Défense de la psychanalyse

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par shadoko » 29 Jan 2005, 16:39

a écrit :
Le hasard est la manifestation de la nécessité. Je pense que là on sera d'accord.

Je ne suis d'accord avec rien du tout, je ne comprends pas ce que ça veut dire.

a écrit :
Donc on peut aussi dire que le hasard répond à des lois. Toi qui est mathématiciens, le calcul de probabilités c'est cela.

Oui, si tu veux, mais il n'en reste pas moins que les phénomènes dit "régis par le hasard" n'ont pas de cause. Par exemple la position d'un électron en mécanique quantique. Elle est fixée entre certaines limites par des "lois qui régissent le hasard" (i.e. une distribution de probabilités), mais dans ces limites, elle est totalement aléatoire. On ne peut finalement pas dire "pourquoi" l'électron a fini ici ou là dans ce cas précis, on peut juste dire qu'il finit plus souvent ici que là dans cette expérience.

a écrit :
Dire que les lapsus répondent au hasard c'est dire qu'ils sont les déclencheurs d'une nécessité.

Je ne comprends toujours pas.

a écrit :
Que cette nécessité ce manifeste sur la forme du hasard, des lapsus. Tout ceci c'est l'ABC du marxisme.

Je crois que tu vas un peu vite avec l'ABC du marxisme. Si tu fais allusion au fait que dans une société marchande, par exemple, les différent acteurs semblent agir partiellement au hasard, et que finalement, le résultat donne des lois globales pour la société, alors pour ce qui nous occupe, tu poses le problème totalement à l'envers. Ce n'est pas parce qu'ils agissent au hasard qu'il y a des lois. Leur manière d'agir au hasard finit par induire au total un comportement global dans la société (baisse du taux de profit, par exemple), on en déduit donc qu'ils n'agissent pas totalement au hasard, mais suivant une certaine probabilité (les capitalistes auront "tendance" à faire ceci ou cela dans telle situation). Mais ce n'est pas "parce qu'il y a du hasard qu'il y a des lois derrière". Enfin, bon, je ne suis même pas sûr que ce soit à ça que tu fais allusion.

Nous sommes partis un peu loin du sujet, je te l'accorde.

Mais pour donner un autre exemple sur ce dont on peut t'accuser, quand tu pars dans tes diverses interprétations qui ne me semblent pas du tout évidentes:
Avant le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, on avait tout un tas de tentatives. Certains textes étaient déjà "traduits" par des auteurs, qui construisaient des superbes interprétations, relativement cohérentes, et qui donnaient des résultats qui se sont révélés aussi proches de la vérité que la chasse aux escargots ne l'est du couronnement de Cléopatre. Ils n'avaient pas trop de rigueur pour tester leurs interprétations, ils partaient dans des délires séparés de la réalité (et bien drôles à lire à posteriori, à côté de la vraie traduction, d'ailleurs).
shadoko
 
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Message par iko » 29 Jan 2005, 17:54

Voilà ma position si on veut recentrer le débat
1) que les neurosciences au point où elles en sont aujourd’hui ne viennent répondre à aucune question que se pose la psychanalyse. Donc que Canardos a été un peu vite dans ses interprétations. (Mais si vous me laissez le temps, je suis prêt à discuter avec lui de son dossier « conscient - inconscient »)
2) Que des fragilisations génétiques et des accidents environnementaux peuvent décider d’une éventuelle schizophrénie (ou autisme, ou homosexualité ?) qui se déclanchera à un certain âge, mais qu’il n’est pas interdit de supposer qu’elle jouent alors à un certain moment du développement psychogénétique d’un individu. Car quoique l’on veuille, face à une mère qui s’occupe de son enfant mais regrette déjà de voir en lui des traits du père qu’elle pense avoir mal choisi (ou la situation inverse du côté du père qui regarde cette « chose »), l’enfant sentira cette arrière scène dans le holding de sa mère (ou son père) et l’inscription de son appareil psychique se fera alors d’une certaine façon qui est singulière à chacun. On est également en droit de poser que ce qui passe entre les parents et leur bébé, peut aussi passer en deçà de leur propre conscience. Les grands-parents ne se sont pas lavés les dents, et les petits enfants ont une carie.

On en conclue alors que lorsque deux personnes se rencontrent, tout leur arrière plan est mobilisé. Toute l’histoire infantile telle qu’elle s’est inscrite subjectivement chez le bébé, puis l’enfant va être mobilisée dans cette rencontre, du côté des deux protagonistes. Et ceci est aussi vrai pour les schizophrènes. Preuve en est l’importance des bouffées délirantes inaugurales d’une future schizophrénie qui se font à l’occasion d’une rencontre amoureuse ou autre, mais qui compte. Là, ça a touché un point d’identification qui s’est mal fait. Freud prenait l’exemple du cristal ; quand il tombe et se casse, c’est selon des lignes de fracture déjà présentes. Lacan, lui, assénait « ne devient pas fou qui veut ». Chez le schizophrène, on pose que c’est avant le stade du miroir que la faille a eu lieu (j’ai cru comprendre dans le précédent fil que Rojo et Canardos acceptent l’idée du stade du miroir comme étape du développement de tout être parlant). C’est cela la dissociation (voir la définition dans le fil « définition de psy »).

Je propose qu’on se mette d’accord sur ces points avant de parler de l’outil analytique lui-même.
En ce qui concerne la psychothérapie institutionnelle que je vous ai annoncé début janvier, on dit qu’elle a deux jambes. La jambe freudienne et la jambe marxiste.
Dans un hôpital ou un « secteur psychiatrique » (espace géographique dont est responsable une équipe de psychiatrie publique qui se situe entre 75.000 et 100.000 habitants) la jambe freudienne sans une mise en question préalable de l’aliénation sociale peut devenir un instrument totalement aliénant. L’exemple des amis de Canardos en est un terrible exemple.
Mais la jambe marxiste sans une prise en compte du transfert peut venir écraser les patients les plus fragiles. Les reichiens accoquinés aux antipsychiatres anglais des années 70 prônaient « faites l’amour au lieu de prendre ces camisoles chimiques » ; et bien, ils ont sur la conscience un paquet d’automutilations sexuelles de schizophrènes. C’est là où la clinique est au plus près du matérialisme. Ça va vite s’inscrire dans le Réel, les conneries idéologiques.

Mais il faudrait éviter, camarades, de jeter le bébé avec l’eau du bain. Surtout quand on sait que le résultat des nouvelles sciences, c’est qu’on ne s’occupe plus des patients qui nécessitent un suivi au long COURS pour avoir une « vie qui faille la peine d’être vécue ». La solution finale pour les malades mentaux s’adressait à ceux qui avaient « une vie qui ne valait pas la peine d’être vécue. » ; et la sous médicalisation des handicapés peut très vite conduire à des vies qui ne valent guère la peine d’être vécues…
Qu’est-ce qui va faire la différence ? Quels outils faut-il s’approprier pour tenir, pendant des années, la vigilance sur les effets que l’aliénation sociale a sur l’aliénation mentale dont on est censé s’occuper.

À une prochaine fois…
iko
 
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Message par Cyrano » 29 Jan 2005, 22:38

J'ai bien lu la demande de Shadoko sur les lapsus, et une demande réitéré, suite à la remarque de Caupo sur le "long court" d'Iko, et encore là… En plus, ces demandes sont clairement formulées, on n'est pas dans le discours latent.
Shadoko dit que mes messages sur la manifestation de l'inconscient par l'intermédiaire des lapsus lui ont laissé un goût mitigé. C'est déjà ça, au moins.
J'ai répondu sur les lapsus, mais bon, défense ou défonce ? j'ai préféré m'exiler dans le fil "Conscient et inconscient", puisque finalement c'est de ce satané inconscient qu'il est question.
21H20 ?! pas vraiment l'après midi…
Cyrano
 
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Message par Bertrand » 29 Jan 2005, 23:06

(Caupo @ vendredi 14 janvier 2005 à 23:40 a écrit :

C'est un fait, on arrive mieux à comprendre les motivations des individus avec la techinque pasychanalytique qu'avec n'importe quel autre outil. Ca devient même fastidieux à la fin,

La techinque pasychanalytique.

Vous avez dit lapsus ?
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Message par Cyrano » 29 Jan 2005, 23:11

a écrit :Ecrit par : Cyrano  le samedi 15 janvier 2005 à 09:00
Caupo :« on arrive mieux à comprendre les motivations des individus avec la techinque pasychanalytique qu'avec n'importe quel autre outil.» [...]

« la techinque pasychanalytique »… alors pas si analytique que ça ?


désolé, Bertrand, j'en ai le copyright opera mundi.
Cyrano
 
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