a écrit : Sterd
Dans ton obsession a ne jamais vouloir être d'accord avec quelque texte ou citation de LO que ce soit
C'est un pur procès d'intention. Je pourrais te répondre : "dans ton obsession de ne pas supporter la moindre critique, la moindre nuance etc". Un texte aussi long mérite d'être discuté, il me semble, et on peut émettre des réserves sur certains points, des critiques, exprimer des désaccords.
Je développe donc à nouveau quelques points de désaccords, qui concernent une certaine vision du cpaitalisme :
a écrit : CLT (Page 8 format word en 12)
Ce n’est pas la production qui est le « but premier » du capitalisme, mais le profit. Et si, pour faire des profits, les capitalistes doivent ne pas produire, ils sont capables de le faire.
C'est totalement absurde, je le répète et j'insiste. Si un capitaliste peut décider de fermer sa boîte, consacrer ses capitaux à spéculer, acheter des immeubles et les louer, et continuer ainsi à faire du profit, c'est totalement impossible pour l'ensemble de la classe capitaliste, et même pour la classe capitaliste d'un Etat.
S'il n'y a plus de production, il n'y a plus de plus value, donc plus de profit.
De même, il n'est pas possible de continuer à faire autant de profit si la production baisse de façon significative. Cette baisse peut être compensée provisoirement en partie par une diminution des salaires réels et une augmentation de la productivité, mais ce n'est pas durable. Ca signifie que le capitalisme entre en crise, avec toutes les conséquences que cela implique, y compris la ruine d'une partie des capitalistes. La bonne santé du capitalisme - et des profits capitalistes - est inséparable de la croissance.
Tu n'as pas répondu à la question que je t'ai posée : si la décroissance est vraiment l'idéologie de secours du capitalisme, pourquoi donc Sarkozy la dénonce-t-il de façon aussi catégorique ?
a écrit : CLT (Page 9 format word en 12)
Malgré ces aspects, qui sont profondément inhérents au capitalisme lui-même, ce système a, pendant toute une période historique, révolutionné la planète et formidablement accru la quantité de richesses produites par l’humanité. Sans jamais parvenir, ni même chercher, à satisfaire les besoins humains, certes, mais d’une façon jamais vue jusque-là. C’était à l’époque de la révolution industrielle. Mais depuis, le capitalisme est entré, au 20e siècle, dans une nouvelle phase, où les progrès économiques n’ont pas cessé, mais où ils ont été grevés par des périodes de destruction massives de richesses – parmi lesquelles deux guerres mondiales, d’innombrables guerres régionales et crises locales.
On a là une vision assez proche de celle des Lambertistes, dont nous avons un défenseur sur le fil consacré au développement des forces productives. Certes, c'est plus nuancé : le texte convient que les progrès économiques n'ont pas cessé, mais s'efforce de les minimiser en expliquant qu'ils sont "grevés par des périodes de destructions massives de richesses". C'est une version soft de la théorie des "forces destructives".
Selon cette vision, l'idéologie de la décroissance serait l'idéologie du capitalisme décadent, stagnant, incapable de continuer à développer les forces productives.
En réalité, non seulement les progrès économiques n'ont pas cessé, mais le développement des forces productives s'est accéléré et à connu une véritable explosion, en dépit des destructions massives etc - destructions massives qui n'ont pas attendu 1914 pour être un trait caractéristique du capitalisme lors de ses crises. Toutes les crises du capitalisme se sont accompagnées de destructions de forces productives, c'est d'ailleurs leur "fonction". On pourra objecter que ces destructions ont été d'une ampleur sans précédent, mais le développement a lui aussi été d'une ampleur et d'une rapidité sans précédent.
a écrit : CLT (page 9)
Rien ne nous dit que l’avenir du capitalisme ne soit pas une longue période de stagnation, de croissance zéro – voire négative. Personne ne le sait, parce que personne ne contrôle ce système totalement chaotique.
Cette hypothèse est très peu vraisemblable car elle ne s'est jamais produite dans l'histoire du capitalisme. Ou du moins elle ne s'est produite que brièvement après la crise de 29 et a débouché très vite sur la guerre. On ne peut donc pas parler d'une longue période de stagnation. Le capitalisme n'est jamais resté "stationnaire". Il croit, entre en crise, s'effondre, redémarre au prix de destructions, guerres etc.
Donc, plutôt que de l'idéologie de la décroissance, le capitalisme a besoin "en temps normal" de l'idéologie de la croissance. Et, en temps de guerre, des idéologies nationalistes et xénophobes que nous ne connaissons que trop bien. Ou des deux à la fois...
J'en conclus que la théorie de la décroissance est une théorie petite bourgeoise et marginale, pas une théorie susceptible de devenir un axe idéologique de la bourgeoisie pour convaincre les travailleurs de se serrer la ceinture.