Bulletin «Combattre pour le socialisme»

Message par Valiere » 24 Sep 2010, 08:39

Le FU fait comme d'habitude : il énonce son programme, le transforme en motion et demande aux autres TENDANCES LUTTES DE CLASSES de l'approuver sans débat.
Je ne siège plus dans ces instances depuis ma retraite ( c'est mon choix) mais je pense que ce parlementarisme syndical doit perdurer
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Message par meichler » 24 Sep 2010, 12:38

(quentin @ jeudi 23 septembre 2010 à 20:47 a écrit :
(meichler @ mercredi 22 septembre 2010 à 18:34 a écrit : Toutes les autres tendances, qui représentent en réalité tous les courants organisés issus du mouvement ouvrier, s’y sont opposés, ou l’ont refusée ! Une voix pour, celle de Front Unique !

Meichler, je sais pas si tu vois clairement ce que veut dire le camarade quand il parle des tendances de la FSU... si c'est le cas, tu pourrais détailler cette idée ?

Si l'on ne peut déjà plus distinguer, à l'oeil nu, sans qu'il soit besoin de «préciser», entre la tendance «majoritaire» de la FSU et ceux qui («courants» naguère «critiques») co-gèrent avec elle la direction, ne disant le plus souvent mot, donc consentant, c'est que l'intégration de l'«extrême-gauche» aux appareils syndicaux a atteint un point singulièrement élevé (en tout cas dans l'appareil dirigeant de la FSU).
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Message par meichler » 24 Sep 2010, 12:56

(maurice @ vendredi 24 septembre 2010 à 10:13 a écrit : Sinon j’ai été à la manif et bien je ne vois pas que les masses soient prêtes à faire le grand soir encore moins à construire un état socialiste (même déformé, dégénéré et tutti quanti ) , en faite elles veulent  faire reculer le gouvernement …comme moi alors construisons l’unité

C'est une habitude bien connue de ceux qui sont à la recherche de justifications pour leur suivisme à l'égard des appareils syndicaux ou des partis issus du mouvement ouvrier, que d'en appeler à l'«arriération» politique des masses : puisque les masses sont très profondément «réformistes», inutile de s'en prendre aux directions syndicales, qui, somme toute, «font ce qu'elles peuvent» pour «mobiliser».

En langue triviale : «Les mecs, ils veulent rien faire, pas moyen de les foutre en grève, ou de les faire venir en manif. Alors, tu penses, à critiquer sans arrêt les dirigeants, tu fais rien qu'à démobiliser.»

Certes, il serait agréable de penser que nous, petit groupe microscopique, disposons d'une influence telle qu'elle nous permet d'avoir le moindre effet sur la «mobilisation», en plus ou en moins. Mais il n'en est évidemment rien. Ces propos ne sont encore une fois qu'un prétexte pour camoufler la responsabilité majeure et essentielle des dirigeants des confédérations.

Non ! La seule chose à laquelle nous prétendons, c'est de tenter de dire LA VÉRITÉ, à savoir que les directions syndicales de la dite «Intersyndicale» font tout pour empêcher un affrontement politique central avec le gouvernement. Pas besoin d'inventer, d'ailleurs, ils le disent eux-mêmes. Sinon pourquoi se refuent-ils à tout mot-d'ordre de centralisation de la FORCE qui s'exprime dans la grève et dans la rue : PAS UN APPEL NATIONAL À UNE CENTRALISATION NATIONALE, ni manif nationale à Paris, lieu du pouvoir, ni appel à la grève générale ?

Leur principal souci est de maintenir l'émiettement, la dislocation, la pulvérisation de la FORCE qui cherche à combattre pour faire retirer le projet, et qui a BESOIN de la CENTRALISATION pour surmonter cette impuissance politique, malgré le nombre, malgré LES manifS. Sinon comment expliquer que dès le 24 au matin, Fillon se permette de déclarer très tranquillement : nous ne retirerons pas le projet ?

La faute aux travailleurs «pas assez mobilisés» ? Ou bien la faute aux directions syndicales, trop occupés à protéger le gouvernement ?

Ne faut-il pas dire celà ? Crois-tu que les travailleurs ne sont pas prêts à l'entendre ? Crois-tu qu'ils ne le SAVENT pas déjà, et sans doute MIEUX QUE TOI ?

Crois-tu vraiment que ce qui manque c'est «l'unité» ? Mais les chefs syndicaux des confédés sont bel et bien TOUS UNIS pour empêcher toute centralisation politique, pour protéger le gouvernement. L'«Intersyndicale» est un vrai bloc sur cette ligne-là. À moins que tu ne croies peut-être que les masses «arriérées» ne sont pas assez unies avec leurs dirigeants, ou «derrière» eux ?
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Message par quentin » 24 Sep 2010, 14:22

(meichler @ vendredi 24 septembre 2010 à 13:38 a écrit : Si l'on ne peut déjà plus distinguer, à l'oeil nu, sans qu'il soit besoin de «préciser», entre la tendance «majoritaire» de la FSU et ceux qui («courants» naguère «critiques») co-gèrent avec elle la direction, ne disant le plus souvent mot, donc consentant, c'est que l'intégration de l'«extrême-gauche» aux appareils syndicaux a atteint un point singulièrement élevé (en tout cas dans l'appareil dirigeant de la FSU).

Je serai plus précis alors : il y a plusieurs tendances dans la FSU, 2 co-gèrent (UA et EE), 3 ne participent pas à l'exécutif (Emancipation, FU,PRSI).
Ici le camarade de FU indique "Toutes les autres tendances, qui représentent en réalité tous les courants organisés issus du mouvement ouvrier", je pose donc une simple question : quelles sont pour lui les tendances du mouvement ouvrier que représentent chacune de ces tendances ?
Je serais intéressé par une réponse.
Là je pense que mon interrogation est plus claire.
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Message par meichler » 24 Sep 2010, 16:46

@ «Quentin» : Je n'ai pas le goût des devinettes, et je crois que tu peux trouver les réponses assez aisément. ;) Si tu ne trouves pas, sache que l'important est l'effort que l'on fait pour chercher, le chemin que l'on parcourt dans cette quête... :smile:

@ «Maurice» : :altharion: «Réformiste radical» ? C'est pas réac, c'est à côté de la plaque... Aujourd'hui c'est Sarko qui «réforme», et ce mot est devenu synonyme de destruction des conquêtes ouvrières, des AMÉLIORATIONS collectives conquises par les luttes des périodes précédentes, et encore le plus souvent parce que la menace révolutionnaire a forcé la classe capitaliste à les concéder. Les partis issus du mouvement ouvrier ne se réclament plus de «réformes», «radicales» ou pas, mais promettent seulement (mensongèrement) d'adoucir les effets de la décomposition du capitalisme financier en crise d'agonie. En réalité, ils ne protègent rien du tout, sinon la société capitaliste et son Etat, dont il leur est concédé périodiquement les maroquins ministériels.

Ce n'est que par les luttes révolutionnaires d'aujourd'hui que l'on pourra défendre les réformes d'hier.

a écrit :la critique exclusive des "bureaucratie "syndicales ...


Qui a dit qu'il ne faut faire QUE ça ?

a écrit :Je constate surtout que sans l'Intersyndicale, des millions de travailleurs n'auraient pas été dans la rue . Seront-ils victorieux et les directions syndicales feront-elles le nécessaire pour gagner. A vrai je ne sais pas, meme si j'ai "mon" idée ,en tout cas il y a eu des luttes et cela est toujours utile justement dans la progression de la conscience de classe.


Franchement, tu te poses encore la question ? Comment quelqu'un d'intelligent comme toi peut à ce point confondre les ORGANISATIONS syndicales et les appareils dirigeants de ces organisations, leur POLITIQUE. On pourrait aussi bien dire : sans le mécontentement exprimé par des millions de travailleurs, l'Intersyndicale n'aurait aucune raison d'exister.

Faut-il encore, à ce point de notre chemin re-dire encore que la «conscience de classe» n'est pas comme le saint-esprit qui flotte en l'air au-dessus des luttes, quel qu'en soit leur résultat. Les défaites ouvrières ne font jamais progresser que le capital et la réaction. Du reste tu en donnes toi-même quelques exemples quelques mots plus loin.

a écrit :je me méfie comme de la peste des groupes propagandistes qui se focalisent sur leur existence de groupe et pas sur la construction d’un rapport de classe, je me méfie de la propagande abstraite qui ne débouche sur rien .


Un groupe qui s'appelle «pour la construction du parti ouvrier révolutionnaire» exprime par son nom même que son objectif n'est pas de s'auto-conserver en tant que groupe...

Nous ne parlons pas de la même chose. Les obstacles que tu évoques sont bien réels, et nul ne songerait à les nier ou à n'en pas tenir compte, mais la principale chose à clarifier c'est : le progamme et ce qu'il implique concrètement dans la situation d'aujourd'hui. Ce qui ne veut pas dire qu'une fois que cela est clarifié, tout soit clair. Cela signifie seulement que si l'on ne commence pas par ça, on marche dans la nuit, à l'aveuglette.

Et au passage : la critique fondamentale que l'on peut adresser à la bureaucratie syndicale n'est pas qu'elle est inutile, bien au contraire. La bureaucratie syndicale n'est pas le produit de méchants réformistes, mais le produit de la contradiction que constitue l'existence prolongée d'organisations ouvrières massives et puissantes dans la société capitaliste, de la nécessité pour ces organisations de se centraliser, de dégager les éléments les plus capables de la classe ouvrière, des salariés pour en faire des permanents, et des capacités énormes de corruption dont dispose le capitalisme financier. Ce n'est pas tant l'existence en tant que telle des appareils syndicaux qui est un obstacle que la corruption qui les gangrène et l'orientation politique qui en résulte : leur soumission profonde à la société capitaliste et à ses gouvernements, leur défense de cette société, par laquelle ils défendent aussi leur situation de couche sociale privilégiée. La critique essentielle à adresser aux bureaucraties syndicales est là : qu'elles se mettent constamment au service du capital et non au service des travailleurs, de ceux dont ils sont censés être les représentants, mais qu'ils ont trahis des multitudes de fois et qu'ils continuent à trahir en ce moment même.

Mais bien sûr, comprendre ce point de vue supposerait que tu prenne à ton compte le programme communiste... :wavey:
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Message par satanas » 24 Sep 2010, 16:53

(meichler @ vendredi 24 septembre 2010 à 13:56 a écrit : [QUOTE=les directions syndicales de la dite «Intersyndicale» font tout pour empêcher un affrontement politique central avec le gouvernement.


La faute aux travailleurs «pas assez mobilisés» ? Ou bien la faute aux directions syndicales, trop occupés à protéger le gouvernement ?


Crois-tu vraiment que ce qui manque c'est «l'unité» ? Mais les chefs syndicaux des confédés sont bel et bien TOUS UNIS pour empêcher toute centralisation politique, pour protéger le gouvernement. L'«Intersyndicale» est un vrai bloc sur cette ligne-là.

Que les bureaucraties syndicales ne soient pas révolutionnaires , on est tous d'accord.
Qu'elles soient bien intégrées à lui par de multiples liens et dépendances, toujours d'accord.
Qu'on ne puisse pas leur faire confiance, dans l'hypothèse d'une mobilisation d'envergure, pour pousser un mouvement jusqu'au bout de ses possibilités et dans un affrontement réel avec la bourgeoisie , ok...

Mais que signifie cette insistance à dire et répéter que les confédérations sont unies pour "protéger " ce gouvernement (que la bourgeoisie saurait bien remplacer par un autre comme elle pourrait supporter le départ d'un Sarko devenu gênant, au profit d'un "homme détat" plus présentable ?).

Les bureaucraties syndicales peuvent aussi bien grenouiller avec un gouvernement de gauche que de droite : ce qui compte c'est qu'elles apparaissent capables de mobiliser...pour savoir démobiliser si ça devient nécessaire pour le patronnat.

Et pour l'instant, à leur manière, elles mobilisent et ne me semblent pas obsédées par une volonté unitaire de protéger le gouvernement.
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Message par meichler » 24 Sep 2010, 17:06

@ Satanas :

Écoute, moi au boulot, j'ai quand même l'impression qu'ils ne "mobilisent" pas tellement, ou plutôt que les travailleurs, il n'y a pas vraiment besoin de les "pousser" beaucoup pour qu'ils fassent grève et viennent aux manifs, parce qu'ils rejettent massivement ce gouvernement, et ce pour des tas de raisons. En fait les directions syndicales font, si j'ose dire, "le minimum syndical", c'est-à-dire qu'il suffit qu'ils annoncent une date pour que les travailleurs s'y engouffrent massivement. (ce qui ne signifie pas qu'on est "à deux doigts" de la révolution, bien évidemment, et même bien loin de là, mais justement entre l'apathie générale et une situation révolutionnaire, il ya tout une série de nuances qu'il s'agit d'apprécier le plus précisément possible...).

Pourquoi la colère actuelle, pourquoi la masse se mobilise assez "facilement" en ce moment ? Parce que n'importe quel salarié comprend que c'est une très grosse "partie" qui est en train de se jouer, sur les retraites, que ceux qui nous prêchent les sacrifices ne le font que pour payer la crise de leur société pourrie, dont ils sont les responsables et aussi les profiteurs, que pour gagner il faudra faire céder le gouvernement, C'EST-À-DIRE LE MENACER DE LE FAIRE TOMBER.

Moi, je constate que quand je dis ça autour de moi, je n'ai guère d'effort à faire pour que ça soit compris et que les collègues soient d'accord avec ça.

Après la question qui se pose c'est : comment Fillon et Sarko peuvent-ils continuer à dire : on s'en fout on continue ? Pourquoi peuvent-ils être si fermes, alors que les dirigeants syndicaux apparaissent À TOUS comme si «mous» ?

D'où ma question : si on est révolutionnaire, peut-on se contenter de dire aujourd'hui "Tous en grève et en manif", et ne dire pas un seul mot de la politique des directions syndicales ?
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Message par meichler » 14 Oct 2010, 21:05


Intervention de Olivier Lestang au titre de la tendance Front Unique au Bureau National de la FSU

L’alternative est simple :

* soit les directions syndicales appellent tant qu’il est temps à affronter le gouvernement par la manifestation centrale au siège du pouvoir pour le retrait de la « réforme » des retraites

* Soit elles porteront l’entière responsabilité du passage de cette loi

Il faut être lucides : pour le gouvernement, il n’y a pas le feu à la maison, tant s’en faut.

Mais il y a encore des braises, qui viennent d’être avivées par l’apport de bois sec qu’est le début de mouvement dans plusieurs centaines de lycées et quelques universités (Rennes, Toulouse), mouvement qui cherche à s’orienter contre Sarkozy, son gouvernement, pour le retrait de la « réforme » des retraites, c’est-à-dire qui cherche à se dégager du refus de l’intersyndicale à engager un quelconque combat contre le gouvernement Sarkozy-Fillon-Woerth et sa politique.


Je parle de braises parce qu’aucune illusion ne doit être propagée sur les grèves « reconductibles » (c’est-à-dire disloquées site par site, jour par jour). Ces ‘grèves’ (fort disparates au demeurant) n’existent que par la décision, et la capacité, dans tel ou tel secteur, des appareils syndicaux d’engager les travailleurs qui veulent bien les y suivre.

Les travailleurs dans leur grande majorité se sentent dépossédés, cadenassés, un peu comme des ours qu’on promènerait à intervalles réguliers au bout de la laisse de l’intersyndicale, dans d’inoffensives manifestations dépourvues délibérément de tout autre objectif que de récolter quelques piécettes, d’obtenir comme dit Chérèque des « inflexions » à un projet scélérat.

Alors dans cette situation, où le 12 octobre a aussi montré la tenacité du prolétariat malgré un tel cadre, la question qui est posée, alors que les vacances de la Toussaint approchent, alors que le projet gouvernemental arrive au terme de son examen au Parlement sous le pilotage quotidien de l’Elysée est simple.

Est-ce que les directions syndicales CGT, FO et FSU, vont donner un appel d’air où bien vont-elles étouffer ces braises en les couvrant de cendres ?

Car la contradiction essentielle aujourd’hui est bien celle-là : pour l’immense majorité de la population, et tout particulièrement la jeunesse qui tente d’engager un mouvement en ce moment même, Sarkozy est l’ennemi public numéro 1.

Or pour l’intersyndicale, et y compris pour les directions syndicales qui appellent à la « reconductible », l’« exigence » essentielle c’est d’être reconnus comme … des « partenaires n°1 ».

Ainsi Bernard Thibault répète à l’’envi : « Négociez avec les syndicats ou il ne faudra pas s’etonner que le mouvement se radicalise ». C’est d’ailleurs tout le sens de la journée prévue pour le 19 octobre, veille d’un vote au Sénat qui n’a aucune importance faut-il le rappeler, c’est l’Assemblée nationale qui tranche et qui a de fait déjà tranché.

Mais bien sûr les dirigeants syndicaux savent que le vote du Sénat ne change rien au vote de la loi, et quand ils le prétendent, ils mentent aux travailleurs.

La vérité, c’est qu’en convoquant une nouvelle « journée d’action » le 19 (en attendant les vacances), la veille du vote au Sénat, il s’agit en fait pour eux, via le Sénat, de poursuivre jusqu’au bout le « dialogue social » avec le gouvernement, avec Sarkozy.

Voilà bien le cœur du problème ! Et c’est la même chose pour les « reconductibles » (à force, ce mot finit par remplacer celui de « grève ») !

Car en guise de « radicalisation », il y a donc ces quelques grèves éparses où les mêmes appareils syndicaux se proposent de faire tourner les travailleurs qui les y suivent comme des poissons rouges dans un bocal. Et qu’en penser dans l’enseignement, à quelques jours des vacances de la Toussaint … quelle impasse !

Mais aujourd’hui les choses arrivent à un terme.

L’examen du projet par le Parlement est quasiment fini. Autant pour les salades servies depuis des mois sur les « inflexions », la « prise en compte des alternatives » et autres tournures verbales qui signifient toutes : nous ne voulons pas combattre [une dirigeante du SNEP a même manifesté son « souci » lors de ce bureau national que la FSU ne soit pas « perçue – mais par qui ? – comme voulant mettre le pays à feu et à sang, mais comme une fédération responsable revendiquant un grand débat public »].

L’alternative est : soit les directions syndicales unies exigent le retrait pur et simple de ce texte, soit elles battent en retraite, en en prenant la totale responsabilité au lieu d’en faire retomber la responsabilité sur les travailleurs, ce que visent ces « reconductibles » soigneusement dosées.

Or les déclarations de Sarkozy, celles de Fillon, le vote des principaux articles de loi au Sénat fait au rythme choisi par l’Elysée indiquent bien que ce n’est que dans la voie de l’affrontement avec le gouvernement que peut s’ouvrir cet appel d’air qu’attendent tant de travailleurs, tant de nos collègues, ainsi bien entendu que la jeunesse scolarisée.

Alors qu’est-ce qu’affronter le gouvernement aujourd’hui, qu’est-ce que donner le signal d’affrontement avec lui ? C’est de convoquer une manifestation centrale au siège du pouvoir, à Paris, sur le seul et unique mot d’ordre de « retrait ».

Et dans les circonstances toutes particulières qui sont celles d’aujourd’hui, l’aspiration existe dans le pays d’aller « marcher sur le château », l’Elysée, d’aller en découdre là où cette réforme a été décidée, pilotée (et préparée en concertation avec les sommets syndicaux), là où le calendrier journalier des séances et des votes du parlement est décidé, c’est-à-dire à l’Elysée, au siège du pouvoir de type bonapartiste corrompu, contre Sarkozy, par millions, pour le retrait de son projet de « réforme » réactionnaire.

Voilà ce que la FSU doit défendre aujourd’hui auprès des confédérations ouvrières, des fédérations de fonctionnaires, des organisations syndicales enseignantes.

Alors que les circonstances peuvent permettre une nouvelle fois d’appeler au combat contre un gouvernement qui fait déjà donner ses flics partout contre nos élèves – eux ne pratiquent pas il faut le dire le « dialogue social », s’y refuser une nouvelle fois serait prendre la totale responsabilité de laisser le gouvernement passer son chemin sans être menacé, de lui offrir sur un plateau une victoire politique dont, alors, les dirigeants des confédérations et des confédérations auraient à rendre compte.

Contact : Front Unique, 46 rue de Trémonteix,63100 Clermont-Fd - mel@frontunique.com -www.frontunique.com
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