SNCM: la reprise du travail a été votée à une écrasante majo

Message par lenzo » 20 Oct 2005, 16:52

(Alonzi @ jeudi 20 octobre 2005 à 15:54 a écrit :bonjour aux Camarades
je suis marin , je travaille à la SNCM , j'habite Marseille
je me suis inscrit parce queje trouveque plein de gens de l'extrème gauche, ils oublient que nous on s'est battu comme des lions et que c'est pas la cégèt qui nous manipule.Ona pas perdu, c'est pas vrai.Moi encore je suis divorcé sans enfant, je pouvais tenir  on était tous seulspresqu'en franceen bagarre,  alors je comprends que des militants trotskystes soient déus, mais faut faire attention.j'ai voté Arlette et je suis à fond pour ce que dit LO .mais je le dis avec mes tripes de prolo: assez de crachats sur mon syndicat, regardons les choses en face.y ena  ils sont fort pour "tous ensemble tous ensemble" une fois tous les 6 mois:sauf qu'après, ceux qui se batte avec leur syndicat de classe qu'ils se sont choisis, c'est pas des pauvres types manipulés ;merci de m'avoir accepté .je suis pas trop doué pour l'écriture.

Salut Alonzi,
C’est formidable le mouvement que vous avez mené. Bien des gars dans les boîtes auraient souhaité qu’en plus du nombre qu’il y a eu en grève et en manif le 4 octobre il y ait la même détermination qu’à la SNCM partout dans le pays.
Gouvernement et patronat multiplient les suppressions d’emplois, s’en prennent aux salaires et détruisent les services publics, il faudra bien une lutte d’ensemble pour les faire reculer... Et le plus tôt sera le mieux !
lenzo
 
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Message par Ottokar » 20 Oct 2005, 21:30

Ce qui a fait tiquer plus d'un, c'est la formulation choisie lors du vote par la CGT. Ne parlons pas des autres syndicats, qui s'étaient retirés de la grève, ce qui l'affaiblissait, évidemment. Mais poser la question de choisir entre continuer la grève = la liquidation judiciaire OU arrêter = éviter la liquidation... la réponse est dans la question !

Ce qu'il aurait fallu faire, ce n'est pas d'ici qu'on peut le dire. Les camarades qui écrivent dans Lutte Ouvrière pensent qu'on pouvait continuer. L'article est en ligne sur le site de LO. Ce qu'on peut dire c'est que même devant la menace du dépôt de bilan, la CGT, puisque c'est d'elle qu'il s'agit, aurait pu avoir un autre langage, disant en substance aux grèvistes que la menace était forte, mais que les travailleurs étaient forts eux aussi. S'ils voulaient continuer, s'ils s'en sentaient la force, s'ils arrivaient à entraîner d'autres avec eux, s'ils devenaient une menace réelle pour le gouvernement, alors celui-ci n'oserait pas prononcer les licenciements. C'est un risque, c'est vrai, et si la majorité ne s'en sentait pas et voulait reprendre, on pouvait reprendre tous ensemble, fiers de ce qui avait été fait, la tête haute.

Au lieu de cela, la CGT a poussé à la reprise, refusant d'envisager toute autre solution. C'est ce qui doit laisser un goût amer à ceux qui ont voté contre la reprise, ayant le sentiment de ne pas avoir été au bout de ce qu'ils pouvaient peut-être faire.

Sur le fond, cela n'aurait peut-être rien changé, car les gars se sentaient peut-être isolés, face à une pression trop forte. Et ils auraient voté la reprise devant le chantage du gouvernement. Mais au moins certains n'auraient pas eu l'impression qu'on les a menés... en bateau !
Ottokar
 
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Message par Barnabé » 20 Oct 2005, 21:39

Sur le sujet, la dernière tribune de la fraction dans LO:
a écrit :Les dirigeants syndicaux et le conflit de la SNCM : L’art et la manière de couler une grève

19 octobre 2005

Le conflit à la SNCM a marqué l’actualité sociale de la rentrée. On a vu, pendant 24 jours des travailleurs combatifs se mobiliser contre le coup de force que tentait de Villepin, malgré les tentatives répétées du gouvernement de mater le conflit.
Lorsque le gouvernement avait annoncé le désengagement total de l’Etat de la SNCM, avec un plan social où on parlait de 600 licenciements (sur 2400 salariés), la réaction du personnel ne s’était pas fait attendre : la grève démarrait le lendemain. La détermination pendant la première semaine de grève explique que le 27 septembre le gouvernement effectuait un léger recul en annonçant le maintien de l’Etat comme actionnaire minoritaire et 400 suppressions d’emplois sans licenciements secs. Mais déjà la CGT en rabattait sur les revendications : « Nous pourrons discuter d’une ouverture du capital au privé, très minoritaire » affirme alors Jean-Paul Israël, de la CGT-Marins. Un recul suivi par d’autres, la CGT insistant par la suite sur la demande de 51 % de parts pour l’Etat.
Ces concessions sur les revendications s’effectuaient alors que le mouvement marquait des points. Ceux de la SNCM n’étaient plus seuls : fin septembre, le personnel du port autonome de Marseille s’était mis en grève. Certes, en même temps qu’il reculait quelque peu, de Villepin mania la trique en faisant donner le GIGN contre le Pascal Paoli, passé sous contrôle des grévistes. Mais ce mauvais coup ne les désarçonna pas, il contribua plutôt à mettre le conflit sous les feux de l’actualité et à susciter l’émotion et la solidarité parmi les travailleurs du pays.
L’affaire devenant nationale, on vit Thibault s’impliquer personnellement... en se rendant à Matignon, à sa demande, pour négocier par-dessus la tête des grévistes. Puis il adresse le dimanche 9 octobre, avant que les ministres Perben et Breton se rendent à nouveau à Marseille pour une rencontre avec les syndicats, une lettre à de Villepin soulignant que ceux-ci « ont accepté la perspective d’une présence de capitaux privés et l’hypothèse d’un plan social... ». La revendication que l’Etat reste présent à 51 % dans le capital n’y figure pas. "L’avenir de la SNCM ne se résume pas fondamentalement à la question de la part de capital de l’Etat actionnaire", dira Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral de la CGT.

Lors de la journée d’action du 4 octobre à Marseille, on put mesurer la réelle sympathie envers les grévistes de la SNCM. A Marseille les traminots, eux aussi menacés, ont poursuivi la grève à partir du 4. N’était-il pas possible à partir de cette journée d’action d’étendre le mouvement ? Pas possible de s’adresser aux cheminots, salariés d’EDF ou autres, sur la liste des prochaines victimes des privatisations et licenciements, qui préfèreraient faire front ensemble plutôt que se battre séparément ?
Savoir s’il y aurait eu du répondant à une telle tentative, nul ne peut certes l’affirmer. Ce qui est sûr, c’est qu’une extension aurait vraiment fait peur au gouvernement. Et ce qui l’est également, c’est que telle n’était pas la volonté des confédérations syndicales.
Les négociations chères à Thibault n’ont rien donné de très différent de ce qu’annonçait de Villepin fin septembre. La grève est demeurée forte, même si quelques fléchissements ont eu lieu les derniers jours, avec la fin de la grève du port autonome de Marseille. C’est dans cette situation que la CGT, se posant en syndicat « responsable » a décidé de consulter les grévistes.

Le jeudi 13 octobre, à l’assemblée générale, le choix proposé était entre un bulletin de vote « Non à la reprise du travail = dépôt de bilan », et « Oui à la reprise du travail pour éviter un dépôt de bilan ». Le message était sans ambiguïté : poursuivre la grève, c’est mettre l’entreprise en faillite et faire 2400 chômeurs. Ce chantage-là, on l’avait entendu depuis des semaines, de la bouche de Villepin, des autorités ou des médias alarmés par la soi-disant gravité de la santé financière de la SNCM. Il y avait urgence, nous disait-on, et une seule solution était possible : la privatisation et les licenciements. Ces arguments fallacieux, les grévistes de la SNCM les connaissaient bien, ils n’y avaient pas cédé pendant plus de trois semaines. Mais cette fois-ci, c’était la CGT elle-même qui tenait ce discours aux salariés. En affirmant que la continuation menait au dépôt de bilan, la CGT montrait qu’elle n’était plus disposée à poursuivre le combat, et elle portait ainsi un coup fatal à la grève. Même si, hypocritement, le secrétaire local du syndicat CGT des marins, refusait aux grévistes toute indication de vote.
On a certes entendu le Syndicat des travailleurs corses dénoncer l’attitude de la CGT. Mais sans offrir la moindre alternative aux travailleurs, ne voulant depuis le début se préoccuper que des intérêts prétendument spécifiques des travailleurs corses. Si sa revendication de régionalisation de la SNCM était mise en place, elle ne garantirait rien contre la privatisation ni contre des suppressions d’emplois. Dans les derniers jours de la grève, le STC n’a rien proposé. Il n’a poussé des hauts cris contre la CGT... qu’une fois la reprise votée.
Le conflit de la SNCM montre une fois de plus que les travailleurs ne peuvent pas compter sur les directions syndicales pour organiser une véritable riposte à l’offensive patronale et gouvernementale. C’est aux travailleurs eux-mêmes qu’il revient alors de pousser à l’extension la plus large possible de chacun de leurs combats. Ils ne doivent pas remettre la direction de leurs luttes aux appareils syndicaux s’ils ne veulent pas être menés en bateau, puis vaincus. La réelle démocratie dans la grève est indispensable, et elle consiste à élire et contrôler la direction de la lutte par les grévistes eux-mêmes et pendant toute la durée du conflit.

Michel CHARVET
Barnabé
 
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Message par Oncle O » 21 Oct 2005, 08:57

:sleep:

Le sommet de liquidation de la SNCM


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Message par Crockette » 21 Oct 2005, 09:44

Ben oui c'est vrai que cette photo contraste un peu avec le quotidien de marins qui devront assumer la perte de trois semaines de salaire.

Concernant les magouilles à la sncm, bien sur que c'est ptêtre vrai, sur 2400 salariés, il y aura toujours quelques "brebis galeuses" qui en ont rien à cirer de la lutte des classes, c'est pas parce qu'on est ouvrier qu'on est forcément honnête. Et cela on le retrouve dans tous les métiers.

A la radio, j'ai entendu que certains journalistes ont recu des infos de la section CGT de manière informelle.

Donc arrêtons de diaboliser la CGT. Je continue à dire que c'ets le meilleur syndicat (même s'il est pas parfait), et sur ce site on ferait mieux de critiquer la CFDT ou FO qui eux ont encore une fois le beau rôle.

Comme dirait Alonzi, ces deux syndicats ne risquent pas de trahir les salriés, puisqu'ils appellent tjs à la reprise du travail ou à la négociation asservie.
Crockette
 

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