Guadeloupe-Martinique

Message par Ottokar » 18 Fév 2009, 08:52

un diaporama sur le site de l'Express : ici
Ottokar
 
Message(s) : 731
Inscription : 16 Jan 2005, 10:03

Message par Vérié » 18 Fév 2009, 09:54

France Inter annonçait ce matin que Olivier Besancenot allait se rendre à la Guadeloupe en fin de semaine. La droite pousse évidemment des hurlements d'indignation.

J'imagine qu'OB en a discuté avec les militants de la LCR-NPA (ou équivalent) de Guadeloupe, mais cette initiative me laisse perplexe. Ca peut être interprêté à la fois comme une récupération, une volonté de se faire de la pub etc, et comme une incitation à la radicalisation (par les gens sensibles à la propagande officielle). Peut-être a-t-il été invité officiellement par une organisation ?

Le meilleur soutien aux travailleurs guadeloupéens, c'est tout de même l'extension du moouvement et, en attendant, les manifestations sous toutes les formes possible.

Que pensez-vous de cette initiative ?

Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par jeug » 18 Fév 2009, 09:57

Sur RFO Guadeloupe d'hier soir, une interview et JM Nomertin et une longue interview d'E Domota.

Le LKP a déclaré que les élus Guadeloupéens qui rencontreront Sarkozy (idem pour Martine Aubry) ne sont pas représentatifs de la population qui manifeste actuellement dans les rues.
Le LKP appelle au calme. Il n’approuve pas les actes de dégradation mais comprend qu’ils sont des actes de désespoir des victimes de l’exploitation.

JM Nomertin devant les caméras de RFO :
« L’Etat et le grand patronat portent l’entière responsabilité de la grève. Il n’est aucunement question que les salariés paient encore une fois alors que la pratique du patronat est de dire que lorsque les travailleurs auront faim ils reprendront le travail. Aujourd’hui nous disons que non seulement nous sommes déterminés, nous irons jusqu’au bout, mais nous allons aussi vers une victoire totale avec paiement intégral des jours de grève. »

Domota invité de RFO :
En substance, son propos :
Il faut renforcer la mobilisation, les piquets de grève, qui doivent devenir de véritables lieu de vie où l’on se fait à manger etc. en suivant les mots d’ordre du LKP, c'est-à-dire dans le calme et la discipline. Quant aux actes de violence des jeunes, ils sont une réaction au tabassage de militants de lundi. Concernant les barrage, les enlever de la part du préfet est également un acte de provocation car aujourd’hui la population étant solidaire du mouvement, n’a pas besoin de circuler, en dehors des services d’urgence dont vous pouvez remarquer que nous faisons en sorte de le leur permettre. Nous ne cherchons ni la provocation ni l’affrontement mais attendons des réponses précises à nos revendications. Aujourd’hui c’est toute la Guadeloupe, les jeunes, les vieux, les hommes, les femmes, qui sont debout depuis 4 semaines et nous ne sommes pas pris au sérieux. Jego, Sarkozy jouent le pourrissement. Ils font volontairement en sorte qu’on en arrive à la situation actuelle. On ne peut donc incriminer ni les jeunes, ni les syndicats, ni le LKP. Le patronat et l’Etat français doivent assumer leurs responsabilités.
Les propositions de Lurel et Jillot ne valent rien parce qu’il s’agit d’argent qui nous est déjà donné qu’on ressort sous une autre forme. En plus il s’agit d’argent de l’Etat, le Medef et les patrons ne débourseraient rien, c’est du pipo.
Les élus locaux se sont discrédités. Ils ont fait preuve de peu de courage et de peu d’audace.
Nous appelons les guadeloupéens à renforcer les piquets de grève, les barrage, à manger sur place, à ne pas répondre aux provocations, à barrer et re-barrer les rues, c’est le seul message que l’Etat français attend puisque depuis 4 semaines ils ne s’est pas occupé de nous.
A la question de la journaliste sur les difficultés connues par la population y compris favorable au mouvement, qu’avez-vous à lui dire ?, Domota répond que la seule solution c’est justement de renforcer la mobilisation pour faire comprendre à l’Etat, au patronat et aux élus que les Guadeloupéens ne sont pas une serpillère. Ils l’ont peut-être été mais ne le seront plus. Que le pourrissement a pour but de lasser la population et de la faire rentrer chez elle. Nous savons que la situation est difficile mais c’est pour assurer des lendemains meilleurs. Les gens le savent et c’est pour ça qu’on voit régulièrement 100 000 personnes dans les rues.
Domota demande également à l’Etat d’arrêter d’aider les grosses entreprises, de faire plutôt des gestes maintenant aux les petites entreprises. Il appelle également les petites entreprises à s’organiser entre elles, de lacher le Medef.
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par jeug » 18 Fév 2009, 10:11

Toujours dans le même journal RFO Guadeloupe, V Lurel (Président de la Région Guadeloupe) réagit en direct aux attaques de Domota contre lui (et cite même Thorez "Il faut savoir arrêter une grève). Il s'ensuit une altercation entre les 2 hommes.
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par nicoestla » 18 Fév 2009, 10:56

Un homme d'une cinquantaine d'années a été tué par une balle tirée "depuis un barrage tenu par des jeunes" dans la nuit de mardi à mercredi à Pointe-à-Pitre, a-t-on appris auprès de la cellule de crise de la préfecture de Guadeloupe.

Dans l'île, paralysée depuis un mois par une grève générale, plusieurs bandes de jeunes, cagoulés, armés, parfois sous l'emprise de stupéfiants, pour certains âgés de 15 ans, ont à nouveau pris d'assaut les rues mardi soir. De violents affrontements ont notamment eu lieu dans la ville de Baie-Mahault entre forces de l'ordre et casseurs.

Dans l'agglomération de Pointe-à-Pitre, un magasin de pneus a été incendié et de nombreux autres commerces ont été pillés, tandis que trois gendarmes et trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu.
nicoestla
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Avr 2007, 13:06

Message par Zimer » 18 Fév 2009, 10:56

a écrit ::le Figaro :Un homme tué bar balles
en Guadeloupe

Agé d'une cinquantaine d'années, il aurait été atteint par une balle tirée par des jeunes, dans la nuit de mardi à mercredi à Pointe-à-Pitre. Une nuit marquée par une escalade dans la violence avec des tirs contres les forces de l'ordre. Le LKP et le gouvernement ont lancé un appel au calme.


La violence franchit un nouveau pas en Guadeloupe. Alors que plusieurs membres des forces de l'ordre ont été blessés dans la nuit de mardi à mercredi, la cellule de crise installée à la préfecture du département a annoncé qu'un homme d'une cinquantaine d'années a été tué par une balle tirée «depuis un barrage tenu par des jeunes». Le drame s'est déroulé dans la nuit à Pointe-à-Pitre.

La Guadeloupe a connu une flambée de violence dans la nuit de mardi à mercredi. Plusieurs magasins ont été pillés à Pointe-à-Pitre, selon la préfecture, et des barrages, dont certains enflammés, dressés sur plusieurs rues de la ville désertées par les habitants. Au Bas-du-fort, dans la banlieue de Pointe-à-Pitre, des coups de fusil se faisaient entendre. Trois policiers ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu dans une cité de la ville, où ils avaient été appelés pour une intervention. Commentant les incidents qui avaient déjà émaillé la nuit de lundi à mardi, le maire de Pointe-à-Pitre, Jacques Bangou, a estimé que sa ville avait été «abandonnée par la force publique». «Les habitants ont vu les rues, les véhicules, les poubelles, les entreprises, les magasins livrés à des exactions commises par quelques bandes de jeunes», dont des adolescents de 12-13 ans, a-t-il déclaré mardi. «C'est un sentiment d'impuissance de ne plus appartenir à un Etat de droit, le sentiment de ne pas être en sécurité, d'avoir été abandonnée par la force publique», a-t-il jugé.

À Baie-Mahault, une localité située à 10 kilomètres au nord de Pointe-à-Pitre, véritable «point chaud» de cette soirée, de violentes échauffourées ont opposé dès 19h mardi (00h00 mercredi en métropole) une centaine de jeunes à des gendarmes mobiles. Selon le maire de la ville, Ary Chalus, une centaine de jeunes étaient présents dans une zone commerciale qui avait brièvement rouvert le week-end sous haute surveillance policière. Certains, munis de fusils à pompe, ont tiré à balles réelles en direction de la police, a-t-il également indiqué. Trois gendarmes ont été légèrement blessés, a ajouté le maire, tandis que trois jeunes ont également été interpellés. «Si ça continue, on risque d'avoir des familles endeuillées, il y a des enfants de 15 ans qui sont en train d'affronter les gendarmes : la Guadeloupe n'avait pas besoin de cela», a déclaré le maire de Baie-Mahault, en quittant les lieux.

Les actes de vandalisme, d'incendies de commerce et de véhicules se poursuivaient dans la nuit de mardi à mercredi vers 2h30 (7h30 en métropole), selon la préfecture. Outre Pointe-à-Pitre, les communes de Capesterre-Belle-Eau et Saint-François sont touchées, selon cette même source, qui n'était pas en mesure de dresser un bilan provisoire des interventions.

Premier accord en Martinique

Face à ce regain de violences, le «collectif contre l'exploitation» (LKP), qui mène la grève générale depuis le 20 janvier, a lancé «un appel au calme» sur Radio Caraïbes Internationale en milieu de soirée. «Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger», a déclaré le leader charismatique du LKP, Elie Domota. «Ne répondez pas à la provocation», a-t-il lancé aux jeunes, demandant dans le même temps au préfet de «retirer ses gendarmes». Un peu plus tôt son ton était pourtant différent. Vers 20h locales, sur RFO Télé-Guadeloupe, il avait appelé les manifestants à «laisser les gendarmes ‘débarrer' (retirer les barrages, ndlr) et à les reconstituer après leur départ». Appelant à «renforcer la mobilisation», Elie Domota avait aussi affirmé que «plus il y a de Guadeloupéens sur les routes, plus Sarkozy, Fillon et consorts comprendront qu'il faut satisfaire nos revendications».

Le pouvoir et le président de la République en particulier sont la cible des protestations sur l'île.


Mercredi matin sur RTL, il a répété son appel au calme, et à manifester pacifiquement. Elie Domata a jugé que le secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer Yves Jégo et le préfet de région portent «l'entière responsabilité» des violences de la nuit. Il a aussi dénoncé les violences de certains membres des forces de l'ordre à l'encontre des manifestants et même des «propos racistes» comme «sales nègres» assénés à certains d'entre eux. Le dirigeant du LKP a estimé que la Guadeloupe représentait toujours aux yeux du pouvoir métropolitain une «colonie» traitée avec «mépris». Il a appelé Yves Jégo à «respecter ses engagements» plaidant notamment en faveur d'un plan «pour l'emploi et la formation des jeunes». Un peu plus tôt sur Europe 1, le gouvernement, par l'intermédiaire de son porte-parole Luc Chatel, a également lancé «un appel au calme». «La place des uns et des autres, elle est davantage autour de la table que sur les barricades», a-t-il poursuivi. Il s'est refusé à donner des engagements, alors que le collectif qui mène la grève générale et les élus locaux insistent sur le fait qu'un pré-accord conclu avec le secrétaire d'Etat à l'Outre-mer Yves Jégo prévoyait une garantie de l'Etat à compenser par des baisses de charges une hausse des bas salaires. Le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre a lui accusé le LKP de «laisser déraper» le mouvement.

Ces violences surviennent alors que le président de la République doit recevoir jeudi à Paris les parlementaires et présidents des collectivités territoriales de Guadeloupe et Martinique.

En Martinique, un accord a été conclu entre le «collectif du 5 février contre la vie chère et pour l'emploi» et les représentants de la grande distribution de l'île. Cet accord pourrait permettre une baisse du prix de certains produits de première nécessité. Les négociations doivent reprendre mercredi.


Je sais pas quoi en penser mais le concert médiatique sur la Guadeloupe devient plus que suspect , il n'est plus question que d'émeutes urbaines de jeunes désœuvrés , de violence et d ' un LKP complètement débordé , certains média évoque un climat insurrectionnelle , bref ils semblent mettre le paquet pour préparer les esprits , l'opinion à une éventuelle répression !


Zimer
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Avr 2007, 09:38

Message par Vérié » 18 Fév 2009, 11:02


a écrit :
Je sais pas quoi en penser mais le concert médiatique sur la Guadeloupe devient plus que suspect , il n'est plus question que d'émeutes urbaines de jeunes désœuvrés , de violence et d ' un LKP complètement débordé , certains média évoque un climat insurrectionnelle , bref ils semblent mettre le paquet pour préparer les esprits , l'opinion à une éventuelle répression !


Hier soir, le décalage entre les infos radio de France INter et celles de la TV était saisissant :
-France Inter expliquait que, sur les barrages, il y avait toute la population, avec femmes, enfants, personnes âgées etc.
-La TV au contraire ne montrait que des violences "minoritaires".

Il est clair qu'on assiste à une préparation des esprits à la répression. Peut-être le gouvernement veut-il aussi faire pression de cette façon sur le LKP.

Vérié
 
Message(s) : 0
Inscription : 08 Sep 2007, 08:21

Message par jeug » 18 Fév 2009, 11:06

Avant les événements de la nuit, le point sur les barrage dans un article de France Antilles d'hier :

a écrit :Plus de bruits que de maux à Montebello

Ils étaient nombreux, ce mardi, en milieu d'après-midi, au rond-point de Montebello, à demander aux jeunes de Petit-Bourg de ne pas se laisser aller à la colère.
« Surtout ne jetez pas de pierres »! Ils étaient nombreux, ce jeudi, en milieu d'après-midi, au rond-point de Montebello, à demander aux jeunes de Petit-Bourg de ne pas se laisser aller à la colère. Nombreux à bien réexpliquer la démarche pacifique du mouvement de LKP. Car quand de l'autre côté des barrages naturels, au travers d'une épaisse fumée noire dégagée par les pneus en feu, est apparue la silhouette des hommes en rang, une poignée d'adolescents avait bien décidé d'en découdre.

« Ils ont passé du temps à travailler pour ériger ces barrages, explique un responsable de la sécurité de LKP. Certains n'ont pas dormi. Ils sont là depuis 1 heure du matin. Ils sont donc énervés mais on va les contrôler. »

Et contrôle il y a relativement bien eu. Car sur près de quatre cents personnes présentes, le nombre de roches jetées lorsque les forces de l'ordre sont passées à l'action pour débarrasser le rond-point, a été peu infime.

Là encore, des responsables venaient auprès des jeunes pour leur demander d'arrêter. En face, bien entendu, pas question de se laisser faire. Les lacrymogènes prennent des ailes. Les mobiles chargent... au rythme de tambours improvisés sur les glissières de sécurité. Car LKP était encore une fois bien organisé. Et déterminé à ne pas entrer dans l'engrenage de la violence. Et pour lier le geste à la parole, d'un seul homme, les manifestants se sont regroupés en cordon humain devant l'entrée sud de Petit-Bourg. Demandant parfois aux mobiles de sourire pour la photo... Scandant et chantant les mêmes slogans de cette Gwadloup sé tan nou pendant que le véhicule blindé, aidé à la force des bras par les gendarmes, dégageait la route.

Au final pas d'interpellations, ni de blessés semble-t-il. Mais toujours cette même détermination

«Nous avons très bien géré, explique Max Céleste du LKP. Les forces de l'ordre n'ont rien gagné. Nous avons consenti à les laisser, pour le moment, débarrasser la chaussée et cela pour éviter un bain de sang parce qu'il y a des jeunes qui ont vu et su qu'au Gosier un dirigeant du LKP a fini à l'hôpital ; qu'on a traité, à la télévision, un syndicaliste de "sale nègre". Comment voulez-vous que les jeunes ne soient pas en colère comme hier (lundi soir, NDLR) à Pointe-à-Pitre. Si nous n'avions pas été là pour les contrôler, il y aurait eu des victimes des deux côtés. Si nous n'en sommes pas arrivés là c'est grâce à l'organisation du LKP. Maintenant il faut que Sarkozy nous donne vite satisfaction », conclut-il.
jeug
 
Message(s) : 35
Inscription : 18 Jan 2007, 16:13

Message par nicoestla » 18 Fév 2009, 11:09

Un délégué syndical a été tué mercredi 18 février par balle par des jeunes qui tenaient un barrage à Pointe-à-Pitre. Trois policiers qui tentaient de lui porter secours ont également essuyé des tirs.
nicoestla
 
Message(s) : 0
Inscription : 10 Avr 2007, 13:06

Message par com_71 » 18 Fév 2009, 11:13

(Gaby @ mardi 17 février 2009 à 22:41 a écrit : A tout hasard, est-ce quelqu'un a des photos ou un site où on s'en procure facilement ?

sur le site du LKP, lien vers l'UGTG
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
Avatar de l’utilisateur
com_71
 
Message(s) : 6402
Inscription : 12 Oct 2002, 00:14

PrécédentSuivant

Retour vers Dans le monde du travail

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité