judiciaire dénommé « juridiction de proximité ».

La mise en place d'une justice de proximité appelée à traiter les litiges de la vie quotidienne et les petites infractions qui empoisonnent la vie de nos concitoyens compte parmi les priorités du Gouvernement et concrétise ainsi l'engagement du Président de la République en faveur d'une « démocratie [...] plus proche des attentes des Français »2(*).

Cette réforme s'inscrit dans un vaste chantier ouvert en vue de rénover l'institution judiciaire et dont la loi d'orientation et de programmation pour la justice a constitué la première étape.

Compte tenu des difficultés de fonctionnement de la justice, confrontée à un manque de moyens et à une extension de ses missions, le Sénat, réuni en session extraordinaire, a accueilli favorablement l'initiative du Gouvernement et ne peut que se féliciter à nouveau de l'inscription du présent texte à l'ordre du jour.

Nos concitoyens sont en effet insatisfaits du service public de la justice : sur quinze services publics, ils la situent en dernière position avec un taux de satisfaction de 33 %, juste derrière l'Agence nationale pour l'emploi3(*). Le justiciable ne semble plus comprendre sa justice. De nombreux travaux parlementaires ont d'ailleurs mis en lumière la nécessité de rendre la justice plus proche des justiciables, c'est-à-dire davantage à l'écoute, plus disponible, plus accessible, plus humaine.

Le Gouvernement nous propose aujourd'hui une première avancée en vue de répondre aux attentes des Français.

La majorité des personnalités entendues par votre rapporteur a souscrit à cette volonté sous réserve d'y associer les tribunaux d'instance. Elles se sont inquiétées des difficultés liées à la création d'un nouvel ordre de juridiction, source potentielle de complexité pour l'organisation judiciaire, et de l'absence d'articulation avec les tribunaux d'instance.

En dépit de ces inconvénients, la démarche du Gouvernement présente l'avantage d'apporter une réponse pragmatique aux aspirations de nos concitoyens et doit donc être confortée en s'assurant des conditions de sa réussite. Il est important d'ouvrir la voie à l'institution d'une véritable justice de proximité et de donner un signal fort en ce sens.

Or, le succès de la présente réforme dépendra du dynamisme de la Chancellerie à la mettre en oeuvre, mais surtout de la personnalité et de la volonté des juges qui composeront ces juridictions de proximité.

L'exercice des fonctions de juge à titre temporaire est permis depuis 1970 mais son application s'est révélée décevante, comme l'illustre bien l'échec des recrutements de magistrats à titre temporaire. Peut-être les juges de proximité donneront-ils un nouveau souffle à ce statut.

Après avoir décrit le contexte dans lequel s'inscrit la présente réforme, votre commission des Lois vous présentera le dispositif retenu par le projet de loi organique avant de vous exposer sa position.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par zejarda » 27 Nov 2005, 01:27

(com_71 @ samedi 26 novembre 2005 à 23:26 a écrit :
(artza @ samedi 26 novembre 2005 à 22:12 a écrit :
Des bulletins d'entreprises ou locaux furent faits avec des maoïstes.

Et avec la Ligue Communiste (ancêtre de la LCR)
et avec le PT aussi, à moins que cela ne soit avant ?
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Message par gerard_wegan » 27 Nov 2005, 01:36

Com, je ne comprends pas le rapprochement que tu sembles faire entre "police de proximité" et "justice de proximité" !? Ce n'est pas pour dire que l'une serait bien et pas l'autre, c'est simplement que ça n'a rien à voir...

Sinon, zejarda, les bulletins avec le PCI-Lambert, c'était bien avant.
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Message par Ottokar » 27 Nov 2005, 08:49

(gerard_wegan @ samedi 26 novembre 2005 à 23:29 a écrit :
(artza @ samedi 26 novembre 2005 à 23:12 a écrit :LO a été la seule organisation d'extrême-gauche à proposer l'unification de tous les "gauchistes" dans un même parti. [...] Celà n'a intéressé personne. [...] LO a maintenu cet axe des années malgrès pour l'anecdote les quolibets des JCR/LCR qui les appelaient les marieuses de l'extrême gauche!
... c'est pourquoi je disais que ce n'est pas vraiment allé bien plus loin qu'une prise de position politique.

Bon, en fait, je crois qu'on est d'accord. :smile:

Ben non, on n'est pas d'accord, parce qu'un certain nombre ont vécu cette période, et pas toi, visiblement, et que tu le les écoute pas. Ce n'était pas que des textes, -tu juges ce qui reste-, c'était une certaine pratique.

Publier dans LO une "revue de la presse d'extrême-gauche". Demander aux camarades de LO, même les plus jeunes, de lire la presse des autres : il y avait une librairie à Paris qui les exposait, Maspero, on y retrouvait nombre de jeunes de LO. Aller systématiquement dans les comités qui étaient nés ici ou là, tout en faisant son propre travail. Cest comme cela que j'ai rencontré des militants de LO au sein d'un comité bavard et lycéen qui regroupait des LCR, des maos (trois groupes) des anars (deux groupes) des inorganisés (moi et quelques autres). Encore à la mort d'Overney, on été mises sur pied des interventions communes aux portes des entreprises, aux métros, avec diffusion d'un tract commun, de matériel commun. A mon activité commune, je n'ai vu que des LO rencontrant d'autres LO d'un autre quartier que nous en connaissions pas et que nous avons pris pour des LCR (pour la petite histoire, ces pseudo-LCR, c'était Szpirko, futur conseiller régional LO, dirigeant de la grève Chausson, figure nationale de LO !), mais c'est une autre histoire...

Faire des campagnes avec le PSU (transport, élections), de même que les propositions à la LCR, c'était se rabattre sur plus restreint. Peut-être, si ça avait marché, enclencher quelque chose dans lequel les autres auraient bien été forcés de venir. Durant 6 mois à un an, des milliers de gens adhéraient aux groupes d'extrême gauche. LO a quadruplé, comme tout le monde. Et des dizaines de milliers auraient été prêts à adhérer à un parti unique, mais pas à choisir entre différents groupes tout aussi petits les uns que les autres. Il y avait une fenêtre de tir qui n'est pas restée ouverte bien longtemps. Ce n'est qu'après que je l'ai compris. Car lycéen, je n'était nullement convaincu de celà. Et la LCR s'en moquait. Je me souviens de Sabado à l'époque il venait à Jussieu, me disant à la vente que nous faisons côte à côte avec cet accent pied-noir qu'il a perdu "vous LO, vous avez une conception de petits commerçants : une petite boutique plus une petite boutique et hop ! on a un supermarché !" Il croyait pouvoir faire Carrefour à lui tout seul.

Cette conception "unitaire" n'est pas valable en tout temps en tous lieux. Ce n'est pas s'adresser à l'extrême gauche quand elle ne veut pas nous entendre pour rester comme Chimène attendant son Rodrigue. C'est reconnaître les possibilités ouvertes dans certaines circonstances et les explorer.

Mais le fil dérape, si ça doit continuer sur ce thème, et si les deux conversations sont nettement séparées, il faudra couper, par clarté.
Ottokar
 
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