environ 4 enfants sur 1000 sont autistes, soit 100 000 personnes au moins en France, chiffre probablement sous estimé.
les causes sont génétiques et chromosomiques, mais un grand nombre de genes sont impliqués, on pense actuellement une vingtaine au moins, ce qui explique la grande diversité des cas et le degré plus ou moins grave des symptomes selon le ou les genes touchés...
par ailleurs certaines formes d'autisme d'origine génétique n'apparaissent que si en plus interviennent des incidents de developpement intrautérins, ce qui explique par exemple pourquoi 60% des vrais jumeaux d'autistes sont également autistes et pas 100 %.
extrait de wikipedia:
a écrit :
....
Causes héréditaires
Dans la synthèse M/S (médecine/sciences) de 2003, les auteurs estiment qu'un quart des cas d'autisme est associé à des affections connues. Les trois quarts restants demeurent d'origine inconnue.
Le développement des nouvelles techniques d'analyse ainsi que les études menées dès les années 70 sur les couples de jumeaux ont permis de mettre en évidence une forte influence de l'hérédité dans l'apparition du syndrome autistique.
Les éléments en faveur de l'origine génétique de l'autisme sont :
1. La proportion filles/garçons est identique dans tous les pays, quel que soit le niveau socioculturel
2. La probabilité de se développer avec autisme augmente avec la proximité génétique :
inférieure à 1 % pour la population générale
3 % (autisme) et 10 % (T.E.D.) chez les frères et soeurs d'enfants avec autisme
60 à 90 % chez les vrais jumeaux
3. La « concordance » de l'autisme est plus élevée chez les vrais jumeaux que chez les faux jumeaux (environ 3 %,)
4. Plusieurs maladies génétiques, malformations chromosomiques ou maladies infectieuses sont en lien avec l'autisme de façon statistiquement significative.
Causes chromosomiques
La moitié de ces autistes d'origine chromosomique sont :
soit un Syndrome de Prader-Willy
soit un Syndrome d'Angelman
Causes génétiques
L'autisme est observé dans les maladies monogénétiques suivantes:
Syndrome de l'X fragile
Syndrome de Rett
Syndrome de Sotos
Syndrome de Joubert
Neurofibromatose de type I
Sclérose tubéreuse de Bourneville
et un extrait d'un article de l'INSERM dans un dossier sur l'autisme de mai 2006
a écrit :
[center]La psychiatrie génétique en action[/center]
Syndromes complexes et hétérogènes par excellence, les troubles envahissants du développement (TED) posent un véritable défi aux chercheurs, et tout particulièrement dans le domaine de la génétique. L’autisme est pourtant un trouble fortement héréditaire : le risque de récurrence dans les familles d'autistes est 45 fois plus élevé que dans la population générale, et lorsqu'un jumeau monozygote est atteint d'autisme, son frère ou sa sœur a un risque de 60 % d'être également autiste. Mais malgré cette très forte implication génétique, la recherche s’est longtemps heurtée à un mur, ne réussissant pas à mettre la main sur le moindre gène impliqué.
Comment expliquer ce long tâtonnement ? « Les facteurs environnementaux et épigénétiques, c’est-à-dire les changements dans la cellule de l'accès à la séquence d'un gène sans modification de cette séquence, interagissent vraisemblablement avec une prédisposition génétique qui implique plusieurs gènes à risque », explique Nicolas Ramoz, de l’U675 "Analyse phénotypique, développementale et génétique des comportements addictifs" (Bichat, Paris). Mais combien de gènes ? On ne le sait pas vraiment, même si, comme le précise Eric Fombonne, ex-chercheur Inserm et actuellement à l’université McGill de Montréal, « certains modèles prédictifs tablent sur 3 à 20 gènes majeurs ».
Une autre difficulté provient du fait que les études ont longtemps porté sur des échantillons trop petits, trop hétérogènes, et souvent mal caractérisés cliniquement. Marion Leboyer, responsable de l’équipe de Psychiatrie génétique de l’U513 "Neurobiologie et psychiatrie" à Créteil, confirme qu’il lui a fallu développer de nouvelles approches méthodologiques : « Nous avons mis en place une collaboration européenne dès 1992, réunissant des équipes spécialisées dans l’autisme infantile dont l’équipe du Pr Christopher Gillberg de Göteborg, en Suède. Cette étude que je coordonne, dénommée Paris Autism Research International Sib-Pair Study (PARIS), nous a permis de réunir un grand échantilllon de familles et de patients – et à l’heure actuelle nous avons dépassé les 500 familles avec un ou deux enfants atteints. En 1999, nous avons réalisé l’un des premiers criblages du génome dans un échantillon de 50 familles avec deux enfants atteints, identifié des régions candidates et cherché dans ces régions des gènes candidats. »
Un aboutissement
L’année 2003 a vu le couronnement de cette méthode, avec enfin la découverte publiée dans Nature Genetics de deux mutations génétiques dans deux familles où deux garçons sont atteints, l’un d’autisme et l’autre du syndrome d’Asperger : celles de NLGN3 et NLGN4, qui empêchent la formation des neuroligines, des protéines d'adhésion cellulaire localisées au niveau des synapses – ce qui suggère qu'un défaut dans la formation des synapses prédisposerait à l'autisme. « Ces gènes ont été retrouvés justement sur le bras court du chromosome X, l’une des régions candidates repérée lors du criblage du génome dans l’étude PARIS. Cette réussite a été rendue possible par la collaboration avec Thomas Bourgeron, de l’Institut Pasteur à Paris. »
« Dans la mesure où cette mutation a été retrouvée à la fois chez des patients atteints d’autisme et de syndrome d’Asperger, nous allons étendre nos travaux à ce syndrome, poursuit Marion Leboyer. Cette pathologie est encore mal connue, et peu ou pas diagnostiquée en France. Nous allons donc ouvrir une consultation spécialisée pour ces patients afin de leur proposer une évaluation clinique, cognitive et somatique et des prises en charges spécialisées. Là encore, nous espérons avoir des résultats avec cette démarche qui va du phénotype vers le génotype. Et en ce qui concerne les neuroligines, leur découverte nous incite maintenant à faire le "trajet retour", c’est-à-dire à repartir du génotype des NLGN pour revenir vers le phénotype… »
De plus en plus de candidats
Et comme toujours, le plus important est que ces résultats ont été répliqués par d’autres équipes. C’est le cas notamment de celle de Christian Andres, de l’U619 "Dynamique et pathologie du développement cérébral" à Tours, qui a montré que le gène NLGN4 n’est pas seulement impliqué dans l’autisme, mais aussi dans certaines formes de retard mental – suggérant que dans certains cas, les deux pathologies pourraient avoir des origines génétiques communes. Le chercheur tourangeau explique comment on envisage de tester tel ou tel candidat : « Il y a bien sûr eu des screenings systématiques, "genome-wide", mais ceux-ci sont chers, et souvent assez peu convaincants. Le recoupement de cinq d’entre eux a cependant permis l’identification de régions d’intérêt sur le chromosome 7, sur lequel nous travaillons donc. Mais sur l’autre chromosome qui nous intéresse, le 17, les gènes candidats ont été retenus sur d’autres critères. Par exemple, 5 à 10 % des enfants avec troubles autistiques présentent des anomalies chromosomiques, des cassures, duplications, translocations. Ainsi 3 gènes semblent déjà impliqués dans des déficiences mentales associées à l’autisme. On peut aussi partir d’anomalies biochimiques rencontrées chez les autistes, qui touchent souvent des récepteurs ou des transporteurs, notamment pour les neurotransmetteurs (sérotonine, glutamate…). C’est de cette manière que l’on a repéré un locus d’intérêt sur le chromosome 17. A l’heure actuelle, ce sont en tout une cinquantaine de gènes candidats que nous évaluons. »
On peut également se baser sur le fait que les garçons sont 4 fois plus touchés que les filles, ce qui amène à privilégier le chromosome X. Autre approche, passer par le biais de syndromes connexes, comme la neurofibromatose, la sclérose tubéreuse, le syndrome de l’X fragile, qui sont dans 10 à 50 % des cas, selon les pathologies, associés à des troubles autistiques. L’X fragile, la forme la plus répandue de retard mental héréditaire et d'autisme, est justement le thème de prédilection de Barbara Bardoni, CR1 Inserm au sein de l’UMR 6543 à l’université de Nice-Sophia-Antipolis. Avec son équipe, elle s’est longtemps intéressée à la protéine FMRP (Fragile X Mental Retardation Protein) qui est absente chez les patients atteint du syndrome de l’X fragile. Elle a mis en évidence que son partenaire cytoplasmique CYFIP1 interagit avec la voie RAC, connue pour son implication dans le retard mental. D’une façon intéressante, le knockout de CYFIP chez la drosophile pose des problèmes d’organisation des axones et des synapses. Chez l’humain, CYFIP1 est localisé sur le chromosome 15q11-13, une région dont les remaniements sont associés à des syndromes caractérisés par un retard mental et/ou un autisme.
« Puisque CYFIP1 apparaît comme l’un des potentiels gènes candidats pour l’autisme, notre équipe cherche à comprendre le mécanisme moléculaire qui serait à la base des voies de régulation : Rac-Cyfip1-FMRP et mGluR5-FMRP-CYFIP1. Nous cherchons aussi une éventuelle variation de l’expression de CYFIP1 chez des patients qui sont atteint d’autisme et qui sont sélectionnés en collaboration avec le CRA de Nice, le service de Génétique de l’hôpital Archet 2 (avec le Dr Houda Karmous-Benailly) à Nice également, ainsi que le Consortium qui est en train d’être créé par Nicolas Ramoz et Michel Simonneau (U675). »