Guadeloupe-Martinique

Message par Puig Antich » 21 Fév 2009, 00:13

Le texte d'appel qui a présidé à la création de l'UGTG dans les années 70, UGTG désormais majoritaire en Guadeloupe.

Tout ça pour introduire la question : qui en sait plus sur ce syndicat de classe, son histoire, les tendances politiques qui le traversent, ses rapports avec les autres syndicats (ici il est fait mention des directions traitres) ? Y a t'il des perspectives d'unification, par exemple avec la CGTG ? etc.






a écrit :"ORGANISONS UNE CENTRALE SYNDICALE DE LUTTE DE CLASSE"

Tout au long de ces dernières années, les ouvriers, les paysans, les employés de différents secteurs, les petits fonctionnaires ont déclenché des actions de masse (grèves, manifestations, etc. ... ) contre le renforcement de l’exploitation de la classe des capitalistes, la classe des propriétaires fonciers et de l’État qui est à leur service.
La classe des capitalistes, et la classe des propriétaires fonciers ont toujours utilisé une double tactique (d’une part les mensonges, les manœuvres de division et de corruption, d’autre part la répression armée) pour briser la juste lutte des travailleurs. Les travailleurs ont certes remporté quelques succès dans leur lutte, mais ils ont essuyé aussi beaucoup d’échec.

Pourquoi ?

Les ouvriers, les paysans et les autres travailleurs n’avaient pas une conscience de classe assez élevée ; ils ne savaient pas encore distinguer clairement qui étaient leurs amis, qui étaient leurs ennemis ; ils n’étaient pas assez unis et organisés. Toutefois, la cause principale de ces échecs réside dans le fait que les travailleurs ont été trahis par les dirigeants des centrales syndicales. Les directions de ces centrales syndicales collaborent avec les capitalistes, les propriétaires fonciers et l’État capitaliste contre les travailleurs.

Mais ni les mensonges, les manœuvres de division et de corruption, la répression armée de la classe des capitalistes et des propriétaires fonciers, ni la trahison des centrales syndicales n’ont pu empêcher à la lutte de classe de se développer et de devenir plus aiguë. Les classes existent et la luttede classe est inévitable.
La classe des capitalistes exploite la classe ouvrière, les masses paysannes, les employés etc. .. La classe des propriétaires fonciers exploite les masses paysannes, l’État exploite les ouvriers et les fonctionnaires et réprime la lutte du peuple.

Les licenciements se font plus fréquents et plus massifs ; le chômage s’étend ; les conditions de travail sont de plus en plus dures ; les salaires continuent à baisser, les libertés syndicales et autres libertés démocratiques sont supprimées ; la répression contre les travailleurs est de plus en plus sauvage etc. ..

Il est inévitable que la lutte de classe devienne plus aiguë et plus acharnée. Les ouvriers luttent contre la classe des capitalistes, les paysans contre la classe des propriétaires fonciers, les employés et fonctionnaires contre les capitalistes et l’État, l’ensemble du peuple contre l’État qui l’opprime.

Tirant les leçons de leurs expériences de lutte, les paysans pauvres ont été les premiers à rejeter la direction des organisations syndicales de collaboration de classe ; ils se sont unis, ont pris en main la direction et créent deux organisations syndicales de lutte de classe : UTA (Union des Travailleurs Agricoles) et UPG (Union des Paysans Pauvres de la Guadeloupe). En trois ans ces deux organisations ont déclenché deux puissants mouvements de masse qui ont fait voir aux travailleurs de tous les secteurs, le visage de traître des dirigeants de toutes les centrales syndicales.

Un grand nombre d’ouvriers, d’employés de tous les secteurs, des petits fonctionnaires ont approuvé l’orientation syndicale de l’UTA. Ils ont décidé de s’unir autour de celle-ci pour organiser une véritable centrale de lutte de classe. Au cours de multiples discussions avec des organisations syndicales de base et avec des travailleurs inorganisés, nous avons fait un bilan des luttes syndicales passées et nous avons défini notre ligne syndicale.

Cliquez sur la photo pour la visualiser dans sa taille originale.
Camarades ! Aujourd’hui nous tenons le congrès constitutif de l’UGTG. C’est une nouvelle étape dans la lutte de la classe ouvrière et de l’ensemble du peuple Guadeloupéen contre l’exploitation et l’oppression des capitalises et des propriétaires fonciers et de l’État au service de ces derniers.

Participons au Congrès Constitutif de l’UGTG qui aura lieu à Baie-Mahault (Salle du C.P.P.R.) Dimanche 2 décembre 1973 à 8 heures

Déployons tous nos efforts pour faire de l’UGTG une puissante organisation syndicale de classe et de masse, dirigée par la classe ouvrière !

    * Ouvriers de l’industrie, de l’agriculture, du Bâtiment, des docks, UNISSEZ-VOUS !
    * Ouvriers et paysans, UNISSEZ-VOUS !
    * Ouvriers, paysans, employés de commerce, de maison des hôpitaux, petits fonctionnaires, marins, petits commerçants et artisans, UNISSEZ-VOUS !

UN POUR TOUS, TOUS POUR UN

Le Comité Préparatoire du Congrès Constitutif de l’UGTG
Puig Antich
 
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Message par Puig Antich » 21 Fév 2009, 00:40

Il y a un texte qui permet de mieux comprendre sur leur site. Ils sont donc plus ou moins influencés par les thèses maoistes.

a écrit :Fin des années 60 : Un paysage social morose

A la veille des évènements de Mai 1967, le Mouvement Syndical en Guadeloupe se caractérise par une grande faiblesse, une profonde division et des dirigeants totalement discrédités aux yeux des masses. Seule une poignée d’éléments révolutionnaires tentent à l’intérieur des syndicats réformistes de mobiliser les travailleurs, plus sur un idéal de justice qu’autour d’axes revendicatifs.

Le développement des idées anti-assimilassionnistes se fait d’abord au sein des milieux intellectuels en France (AGEG), qui revenant en Guadeloupe s’engagent dans un travail d’agitation et de propagande politique. Axé autour de l’idée d’indépendance nationale et de révolution nationale démocratique, ce travail sera très lent à pénétrer les masses travailleuses et le mouvement syndical.

Lorsqu’en Mars 1967, à Basse-Terre, le commerçant SRINSKY lâcha son chien sur un cordonnier handicapé, la ville s’enflamma spontanément. La population de Basse-Terre se révolta, mit le feu dans certains établissements commerciaux et réclama vengeance [1] . Au delà, c’est tout le mécontentement qui s’exprimait par une par une exigence de justice, de travail et de mieux-être. La classe politique ne comprit pas le message et continua dans son train-train à s’agenouiller devant le pouvoir colonial. L’Etat colonial lui répondit par la répression et renforça son son système judiciaire et policier : d’autres troupes de gendarmes mobiles et de militaires anti-émeute affluèrent en Guadeloupe dans les semaines qui suivirent.

En mai de la même année, les ouvriers du Bâtiment se mirent en grève pour exiger de leurs patrons une augmentation de salaire de l’ordre de 2%. Déclenchée officiellement par deux organisations syndicales - La Fraternité Ouvrière (syndicat autonome dissident de la CGT) et la CGT elle même - la grève fût totale dans le Bâtiment et rapidement prise en main par les travailleurs eux-mêmes. L’ultime négociation eût lieu à la CCI de Pointe-à-Pitre, sise alors Place de la Victoire. Tout bascula lorsque le Président de la Fédération Patronale du Bâtiment déclara que "lorsque les ouvriers du Bâtiment auront faim ils reprendront le travail". C’était donc l’échec des négociations. La foule des manifestants qui avait considérablement grossi depuis le début de la matinée vit alors les forces spéciales concentrées dans la cour de la Sous Préfecture se déployer, les encercler et quadriller simultanément toute la ville. Un coup de feu était tiré par un des éléments des forces spéciales, provoquant la mort de Jacques NESTOR et donnant le signal de deux jours de massacres. Ce furent 87 Guadeloupéens (chiffre annoncé 17 ans après par le Ministre des DOM) qui furent froidement abattus, plusieurs centaines qui furent blessés par balles, et plus de 200 arrestations et incarcérations. Les procès qui suivirent tant à Pointe à Pitre qu’à Paris eurent un retentissement international [2] .

C’est ainsi que l’Etat français noya dans le sang le mouvement de grève des ouvriers du bâtiment en utilisant le mécontentement des travailleurs pour décapiter un Mouvement Révolutionnaire qu’il craignait. C’en était donc pour l’Etat fini et du GONG et de toute velléité de remttre en cause l’ordre colonial établi. La peur née de l’esclavage des nègres remontait subitement à la surface et serrait à la gorge chaque Guadeloupéen.

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Les choses semblaient avoir basculé dans l’autre sens. Le mouvement syndical ne réalisait ni l’ampleur ni la gravité des évènements qu’il venait de subir ; et se montrait incapable d’en tirer le moindre enseignement. Les militants de ce mouvement de masse pour la plupart jeunes et inexpérimentés rentrèrent chez eux et reprirent le travail avec amertume. Quant aux dirigeants syndicaux, ils reprirent tranquillement leurs pratiques réformistes comme si rien ne s’était passé.

Le mouvement syndical rentra dans l’anonymat et l’indifférence. Et pourtant un profond sentiment d’injustice mêlé à de la haine vis à vis du "Blanc" et du colonisateur se développait dans le coeur de chacun et notamment des jeunes ; mais c’était désormais le règne de la peur et des sentiments refoulés.

Les mois et les années qui suivent les massacres des 26 & 27 mai 1967 sont marqués par une longue léthargie du Mouvement syndical qui sombre carrément dans l’oisiveté sociale et la démission intellectuelle. Le mouvement révolutionnaire lui s’enlise dans d’obscures querelles et divisions internes : Le GONG ne survivra pas aux évènements de 1967 et au procès de 1968.

Début des années 70 : Naissance d’un syndicalisme de rupture

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Toutefois un petit groupe de militants du GONG se constitue derrière deux hommes : "Jean" & "Max"...

Deux hommes vivant dans la clandestinité en Guadeloupe ; depuis 1967 pour Jean, qui, recherché après les massacres de Mai, avait refusé de se rendre et était condamné par contumace à trois ans de prison ; et depuis 1969 pour Max, porté déserteur en 1961 pour avoir refusé de faire la guerre d’Algérie dans les rangs de l’armée française. Max s’était d’ailleurs engagé dans les rangs du F.L.N. Algérien pendant la guerre et avait ensuite clandestinement regagné la Guadeloupe en 1969 après être passé par Cuba où il a séjourné quelques mois avec sa famille.

Ce noyau révolutionnaire qui s’appellera plus tard "Les démissionnaires du GONG", traqué par la police, entreprend un travail de longue haleine consistant en d’abord à mener la réflexion et à faire le bilan de toutes les expériences des luttes Guadeloupéennes de IGNACE & DELGRES (1802) à Mai 1967.

La Guadeloupe du début des années 70 se caractérise par une forte domination des usiniers et des gros propriétaires fonciers sur l’ensemble de la société. L’économie de plantation axée autour de la canne et de la banane contrôlée par un petit groupe de capitalistes français et une cinquantaine de gros békés constituait le pilier du système colonial français en Guadeloupe.

L’Etat Gaulliste s’était transformé en appareil de coercition dirigé contre la grande majorité de la population Guadeloupéenne.

Sur le plan international, c’est le début de la construction européenne et la France y joue un rôle essentiel. A son insu et au mépris de ses intérêts spécifiques, la Guadeloupe est intégrée de force par la France dans la Communauté Européenne.
Dans le même temps, galvanisés par les succès remportés par le FNL Vietnamien contre les Américains, les peuples du Tiers-Monde s’engagent résolument dans la lutte de Libération Nationale. La révolution chinoise et les thèses défendues par MAO TSE TOUNG, s’érigent en modèle universel inspirant l’ensemble du mouvement révolutionnaire international. Les révolutionnaires Guadeloupéens, sans pour autant créer un mouvement de type Maoïste, s’inspirent du modèle chinois, issu du milieu paysan, s’agissant notamment de l’approche méthodologique de l’enquête et des techniques de pénétration des milieux paysans en Guadeloupe.

En l’absence de débat idéologique et politique en Guadeloupe, le Groupe des démissionnaires du GONG, s’appuie sur le travail fait dans le milieu des étudiants regroupés au sein de l’AGEG. Des liens solides s’établissent entre ces deux mouvements et les échanges deviennent systématiques au point que l’AGEG devient le principal vivier d’où sortent la plupart des cadres du groupe des "Démissionnaires du GONG". Etudiant & Jeune militant de l’AGEG à ce moment là, celle-ci propose à Rosan MOUNIEN de rentrer en Guadeloupe pour contribuer au travail Révolutionnaire de l’époque. Il accepte avec enthousiasme, "sans se douter un seul instant que j’allais rencontrer deux hommes (Max et Jean) qui feraient bascule ma vie dans un univers que je n’avais au fond jamais imaginé".

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Les deux leaders du groupe des "Démissionnaires" (Max & jean) avaient pris le parti de s’engager dans la recherche de la connaissance de la situation profonde des ouvriers et paysans de ce pays. Pour ce faire, ils vont pendant plusieurs mois travailler (en coup de main) et vivre avec ceux qui sont les plus démunis mais qui dégagent une force spirituelle considérable. C’est alors qu’ils décident de mener une enquête approfondie sur la situation économique et sociale, sur le mode de vie et sur les expériences de lutte des ouvriers et paysans de toute la région de Sainte-Rose.

Ce travail dure plus de 6 mois et, après la phase de bilan, il aboutit le 12 décembre 1970 à la création d’une organisation regroupant les ouvriers agricoles et les paysans pauvres : L’Union des Travailleurs Agricoles, L’UTA.

Une semaine après sa création, l’UTA se retrouve à la tête d’un mécontentement paysan à l’usine de Bonne-Mère à propose du paiement de la ristourne [1] de fin de campagne habituellement payée aux petits planteurs et aux colons partiaires [2] sur les cannes livrées en cours de récolte.
C’est donc en 1970 que le mode de paiement de la canne à la richesse saccharine était appliquée pour la première fois ; et pour la première fois les planteurs à la place de leur ristourne reçurent un bordereau de paiement avec un compte débiteur vis-à-vis de l’usine.

Ce même phénomène se produisit indistinctement dans toutes les usines de Guadeloupe et de Marie-Galante ; mais le hasard a voulu que ce soit les paysans de Sainte-Rose qui réagirent avec véhémence et entreprirent d’interpeller la Direction de l’usine Bonne-Mère. Les dirigeants de l’UTA prirent le dossier en main dans le but de traduire le mécontentement spontané en revendications générales.

A sa création, l’UTA regroupe deux catégories de travailleurs ayant des statuts juridiques différents : d’une part les ouvriers agricoles salariés et d’autre part les paysans, travailleurs indépendants. Mais ces deux catégories de travailleurs vivent dans les mêmes conditions sociales ; d’ailleurs ce sont les mêmes hommes et femmes qui exercent simultanément les deux métiers.
Les dirigeants de l’UTA étaient tous des travailleurs agricoles n’ayant aucune formation syndicale, la plupart sachant à peine lire et écrire ; mais tous avaient une détermination et une force de conviction qu’ils dégageaient dans leur langue maternelle, le créole.

Un homme parmi tous se dégageait comme leader naturel et reconnu : il s’agissait de Charles BALAGNE, 45 ans, ouvrier agricole qui fut élu Secrétaire Général. Il devait décéder quelques mois plus tard, tragiquement heurté par un véhicule dans la nuit du 4 avril 1971 durant la grande grève. Sa disparition reste un mystère non élucidé.
Puig Antich
 
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Message par com_71 » 21 Fév 2009, 00:53

Je recite un article de Combat Ouvrier (avril 2008) qui répond - partiellement - aux interrogations de Puig Antich.

(combat ouvrier a écrit :Guadeloupe

Élie Domota, nouveau secrétaire général de l'UGTG

L'Union Générale des Travailleurs de Guadeloupe (UGTG) a tenu son 12ème congrès du 2 au 5 avril dernier. C'est Elie Domota qui a été choisi par les ugtgistes pour succéder à Raymond Gauthierrot, le secrétaire général sortant. Elie Domota, cadre de l'ANPE, est un militant connu de l'UGTG qui a participé et dirigé diverses grèves en Guadeloupe et pas seulement à l'ANPE.
Lors de ce 12ème congrès, la direction de l'UGTG a tenu à bien expliquer qu'elle situait son action dans le cadre de la lutte de classe mais aussi avec l'indépendance Nationale de la Guadeloupe comme principal objectif. Donc, rien de nouveau par rapport aux années précédentes. On sait que ce qui fait la force de syndicat c'est sa réputation justifiée de combativité, et notamment le fait qu'il est capable, face à des patrons retors, d'aider les travailleurs à tenir le temps qu'il faut pour arracher tout ou partie de leurs revendications. C'est d'ailleurs plus là-dessus que sur l'affichage de ses convictions indépendantistes qu'est fondée sa popularité. Au moment où le principal mouvement indépendantiste de Guadeloupe, l'UPLG, avait subi des revers et un réel recul, les militants les plus convaincus, les plus combatifs s'étaient regroupés autour des syndicats nationalistes et avaient renforcé l'UGTG, faisant de celle-ci une véritable force combattante au sein des travailleurs.
Pour l'instant, son appartenance au camp indépendantiste n'a pas d'incidence politique sur la situation politique, pour la raison simple que les sentiments autonomistes ou indépendantistes dans la population ont en partie reculé. Car l'état colonial français, en tant qu'état d'une puissance riche, a joué sur les investissements divers et les améliorations matérielles de tous ordres pour faire reculer les anti-colonialistes, tout en leur donnant satisfaction sur certains points (reconnaissance politique de leurs organisations et leaders, reconnaissance officielle du créole, etc...).
Aujourd'hui, contrairement aux années 60 et 70, on peut être officiellement indépendantiste et faire partie des gestionnaires des institutions officielles (mairie, Région, département, assemblée nationale). Rappelons nous qu'en 1960 des anti-colonialistes divers de la fonction publique avaient été mutés d'office hors d'ici, pour avoir affiché leurs convictions autonomistes!
On n'en est plus là mais la population, dans ses diverses couches, a trouvé au travers des luttes et manifestations une façon de composer avec le dit colonialisme qui lui-même a fait donc des concessions et s'y prend de façon plus modérée, plus indirecte pour maintenir sa mainmise sur ses dits DOM et TOM. Il y a mis beaucoup plus d'argent, mis fin à certaines discriminations criantes et fait beaucoup de promotion des uns et des autres.
Mais il n'est pas dit qu'il pourra toujours continuer à mener cette politique. Notamment, en ce moment où le président français lui-même affirme qu'il n'y a plus d'argent dans les caisses et que les économies sont nécessaires. L'Etat, aujourd'hui, a tendance à rogner sur toutes les dépenses publiques. Il y a fort à parier que les dépenses pour les DOM-TOM sont celles qui seront parmi les premières à sérieusement diminuer. Quoiqu'il en soit on voit déjà - par la décentralisation - un véritable désengagement de l'Etat qui aura des conséquences sur l'emploi et le niveau de vie des populations de nos territoires.
En maintenant son drapeau indépendantiste, au travers de son activité syndicale, l'UGTG espère bien qu'à un tournant de la situation, à un moment donné, en tant qu'organisation indépendantiste, elle pourra reprendre l'initiative politique, et avec beaucoup plus de poids car s'appuyant sur le mécontentement des travailleurs, comme le faisaient les nationalistes dans les années 60/70 à 80.
Pour notre part, en tant que militants communistes, nous espérons et nous agissons pour que les poids des travailleurs, leur expérience de lutte, leurs organisations leur permettent de jouer un rôle primordial pour faire triompher leur point de vue sur l'organisation de la société. Ce qui est indispensable pour ne pas voir, à un tournant de la situation, des hauts fonctionnaires et politiciens de l'Etat colonial simplement remplacés un jour par des notables en mal de pouvoir et chargés de préserver les intérêts des capitalistes et possédants locaux et internationaux sévissant dans nos territoires. Et cela au détriment des intérêts des masses travailleuses et pauvres.
Il se pourrait que les deux positions que mettent en avant les militants de l'UGTG, à savoir la lutte de classe et l'indépendance nationale, deviennent, pour eux, contradictoires dans le développement de la lutte des travailleurs. L'UGTG sera-t-elle alors plus nationaliste que partisan de la lutte de classe? La question sera posée à travers la lutte des travailleurs. La classe ouvrière doit chercher à renverser la société bourgeoise et à mettre à sa place une organisation sociale contrôlée par les travailleurs en vue de leur émancipation. Ce n'est donc pas pour eux uniquement un problème «d'indépendance» qui se posera. Il s'agit bien finalement de leur propre émancipation à travers une société contrôlée par eux dans leurs entreprises, leurs quartiers.
Il est clair que si l'indépendance consiste à ce qu'une bande de notables, fussent-ils blancs, noirs, indiens et autres bourgeois compradors ou internationaux, se servent de la lutte des travailleurs pour mettre en place un pouvoir politique pour leur propre compte, les travailleurs devront s'y opposer et tenter par tous les moyens de construire leur propre pouvoir, en prenant la tête de toutes les formes de protestations anticolonialistes et de toutes les luttes sociales! Les travailleurs n'opposeront pas à leur propres buts les aspirations anti-colonialistes ou nationales, si elles se font jour. Mais agiront à l'intérieur de celles-ci pour parvenir à leurs propres buts conformes aux intérêts des larges masses, opposés à ceux d'une minorité de possédants, de notables et d'affairistes internationaux divers.
Aujourd'hui, on est évidemment loin d'une situation où ces problèmes se posent réellement, autrement qu'à l'état d'évaluation et de prise de position théorique, compte tenu de l'état des forces, du niveau des luttes aux Antilles et en France. Mais autant que l'UGTG insiste pour préserver son orientation indépendantiste, ce qui est son droit, autant il est nécessaire dans le camp des travailleurs de maintenir tout aussi clairement ce que sont les objectifs propres des travailleurs de ce pays, indépendamment de ceux des notables nationalistes de toute obédience, face aux problèmes politiques qui se posent aujourd'hui ou pour demain.



Retour en arrière :

(20 minutes 18 02 2009 a écrit :

Guadeloupe: Le syndicaliste «n'a pas été atteint par une balle perdue»


C'est la première victime du conflit en Guadeloupe. Un homme a été tué par une balle tirée «depuis un barrage tenu par des jeunes» vers 0h30, dans la nuit de mardi à mercredi à Pointe-à-Pitre. Selon les informations de 20minutes.fr, il s'agit d'un militant de la CGTG, la Confédération Générale du Travail de la Guadeloupe, la deuxième organisation syndicale sur l'île. Il s'agit de Jacques Bino, un agent des impôts. C'est un père de famille de 47 ans.

«Il venait de participer à un meeting à la Mutualité. On venait justement de décider de maintenir les barrages, mais de calmer les jeunes, nous explique Max Céleste, membre de la direction de Combat Ouvrier. Il y a des pillards, des jeunes incontrôlables. On voulait leur dire d'arrêter de faire n'importe quoi. Avec son frère, Jacques Bino est rentré chez lui en voiture, dans la cité Henri IV. Il approchait d'une barricade où des jeunes tiraient sur des policiers, quand, brusquement, il s'est effondré au volant après avoir été touché par une balle au thorax. C'était une balle perdue. Vus les premiers élements qu'on a, on ne peut incriminer la police. Son frère est choqué, mais il n'a rien.»Des policiers de la Bac intervenus sur place ont effectivement été visés et trois policiers ont été légèrement bléssés.

Pourtant selon les premiers éléments de l'enquête Jacques Bino n'a pas été atteint par une balle perdue, a affirmé mercredi le procureur de Pointe-à-Pitre, Jean-Michel Prêtre. Au terme des premières constatations, sa voiture a subi trois tirs dont les deux premiers ont visé le côté arrière-droit du coffre de la voiture et le troisième, mortel, a été «tiré par la fenêtre ouverte du passager assis à l'avant droit», a précisé le procureur lors d'une conférence de presse.

Le coup de gueule d'un camarade du syndicaliste tué

Pour Max Céleste, membre de la direction de Combat Ouvrier et qui côtoyait le militant CGTG décédé au sein du collectif LKP, «l'Etat français a créé une situation chaotique. Les jeunes deviennent incontrôlables, si le LKP n'avait pas fait preuve de sang froid et eu un service d'ordre efficace, il y aurait eu de nombreux dérapages bien plus tôt dans le conflit.» Selon Céleste, «la dégradation actuelle est terrible quand on voit que Jégo avait validé le dimanche 8 février un pré-accord entre patronat et syndicats. Mais ses aller-retours en métropole et le volte-face du gouvernement ont mené indirectement à ce drame. Tout comme des insultes racistes de certaines forces de l'ordre.»

Réunion d'urgence cet après-midi

Michèle Alliot-Marie a annoncé l'envoi sur place de quatre escadrons de la gendarmerie dès mercredi soir, en renfort .

Le début de la nuit avait déjà été le théâtre d'affrontements violents. Outre les trois policiers à Henri IV, trois gendarmes ont été légèrement blessés par des tirs d'armes à feu alors que les affrontements entre jeunes et forces de l'ordre se multipliaient. Plusieurs magasins ont été pillés à Pointe-à-Pitre et des barrages, dont certains enflammés, dressés sur plusieurs rues de la ville désertées par les habitants. Selon la préfecture, «des incendies se déclarent dans des commerces, essentiellement dans l'agglomération de Pointe-à-Pitre».

Ont notamment été pillés des magasins et entreprises appartenant au groupe béké martiniquais Bernard Hayot (GBH), notamment une concession Renault, un atelier de réparations auto rapides, un magasin de pneus et un hypermarché Carrefour.

Fusils à pompe

A Baie-Mahault, à dix kilomètres de Pointe-à-Pitre, de violentes échauffourées ont opposé dès 19 heures mardi (minuit en métropole) une centaine de jeunes à des gendarmes mobiles.

Selon le maire de la ville, Ary Chalus, une centaine de jeunes étaient présents dans la zone commerciale de Destrelland à Baie-Mahault, qui avait brièvement rouvert le week-end sous haute surveillance policière. Certains, munis de fusils à pompe, ont tiré à balles réelles en direction des forces de l'ordre. «Les jeunes ont même tiré sur l'hélicoptère qui amenait sur place le colonel de gendarmerie», a affirmé Chalus, qui parle de scènes de «chaos». «On risque d'avoir des familles endeuillées, il y a des enfants de 15 ans qui sont en train d'affronter les gendarmes».

Trois gendarmes ont été légèrement blessés, tandis que trois jeunes ont également été interpellés.

«Ne répondez pas à la provocation»

Face à ce regain de violences, le LKP, qui mène la grève générale paralysant l'île depuis le 20 janvier, a tenu à apaiser les esprits sur la radio RCI en milieu de soirée. Son leader, Elie Domota, a demandé en créole aux émeutiers: «Ne mettez pas votre vie en danger, ne mettez pas la vie des autres en danger». «Ne répondez pas à la provocation», a-t-il lancé aux jeunes, demandant dans le même temps au préfet de «retirer ses gendarmes».

Le porte-parole du gouvernement Luc Chatel a lui aussi lancé, sur Europe 1, un «appel au calme», estimant que «la place des uns et des autres, est davantage autour de la table que sur les barricades».

Le début de semaine est extrêmement agité. Lundi matin, les militants du LKP avaient dressé de nombreux barrages et les forces de l'ordre étaient intervenues, puis dans la soirée et la nuit des bandes de jeunes s'étaient opposées aux forces de l'ordre.

Rappelons que le président de la République doit recevoir jeudi à Paris les parlementaires et présidents des collectivités territoriales de Guadeloupe et Martinique.

L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par com_71 » 21 Fév 2009, 11:17

Sur radio Martinique à l'instant, interview d'un militant du collectif :

l'accord sur les familles de produit est remis en cause, la grande distribution aurait compris "familles d'articles de produits"...

journaliste : "Le jeu du chat et de la souris va durer..."

militant : "à un moment il faut tuer la souris".
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Message par com_71 » 21 Fév 2009, 11:56

Dans France-Antilles Guadeloupe ce matin (rédigé avant la suspension des négociations reportées maintenant à lundi) :

a écrit :
200 euros : le LKP jauge le montage financier

Martin T. Laventure France-Antilles Guadeloupe 21.02.2009

« Ça bloque parce que les deux médiateurs veulent nous imposer un truc qu'ils ont inventé », indiquait Elie Domota, lors de la reprise des négociations qui s'annoncent encore une fois compliquées.

«Les patrons proposent 50 euros, l'Etat le RSA, mais c'est en fait, un montage complexe à mettre en œuvre. Pourquoi faire compliquer quand on peut faire simple », se demandait Elie Domota, lors d'une suspension de séance. Pendant près de deux heures, les négociations interrompues depuis le fameux dimanche 8 février ont repris. Elles ont repris, là où elles ont buté. Sur le versement des 200 euros pour les bas salaires.
Ce long intermède, durant laquelle moult péripéties se sont déroulées, a permis aux médiateurs dépêchés par le Premier ministre François Fillon de travailler avec le patronat sur des solutions en appui avec les propositions faites jeudi par le chef d'Etat.

Un « truc des médiateurs »
Au LKP, on reste sur une constante en proposant comme un diktat une piste à explorer : les exonérations de charges à donner aux petites entreprises pour leur permettre de faire face à la situation et améliorer leur existence. « Ça bloque parce que les deux médiateurs veulent nous imposer un truc qu'ils ont inventé. » dit agaçé Elie Domota. Mais quel est ce truc? Le leader du collectif explique : «C'est le couplage du RSA avec un bonus de 50 euros qui serait donné par les patrons et un RSA qui deviendrait un complément de salaire pour les revenus les plus bas dans le cadre du RMI.» Le syndicaliste a sa vision de la nouvelle aide sociale qui devrait entrer en vigueur dès la fin de cette année. «Le RSA c'est la nouvelle version du RMI et de l'allocation parent isolé et qui dépendrait de la situation familiale.»
Alain Plaisir de la CTU, est pour sa part convaincu que l'Etat peut débloquer cette situation de crise sociale. «Il faut pour cela qu'il s'implique davantage. Les petits patrons disent qu'ils peuvent donner 50 euros et les autres 70 euros. Ce qui est bien loin de notre revendication. Si les entreprises ne peuvent pas payer, au lieu de récupérer la CSG et le RDS qui vont dans les caisses de l'Etat, il faut les laisser aux salariés, ce qui soulagerait les patrons et permettrait aux petites entreprises de mettre un complément si nécessaire.»
Les négociations se poursuivaient encore dans la nuit. Le LKP a souhaité que les médiateurs et les patrons reviennent avec d'autres solutions plus proches de leurs revendications.
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Message par com_71 » 21 Fév 2009, 12:22

7h (heure locale) sur Radio-Guadeloupe, au journal, longue interview de J.-M. Nomertin sur l'organisation des obsèques de J.Bino et le cours des négociations.

Probablement en ligne dans la matinée :

http://radio.rfo.fr/index-fr.php?page=accueil&radio=0

(cf. en bas à gauche)
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Message par com_71 » 21 Fév 2009, 17:19

(AP 12h locale a écrit :Guadeloupe: les discussions suspendues jusqu'à lundi

Toujours pas d'accord en Guadeloupe: les discussions entre représentants du patronat et du collectif LKP, à la pointe de la contestation sociale depuis un mois, ont été "suspendues" jusqu'à lundi après près de cinq heures de discussions vendredi soir. "Le paroxysme de la crise est peut-être derrière nous", voulait croire samedi Nicolas Sarkozy, même s'il reste selon lui "beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à faire". Lire la suite l'article

Jeudi, le président de la République avait renouvelé sa promesse de se rendre "dès le calme revenu" en Guadeloupe à l'occasion d'états généraux qui se dérouleront dans tous les départements d'outre-mer. Outre un "effort supplémentaire" de 580 millions d'euros, il a également annoncé que l'Etat était prêt à exonérer de charges sociales une prime mensuelle que les entreprises voudraient bien verser aux plus bas salaires.

"Les négociations sont en cours", sur cette base, s'est félicité samedi Nicolas Sarkozy en marge de sa visite au Salon de l'Agriculture. "Chacun comprendra que ce n'est pas dans la violence qu'on obtient satisfaction, mais c'est dans le calme, le dialogue et la sérénité", a-t-il ajouté. "Pour l'instant il n'y a rien d'autre à faire que de ramener le calme dans des départements d'Outre-mer".

De son côté, le ministre du Budget Eric Woerth a annoncé samedi "la mise en oeuvre sans délai d'un train de mesures douanières exceptionnelles" pour soutenir les entreprises de Guadeloupe, notamment des possibilité de report et d'échelonnement des paiements.

Selon Stéphane Grauvogel, secrétaire général aux affaires régionales de la préfecture de Guadeloupe, les discussions entamées vendredi ont été "suspendues" au bout de près de cinq heures. Des rencontres "vont se prolonger en bilatéral ce week-end", les médiateurs devant selon lui s'entretenir séparément avec des représentants du patronat et du collectif LKP (Liyannaj kont pwofitasyon, Ensemble contre la surexploitation). Tous se retrouveront en "réunion plénière", lundi à 11h locales.

En attendant la reprise des discussions, le collectif LKP, à l'origine du mouvement de grève générale contre la vie chère, a jugé insuffisantes les propositions du patronat. "Les patrons font des propositions qui varient entre 50 et 70 euros. On leur a fait bien comprendre que nous sommes loin, loin du compte", a déclaré Elie Domota, le leader du LKP, qui demande une hausse de 200 euros pour les bas salaires.

Par ailleurs, "le complément RSA" (revenu solidarité active) annoncé par l'Etat "nous paraît vraiment quelque chose" de "très très très difficile à mettre en oeuvre", a-t-il dit à France Info. "Ce n'est pas une augmentation de salaire, c'est une prestation sociale que l'on veut faire (passer pour) complément de salaire", a-t-il estimé sur France-Info.

Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGT-Guadeloupe, a également jugé que les propositions patronales étaient "largement insuffisantes" par rapport aux revendications des syndicats. "Nous restons fermes sur les 200 euros nets, nous le disons", a-t-il déclaré à France Info. "Il est hors de question qu'on paie cette grève-là par une revendication revue à la baisse".

Il a énuméré trois conditions posées par les syndicats. "La première, c'est que toutes les entreprises qui sont éligibles doivent payer, notamment les grosses entreprises", a souligné le syndicaliste. "Les moyennes, qui auront des difficultés, qu'elles ouvrent leurs livres de comptes, et on verra".

"On nous demande des choses impossibles", commentait pour le patronat, Nicolas Vion, président du groupement hôtelier et touristique de la Guadeloupe. "Ce que nous faisons dans le contexte économique actuel, c'est vraiment le maximum de ce que nous pouvons faire", a-t-il affirmé sur France Info. "Nous avons en cinq ans la moitié des hôtels qui ont disparu, (...), 700 emplois à temps plein plus les compressions d'effectifs".

C'est dans ce contexte de reprise des discussions consécutive aux annonces de Nicolas Sarkozy en faveur de l'outre-mer qu'Olivier Besancenot, du Nouveau Parti Anticapitaliste, est arrivé vendredi en Guadeloupe pour une visite destinée à soutenir le mouvement social. "Vous allez nous expliquer comment vous avez fait pour qu'on fasse la même chose là-bas, en fait, c'est ça, c'est juste ça".

D'après la préfecture, la nuit a été calme en Guadeloupe, où aucun incident, violence ou affrontement n'était rapporté et il ne restait plus qu'"un ou deux" barrages dans l'île.

Un accident mortel de la circulation est survenu au lieu-dit Blonval sur la commune de Saint-François, où pour une raison encore indéterminée, un motocycliste qui ne portait pas de casque a heurté un barrage. Une enquête était en cours pour déterminer les causes de l'accident survenu alors qu'il n'y avait semble-t-il plus personne au barrage, qui était installé depuis trois ou quatre jours, selon Hubert Vernet, secrétaire général de la préfecture. AP
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Message par com_71 » 21 Fév 2009, 17:24

(AP 18h a écrit :Plusieurs milliers de personnes défilent à Paris en soutien à la Guadeloupe

Plusieurs milliers de personnes -10.000 selon la police- défilaient samedi après-midi à Paris pour soutenir les revendications des grévistes en Guadeloupe et rendre hommage au syndicaliste tué par balle dans la nuit de mardi à mercredi dernier.

Les manifestants, qui répondaient à l'appel du collectif "continuité LKP", constitué d'associations de la communauté antillaise et des représentations en métropole des organisations et syndicats à l'origine de la grève en Guadeloupe, ont défilé en milieu d'après-midi de la place de la République à celle de la Nation.

La CGT, la CFDT, la CFTC, la FSU, Solidaires, le PS, le PCF, les Verts, le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), LO, ou encore le Parti de Gauche (PG) avaient appelé à se joindre au défilé et à des rassemblements dans plusieurs autres villes, notamment à Toulouse où 400 à 500 personnes ont manifesté, selon les sources.

A Paris, parmi les personnalités politiques, on notait la présence de la députée de Guyane Christiane Taubira et du sénateur de l'Essonne fondateur du PG Jean-Luc Mélenchon. Les manifestants brandissaient des portraits de Jacques Bino, le syndicaliste tué par balle, et certains portaient un brassard blanc en signe de deuil.

"La vie est chère sous les cocotiers", "Chômage: Hexagone 8,1%, Guadeloupe 22,7%", "Liberté, égalité, fraternité, pour qui?", ou encore "Non à la répression, oui à la négociation", pouvait-on lire sur les pancartes en tête du cortège encadré par un service d'ordre dont les membres portaient des tee-shirts noirs siglés en lettres blanches "sécurité CLKP".

Dans le cortège au-dessus duquel flottait un drapeau français, les manifestants, parmi lesquels de nombreux membres de la communauté antillaise en métropole, reprenaient le slogan chanté dans les défilés et sur les barrages en Guadeloupe: "La Gwadloup sé tan nou, la Gwadloup a pa ta yo" ("la Guadeloupe nous appartient, la Guadeloupe n'est pas à eux").

"Solidarité, solidarité!", scandaient également les manifestants. "Nous sommes ici en solidarité avec la Guadeloupe! Nous sommes ici en solidarité avec la Martinique! Nous sommes ici en solidarité avec la Guyane! Nous sommes ici en solidarité avec La Réunion", a lancé, juché sur un camion-sono et sous les acclamations et les applaudissements de la foule, l'acteur Luc Saint-Eloy, figure de la communauté antillaise.

"Peuple de France, nous voulons vous signifier que nous avons soif d'égalité!", a-t-il poursuivi. "Nous sommes en deuil. La Guadeloupe nous regarde, la France nous regarde, mais le monde nous entend!".

Le comédien Jean-Michel Martial, également présent dans le cortège, a expliqué être venu parce qu'un "homme est tombé alors qu'il était debout pour défendre ses droits. Je porte le deuil de cet homme". "Je suis là", a-t-il ajouté, "pour que les négociations qui ont commencé puissent aboutir à ce que chacun retrouve sa place sur l'échiquier, mais une place équitable". AP


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Message par com_71 » 21 Fév 2009, 18:47

(afp 18h20 a écrit :Dans les rues de la métropole, des milliers de manifestants soutiennent la Guadeloupe

A Paris et dans plusieurs villes de métropole, des milliers de personnes ont manifesté samedi leur solidarité "avec les mouvements initiés en Guadeloupe contre la vie chère", à l'appel du collectif "Continuité LKP" soutenu par des syndicats et des partis de gauche.

A Nantes, 700 manifestants ont défilé, une centaine à Strasbourg et quelque 200 à Lyon, Lille, Rennes et Limoges. Environ 500 personnes se sont rassemblées à Marseille comme à Toulouse.

La plus importante manifestation s'est déroulée à Paris où de 10.000 (police) à 30.000 personnes (organisateurs), la plupart d'origine antillaise, ont défilé durant plus de deux heures de la place de la République à celle de la Nation derrière une banderole "Continuité Liyannaj kont Pwofitasyon" (LKP, "collectif contre l'exploitation outrancière").

Plusieurs mètres séparaient le début du cortège des personnalités politiques qui semblaient vouloir rester discrètes. Figuraient notamment, en ordre dispersé, Harlem Désir (PS), Denis Baupin (Verts), Jean-Luc Mélenchon (Parti de Gauche), Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud (LO), Alain Krivine (NPA), et des membres du PCF et du Parti ouvrier indépendant (POI), suivis des cortèges de la CGT, la CFDT et de Sud.

La députée de Guyane, Chritiane Taubira (PRG), était également présente au côté de la comédienne guadeloupéenne Firmine Richard.

"Il faut qu'à la reprise des négociations, le gouvernement apporte des réponses claires et non pas floues sur l'augmentation de 200 euros des salaires et les revendications sur les prix", a déclaré à l'AFP M. Désir.

Pour Razzy Hammadi (PS), la "revendication de dignité et de respect" est "universelle. Ce n'est pas une manifestation de Noirs et d'Antillais".

Pariant sur l'effet de contagion, tout comme le NPA d'Olivier Besancenot actuellement en Guadeloupe, Mme Arthaud a estimé que "si un mouvement aussi puissant se produisait en métropole, le gouvernement serait forcé de reculer".

Tout au long du défilé souvent rythmé par des percussions, les manifestants ont alterné chants créoles et slogans "plus jamais ça" ou "stop au mépris" avec le poing levé, reprenant en choeur "c'est fini la colonisation".

"200 euros ici aussi, yes we can", "la vie est chère sous les cocotiers", "Dom-tom Métropole, doubout!" (debout): de très nombreuses pancartes disparates étaient brandies par les manifestants.

Certains portaient un brassard blanc en signe de deuil après la mort du syndicaliste Jacques Bino. Une minute de silence a d'ailleurs été observée, en début de manifestation, alors que des militants de la CGT-impôts tenaient des portraits de cet homme, dont les obsèques ont lieu dimanche.

Beaucoup de manifestants dénonçaient l'emprise des békés (descendants de colons blancs) sur les Antilles. Pour Martine Charles-Angèle, avec sa pancarte "Renfort de France", "l'apartheid, c'est pas qu'une idée aux Antilles". Mais cette enseignante martiniquaise qui vit depuis neuf ans en métropole, réfute les "slogans vengeurs et surtout la violence".

Nicolas voudrait que ses deux filles, avec qui il est venu à la manifestation, "ne vivent pas ce que j'ai vécu, cette injustice sociale". "Quand j'étais petit en Guadeloupe, notre voisine était békée, elle nous faisait travailler et ne nous payait pas, c'était normal".



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Message par jeug » 21 Fév 2009, 19:16

(AP 12h a écrit :Jean-Marie Nomertin, secrétaire général de la CGT-Guadeloupe, a également jugé que les propositions patronales étaient "largement insuffisantes" par rapport aux revendications des syndicats. "Nous restons fermes sur les 200 euros nets, nous le disons", a-t-il déclaré à France Info. "Il est hors de question qu'on paie cette grève-là par une revendication revue à la baisse".

Il a énuméré trois conditions posées par les syndicats. "La première, c'est que toutes les entreprises qui sont éligibles doivent payer, notamment les grosses entreprises", a souligné le syndicaliste. "Les moyennes, qui auront des difficultés, qu'elles ouvrent leurs livres de comptes, et on verra".

=D>

Ca y est, le site du LKP a rouvert, après un petit lifting ! : http://www.lkp-gwa.org/
jeug
 
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