a écrit ::le Figaro :Un homme tué bar balles
en Guadeloupe
Agé d'une cinquantaine d'années, il aurait été atteint par une balle tirée par des jeunes, dans la nuit de mardi à mercredi à Pointe-à-Pitre. Une nuit marquée par une escalade dans la violence avec des tirs contres les forces de l'ordre. Le LKP et le gouvernement ont lancé un appel au calme.
La violence franchit un nouveau pas en Guadeloupe. Alors que plusieurs membres des forces de l'ordre ont été blessés dans la nuit de mardi à mercredi, la cellule de crise installée à la préfecture du département a annoncé qu'un homme d'une cinquantaine d'années a été tué par une balle tirée «depuis un barrage tenu par des jeunes». Le drame s'est déroulé dans la nuit à Pointe-à-Pitre.
La Guadeloupe a connu une flambée de violence dans la nuit de mardi à mercredi. Plusieurs magasins ont été pillés à Pointe-à-Pitre, selon la préfecture, et des barrages, dont certains enflammés, dressés sur plusieurs rues de la ville désertées par les habitants. Au Bas-du-fort, dans la banlieue de Pointe-à-Pitre, des coups de fusil se faisaient entendre. Trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu dans une cité de la ville, où ils avaient été appelés pour une intervention. Commentant les incidents qui avaient déjà émaillé la nuit de lundi à mardi, le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou, a estimé que sa ville avait été «abandonnée par la force publique». «Les habitants ont vu les rues, les véhicules, les poubelles, les entreprises, les magasins livrés à des exactions commises par quelques bandes de jeunes», dont des adolescents de 12-13 ans, a-t-il déclaré mardi. «C'est un sentiment d'impuissance de ne plus appartenir à un Etat de droit, le sentiment de ne pas être en sécurité, d'avoir été abandonnée par la force publique», a-t-il jugé.
À Baie-Mahault, une localité située à 10 kilomètres au nord de Pointe-à-Pitre, véritable «point chaud» de cette soirée, de violentes échauffourées ont opposé dès 19h mardi (00h00 mercredi en métropole) une centaine de jeunes à des gendarmes mobiles. Selon le maire de la ville, Ary Chalus, une centaine de jeunes étaient présents dans une zone commerciale qui avait brièvement rouvert le week-end sous haute surveillance policière. Certains, munis de fusils à pompe, ont tiré à balles réelles en direction de la police, a-t-il également indiqué. Trois gendarmes ont été légèrement blessés, a ajouté le maire, tandis que trois jeunes ont également été interpellés. «Si ça continue, on risque d'avoir des familles endeuillées, il y a des enfants de 15 ans qui sont en train d'affronter les gendarmes : la Guadeloupe n'avait pas besoin de cela», a déclaré le maire de Baie-Mahault, en quittant les lieux.
Les actes de vandalisme, d'incendies de commerce et de véhicules se poursuivaient dans la nuit de mardi à mercredi vers 2h30 (7h30 en métropole), selon la préfecture. Outre Pointe-à-Pitre, les communes de Capesterre-Belle-Eau et Saint-François sont touchées, selon cette même source, qui n'était pas en mesure de dresser un bilan provisoire des interventions.
Premier accord en Martinique
Face à ce regain de violences, le «collectif contre l'exploitation» (LKP), qui mène la grève générale depuis le 20 janvier, a lancé «un appel au calme» sur Radio Caraïbes Internationale en milieu de soirée. «Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger», a déclaré le leader charismatique du LKP, Elie Domota. «Ne répondez pas à la provocation», a-t-il lancé aux jeunes, demandant dans le même temps au préfet de «retirer ses gendarmes». Un peu plus tôt son ton était pourtant différent. Vers 20h locales, sur RFO Télé-Guadeloupe, il avait appelé les manifestants à «laisser les gendarmes ‘débarrer' (retirer les barrages, ndlr) et à les reconstituer après leur départ». Appelant à «renforcer la mobilisation», Elie Domota avait aussi affirmé que «plus il y a de Guadeloupéens sur les routes, plus Sarkozy, Fillon et consorts comprendront qu'il faut satisfaire nos revendications».
Le pouvoir et le président de la République en particulier sont la cible des protestations sur l'île.
Mercredi matin sur RTL, il a répété son appel au calme, et à manifester pacifiquement. Elie Domata a jugé que le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Yves Jégo et le préfet de région portent «l'entière responsabilité» des violences de la nuit. Il a aussi dénoncé les violences de certains membres des forces de l'ordre à l'encontre des manifestants et même des «propos racistes» comme «sales nègres» assénés à certains d'entre eux. Le dirigeant du LKP a estimé que la Guadeloupe représentait toujours aux yeux du pouvoir métropolitain une «colonie» traitée avec «mépris». Il a appelé Yves Jégo à «respecter ses engagements» plaidant notamment en faveur d'un plan «pour l'emploi et la formation des jeunes». Un peu plus tôt sur Europe 1, le gouvernement, par l'intermédiaire de son porte-parole Luc Chatel, a également lancé «un appel au calme». «La place des uns et des autres, elle est davantage autour de la table que sur les barricades», a-t-il poursuivi. Il s'est refusé à donner des engagements, alors que le collectif qui mène la grève générale et les élus locaux insistent sur le fait qu'un pré-accord conclu avec le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo prévoyait une garantie de l'Etat à compenser par des baisses de charges une hausse des bas salaires. Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre a lui accusé le LKP de «laisser déraper» le mouvement.
Ces violences surviennent alors que le président de la République doit recevoir jeudi à Paris les parlementaires et présidents des collectivités territoriales de Guadeloupe et Martinique.
En Martinique, un accord a été conclu entre le «collectif du 5 février contre la vie chère et pour l'emploi» et les représentants de la grande distribution de l'île. Cet accord pourrait permettre une baisse du prix de certains produits de première nécessité. Les négociations doivent reprendre mercredi.
a écrit :
Je sais pas quoi en penser mais le concert médiatique sur la Guadeloupe devient plus que suspect , il n'est plus question que d'émeutes urbaines de jeunes désœuvrés , de violence et d ' un LKP complètement débordé , certains média évoque un climat insurrectionnelle , bref ils semblent mettre le paquet pour préparer les esprits , l'opinion à une éventuelle répression !
a écrit :Plus de bruits que de maux à Montebello
Ils étaient nombreux, ce mardi, en milieu d'après-midi, au rond-point de Montebello, à demander aux jeunes de Petit-Bourg de ne pas se laisser aller à la colère.
« Surtout ne jetez pas de pierres »! Ils étaient nombreux, ce jeudi, en milieu d'après-midi, au rond-point de Montebello, à demander aux jeunes de Petit-Bourg de ne pas se laisser aller à la colère. Nombreux à bien réexpliquer la démarche pacifique du mouvement de LKP. Car quand de l'autre côté des barrages naturels, au travers d'une épaisse fumée noire dégagée par les pneus en feu, est apparue la silhouette des hommes en rang, une poignée d'adolescents avait bien décidé d'en découdre.
« Ils ont passé du temps à travailler pour ériger ces barrages, explique un responsable de la sécurité de LKP. Certains n'ont pas dormi. Ils sont là depuis 1 heure du matin. Ils sont donc énervés mais on va les contrôler. »
Et contrôle il y a relativement bien eu. Car sur près de quatre cents personnes présentes, le nombre de roches jetées lorsque les forces de l'ordre sont passées à l'action pour débarrasser le rond-point, a été peu infime.
Là encore, des responsables venaient auprès des jeunes pour leur demander d'arrêter. En face, bien entendu, pas question de se laisser faire. Les lacrymogènes prennent des ailes. Les mobiles chargent... au rythme de tambours improvisés sur les glissières de sécurité. Car LKP était encore une fois bien organisé. Et déterminé à ne pas entrer dans l'engrenage de la violence. Et pour lier le geste à la parole, d'un seul homme, les manifestants se sont regroupés en cordon humain devant l'entrée sud de Petit-Bourg. Demandant parfois aux mobiles de sourire pour la photo... Scandant et chantant les mêmes slogans de cette Gwadloup sé tan nou pendant que le véhicule blindé, aidé à la force des bras par les gendarmes, dégageait la route.
Au final pas d'interpellations, ni de blessés semble-t-il. Mais toujours cette même détermination
«Nous avons très bien géré, explique Max Céleste du LKP. Les forces de l'ordre n'ont rien gagné. Nous avons consenti à les laisser, pour le moment, débarrasser la chaussée et cela pour éviter un bain de sang parce qu'il y a des jeunes qui ont vu et su qu'au Gosier un dirigeant du LKP a fini à l'hôpital ; qu'on a traité, à la télévision, un syndicaliste de "sale nègre". Comment voulez-vous que les jeunes ne soient pas en colère comme hier (lundi soir, NDLR) à Pointe-à-Pitre. Si nous n'avions pas été là pour les contrôler, il y aurait eu des victimes des deux côtés. Si nous n'en sommes pas arrivés là c'est grâce à l'organisation du LKP. Maintenant il faut que Sarkozy nous donne vite satisfaction », conclut-il.
(Gaby @ mardi 17 février 2009 à 22:41 a écrit : A tout hasard, est-ce quelqu'un a des photos ou un site où on s'en procure facilement ?
sur le site du LKP, lien vers l'UGTGL’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
com_71- Message(s) : 6402
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