Informations Ouvrières

Message par Front Unique » 21 Sep 2011, 22:46

Informations Ouvrières N° 166, semaine du 15 au 21 septembre 2011

L'EDITORIAL

Pour le peuple, par le peuple

Le mécontentement s’accentue et avec lui le fossé entre gouvernants et gouvernés, entre partis institutionnels et population laborieuse.

La classe politique, minée par les affaires à répétition, s’apparente à un théâtre d’ombres, incapable de répondre aux aspirations de la nation.

Dans la logique des institutions de la Ve République, après avoir confisqué le pouvoir, et les moyens qui vont avec, ces élites sacrifient le rôle des partis et mettent en cause la démocratie politique.

Il y aura cinquante ans, en 2012, que l’élection du président de la République se déroule au suffrage universel.

Tous les cinq ans désormais, nous sommes sollicités pour élire un personnage se situant au-dessus des partis et censé se poser en défenseur de l’intérêt général.

Dans le cadre de l’alternance prévue par les institutions de la Ve République, les « écuries présidentielles », majorité et opposition, se disposent à solliciter les suffrages du bon peuple.

Pour la première fois, six postulants vont s’affronter lors de « primaires » chargées de désigner le candidat qui portera les couleurs « socialistes » en avril-mai 2012.

Ce type de désignation constitue-t-il un progrès dans la pratique de la démocratie politique ?

On peut en douter lorsque l’on voit les sondologues affirmer la victoire de Hollande, tout en déclarant avoir des difficultés à mesurer l’influence de chacun des concurrents.

S’il y a longtemps que le PS s’est pris aux délices de la Ve République, il avait jusqu’alors préservé sa capacité à désigner son (sa) représentant(e).

Il n’est pas certain que ces primaires, sorte de miroir aux alouettes, renforcent son influence dans toutes les couches sociales.

En sacrifiant au système institutionnel le mode de désignation de son candidat, le PS s’éloigne un peu plus des positions traditionnelles de la gauche et des positions de classe.

Cette évolution n’est pas véritablement une surprise, elle n’est pas non plus sans conséquence.

Si l’on perçoit un rejet de la politique de Sarkozy, rien n’est joué et il y a beaucoup de désarroi dans la population laborieuse, qui se reconnaît de moins en moins dans les partis se réclamant de la gauche.

Engagez la discussion, et vous pourrez mesurer les dégâts produits par l’absence de choix clairs, de positionnement de classe ou par le ralliement à l’économie de marché (appellation pudique du capitalisme).

Ajoutez-y les affaires, les scandales, le mépris dans lequel on tient les citoyens dans une République qui dépérit, et vous aurez l’exacte photographie de la situation.

Il y a urgence à rappeler que l’expression raisonnée du citoyen formé et informé, reste le fondement de la souveraineté pour « un gouvernement du peuple, pour le peuple, par le peuple ».

C’est possible !

Mais cela ne se fera pas sans irruption massive de la volonté populaire dans le débat électoral.

Comme en mai 2005, lors du référendum sur le traité constitutionnel européen, le peuple doit faire entendre sa voix et imposer d’autres choix que ceux destinés à « rassurer les marchés financiers ».

C’est possible si, comme en Tunisie, la population impose que soit convoquée l’élection d’une Assemblée constituante.

A condition, toutefois, que celle-ci soit souveraine dans ses décisions et forte de l’appui de la population laborieuse et du soutien des partis et organisations démocratiques.

Le POI doit prendre ses responsabilités pour avancer, avec d’autres, vers un front commun pour reconquérir la démocratie politique et sauvegarder le peuple de la barbarie où les spéculateurs et les capitalistes l’entraînent.

Il y a urgence, car la crise s’accélère !

Claude Jenet Secrétaire national du POI
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Message par Front Unique » 21 Sep 2011, 22:51

Informations Ouvrières N° 167, semaine du 22 au 28 septembre 2011

L'EDITORIAL

Oui, aux côtés du peuple grec !

Utiliser les mots à contre-sens est un art dans lequel excellent les instituts de sondage.

Ainsi, l’Ifop décompte « 68% des Français hostiles à l’aide française à la Grèce. »

De qui se moque-ton ?

Aider les banquiers (français, allemands, américains…), leur garantir les dividendes de leurs spéculations, ce serait aider le peuple grec ?

Non, c’est l’enfoncer dans la misère et piétiner les restes de démocratie dans un pays qui en fut le berceau.

C’est sacrifier toute souveraineté au compte de la troïka FMI-Union européenne- BCE qui dicte ses exigences par téléconférence et envisage publiquement de « les mettre sous tutelle » (1) !

Nous, nous serons aux côtés du peuple grec, le 1er octobre, porte de Charenton.

Nous serons présents pour transmettre à la représentante syndicale présente à la tribune un message destiné à tous les travailleurs grecs: « Vous avez mille fois raison de vous opposer à l’ignoble plan dicté par la troïka qui prétend liquider des pans entiers des services publics, réduire au statut de “réservistes” des milliers de fonctionnaires, en condamner des milliers d’autres au chômage, et bloquer les retraites !

Oui, vous avez raison de préparer, à l’appel de vos organisations syndicales, une nouvelle grève générale le 6 octobre pour dire: “Dehors le FMI et la troïka”. »

Nous serons, le 1er octobre aux côtés du peuple grec pour dire que la souveraineté du peuple exige que soient chassés les représentants de la troïka et annulée la dette qui étrangle le pays.

Nous serons là le 1er octobre, pour affirmer la légitimité du combat de résistance des travailleurs et de la jeunesse de Grèce et de toutes les classes ouvrières d’Europe représentées à la tribune du meeting internationaliste, par les délégués venus de Grèce, mais aussi de Grande-Bretagne (où se prépare la grève dans les services publics), d’Espagne (où se poursuit la grève des enseignants contre le plan de rigueur), du Portugal, d’Allemagne, d’Irlande, de Tunisie, et de France.

Nous serons là le 1er octobre pour dire l’urgence qu’il y a à forger, sur tout le continent, le front commun des travailleurs et des organisations, combattant les plans de rigueur en toute indépendance, parce que refusant tout consensus pour rembourser la dette et réduire les déficits publics.

Ajoutons ceci: pour notre part, Parti ouvrier indépendant,nous serons présents à cette tribune parce que le sort de la classe ouvrière, de la jeunesse et du peuple de notre pays est indissociable du sort des travailleurs et des peuples de toute l’Europe (2).

Mais aussi parce que les banques françaises qui prétendent obtenir la garantie de leur dette — c’est-à-dire de leurs tripatouillages spéculatifs — sur la base de la destruction de la nation grecque, ne méritent qu’une seule réponse: la confiscation, pure et simple, de leurs actifs et leur mise au service des besoins et de la satisfaction du peuple.

Ce qui suppose de ne pas craindre de rompre avec l’Union européenne et le FMI.

Alors oui, avec les travailleurs, les représentants et les militants venus de tous les pays d’Europe, de Tunisie, des Etats-Unis: tous, le 1er octobre au meeting internationaliste !

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


(1) Propos du ministre belge des Finances au cours du sommet européen des 17 et 18 septembre.
(2)N’annonce-t-on pas déjà chez nous un nouveau train de déremboursement de 600 médicaments ? N’apprend-on pas que, pour faire des économies, l’Union européenne s’apprête à supprimer les subventions accordées à tous les organismes d’aide alimentaire. Il y urgence à bloquer la marche à la barbarie !



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Message par Front Unique » 05 Oct 2011, 15:54

Informations Ouvrières N° 168, semaine du 29 septembre au 5 octobre 2011

L'EDITORIAL

Communiqué des secrétaires nationaux du POI

Le revers de la droite était attendu.

Mais l’ampleur du rejet, lors des élections sénatoriales du 25 septembre, dépasse tous les pronostics.

« La réforme territoriale et la refonte de la carte des communautés d’agglomération ont suscité un vif mécontentement chez une partie des grands électeurs sans étiquette partisane qui représentent 40 à 50 % du corps électoral », relève Le Figaro.

A quoi s’ajoutent les conséquences des destructions massives des services publics dans les communes et les départements.

Les uns et les autres font des déclarations.

Chacun suppute sur les conséquences pour 2012.

Certains annoncent qu’en cas de changement de majorité politique, ils maintiendront la réforme territoriale, d’autres envisagent d’en modifier les contours.

Mais le rejet exprimé porte une exigence qui n’attend pas 2012: c’est au plus tard le 31 décembre 2011 que les préfets doivent arrêter les périmètres des schémas départementaux de coopération intercommunale (SDCI), pièce maîtresse de la réforme territoriale; c’est donc maintenant, tout de suite, qu’ils doivent être bloqués !

Depuis des mois, le Parti ouvrier indépendant fait campagne en ce sens.

La lettre adressée par Gérard Schivardi en direction des élus recueille un soutien massif.

Ce dimanche 25 septembre, jour des élections sénatoriales, par centaines, des élus ont ajouté leur nom à la liste des premiers signataires.

Chacun le comprend: si des élus locaux expriment un tel rejet, c’est que, dans les profondeurs de la population, grandit la révolte contre la politique de destruction dictée par l’Union européenne et relayée par le gouvernement.

Les SDCI, de l’aveu même du gouvernement, visent à la fois à liquider l’échelon démocratique de la commune, et à satisfaire à l’exigence de réduction des déficits publics et de remboursement de la dette.

Le rejet, c’est le rejet du consensus que l’on cherche à imposer au nom de la réduction des déficits publics et du remboursement de la dette.

C’est un mouvement commun aux élus et aux militants ouvriers qui signent l’appel des 160 contre la dictature de la troïka FMI-UE-BCE.

A nouveau s’exprime la puissance de la tradition démocratique de nos 36 000 communes, foyers de démocratie politique héritiers directs de la Révolution française.

A l’heure où le régime de la Ve République se disloque dans une succession d’affaires qui semblent ne jamais devoir prendre fin, à l’heure où le système capitaliste se décompose dans les affres de sa propre crise, la résistance des communes converge avec la résistance de la classe ouvrière.

L’une et l’autre appellent une solution sur le terrain de la démocratie politique, adossée à la libre administration des communes et à la libre organisation indépendante de la classe ouvrière (syndicats et partis).

Le rejet du 25 septembre traduit un mouvement en profondeur qui ne pourra trouver de solution que dans la mobilisation effective des élus, des travailleurs et de toute la population pour en finir avec les diktats de la troïka FMI/UE/BCE.

Quiconque ne le comprend pas risquerait demain de se trouver à nouveau confronté à des situations inattendues, et cela, pas nécessairement sur le terrain électoral.

Devant l’urgence de la situation et la gravité des conséquences qui en découlent au plan de la démocratie, les délégués au congrès extraordinaire du Parti ouvrier indépendant, réunis le 2 octobre à Paris, seront saisis de propositions permettant au parti d’assumer ses responsabilités dans l’aide qu’il n’a cessé d’apporter et qu’il lui faut aujourd’hui amplifier pour bloquer la mise en œuvre de la réforme territoriale et les SDCI.

Claude Jenet, Daniel Gluckstein, Gérard Schivardi, Jean Markun
Paris, le 27 septembre 2011

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Message par Front Unique » 05 Oct 2011, 16:01

Informations Ouvrières N° 169, semaine du 6 au 12 octobre 2011

L'EDITORIAL

Situation nouvelle, tâches nouvelles

“La Grèce réalisera toutes les réformes « nécessaires, à n’importe quel coût et prix »: ainsi s’est exprimé Papandréou ce 30 septembre.

A n’importe quel prix, en effet...

48 heures plus tard, une « task force » de la troïka UE-FMI-BCE dirigée par un haut fonctionnaire allemand s’installe à Athènes pour mettre au point privatisations et « réformes structurelles ».

Devenu simple outil de la troïka, le gouvernement grec annonce alors la suppression immédiate de 30 000 postes du secteur public, dont 20 000 intégreront une « réserve » en perdant 40% de leurs revenus !

A la tribune du meeting du 1er octobre, Hélène Zografaké-Telemè a rapporté comment les travailleurs grecs occupent les administrations car ils ne veulent pas être détruits et cherchent, coûte que coûte, les voies de la résistance.

A la même tribune, Paul Paternoga a dénoncé l’appel honteux lancé par les dirigeants de la confédération syndicale allemande aux députés pour qu’ils votent le prétendu « plan d’aide à la Grèce », au nom du sauvetage de l’euro et de l’Union européenne.

Un « plan d’aide à la Grèce » qui frappe les travailleurs grecs et tout autant les travailleurs allemands, dont les conquêtes collectives seront pillées à hauteur de 211 milliards d’euros pour renflouer les banquiers.

Au total, 440 milliards sont prévus pour sauver les spéculateurs englués dans leur dette grecque.

Ce ne sera pas suffisant, prévient l’éditorialiste du Financial Times qui avance la somme colossale de mille milliards !

Mille milliards d’euros pour renflouer les banquiers et les capitalistes ?

C’est la ruine annoncée des peuples en Grèce, en Italie, en Espagne, en France.

En France justement, alors que le régime s’enfonce dans la décomposition, le congrès du Parti ouvrier indépendant a mis au centre la nécessité de la rupture.

Rupture: chasser ce gouvernement usé jusqu’à la corde mais pas pour le troquer contre un gouvernement de « gauche » chargé d’imposer le plan de rigueur au nom de la « maîtrise des déficits publics ».

Rupture avec la rigueur, la Ve République, la dictature de la troïka et des déficits publics.

En décidant de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle, le POI choisit de concentrer ses forces sur l’aide au mouvement concret qui permettra la rupture.

Donc: aider à organiser le mouvement des maires qui rejettent les schémas départementaux de coopération intercommunale.

Donc: aider la classe ouvrière à constituer les conditions de son action de classe, ce qui implique d’agir pour que le mouvement ouvrier n’emprunte pas la voie honteuse tracée par l’initiative des dirigeants allemands, une voie que certains n’hésitent pas à préconiser en France (lire l’adresse du congrès du POI).

C’est le sens de la conférence du 26 novembre à la préparation de laquelle le congrès a décidé d’apporter tout son appui.

Situation tournante en Europe; résistance des masses qui n’acceptent pas d’être détruites; menaces considérables aux sommets des organisations ouvrières pour les enchaîner aux plans de rigueur; volonté de chasser les politiques de rigueur; tentative d’enchaîner les travailleurs et les peuples à la mise en place de ces politiques...

Pour aider à la clarté et ouvrir la voie à l’indépendance de classe, un instrument politique est nécessaire.

Le Parti ouvrier indépendant a assuré le succès du meeting du 1er octobre.

Il est aujourd’hui confronté à de nouvelles tâches dans une situation nouvelle.

Renforcer le Parti ouvrier indépendant, c’est se préparer aux combats qui s’annoncent.

Rejoignez le POI !

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI




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Message par Front Unique » 12 Oct 2011, 21:55

Informations Ouvrières N° 170, semaine du 13 au 19 octobre 2011

L'EDITORIAL

Le rejet appelle la rupture

Avec leurs deux millions et demi de participants, et la répartition des votes entre les différents candidats, les primaires du Parti socialiste ont vu s’exprimer un ample rejet du gouvernement et de sa politique.

C’est là un fait incontestable, même si le moyen par lequel se manifeste ce rejet n’est pas dépourvu d’illusions.

Pour sa part, le Parti ouvrier indépendant n’a pas participé à une initiative dont le principe et les objectifs nous paraissent contestables (lire la chronique de Claude Jenet, page 4).

Cela nous rend d’autant plus libres de souligner la signification de ce résultat, dans le prolongement des sénatoriales.

A cette aspiration profonde à en finir avec la politique gouvernementale, que sera-t-il répondu ?

Ce qui se passe ces jours-ci avec la réforme territoriale éclaire la réponse à cette question.

Fillon ayant annoncé un assouplissement dans la mise en œuvre de cette réforme (lire la chronique de Gérard Schivardi, page 8), Daniel Delaveau, maire (PS) de Rennes et président de l’association des communautés de France déclare: « Laisser un peu plus de temps est une bonne chose. »

Le journal Les Echos commente: « Cet assouplissement ne devrait pas remettre en question la date d’achèvement de la carte intercommunale fixée au 1er juin 2013. C’est le seul volet de la nouvelle loi relative aux collectivités locales qui fasse l’objet d’un réel consensus. Une réforme territoriale à laquelle Matignon n’entend par ailleurs apporter aucune modification de fond. »

Non, il ne peut être répondu au rejet de la politique du gouvernement par l’association des élus de gauche à l’application d’une réforme territoriale et de périmètres d’intercommunalité rejetés par tous !

Il n’y serait pas davantage répondu si un gouvernement de gauche, demain, tentait de faire passer les plans de rigueur, de privatisations, de blocage des salaires et de destruction des droits et garanties que l’actuel gouvernement Sarkozy-Fillon n’est plus en situation d’imposer !

Le rejet appelle la rupture.

Car ce qui est rejeté, ce n’est pas seulement un président, c’est toute la politique de destruction qui offre des milliers de milliards aux banques et aux spéculateurs et veut écraser les travailleurs et les peuples en Grèce, en Espagne, en Italie, en France.

Fillon ne s’y trompe pas qui déclare ce 11 octobre: « Nous sommes sur un volcan qui peut dynamiter à tout moment le continent européen (…), son unité monétaire, son unité politique. »

Le 1er octobre, des milliers et des milliers de participants au meeting du Parti ouvrier indépendant ont approuvé l’appel lancé par des travailleurs, responsables et militants venus de toute l’Europe.

Un appel au combat commun contre tous les plans de rigueur, contre toute soumission au remboursement de la dette et à la réduction des déficits publics que veut imposer la troïka FMI-Union européenne-Banque centrale européenne.

Un appel que le congrès du Parti ouvrier indépendant a traduit dans son « Adresse », ouvrant une perspective: que la lutte de classe balaie les institutions réactionnaires de la Ve République et de l’Union européenne et qu’elle ouvre la voie à l’édification d’institutions authentiquement démocratiques à travers l’élection d’une Assemblée constituante souveraine.

Oui, le rejet appelle la rupture.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 20 Oct 2011, 18:09

Informations Ouvrières N° 171, semaine du 20 au 26 octobre 2011

L'EDITORIAL

Et maintenant ?

Mercredi 12 octobre.

Les Echos citent la Commission européenne: « De nombreux pays de la zone euro vont devoir mettre en place des mesures d’austérité permanentes en plus de celles déjà adoptées. »

Le même journal évoque le cas de la Grande-Bretagne où « le plan d’austérité mis en place l’an dernier pour restaurer la confiance des marchés vis-à-vis de la dette » va « avoir un prix élevé en termes de pauvreté (...). 600 000 enfants et 800 000 adultes supplémentaires vont passer sous le seuil de pauvreté absolue. »

17 octobre.

Dépêche AFP: « Le Premier ministre grec, Georges Papandréou, a estimé que s’ouvrait “la semaine la plus cruciale pour la Grèce et l’Eurozone”. Les syndicats ont appelé à 48 heures de grève générale mercredi et jeudi. »

Dépêche Reuters: « Les deux principales centrales syndicales portugaises, la CGTP et l’UGT ont soumis lundi à leurs adhérents le principe d’une grève générale contre l’austérité (…). Le budget de rigueur dévoilé jeudi par le gouvernement (…) prévoit notamment une diminution des salaires de la fonction publique, la suppression des primes de fin d’année pour les fonctionnaires et l’allongement de la durée de travail. »

Le Financial Times: « Le groupe des 20 nations les plus riches du monde a indiqué à l’Eurozone que le sommet européen de samedi prochain (23 octobre—NDLR) devrait (…) mettre au point un plan crédible pour recapitaliser les banques. »

Oui mais...

On lit dans Le Monde: « Le gouvernement Georges Papandréou essaie de mettre fin aux occupations des ministères (…). Le ministre de l’Intérieur a dû renoncer à une conférence de presse jeudi car plusieurs locaux de ses services étaient occupés. Plusieurs ministres ont dû changer de lieu pour rencontrer les membres de la troïka Commission européenne- FMI-BCE car la porte d’entrée de leurs bureaux était bloquée (…). Une grande partie des syndicats, surtout dans le secteur public, sont membres du Pasok. Mais les nouvelles mesures les heurtent de plein fouet. Symbole de cette rupture: le syndicat des chemins de fer a annoncé qu’il quittait le Pasok. »

Et en France ?

16 octobre: trois millions d’électeurs se saisissent des primaires socialistes pour exprimer leur rejet des politiques de rigueur.

Rejet de la politique de l’actuel gouvernement qui vaut aussi pour le nouveau train de mesures destructrices qui se profile.

18 octobre, AFP: " L’agence d’évaluation financière Moody’s Investors Service a annoncé lundi qu’elle allait étudier (...) s’il y avait lieu de revoir la perspective d’évolution de la note souveraine de la France." Le ministre de l’Economie, François Baroin, a admis que la croissance 2012 du pays pourrait être inférieure aux prévisions officielles. Le Premier ministre, François Fillon, avait déjà reconnu qu’il faudrait prendre “de mesures nouvelles” si la France n’enregistrait pas “une croissance minimale de 1,5 %”. M. Baroin a renchéri mardi en reconnaissant le “risque”de ne pas atteindre cette barre: “Tout sera mis en oeuvre pour éviter le basculement dans une récession. Tout sera mis en oeuvre aussi pour répondre à nos objectifs de déficits et protéger notre pays d’une dégradation de sa note.” »

Le peuple ne veut pas être entraîné sur le terrain de la barbarie et de la misère.

Non à la rigueur, non aux plans destructeurs dictés, avant ou après l’élection présidentielle, au nom de la dette et de la réduction des déficits publics !

Et cela, quelle que soit la couleur politique de ceux qui en prendraient la responsabilité.

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI


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Message par roudoudou » 25 Oct 2011, 17:36

Toujours rien sur le soviet de Tunis :33:
“J'ai décidé d'être heureux parce que c'est bon pour la santé.”
Voltaire
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Message par Front Unique » 26 Oct 2011, 23:40

Informations Ouvrières N° 172, semaine du 27 octobre au 3 novembre 2011

L'EDITORIAL

L’heure approche

Un extraordinaire face-à-face concentre l’attention de toute l’Europe.

D’un côté, le peuple grec soulevé contre la ruine à laquelle troïka et gouvernement prétendent le réduire.

De l’autre, des gouvernements qui sautent de sommet en sommet et de crise en crise sans parvenir à boucler leur « plan de sauvetage » d’un système capitaliste en déroute.

A l’heure où nous écrivons, nul ne sait sur quoi va déboucher le sommet de l’Union européenne du 26 octobre.

Mais, par-delà leurs désaccords et déchirements bien réels, les gouvernants européens, la troïka et l’administration Obama s’accordent sur un point: les banques seront recapitalisées par les fonds publics et le « fonds de solidarité » (avec les banquiers) passera à 1 000 voire 2 000 milliards d’euros, une somme gigantesque prélevée sur les budgets des Etats.

Tous s’accordent donc pour décréter que la rigueur ne peut plus être différée !

En France, la situation se tend.

De nouvelles mesures frappant la Sécurité sociale sont intégrées dans le collectif budgétaire soumis au vote du Parlement cette semaine.

Ce n’est qu’un début.

Une note de conjoncture d’une association de directeurs de ressources humaines (DRH) citée par Le Figaro (23 octobre) évoque « le scénario de l’automne 2012 » en ces termes: « Quelle que soit la majorité qui sortira des urnes, ce sont des politiques d’austérité, de restriction budgétaire, d’augmentation des impôts directs et indirects qui nous attendent (…). Dans toutes les dimensions de la protection sociale, des changements vont devoir être engagés au nom de la réduction de la dette. »

Et les DRH de s’interroger: « A quel moment le coût social sera-t-il jugé insupportable, par quelle catégorie sociale, ou se situera la fracture ? »

Ce serait donc le tour de la France ?

L’heure approche en effet, celle des plus grands combats de classe.

La classe ouvrière et la jeunesse de notre pays ne peuvent qu’être encouragées par l’extraordinaire résistance des travailleurs de Grèce, et cela en dépit de tous les obstacles dressés.

Mais il faut dire les choses clairement: tout plan de rigueur doit et devra être combattu, pour en imposer le retrait, qu’il intervienne avant ou après l’élection présidentielle, et quel que soit le gouvernement qui en prendrait la responsabilité.

La dette ?

Elle devra être annulée.

Les banques ?

Hors de question de les recapitaliser, leurs avoirs doivent être confisqués et mis au service d’un plan de sauvetage du peuple travailleur.

Les traités européens ?

De Maastricht, Amsterdam, ou Lisbonne, tous doivent être démantelés.

Une véritable Europe des travailleurs et de la démocratie ne sera édifiée que sur la base de la liquidation de ces traités injustes dont la seule fonction est de permettre le pillage par les spéculateurs et la destruction des droits de la classe ouvrière et de la jeunesse.

« Bas les pattes devant nos droits ! Prenez votre mémorandum et barrez-vous, ouste ! Dehors le gouvernement, le FMI et l’Union européenne ! A bas la troïka ! »

Scandés dans les rues d’Athènes, ces mots d’ordre scellent l’unité des travailleurs et des peuples de toute l’Europe contre la dictature de la dette, des déficits publics et de la troïka FMI-UE-BCE.

Ils scellent l’union fraternelle des travailleurs et des peuples dans un même combat contre l’exploitation et l’oppression.

Non à la rigueur !

Non à la dictature de la troïka !

Daniel Gluckstein
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 04 Nov 2011, 01:19

Informations Ouvrières N° 173, semaine du 3 au 9 novembre 2011

L'EDITORIAL

Aucun consensus, aucun accompagnement n’est possible

A la suite de notre décision prise au niveau national, notre meeting départemental (Moselle) a lieu le jeudi 10 novembre 2011, à Hayange.

A son ordre du jour, le dossier sidérurgie (Arcelor Mittal) et le dossier « Alpha Santé »— hôpital d’Hayange—menacé de démantèlement.

Si ces deux dossiers « gagnent » leur priorité, il sera également évoqué les questions de la « réforme territoriale », de l’école, et les questions internationales.

Le dossier « menace de fermeture de ce qui reste de la sidérurgie lorraine » comme la question de l’hôpital d’Hayange ont généré inquiétudes et colère pour les populations proches de ces installations; pour la sidérurgie, la question a pris une dimension nationale et internationale; pour l’hôpital, c’est tout le département (et au-delà) qui se trouve sensibilisé.

Si l’on devait établir une hiérarchie de la situation, l’hôpital intervient après le « choc sidérurgique », et décuple l’inquiétude et le sentiment de colère.

Le maire d’Hayange (PS), président du conseil d’administration de l’établissement, s’est fait huer par les salariés au moment où il tentait de justifier le démantèlement.

Son intervention consensuelle n’est pas passée.

Depuis, dans la ville, dans les localités environnantes, « on pétitionne », les populations se saisissent de la démarche, une masse de signatures est en passe d’être collectée.

Le POI en fait partie, à l’initiative dans les rassemblements, sur les marchés et dans les localités.

La gravité des deux dossiers est le résultat de la crise du système, le résultat des décisions d’austérité, de la politique de réduction des déficits déclinée localement.

Même si tous ne saisissent pas la relation, cependant « les gens sentent » plus ou moins confusément la relation avec le climat ambiant généré par la politique du gouvernement Sarkozy.

Le bon accueil des salariés et de la population nous le prouve !

Pour l’instant, c’est le débat, l’échange d’informations, mais les quelques rassemblements qui ont eu lieu laissent augurer une mobilisation plus importante.

Ce qui vient de se passer à Bruxelles au récent sommet européen doit nous conforter dans notre démarche d’opposition radicale aux mesures d’austérité, à la dette.

Ce que nous avons prévu, en annonçant que « les gouvernements européens programment encore plus d’austérité » vient de se vérifier.

Le peuple grec est contraint à subir les mesures d’austérité,malgré « l’annulation » d’une partie de la dette.

En plus, ce sont tous les pays de la zone euro qui vont être soumis à une « règle d’or », c’est-à-dire l’austérité institutionnalisée !

C’est l’Union européenne qui décrète la supranationalité.

Les différents commentateurs ajoutent le fait qu’il manque aux décisions une gouvernance européenne !

Au travers des décisions prises, d’évidence, « on » pousse à renforcer l’édifice européen.

La construction de l’Union européenne en termes de bilan n’est que destructions pour les travailleurs et reculs sociaux.

Continuer dans ce sens, les décisions prises le prouvent, nous dirige vers un recul de civilisation.

Notre démarche de rupture avec l’Union européenne est justifiée, confortée.

En conséquence, aucun consensus, aucun accompagnement n’est possible, quel que soit le dossier: services publics, école, communes, sidérurgie,hôpitaux, santé… !

Il n’est pas question, comme l’exprime la confédération CFDT, de rechercher ensemble, patronat, syndicats et gouvernement, des solutions communes.

C’est insensé !

Oui, la dette n’est pas celle du peuple !

Annulation !

Non au nouveau plan de renflouement des banques, non à la « règle d’or », non à la dictature de la troïka !

Jean Markun
Secrétaire national du POI

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Message par Front Unique » 09 Nov 2011, 22:08

Informations Ouvrières N° 174, semaine du 10 au 16 novembre 2011

L'EDITORIAL

Nous y voici

Au moment même où il annonçait le contenu du troisième plan d’austérité en moins de 18 mois, le Premier ministre, François Fillon, s’est félicité de l’union nationale (droite-gauche) en vue en Grèce.

Certes, les institutions de la Ve République d’une part, la proximité des élections d’autre part, ne favorisent pas une telle combinaison dans notre pays.

Toutefois,on remarquera qu’au nom d’une hypothétique réduction de 65 milliards de la dette, le Premier ministre a annoncé un plan qui court jusqu’en 2017.

Autrement dit: un plan qui engagerait le pays pour la totalité du prochain quinquennat, quel que soit le nom du futur président de la République.

Que répond François Hollande ?

Il dénonce « un plan injuste » qui frappe les couches les plus vulnérables de la population, et regrette que les cadeaux faits aux capitalistes ne soient pas remis en cause.

Il a raison.

Que propose-t-il sur cette base ?

« De donner du sens à la rigueur » par des mesures plus équilibrées.

Peu ou prou, les dirigeants des autres partis issus du mouvement ouvrier entonnent le même refrain.

Un meilleur équilibre entre travailleurs et spéculateurs ?

Répétons-le: ce plan est le troisième, et l’exemple grec nous montre qu’il sera sans doute suivi d’un quatrième, d’un cinquième, d’un sixième…

Telle est la logique de la dette et des déficits publics, une arme entre les mains de la classe capitaliste pour mener jusqu’au bout son entreprise de pillage et de démantèlement des droits ouvriers et élargir ainsi par tous les moyens possibles sa marge de profits.

La réponse à la situation ne saurait être dans un partage équilibré des sacrifices.

Certes, c’est ce que prétend préconiser le G 20 qui salue la déclaration commune patronat syndicats (1) s’engageant à soutenir l’action des vingt gouvernements des pays les plus riches du monde.

Mais, dans leurs grèves et manifestations, les travailleurs grecs ne cessent de répéter: « Cette dette n’est pas la nôtre, nous n’avons pas à la payer ! Dehors la troïka FMI-UE-BCE et ses plans d’austérité. »

Ces questions viennent à l’ordre du jour dans notre pays.

Le refus de se soumettre à l’impératif de la réduction de la dette et des déficits publics est la forme concrète du refus—qui devrait être celui de toute organisation fidèle aux intérêts de la classe ouvrière—de se soumettre à la dictature d’un système capitaliste décomposé qui conduit l’humanité à l’abîme.

L’heure approche des plus grandes luttes de classe, avons-nous écrit dans un précédent éditorial.

Nous y voici.

Le mouvement ouvrier, pour jouer son rôle, se doit de refuser tout accompagnement des plans et mesures d’austérité.

Comme l’a déclaré le bureau national du POI, 24 heures avant l’annonce du plan Fillon: « Les développements de la situation mettent chaque jour davantage à l’ordre du jour la lutte de classe, la réalisation de l’unité des travailleurs avec leurs organisations pour bloquer les plans d’austérité. »

Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI


(1) Déclaration commune B 20-L 20 : les patrons (Business 20) et les syndicats (Labour 20) des vingt pays les plus riches du monde.
Front Unique
 
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