Décadence du capitalisme

Marxisme et mouvement ouvrier.

Message par oca » 14 Août 2004, 17:24

Le capitalisme est le système socio-économique qui a remplacé la féodalité et la féodalité est lui-même le système qui à remplacer l’esclavagisme. Comme tout système, après avoir été un progrès pour l’humanité, le capitalisme devient une entrave pour l’humanité.
« A un certain degré de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en collision avec les rapports de production existant, ou avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mue jusqu’alors, et qui n’en sont que l’expression juridique. Hier encore formes de développement des forces productives, ces conditions se changent en de lourdes entraves. Alors commence une ère de révolution sociale.
(…)
Jamais une société n’expire, avant que soient développées toutes les forces productives qu’elle est assez large pour contenir ; jamais des rapports supérieurs de production ne se mettent en place, avant que les conditions matérielles de leur existence ne soient écloses dans le sien même de la vielle société. C’est pourquoi l’humanité ne se propose jamais que les tâches qu’elle peut remplir : à mieux considérer les choses, on verra toujours que la tâche surgit là où les conditions matérielles de sa réalisation sont déjà formées, ou sont en voie de se créer. »(dans « Avant-propos à la critique de l’économie politique » de notre chère K. Marx )

Toute société, dont le capitalisme, est donc divisée en deux phases, la phase ascendante et la phase de décadence. Dans la première phase, le capitalisme représente un progrès pour l’humanité (« Hier encore formes de développement des forces productives ») et dans la deuxième phase elle devient une entrave (« ces conditions se changent en de lourdes entraves. »).

Dans la phase ascendante du capitalisme les réformes en faveur de la classe ouvrière étaient possibles. Le capitalisme était encore un système sien, il créait de vraie richesse qu’il était possible de partager dans la société. La révolution n’était pas à l’ordre du jours ! Les combats pour les réformes en faveur de la classe ouvrière avait un sens.

Mais quelle est donc la cause de la rentré du capitalisme dans sa phase de décadence ?
La Société a trop de civilisation, trop de vivre, trop d’industrie, trop de commerce ; les crise que nous vivons sont des crise de surproduction. Et cette crise de surproduction , « qui, à toute autre époque eut semblé absurde »(toujours Marx mais dans « le manifeste communiste »), trouve son origine fondamentale, d’après Marx dans une trop grande production par rapport non pas aux besoins réels des hommes (ceux-ci sont en fait jetés dans une plus grande misère par la crise), mais par rapport au pouvoir d’achat des masses.
« Le pouvoir de consommation des travailleurs est limité en partie par les lois du salaire, en partie par le fait qu’ils ne sont employés qu’aussi longtemps que leur travail est profitable pour la classe capitaliste. La raison ultime de toutes les crises réelles, c’est toujours la pauvreté et la consommation restreinte des masses, face à la tendance de l’économie capitaliste à développer les force productives comme si elles n’avaient pour limite que le pouvoir de consommation absolue de la société » (dans « Le Capital », livre III, section 3 de …. Marx ).
Le capital ne peut pas résoudre cette contradiction en augmentant les salaires, car il ne ferait qu’augmenter les coûts de production et donc baisser la compétitivité de ces marchandises sur le marché.

C’est pourquoi, à la recherche de débouchés nouveaux et toujours plus large, il est contraint de vendre aux secteur non capitaliste. Historiquement, le capitalisme a trouvé les débouchés nécessaire à son exploitation d’abord chez les paysans artisans des pays capitaliste, enfin dans les pays où dominaient des formes de production précapitaliste, pays qu’il colonisès et dans les quel il a instaurer des rapport de production capitaliste.
« Poussée par les besoins de débouchés toujours plus larges pour ses produits, la bourgeoisie envahit toute la surface du globe ; partout elle doit s’incruster, partout il lui faut bâtir, partout elle établit des relations (…). Le plus bas prix de ses marchandises est la grosse artillerie avec laquelle elle démolit toutes les murailles de Chine et obtient la capitulation des barbares les plus xénophobes. Elle contraint toutes les nations, sous peine de courir à leur perte, d’adopter le mode de production bourgeois ; elle les contraint d’importer chez elle ce qu’elle appelle la civilisation, autrement dit : elle en fait des nations bourgeoises. En un mot, elle crée un monde à son image » (« Le manifeste communiste » de Marx)
Le capitalisme compense donc son incapacité à créé ses propres déboucher en étendant sont marché au monde entier.
« ( Les crises ) gagnent en fréquence et en violence. C’est que la masse des produits et donc le besoin de débouchés s’accroît, alors que le marché mondial se rétrécit ; c’est que chaque crise soumet au monde commercial un marché non encore conquis ou peu exploité et restreint ainsi les débouchés. » (Marx, « Travail salarié et capital » )

Poursuivant cette analyse, Rosa Luxemburg montra comment l’impérialisme se développe à la fin du 19ime siècle et aboutit à la première guerre mondiale :
« La deuxième étape du processus historique d’expansion du capitalisme : la période de la concurrence mondial accentuée et généralisée des Etats capitalistes autour des derniers restes de territoire non capitaliste du globe. »(R. Luemburg dans « critique des critiques »)
oca
 
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Message par logan » 14 Août 2004, 18:01

A Quelle période le capital serait il entré dans sa phase de décadence? En 1914?
Depuis 1914 toute réforme et toute amélioration de la vie des prolétaires serait impossible?
logan
 
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Message par oca » 15 Août 2004, 02:03

(logan @ samedi 14 août 2004 à 19:01 a écrit :A Quelle période le capital serait il entré dans sa phase de décadence? En 1914?
Depuis 1914 toute réforme et toute amélioration de la vie des prolétaires serait impossible?

Oui, les communistes de la troisième internationale situent l’entré du capitalisme dans sa phase de décadence vers le début de la première guerre mondial.
a écrit :
« II. LA PERIODE DE DECADENCE DU CAPITALISME. Après avoir analysé la situation économique mondiale, le troisième congrès put constater avec la plus complète précision que le capitalisme, après avoir accompli sa mission de développer les forces productrices, est tombé dans la contradiction la plus irréductible avec les besoins non seulement de l'évolution historique actuelle, mais aussi avec les conditions d'existence humaine les plus élémentaires. Cette contradiction fondamentale se refléta particulièrement dans la dernière guerre impérialiste et fut encore aggravée par cette guerre qui ébranla, de la manière la plus profonde, le régime de la production et de la circulation. Le capitalisme qui se survit ainsi à lui-même, est entré dans la phase où l'action destructrice de ses forces déchaînées ruine et paralyse les conquêtes économiques créatrices déjà réalisées par le prolétariat dans les liens de l'esclavage capitaliste. (...) Ce que le capitalisme traverse aujourd'hui n'est autre que son agonie." (Manifestes, thèses et résolutions des quatre premiers congrès mondiaux de l'Internationale Communiste 1919-23)


Mais l’entrée du capitalisme dans sa phase de décadence signifie telle que toute amélioration de la vie des prolétaires serait impossible?
Une fois entrées en décadence, le système économique ne s’est pas arrêter net !
Il y a deux facteurs essentiels qui à pus permettre de maintenir artificiellement en vie le capitalisme :

le cycle crise, guerre et reconstruction
le crédit

1) le cycle crise, guerre et reconstruction
L’autodestruction de l’Europe au cours de la première guerre mondiale s’est accompagné d’une croissance de 13% de la production américaine. Les USA découvraient dans le chaos du vieux continent un débouché considérable, l’Europe doit importer des USA des masses de bien consommation, des moyennes de production, etc. Une fois la guerre terminée, c’est la reconstruction de l’Europe qui s’avère être un débouché nouveau et important. Dans la destruction massive des moyennes de production en vue de la reconstruction, le capitalisme découvre (si on peut dire :dry: ) une issue dangereuse et provisoire, mais efficace, pour ses problème de débouché.
Tout comme si la leçon avait été retenue, les destruction de la seconde guerre mondial sont beaucoup plus importantes en intensité et en étendue :
a écrit :
« Dans l’ensemble, près de 1/3 des régions industrielles du monde entra durant la deuxième guerre dans le champ des opérations militaire et se trouvent ainsi  directement exposé à des activités destructives » (Le conflit du siècle, à la page 550)

Les années 30 et les années 45-70 sont donc des périodes de reconstruction, dans la quelle la croissance économique était réelle. Il était possible dans cette période d’avoir de véritable avance sociale pour les travailleurs car le capitalisme créait de nouveau de véritables richesses. Il avait trouvé la seule manière de résoudre les contradictions qui sont définit en lui.
Il y a malgré tous deux remarques important à faire :Cette solution n’était que temporaire. Une fois la reconstruction terminer, les contradictions du capitalisme réapparaissent et donc les crises. Pour de résoudre les contradictions qui le définissent, le capitalisme doit faire entrer en monde dans une guerre la plus destructrice possible !!!!!!2) le crédit
Pour rappel, la crise de décadence est donc une crise due a un manque de marché solvable. Il n’y a pas suffisamment d’argent sur le marché mondial pour acheter toutes les marchandises produites par les capitalistes ; il n’existe plus de zone précapitaliste dans le monde où la bourgeoisie peut écouler sont surplus de marchandise.
Pour pouvoir écouler le sur plus de marchandise le capitalisme est contrait d’utiliser le crédit pour acheter cette marchandise. Confronté à son inéluctable crise de surproduction, le capitalisme survit donc essentiellement (hors période de reconstruction) grâce à des injections massives de crédit.
Dette publique en % du PIB de quelque pays industrialiser(Source : Banque Mondial) :USA en 1985 -> 48.9% et en 1996-> 64.2% Japon en 1975 -> 45.6% , en 1985 -> 67% et en 1996 -> 87.4%France en 1975 -> 20.5% , en 1985 -> 31% et en 1996 -> 56.4%Et du coté des pays sous développer le tableau n’est pas très rose non plus ; Voici en milliard de dollar la dette totale des pays sous développé (Source : Banque Mondial) :en 1980 -> 580en 1985 -> 950en 1988 -> 1.320en 1990 -> 1480en 1994 -> 1927en 1996 -> 2177C’est cet endettement massif qui explique l’instabilité croissant des marchés et qui engendre la spéculation effrénée et les scandales financiers à répétition : quant le profit tiré de l’activité productive se fait maigre, le « profit financier facile » prend le relais.
De nos jours, la nouvelle croissance mondiale est basée sur un endettement extraordinaire des USA. Des « spécialise » affirment que la croissance mondiale de l’année prochaine sera plus beaucoup plus faible car les USA ne peuvent pas continuer à s’endetté a ce rythme. De plus l’économie chinoise (le « nouveau modèle économique ») présente de grosse faiblesse par exemple le taux de créance douteuse dans les banques chinoise est proche du taux du Japon avant la craque.
Dans cette situation de décadence du capitalisme, il n’est pas possible d’avoir de véritable avancé social pour les travailleurs. Il y n’a pas de richesses à partager. Si les travailleurs obtiennent un avantage économique, cet avantage sera toujours données par une société capitaliste surendettés et donc instable ; à la première crise le capitalisme sera contraint de répercuter les difficultés sur les travailleurs et donc ces avantages seront reprit sur les travailleurs.
Dans le capitalisme décadent (hors phase de reconstruction), il n’y a donc que trois solutions :
1)Révolution communiste mondiale, 2)destruction de l’humanité dans une troisième guerre mondiale (qui sera sens doute nucléaire) ou 3)pourrissement lent de la société dans la barbarie avec l’endettement économique qui deviendra incontrôlable.
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Message par logan » 15 Août 2004, 08:43

La périodisation me semble dater

D'abord une phase de reconstruction qui dure 25 ou 30 ans, ce n'ets plus une simple phase de reconstruction. Durant les "30 glorieuses" le capitalisme a connu sur la planète le plus grand développement de son histoire.

De même le crédit peut ralentir les effets de la crise mais pas la contrecarrer à long terme comme ce fut le cas.

En fait selon cette analyse on fait l'impasse sur la période 1945-1975!

Elle ignore la réorganisation du capitalisme sous la combinaison de l'impulsion du taylorisme (production) , de la prise en main de l'économie par l'état (perfusion de la production) et du fordisme (société de consommation)

Le capitalisme est parvenu, grace à ses gains productifs, à créer un marché de consommation large, ce que Lénine croyait impossible.

Toute analyse qui fait l'impasse sur ce fait est à mon avis en dehors de la réalité.
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Message par Jacquemart » 15 Août 2004, 08:55

Les problèmes de périodisation du capitalisme sont un des plus épineux, et qui fournissent aux universitaires matière à discussions intarissables.
Cependant, et même si ce qu'écrit Oca est souvent beaucoup trop schématique, on peut tout à fait défendre l'idée que les "trente glorieuses" (qui n'ont pas été si glorieuses que cela, et qui n'étaient pas trente) ont été un phénomène de rattrapage (ou de reconstruction).
Par exemple, si l'on prolonge la croissance du PIB qu'avait connue la France de 1890 aux années trente jusqu'aux années soixante-dix, on tombe très exactement sur le plus haut point atteint à la fin des trente glorieuses.
Autrement dit, et même si c'est loin d'épuiser le sujet, on peut avancer l'idée que les forts traux de croissance des années cinquante et soixante n'ont fait, historiquement, que combler le déficit creusé avec la crise des années trente et la guerre. Pas moins, mais pas plus.
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Message par oca » 15 Août 2004, 11:58

(logan @ dimanche 15 août 2004 à 09:43 a écrit :
D'abord une phase de reconstruction qui dure 25 ou 30 ans, ce n'ets plus une simple phase de reconstruction. Durant les "30 glorieuses" le capitalisme a connu sur la planète le plus grand développement de son histoire.
De même le crédit peut ralentir les effets de la crise mais pas la contrecarrer à long terme comme ce fut le cas.
En fait selon cette analyse  on fait l'impasse sur la période 1945-1975!

Il est vrai que la période croissance à été plus grande (et plus long) après la deuxième guerre mondial qu’après la première !
Une première explication peut venir du fait que les destructions des régions industrielles était beaucoup plus grange durant la deuxième guerre que durant la première guerre. Les opérations militaires, de la première guerre mondial, affectèrent directement un secteur industriel représentant moins de entre 5% et 7% de la production mondial ; contre près de 33% lors de la seconde guerre mondiale (source Le conflit du siècle, à la page 548 et à la page550)
Contrairement a ce que l’on pourrait panser, « la reconstruction » ne s’arrête pas lorsque la nation détruit attient le niveau de production égal à celui d’avant-guerre :

La reconstruction n’est, bien sûr, pas entreprise avec les techniques de l’avant guerre. La productivité du capitalisme connaît au cours de la guerre des progrès important.
Pendant la destruction des pays concerner, ces même pays prennent un retard considérable par rapport aux autres puissances. Leur reconstruction ne peut être considérer comme achevée qu’à partir du moment ou ils retrouvent, non pas l’ancien niveau, mais celui qui le rend leur compétitivité international.

Le deuxième point explique d’ailleurs (a mon avis) la remarque de Jacquemart :
a écrit :si l'on prolonge la croissance du PIB qu'avait connue la France de 1890 aux années trente jusqu'aux années soixante-dix, on tombe très exactement sur le plus haut point atteint à la fin des trente glorieuses.

Et enfin, la division de l’histoire en de période de croissance et en période de décadence, n’est qu’un schémas global de l’histoire. La période de décadence n’a, bien sûr, pas commencer le 6 février 1914 à 6 heure 30 du matin !
Lorsque les communistes disent que le capitalisme est entré dans sa phase de décadence, il est vrai qu’il reste encore des zones dans le monde qui vivent dans un régime plus ou moins précapitaliste (un simple exemple est la Russie). Mais elles deviennent suffisamment rare pour faire émerger les tentions impérialiste. Après la seconde guerre mondiale, une partie de la croissance provient donc du fet que la bourgeoisie termine sa tache historique.
a écrit :Cependant, et même si ce qu'écrit Oca est souvent beaucoup trop schématique

Il est vrai, Jacquemart, que ma présentation donnait une impression d’être extrêmement schématique. Mais je vois le concept de décadence avant tous comme un cadre de réflexion ; Un modèle permettant d’expliquer les grandes tendances qui dominent l’économie mondiale. Il est vrai qu’il est toujours possible de discuter de telle ou tel point pendant des heures (ex. Quelle est l’importance du crédit dans la période de décadence(pour moi elle est très important)) mais le plus important, selon moi, est de comprendre que l’histoire du capitalisme est diviser en deux phases (attention, je ne dis certainement pas que discuter sur des points de détail ne sert à rien ! Cela permet d’approfondir notre compréhension sur le sujet théorique).
Le plus important est que le rôle des minorités révolutionnaires n’est pas le même en période de croissance et en période de décadence du capitalisme. Avec l’entré du capitalisme en décadence, les conditions pour la révolution internationale sont mûres.
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Message par Jacquemart » 15 Août 2004, 14:20

Mouais. J'ai du mal être convaincu.
Si les destructions expliquaient à elles seules le dynamisme postérieur, on aurait vu depuis belle lurette certains pays du Tiers-Monde connaître des niveaux de développement à couper le souffle. Et les Etats-Unis comme la Suisse, qui n'ont jamais connu de guerre sur leur sol, devraient subir une stagnation depuis des décennies...
L'idée que les après-guerres favorisent les affaires, voire que les bourgeois déclenchent les guerres pour tout casser afin de pouvoir faire de bonnes affaires ensuite est assez répandue dans l'opinion, et dans l'extrême-gauche.
Mais je pense qu'elle doit plus à la généralisation abusive de ce qui s'est passé en Europe de l'Ouest après la deuxième guerre mondiale qu'à un mécanisme économique réel.
Quand à l'idée de "décadence", autant je pense qu'elle est juste à un niveau très général, autant je pense qu'elle est justement beaucoup trop générale pour nous aider réellement, tant à comprendre le capitalisme que nos tâches.
Les "conditions pour la révolution internationale sont mûres" : pour employer un jargon marxiste, les conditions objectives, certes, depuis plus d'un siècle. Mais les conditions subjectives, elle, c'est une autre paire de manivelles... Or ce sont ces manivelles-là qu'il nous faudrait tourner.
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Message par oca » 16 Août 2004, 00:22

a écrit :Si les destructions expliquaient à elles seules le dynamisme postérieur, on aurait vu depuis belle lurette certains pays du Tiers-Monde connaître des niveaux de développement à couper le souffle. Et les Etats-Unis comme la Suisse, qui n'ont jamais connu de guerre sur leur sol, devraient subir une stagnation depuis des décennies...

Je n’ai pas dit que « les destructions expliquaient à elles seules le dynamisme », mais que la destruction des moyens de production était une « solution » au problème pour le capitalisme.
Le capitalisme est un système qui se développe en utilisant les marché précapitaliste pour pouvoir réaliser sa plus-value ; mais une fois que les marchés précapitaliste se font rare, le système tombe en crise.
Si tu as un marché mondial complètement partager entre les différentes bourgeoisies et que d’un coup 33% des producteurs disparaisse alors les 67% de producteurs qui reste vont voir s’ouvrir un immense marché. Et donc il y a croissance économique (la reconstruction). Il faut voir le marché mondial dans sa globalité !
En période de décadence, le capitalisme devient tellement pourrit qu’il faut une destruction des moyens de production pour avoir une nouvelle croissance économique « saine ».
Dans un pays du Tiers-Monde il n’y a pas de nouveau marché.
Les deux guerres en Europe ont représenté de nouveau marche pour les USA ; il n’ai pas obligé que la guerre se déroule dans un pays pour avoir une croissance économique dans un autre pays.
a écrit :Les "conditions pour la révolution internationale sont mûres" : pour employer un jargon marxiste, les conditions objectives, certes, depuis plus d'un siècle. Mais les conditions subjectives, elle, c'est une autre paire de manivelles... Or ce sont ces manivelles-là qu'il nous faudrait tourner.

Ici je t’accompagne complètement ; la tache des révolutionnaires, en période de décadence, est d’élever la conscience ouvrière à un niveau sifflement haut pour qu’il puisse renverser la société bourgeoise.
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Message par logan » 16 Août 2004, 09:05

Dans l'immédiat après guerre ce qui permet de réamorcer la production dans un premier temps c'est effectivement le crédit (plan Marshall) et la prise en main de l'économie par les états.

Mais dès la fin des années 40 on assiste à de gros problèmes de développements économiques. L'économie semble stagner dès 1947. De nombreux trotskistes et observateurs annoncent une 3ème guerre mondiale avec l'URSS.
Or force est de constater que la guerre n'a pas eu lieu et que les économies capitalistes se sont redéployées.

Les économistes soulignent qu'une réorganisation de la production s'ets faite sur la base de l'introduction généralisée des méthodes de Taylor dans la production. Le taylorisme permet d'augmenter la production par l'organisation scientifique du travail (OST) En gros par le travail à la chaine, l'économie maximale de temps et l'intensification de la production.
Cette économie de temps de production rétablit le taux de profit des entreprises grace à l'augmentation de la plus value relative.
Mais aussi elle se répercute sur les prix qui chutent et permet aux travailleurs d'accéder à des biens jusque là inaccessibles comme la voiture, les appareils ménagers.
C'est la naissance de la société de consommation. Elle s'accomode fort bien des luttes de classes menées par les travailleurs en vue de l'augmentation des salaires (fordisme). La consommation accrue des travailleurs permet d'éviter les crises de surproduction.

En 1 mot : Le capitalisme est un mode de production. Au sein de ce mode de production il y a des systèmes productifs.
Le taylorisme est le système productif qui a permis aux états capitalistes de redévelopper l'économie, après la phase de reconstruction suivant la 2ème guerre mondiale qui s'achève fin des années 40.

Le rédémarrage de l'économie est bien du au crédit et à l'intervention des états. Mais la phase de développement qui la suit (dès les années 50) est du à la nouvelle organisation productive, basée sur le taylorisme, soutenue par le fordisme et l'intervention de l'état.

La 1ère et 2ème guerre mondiale ont eu comme raison l'incapacité du capitalisme à trouver une solution à la fin du partage mondial des territoires. Rosa Luxemburg et Lénine l'ont suffisamment expliqué.
Grace aux gains de productivités du taylorisme, le capitalisme trouve une solution temporaire au problème qui lui était posé (1ère et 2ème GM) : la fin de son extension géographique suite à la conquête mondiale des marchés.
Le capitalisme ne peut plus se développer par extension? Alors il se développe par intensification ! :mellow:

Moins de 20 ans séparent la fin de la 1ère GM à la 2ème.
La fin de la 2ème GM a eu lieu il a 60 ans.
Décrire le capitalisme "décadent" comme une succession de crise-guerre-reconstruction à mon avis ne tient pas la route. :33:
logan
 
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