Indépendance syndicale

Message par com_71 » 30 Nov 2008, 23:35

(totore @ dimanche 30 novembre 2008 à 22:03 a écrit :
(com_71 @ dimanche 30 novembre 2008 à 00:15 a écrit :
Cet article ne remet pas en cause l'atteinte à l'indépendance des syndicats que constitue le financement public, ou pire, patronal :

Juste deux questions.
Un article devrait il "remettre en cause le financement des syndicats " actuel .
Et concrétement , qu'est ce que cela signifierait pour un syndicat dans une entreprise (pas une section syndicale) dont des révolutionnaires auraient la direction?

Juste un début de réponse.

On peut constater l'intégration avancée d'une institution à l'appareil d'état, ses liens avec le patronat [c'est le cas des organisations syndicales en général] sans dire que les révolutionnaires doivent renoncer à toute activité en son sein.

Les-dits révolutionnaires ont autre chose à faire dans les syndicats que de ressasser ces vérités, mais ce n'est pas le cas d'un article général sur le sujet dans l'organe d'une organisation révolutionnaire.

Un syndicat dirigé par les révolutionnaires saboterait son propre travail à soulever sans discernement, à longueur de temps, tous ces problèmes. Il arrive cependant qu'il y ait des modifications de pratique sur lesquelles les syndiqués, voire l'ensemble des travailleurs peuvent émettre un jugement.
Dans l'exemple que j'ai donné, le chèque syndical dans une grande entreprise
(com a écrit :Ca n'empêche pas des militants de s'opposer à un accord prévoyant la remise aux salariés, par le patron, de chèques d'une certaine valeur faciale, à remettre au syndicat de leur choix. Quitte quand l'accord est finalement signé, à ne pas inciter les salariés à déchirer le chèque (ce qui reviendrait à faire un -petit- cadeau au patron)...
les syndicats (ou dans certains cas les fédérations) étaient invités à signer l'accord. Cela a entraîné des discussions parmi les syndiqués CGT dont beaucoup pensaient, comme nous, que leur syndicat devait s'abstenir de signer un accord dont le texte constatait en préambule une communauté d'intérêt entre l'organisation syndicale et l'entreprise.
L'accord a finalement été signé mais il y a de forts doutes qu'il l'ait été avec l'approbation de la majorité des syndiqués.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 01 Déc 2008, 09:35

Ceci pour le côté CGT, où tous les militants ont finalement accepté que les salariés leur remettent leur chèque syndical.

Mais il faut aussi signaler que FO, dirigé par le PT (syndicat comme fédération) n'a pas signé l'accord, et engage les salariés à détruire leur chèque, ou à le remettre à FO, pour destruction groupée.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par regivanx » 01 Déc 2008, 16:48

Le conseil d'état a fait une enquête pour le premier ministre en 2006 au sujet du dialogue social. Voici le résumé du chapitre V (première partie), page 56 :

a écrit :
V Le financement des organisations syndicales

Provenant des salariés :

A) Cotisations

Origine indéterminée :

B) Autres ressources : ventes, produit financier, reversement de rémunération des représentants syndicaux...


Provenant de la bourgeoisie :

C) Organismes paritaires
1 pourcentage sur les fonds de la formation professionnelle (cogestion),
2 crédits votés par les CA des caisses nationales de sécurité sociale (cogestion).

D) Entreprises
1 payement des salaires d'un certain nombre d'employés absents occupées aux formations syndicales,
2 ''subventions'' directes données aux syndicats,
3 payement d'heures non-travaillées aux délégués syndicaux,
4 payement du salaire complet de certains permanents syndicaux alors que ceux-ci ne travaillent plus pour l'entreprise,
5 financement des négociations syndicats-patronat.

E) État (généralité)
1 subventions ministérielles pour la formation des conseillers des prud'homme et celle des dirigeants syndicaux, subventions pour la campagne des élections prud'homales et autres,
2 subventions des collectivités locales (pas d'objet précis),
3 mise à disposition de locaux pour les syndicats.

F)  État (fonction publique)
1 subventions de l'État en faveur des syndicats de la fonction publique,
2 mises à disposition de personnels, décharges d’activité, absences spéciales autorisées, le tout payées par l'état.

G) État (fiscalité)
1 pas de taxes, pas d'impôts,
2 régimes fiscal et postal préférentiels pour la presse (sous condition : en fonction du contenu),
3 réduction d'impôt sur les cotisations syndicales.


Si on fait abstraction des ressources (B) voici la part de financement des 5 gros syndicats en France en fonction de leur origine de classe :

  bourgeoisie  Travailleurs
CGT    66 %    34 %
FO    43 %    57 %
CFDT  50 %    50 %
CFTC  80 %    20 %
CGC    60 %    40 %

H) comparaison avec les autres pays Européens, très intéressant aussi. Apparemment nous sommes la honte de l'Europe.

Le rapport du conseil d'état.
regivanx
 
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Message par Crockette » 02 Déc 2008, 11:05

excellent tableau ça percute.

maintenant c'est vrai que le travilleur lambda d'uajourd'hui préfère mettre son fric dans une console d ejeux, un téléphone portable, etc; plutot que dans une cotisation syndicale... :-P
Crockette
 

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