Com 71 illustre parfaitement un néologisme qui ne plait guère par ici : le scientisme, que je définirai comme l’inverse de la science c’est-à-dire la croyance (plus ou moins aveugle) en la science. De mon côté, je ne sais pas de quoi seront fait le progrès scientifique et les technologies futures. Je ne spécule donc pas dessus pour résoudre des problèmes présents.
Luc, je suis d’accord avec toi sur les problèmes posés par le charbon notamment par rapport à la question du réchauffement climatique. Depuis un demi-siècle, le charbon a été plus meurtrier que le nucléaire et je te pose la question : où ai-je relativisé les dangers du charbon ?
Néanmoins le nucléaire pose aussi des problèmes spécifiques que ne pose pas le charbon (rejets radioactifs, l’enfouissement des déchets…), et il s’agit donc de ne relativiser ni l’un, ni l’autre. Il ne faudrait pas non plus oublier le potentiel destructeur et meurtrier de l’énergie nucléaire si elle est utilisée à des fins militaires (Hiroshima).
Je ne suis en fait pas d’accord avec ta présentation des choses. Tu présentes l’opposition charbon/nucléaire comme indépassable aujourd’hui et toute autre opposition ne serait ainsi scientifiquement pas sérieuse. Mais, aujourd’hui, le Danemark produit par exemple 30% de son électricité à partir des énergies renouvelables. Est-ce négligeable ?
Ce que j’opposerai donc pour ma part au nucléaire, ce n’est pas le charbon, ce sont les énergies renouvelables. Ce n’est pas le charbon qu’il faut substituer au nucléaire, mais les éoliennes, la géothermie, l’énergie solaire ou encore la biomasse (et je ne suis pas sur la ligne de Greenpeace ici). Bien sûr va se poser la question de la faisabilité présente et future d’une telle substitution et mon propos n’est pas ici de dire : il faut sortir immédiatement du nucléaire. Simplement je pose une question de priorité scientifique. Nous disposons aujourd’hui de sources énergétiques qui sont renouvelables, respectueuses de l’environnement et plus sûres pour les sociétés humaines que le nucléaire ou le charbon. La priorité scientifique ne serait-elle pas de développer ces technologies afin d’être en mesure à long terme de s’alimenter en énergies uniquement à partir de celles-ci ? Et, à ceux qui douteraient par principe d’une telle priorité, je retourne le commentaire de Com : qui manque alors d’imagination et d’optimisme ? Evidemment, pour moi, la question ne se situe pas là : il s’agit d’évaluer à partir de connaissances présentes la faisabilité d’une telle substitution future, et j’affirme que nos connaissances présentes devraient au moins nous inciter à développer en ce sens ces technologies plutôt que de privilégier des projets tels l’ITER.
Remarquons par ailleurs que les organisations écologiques (j’ai en tête sortir du nucléaire ou les verts) opposées au nucléaire ne défendent les énergies fossiles que comme une transition nécessaire vers un tel système car ils souhaitent une sortie rapide du nucléaire et savent qu’à court terme les énergies renouvelables ne sont pas suffisantes. Je ne crois pas qu’ils cherchent à minimiser les risques de ces technologies et ne les présentent pas comme un modèle de développement énergétique de long terme.
Mon propos sur les problèmes technologiques que ne permettrait pas de résoudre le socialisme peut effectivement s’appliquer à tout problème technique présent et je ne vois pas où il y aurait contradiction logique. Quand un problème est inhérent à une technique, la question n’est pas seulement celle de l’utilisation de cette technique, qui peut effectivement diminuer grandement les risques associés à cette technique (et effectivement le socialisme en sortant de la logique du profit permettrait de réduire grandement les dangers liés au nucléaire) mais la technique elle-même (dans le cas du nucléaire, les déchets radioactifs par exemple). Je suis donc opposé au développement du nucléaire, y compris sous le socialisme.
Mon commentaire sur les conséquences humaines de Fukushima n’est pas de la spéculation. J’affirme simplement qu’il existe une incertitude future sur la réalité de ces conséquences humaines. Ce n’est pas de la spéculation, mais bien au contraire, la prise en compte d’un fait historique, Tchernobyl, qui a démontré que les conséquences humaines d’une catastrophe nucléaire sont aussi futures.
Dès lors, chercher à minimiser ces conséquences humaines, à faire comme si la catastrophe nucléaire n’avait pas de conséquences significatives sur l’état de santé des populations exposées me semble une démarche à proscrire. Où est la spéculation ?
Canardos, je crois qu’il y a un malentendu entre nous. Je n’ai pas affirmé que des scientifiques contestaient que l’effet de faibles doses radioactives n’était pas mesurable.
En revanche, j’ai dit que ta présentation des choses faisait comme si de faibles doses radioactives n’avaient aucune conséquence significative sur la santé des populations qui y ont été exposé. C’est en cela que je te reproche de manquer d’objectivité. Et j’ajouterai qu’à cette raison s’ajoute ce que j’ai dit plus haut : comment peux-tu affirmer être certain aujourd’hui du niveau des conséquences futures en terme de santé et vie humaine de la catastrophe nucléaire ? Je ne comprends pas sur quoi repose cette certitude.
Pour les symptômes dont je parle, je m’appuie sur cette vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=RtLYproD6Zg...player_embedded