C'est quoi l'autisme ?

Et lutte contre les pseudo-sciences et les obscurantismes

Message par canardos » 16 Jan 2007, 12:13

hmmm...l'autisme, sujet chaud....du moins ici parce que sur le plan scientifique c'est reglé depuis longtemps...

mettons d'abord, sans parler de l'autisme en particulier, et quelle qu'en soit la cause, que notre cerveau se construit en termes de connexions, de réseaux neuronaux, en interaction avec l'environnement....un enfant privé des la petite enfance de ces interactions, que ce soit un autiste, un sourd-muet non traité, un "enfant du placard", ne peut "construire" son cerveau, prend un retard mental de plus en plus important qui finit par etre définitif...

dans le cas de l'autisme infantile précoce, les disfonctionnement de la zone ou se trouvent les neurones miroirs, ceux qui s'activent à la fois quand nous regardons quelqu'un d'autre faire quelque chose et quand nous le faisons nous meme, empechent le jeune enfant d'imiter et largement d'apprendre....ce déficit cognitif est également bien sur un déficit de communication et crèe un isolement émotif et affectif, il explique les comportements stéréotypés des autistes et le retard mental qui s'accroit progressivement.

bien sur il y a aussi d'autres dysfonctionnement cérébraux en cause qui expliquent le gout du sel et l'insensibilité à la douleur cause d'automutilation, mais celui la est caractéristique et explique une grande partie des symptomes rencontrés
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Message par canardos » 16 Jan 2007, 12:44

je me limiterai dans cette réponse ci à l'autisme infantile précoce.

1) oui, il y a une zone du cortex qui travaille à la fois quand nous voyons faire quelque chose et que nous le faisons... les neurones de cette zone "s'allument" pour parler en termes d'imagenie cérébrale en meme temps que les neurones moteurs, ceux qui sont dans les zones commandant le mouvement et en meme temps que les neurones des zones qui traitent l'information...d'ou leur nom bien que ces neurones en eux meme n'aient rien de spécifique

2) effectivement il est faux de dire que les que les autistes sont des "handicapés de l'émotion et de la relation à l'autre". ils le sont mais notamment à cause de ce déficit cognitif qui a aussi des répercussions sur l'ensemble des fonctions d'apprentissage et sur les aptitudes mentales...

d'une manière générale, la relation et l'autre et l'émotion sont des facteurs capitaux et indispensables du developpement cérébral, un handicap dans ce domaine se repercute donc forcement dans les autres domaines

3) effectivement le besoin de sel et l'insensibilité partielle à la douleur sont des facteurs communs aux autistes infantiles précoces, les causes en sont certainement génétiques, mais les mécanismes neurobiologiques en cause sont mal connus
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Message par canardos » 16 Jan 2007, 13:41


Le syndrome d'Asperger se traduit par des symptomes autistiques, mais un developpement cognitif normal....bien que pas mal de syndrome d'Asperger deviennent informaticiens....inquiétant n'est ce pas.... :hinhin:

dans wikipedia

a écrit :

Le syndrome d'Asperger est un trouble neurologique ayant des conséquences sur l'interaction sociale, la sensorialité, la communication.

Il est souvent révélé par des passions hors-norme dans leur type et leur intensité (« intérêts restreints »), relatives par exemple aux sciences et à l'informatique.

C'est un trouble envahissant du développement (TED) reconnu dans la terminologie mondiale avec son entrée dans la classification internationale des maladies en 1993 puis dans le manuel diagnostique et statistique des maladies mentales (DSM-IV) en 1994.

Le syndrome d'Asperger est pour certains identifié comme une anomalie de la Théorie de l'esprit (il consisterait en une difficulté à se représenter les intentions d'autrui).

La référence est celle du classement de l'OMS, le CIM-10 F84.5 SYNDROME D'ASPERGER :  caractérisé par une altération qualitative des interactions sociales réciproques, semblable à celle observée dans l'autisme, associée à un répertoire d'intérêts et d'activités restreint, stéréotypé et répétitif. Il se différencie de l'autisme essentiellement par le fait qu'il ne s'accompagne pas d'un retard ou d'une déficience du langage ou du développement cognitif. La plupart des sujets présentant ce trouble ont une intelligence normale, mais ils sont habituellement très maladroits. Le trouble est beaucoup plus fréquent chez les garçons que chez les filles (environ 8 garçons pour 1 fille). Il est très probable qu'au moins certains cas de syndrome d'Asperger représentent en fait des formes atténuées d'autisme ; il n'est pas certain toutefois que ce soit toujours le cas. Les anomalies persistent souvent à l'adolescence et à l'âge adulte et ne semblent guère influencées par l'environnement. Au début de l'âge adulte, le trouble s'accompagne parfois d'épisodes psychotiques.

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Message par canardos » 16 Jan 2007, 13:43

puisqu'on évoque des anomalies de la théorie de l'esprit dans l'autisme et le syndrome d'asperger, faut quand meme expliquer ce que c'est:

a écrit :

La théorie de l'esprit est une fonction cognitive essentielle permettant de produire les hypothèses qui autorisent à se mettre à la place de, à imaginer ce que ressent ou pense l'autre.

L'expression théorie de l'esprit rappelle que je ne peux connaître l'esprit de l'autre ; il n'est que possible de formuler des hypothèses, de prêter à l'autre des émotions, des représentations sur son propre modèle .Les êtres humains croient (sans que cela soit faux) que leurs semblables ont un esprit.

Théorie de l'esprit peut aussi renvoyer au solipsisme, la croyance que seul je existe. Mais cette croyance n'est pas, chez l'autiste, raisonnement, au sens de déduction : il s'agit plutôt d'une absence de ressenti.

La "Théorie de l'esprit" couvre deux concepts bien distincts:

Le fait que chaque personne soit dotée de la capacité de reconnaître, à un certain âge, que d'autre personnes possèdent aussi un esprit, avec des croyances, des désirs, des états mentaux, ainsi que des intentions différentes et propres à chacune d'elles.
Etre capable de concevoir des hypothèses, ou des modèles mentaux, plus ou moins correct, sur les possibles croyances, désirs, états mentaux, et intentions des autres.

Chez l'enfant autiste

Les autistes semblent privés de cette capacité d'empathie, consistant à se mettre à la place de l'autre, voire à s'identifier à lui. Tout se passe comme s'ils étaient dans l'incapacité de concevoir la possibilité même d'une différence entre les représentations mentales des individus, entre leurs croyances et celles des autres.

Cette hypothèse peut être illustrée par plusieurs expériences, dont la plus connue est le test de "Sally et Anne" (Wimmer & Perner, 1983; Leslie & Frith, 1988). Deux enfants sont dans une chambre; une poupée (ou une bille) est placée dans une boîte. On demande à l'enfant atteint d'autisme (ou que l'on veut diagnostiquer comme tel) de rester dans la pièce, tandis que l'on fait sortir son camarade. On retire alors la poupée de la boîte, et on la place dans un panier, sous les yeux de l'enfant resté dans la pièce. On lui pose ensuite la question suivante: "Lorsque ton camarade rentrera dans la chambre, et qu'on lui demandera de prendre la poupée, où penses-tu qu'il va la chercher? dans la boîte, ou dans le panier?" Bien que la poupée se trouve désormais dans le panier, la réponse correcte à la question est "Dans la boîte", car telle est la croyance de l'autre enfant. Afin de répondre correctement à cette question, l'enfant interrogé doit donc se représenter la différence entre ses propres connaissances (la poupée n'est plus dans la boîte, elle est maintenant dans le panier) et les croyances ou connaissances dont dispose l'autre: ce dernier a vu pour la dernière fois la poupée dans la boîte, et comme il croit qu'elle s'y trouve encore, c'est là qu'il la cherchera. Or, les tests montrent que l'enfant autiste donne généralement la réponse erronée, en disant que l'autre enfant cherchera "dans le panier". Autrement dit, l'enfant autiste ne réussit pas à faire la différence entre ses propres croyances/connaissances et celles d'autrui: si lui-même sait où se trouve la poupée (le panier), il ne conçoit pas qu'une autre personne l'ignore. Ce qui lui manque, c'est donc la représentation de l'esprit d'autrui.

Le manque que révèle ce test est fondamental, car la représentation de l'esprit d'autrui est à la source de la conscience-de-soi de l'individu (par opposition aux autres individus), et par conséquent de toute relation sociale, et de la communication. Car pour construire une relation avec autrui, pour communiquer avec lui, il faut au préalable comprendre que ses croyances sont a priori différentes des miennes. Les difficultés qu'ont les enfants autistes dans ce domaine expliquent une bonne partie de leurs troubles dans la construction de la personnalité et de la communication.

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Message par canardos » 16 Jan 2007, 16:49

pour en revenir à cette anomalie de la théorie de l'esprit qui caracterise les autistes, cette incapacité à se mettre à la place des autres, d'imaginer qu'ils puiisent avoir des intentions et des représentations propres, elle s'explique parfaitement par la dysfonction de la zone du cortex ou se trouvent les neurones miroir.

le système de neurones miroir humain est impliqué non seulement dans l'exécution et l'observation du mouvement mais aussi dans les processus élevés de compréhension, le langage par exemple, (et on sait que beaucoup d'autistes ne parlent pas et que ceux qui parlent ont tous des problemes de construction des phrases), ou d'être capable d'imiter et d'apprendre à partir des actions des autres, ou de décoder leurs intentions.

le handicap de l'émotion et de la relation à l'autre dont tu parles, zelda, est tout à fait réel, mais il est un sous-produit d'un handicap cognitif bien précis....
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Message par canardos » 16 Jan 2007, 23:42

mais non, mais non, sarkozy n'est pas autiste, c'est le miroir fidèle du patronat.

je continue avec la question pratique: mais comment détecte-t-on l'autisme, ou du moins un risque d'autisme chez dez jeunes enfants à partir de 18 mois....

pas évident?

en fait relativement simple...

j'ai trouvé ces test sur autisme-info

diagnostic de l'autisme - le chat

a écrit :

Le CHAT

L’autisme est souvent diagnostiqué autour de l’âge de trois ans. Cette détection relativement tardive est expliquée par le fait que peu de médecins sont formés à reconnaître les signes précoces de l’autisme chez le très jeune enfant. L’enfant peut réagir passivement. Tant qu’il est petit, l’entourage montre peu d’attentes par rapport à ses initiatives, qui sont pourtant des actions nécessaires à son développement.

Les classifications internationales (CIM10, DSMIV-TR) insistent sur les dysfonctionnements relatifs à la communication et aux interactions sociales dans l’autisme, et ces anomalies sont difficilement détectables chez le très jeune enfant.

En réponse à ces difficultés de dépistage, Baron Cohen et al. ont élaboré en 1992 un outil permettant de repérer les signes précoces des TED chez les enfants à risque autistique dès 18 mois :
le CHAT (CHecklist for Autism in Toddlers)

Ce test, composé d’une série de neuf questions à poser aux parents et d’une série de sept observations à effectuer par un professionnel est simple et rapide à administrer. Il peut tout à fait être utilisé par des non-spécialistes en autisme.

Il est constitué d’observations qui concernent deux points centraux.
En premier lieu, la notion de « faire semblant », présente dans le développement normal vers l’âge de 12-15 mois, et qui est perturbée dans l’autisme.
En second lieu, le comportement d’attention conjointe, présent dans le développement normal vers vers l’âge de 9-14 mois, et qui est absent ou rare dans l’autisme.

Les études de validité (16.000 sujets)ont révélé que les enfants de 18 mois dépistés comme à haut risque de diagnostic d’autisme ont par la suite reçu ce diagnostic à 3 ans.


Le test permet de repérer les altérations du développement de l’enfant dans les domaines suivants :
a) jeu de « faire semblant »
b-) pointage protodéclaratif (attirer l’attention de l’entourage vers un centre d’intérêt en pointant du doigt)
c) intérêt social
d) jeu social
e) attention conjointe

Le CHAT permet de repérer les altérations de développement dans ces domaines.

Références :
"CHAT" = Checklist for Autism in Toddlers. Adapted from Baron-Cohen S, Gillberg C. Can autism be detected at 18 months? The needle, the haystack, and the CHAT. Br J Psychiat 1992;161:839

” Psychological markers in the detection of autism in infancy in a large population”, Br J Psychiatry. 1996 Feb;168(2):158-63


Rédaction : Laure Fortuzi-Nusbaumer



a écrit :

Le CHAT (CHeck-list for Autism in Toddlers)


SECTION A pour les parents : 9 questions

1. Est-ce que votre enfant aime qu’on le balance ou qu’on le fasse rebondir sur les genoux ?
OUI - NON


2. Est-ce qu’il manifeste de l’intérêt pour les autres enfants ?
OUI - NON


3. Est-ce que votre enfant aime grimper sur les choses, comme par exemple les escaliers ?
OUI - NON


4. Est-ce que votre enfant aime jouer à faire coucou ou à cache-cache ?
OUI - NON


5. Est-ce que votre enfant joue de temps en temps à « faire semblant » (par exemple : parler au téléphone, s’occuper de poupées ou d’autres choses) ?
OUI - NON


6. Est-ce que votre enfant utilise parfois son index pour désigner ou demander quelque chose ? OUI - NON


7. Est-ce que votre enfant utilise parfois son index pour désigner ou indiquer son intérêt pour quelque chose ?
OUI - NON


8. Est-ce que votre enfant joue de façon adéquate avec de petits jouets (ex. petites voitures, blocs…) sans limiter son comportement à les porter à sa bouche, chipoter avec ou les laisser tomber ?
OUI - NON


9. Est-ce que votre enfant vous apporte régulièrement des objets pour vous montrer quelque chose ?
OUI - NON


SECTION B pour les professionnels : 5 questions


I. Lors du rendez-vous, est-ce que l’enfant a établi un contact oculaire avec vous ?
OUI - NON


II. Captez l’attention de l’enfant, ensuite pointez votre index vers un objet intéressant de l’autre côté de la pièce et dites : « Regarde là ! Il y a…..(nommez l’objet). Observez l’enfant : est-ce qu’il regarde ce que vous avez indiqué ? *
OUI - NON


III. Captez l’attention de l’enfant, ensuite donnez-lui un jouet représentant une tasse de thé et une théière et demandez-lui s’il peut verser du thé dans la tasse. Est-ce que l’enfant fait semblant de verser le thé, de le boire,… ? **
OUI - NON


IV. Demandez à l’enfant : « Où est la lumière ? » ou « Montre-moi la lumière »***. Est-ce que l’enfant pointe son index vers la lumière ?
OUI - NON


V. Est-ce que l’enfant est capable de construire une tour de blocs ? (Si oui, combien ?)
OUI - NON


* Pour répondre OUI, assurez-vous que l'enfant regarde l'objet et pas votre main.
** Vous pouvez bien entendu trouver un autre exemple de jeu de « faire semblant ».
*** Nommez un autre objet, si l’enfant ne comprend pas le mot lumière.


Comment interpréter le CHAT ?

5 items du CHAT s’avèrent critiques :

· A5 : jeu de faire semblant.
· A7 : pointage protodéclaratif (attirer l’attention de l’autre sur un objet par le pointage).
· BII : suivre le pointage – comportement d’attention conjointe.
· BIII : jeu de faire semblant.
· BIV : pointer en réponse à une demande – comportement d’attention conjointe.
Si l’enfant échoue ces 5 items, le risque de développer un syndrome autistique est très élevé.
Si l’enfant échoue les items A7 et BIV, le risque est moyen.

canardos
 
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