Après les élections municipales (1er puis 2e tour)

Réunions publiques, fêtes et autre...

Message par Faber » 11 Mars 2008, 09:46

Pour Vaulx en velin (des préçisions étaient demandées sur un autre fil) : la liste "gauche citoyenne" menée par Maurice Charrier arrive en tête avec 50.5% et est élue au premier tour.

Le doute persistait car avec 55.9% d'abstention, cette liste ne regroupe pas 25% des inscrits, mais visiblement ce critère n'empêche pas une élection dès le premier tour. 3 des 4 camarades présents sur la liste (soutenue par ailleurs par le PC, les alternatifs, et initiative citoyenne -le groupe du maire-) sont donc élus.
Le PS qui avait décidé de faire cavalier seul est laminé avec 23.9% et 5 élus.

Faber
 
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Message par Vérié » 11 Mars 2008, 10:04

Bonjour à tous,
Voici un point de vue sur le bilan du premier tour. Je ne répondrai qu'en "bloc", sans polémiquer au fur et à mesure de la discussion.
V.
___



Premier tour des municipales : quel bilan pour l’extrême-gauche ?


1) La gauche : pas de raz de marée

Ces élections traduisent un recul de la droite, mais ce n’est pas un ras de marée de gauche. D’une part, parce que les élections ne donnent qu’une image déformée de l’état d’esprit de la population laborieuse, même dans les périodes de luttes intenses il n’y a pas de ras de marée ; d’autre part peut-être parce que les partis de la gauche de gouvernement ne représentaient pas un moyen d’exprimer ce mécontentement – ou cette colère – pour un certain nombre d’électeurs qui ont compris que le PS ne s’oppose pas à Sarkozy sur le fond de ses réformes anti-sociales.

2) Bonne tenue du PC

Comme tous les observateurs l’ont noté, le PC s’est bien maintenu, notamment face au PS, dans de nombreuses communes, en particulier des communes de la région parisienne. Le PC a repris Dieppe, menace la droite au Havre etc. C’est une bonne chose dans la mesure où le langage du PC comme sa composition sociale ne sont pas ceux du PS, même si le PC n’a qu’un objectif : revenir aux affaires, que ce soit sur le plan municipal ou le plan national.

3) Extrême-gauche : confirmation de l’existence d’un courant électoral « radical »

Mais ce qui nous intéresse avant tout, c’est évidemment le score de l’extrême gauche, qui était présente à la fois sur des listes d’Union de la gauche (LO) et avec des listes indépendantes (LO, LCR – ou « LCR élargie » - et PT).

-En ce qui concerne les listes d’Union de la gauche auxquelles participait LO, il est difficile de savoir quel a été l’apport électoral de LO à ces listes. Ce qu’on peut constater, c’est que dans beaucoup d’endroits où se présentaient à la fois une liste d’Union de la gauche avec LO et une liste LCR indépendante, la liste LCR a réalisé de très beaux scores.

-Dans les endroits où se présentaient en concurrence des listes LO et LCR, la LCR a le plus souvent dépassé très largement LO, jusqu’à parfois trois fois son score. La situation que nous avions connu pendant très longtemps, à savoir que les résultats de LO dépassaient le plus souvent ceux de la LCR a été inversée. Dans certains endroits, LO a même fait moins que le PT.

-En revanche, là où LO se présentait seule à côté de listes d’Union de la gauche, LO a souvent réalisé de beaux scores. De même les listes LO-LCR ont obtenu aussi de bons résultats.

Ce qui ressort donc de ces élections :

-Il existe un courant d’électeurs « radicaux » relativement stable, de l’ordre de 5 % à plus de 10 % des électeurs voire près de 15 % dans certaines communes ouvrières petites et moyennes. Ce courant a voulu exprimer à la fois son hostilité à l’égard de la droite et sa méfiance voire son hostilité à l’égar des politiciens de gauche. Ce courant s’est donc exprimé en utilisant les listes présentes : LCR ou LCR élargie, LO indépendante, LO-LCR, mais il n’a pas pour l’essentiel suivi LO dans son alliance avec les listes d’Union de la gauche, en particulier les listes menées par le PS. Là où la LCR et LO étaient en concurrence, une majorité de ce courant a opté pour la LCR, peut-être en raison de l’audience médiatique de Besancenot, mais sans doute aussi parce que ce courant ne se reconnaissait pas dans le choix de LO qui ne s’est présentée seule qu’en raison du refus de la gauche locale de répondre à ses offres de service. Une partie importante de ces électeurs radicaux a été plus soucieuse d’exprimer sa méfiance ou son rejet de la gauche de gouvernement que d’élire des conseillers municipaux LO. Quant au projet de nouveau parti de la LCR, il ne semble pas qu’il ait beaucoup influencé les choix de ces électeurs « radicaux ».

Il est donc permis de constater qu’une partie significative de ce courant d ‘électeurs « radicaux » a clairement désavoué la politique de participation de LO à l’Union de la gauche municipale. En revanche, une partie de ce courant « radical » a parfois voté « utile », comme au Havre pour le PC.
On peut se féliciter de l’existence constante de ce courant électoral radical qui traduit certainement l’état d’esprit d’une partie des travailleurs, de la jeunesse etc. Qu’une partie significative de ce courant ait désavoué l’opportunisme droitier de LO est une bonne chose. Mais la LCR, dont l’opportunisme n’a eu par le passé pas grand chose à envier à celui actuel de LO, en dépit de son orientation actuelle moins suiviste par rapport à la gauche, est loin de lui proposer des perspectives claires. On ne peut donc que regretter encore une fois qu’une alliance LO-LCR n’aient pas permis à cet électorat « radical » de s’exprimer sur des bases plus claires.
Vérié
 
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Message par Faber » 11 Mars 2008, 10:10

[modération : une partie de ce post a été supprimée aprés modération des propos de Totore et ce qui a suivi. -- Totore]
je suis d'accord avec Matrok et Zimmer là dessus.

a écrit :Mais tout de même, ce n'est pas nouveau ! C'est ce que la LCR a fait le plus souvent dans les élections locales depuis des années. C'est leur façon de faire les campagnes électorales : faire des listes avec tout ce qui bouge sans être forcément rouge. Et même ça, c'est caractéristique des listes LCR, surtout qu'en ce moment ils sont en plein dans la préparation de leur nouveau parti anticapitaliste large ! Ce qui fait que leurs alliances se font en réalité le plus souvent avec des militants qui gravitent autour de la LCR et probablement vont se retrouver bientôt dans le même parti. Je ne vois pas en quoi ça empêcherait de considérer leur score comme un score de la LCR. Après il se trouve qu'il y a des cas particuliers d'alliances avec de plus gros partis ici ou là, notamment avec le PCF. N'empêche que de nombreuses liste LCR avec ou sans satellites ont fait d'assez bons scores, même si souvent en retrait par rapport à 2001 comme pelon l'a souligné sur l'autre fil.


a écrit :à moins d'être d'une mauvaise fois absolue et jalouse  dans bien des cas le succès des listes même simplement soutenue par la LCR même avec des colistiers altero-écolo-citoyens....est à attribuer à la LCR et à la politique que souhaite incarner celle-ci "un choix possible à la gauche de la gauche "indépendant de la direction PS et elles reflètent un rejet de la droite et une méfiance affirmé de la gauche PS ( institutionnelle comme dit OB ) on peut faire toutes les critiques à ces listes , à la démarche de la ligue mais d'ici à s'acharner à vouloir nier le petit succès de la ligue ...alors là 


Maintenant, je ne pense pas que l'analyse des scores de la ligue ait sa place dans l'édito des bulletins de boites du lendemain du scrutin. Je sais un peu d'expérience que ce type d'analyse figure plus souvent dans la LdC. Donc pour la question de la lisibilité des scores de LO et de la LCR, comme pour Marseille, comme pour le ou les postes d'adjoints, patience.
Faber
 
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Message par redsamourai » 11 Mars 2008, 10:22

vérié
a écrit :Quant au projet de nouveau parti de la LCR, il ne semble pas qu’il ait beaucoup influencé les choix de ces électeurs « radicaux ».


sur quoi te bases-tu?
redsamourai
 
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Message par com_71 » 11 Mars 2008, 10:39

(Zimer @ lundi 10 mars 2008 à 21:28 a écrit : dans bien des cas le succès des listes même simplement soutenue par la LCR même avec des colistiers altero-écolo-citoyens....est à attribuer à la LCR et à la politique que souhaite incarner celle-ci

Certainement, mais "bien des cas" c'est quoi ? 2 ou 3 seulement, ou 10, ou 50%, ou 97% ?
Donc, quand on a dit ça, on n'a pas dit grand chose.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par quijote » 11 Mars 2008, 11:53

(Vérié @ mardi 11 mars 2008 à 10:04 a écrit : Bonjour à tous,
Voici un point de vue sur le bilan du premier tour. Je ne répondrai qu'en "bloc", sans polémiquer au fur et à mesure de la discussion.
V.
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Premier tour des municipales : quel bilan pour l’extrême-gauche ?


1) La gauche : pas de raz de marée

Ces élections traduisent  un recul de la droite, mais ce n’est pas un ras de marée de gauche. D’une part, parce que les élections ne donnent qu’une image déformée de l’état d’esprit de la population laborieuse, même dans les périodes de luttes intenses il n’y a pas de ras de marée ; d’autre part peut-être parce que les partis de la gauche de gouvernement ne représentaient pas un moyen d’exprimer ce mécontentement – ou cette colère – pour un certain nombre d’électeurs qui ont compris que le PS ne s’oppose pas à Sarkozy sur le fond de ses réformes anti-sociales.

2) Bonne tenue du PC

Comme tous les observateurs l’ont noté, le PC s’est bien maintenu, notamment face au PS, dans de nombreuses communes, en particulier des communes de la région parisienne. Le PC a repris Dieppe, menace la droite au Havre etc. C’est une bonne chose dans la mesure où le langage du PC comme sa composition sociale ne sont pas ceux du PS, même si le PC n’a qu’un objectif : revenir aux affaires, que ce soit sur le plan municipal ou le plan national.

3) Extrême-gauche : confirmation de l’existence d’un courant électoral « radical »

Mais ce qui nous intéresse avant tout, c’est évidemment le score de l’extrême gauche, qui était présente à la fois sur des listes d’Union de la gauche (LO) et avec des listes indépendantes (LO, LCR – ou « LCR élargie » - et PT).

-En ce qui concerne les listes d’Union de la gauche auxquelles participait LO, il est difficile de savoir quel a été l’apport électoral de LO à ces listes. Ce qu’on peut constater, c’est que dans beaucoup d’endroits où se présentaient à la fois une liste d’Union de la gauche avec LO et une liste LCR indépendante, la liste LCR a réalisé de très beaux scores.

-Dans les endroits où se présentaient en concurrence des listes LO et LCR, la LCR a le plus souvent dépassé très largement LO, jusqu’à parfois trois fois son score. La situation que nous avions connu pendant très longtemps, à savoir que les résultats de LO dépassaient le plus souvent ceux de la LCR a été inversée. Dans certains endroits, LO a même fait moins que le PT.

-En revanche, là où LO se présentait seule à côté de listes d’Union de la gauche, LO a souvent réalisé de beaux scores. De même les listes LO-LCR ont obtenu aussi de bons résultats.

Ce qui  ressort donc de ces élections :

-Il existe un courant d’électeurs « radicaux » relativement stable, de l’ordre de 5 % à plus de 10 % des électeurs voire près de 15 % dans certaines communes ouvrières petites et moyennes. Ce courant a voulu exprimer à la fois son hostilité à l’égard de la droite et sa méfiance voire son hostilité à l’égar des politiciens de gauche. Ce courant s’est donc exprimé en utilisant les listes présentes : LCR ou LCR élargie, LO indépendante, LO-LCR,  mais il n’a pas pour l’essentiel suivi LO dans son alliance avec les listes d’Union de la gauche, en particulier les listes menées par le PS. Là où la LCR et LO étaient en concurrence, une majorité de ce courant a opté pour la LCR, peut-être en raison de l’audience médiatique de Besancenot, mais sans doute aussi parce que ce courant ne se reconnaissait pas dans le choix de LO qui ne s’est présentée seule qu’en raison du refus de la gauche locale de répondre à ses offres de service. Une partie importante de ces électeurs radicaux a été plus soucieuse d’exprimer sa méfiance ou son rejet de la gauche de gouvernement que d’élire des conseillers municipaux LO. Quant au projet de nouveau parti de la LCR, il ne semble pas qu’il ait beaucoup influencé les choix de ces électeurs « radicaux ».

Il est donc permis de constater qu’une partie significative de ce courant d ‘électeurs « radicaux » a clairement désavoué la politique de participation de LO à l’Union de la gauche municipale. En revanche, une partie de ce courant « radical » a parfois voté « utile », comme au Havre pour le PC.
On peut se féliciter de l’existence constante de ce courant électoral radical qui traduit certainement l’état d’esprit d’une partie des travailleurs, de la jeunesse etc. Qu’une partie significative de ce courant ait désavoué l’opportunisme droitier de LO est une bonne chose. Mais la LCR, dont l’opportunisme n’a eu par le passé pas grand chose à envier à celui actuel de LO,  en dépit de son orientation actuelle moins suiviste par rapport à la gauche, est loin de lui proposer des perspectives claires. On ne peut donc que regretter encore une fois qu’une alliance LO-LCR n’aient pas permis à cet électorat « radical » de s’exprimer sur des bases plus claires.

Vérié , parle d 'opportunisme" droitier" de LO .. j 'aime bien ça .. c 'est à croire qu 'il n ' a pas lu les professions de foi de LO .. quant au fait que certains électeurs aient préféré s 'abstenir ou ont pensé que LO avait eu le " tort " de 'intégrer des listes d 'union , c 'est possible , mais il ignore tous ceux et j 'en connais ( souvent des gens combattifs ) qui étaient trés heureux que LO soit solidaire d'eux ,et qu'ils se retrouvent sur les mêmes listes . Pour la plupart ce' sont des sympathisants PCF , d 'ailleurs
Quant à sa savante étude théorique , sans doute Vérié a-t-il interviewé les uns aprés les autres tous ces élécteurs pour connaître leurs motivations intimes .
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Message par pelon » 11 Mars 2008, 15:17

(Vérié @ mardi 11 mars 2008 à 09:04 a écrit :

Il est donc permis de constater qu’une partie significative de ce courant d ‘électeurs « radicaux » a clairement désavoué la politique de participation de LO à l’Union de la gauche municipale. En revanche, une partie de ce courant « radical » a parfois voté « utile », comme au Havre pour le PC.

Cela tu n'en sais rien et l'analyse des résultats ne permet pas de le dire. Dans les cas où la candidature LO est aussi anonyme que celle de la LCR (pas de vedette locale, pas d'alliance) le score de cette dernière est 2 ou 3 fois plus important que celui de LO. Mais c'est ce qui s'était passé aux dernières législatives (plus significatif pour la comparaison que les présidentielles).
J'ajouterai que durant la campagne personne ne m'a interpellé pour critiquer les "alliances de LO". Au contraire. Donc tu vas avoir du mal à faire coller la réalité à ta théorie.
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Message par Ottokar » 11 Mars 2008, 15:42

et même au contraire, des électeurs de gauche m'en ont félicité, sans que je n'entende personne en faire reproche à LO. Ce qui m'a presque surpris c'est même que la LCR (ou LO quand elle était seule) fasse ces scores, tellement la seule chose que l'on entendait c'était la volonté de l'électorat populaire de voter contre Sarko.

La LCR là où elle était seule, a fait de bons scores (là où c'est un salmigondis, il faut voir la composition dudit salmigondis et ce que racontait la liste), mais elle avait déjà fait autant et LO aussi. Et LO ne s'est pas effondrée, arrivant à faire élire au premier tour 16 camarades sur des listes LO seuls, et dépassant les 5 % sans avoir d'élus dans un certain nombre d'autres villes (Les Lilas, Le Pré Saint Gervais, Vitry le François...). Mais globalement, on ne peut pas dire qu'il y ait une poussée à l'extrême gauche, même sans voir de trop près ce quon ranger derrière ce terme. .
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Message par Vérié » 11 Mars 2008, 19:43

(pelon @ mardi 11 mars 2008 à 15:17 a écrit : J'ajouterai que durant la campagne personne ne m'a interpellé pour critiquer les "alliances de LO". Au contraire. Donc tu vas avoir du mal à faire coller la réalité à ta théorie.

Les camarades de la Majorité de LO vont évidemment avoir du mal à admettre qu'une partie des électeurs d'extrême-gauche les ont "sanctionné" en votant pour la LCR ou la LCR "élargie" plutôt que pour LO ou pour des listes Gauche unie avec LO.

Pourtant, il est clair qu'on a assisté à un glissement d'une partie des électeurs de LO vers les listes LCR. C'est particulièrement flagrant là ou LO et la LCR étaient en concurrence. Sinon, il faut nous expliquer pourquoi le "rapport de forces électoral" (un bien grand mot pour un petit électorat...) s'est inversé.

LA LCR A OCCUPE EN PARTIE LE TERRAIN DE LO
Il ne s'agit pas d'affabulation. D'autres l'observateurs le remarquent, par exemple un article de L'Huma d'aujourd'hui souligne que "la LCR a occupé la place occupé auparavant par LO". C'est à dire la place à l'extrême-gauche de l'échiquier électoral. Ce sont ces listes qui ont permis aux électeurs les plus soucieux de manifester leur défiance ou leur hostilité à la gauche, et en particulier au PS,
de s'exprimer.

"Personne ne m'a interpellé", constate Pelon. Eh bien oui,, je n'ai pas dit que des dizaines de milliers d'électeurs gauchistes furieux avaient brûlé LO en place publique comme les militants de la CGT déchiraient leurs cartes en 1956 !
Aujourd'hui, cette catégorie d'électeurs n'est pas suffisamment motivée pour "interpeller" qui que ce soit. Interpeller n'est le fait que des militants ou des gens très engagés.

Toutefois, mon expérience ne recoupe pas tout à fait celle de Pelon. J'ai rencontré pour ma part un certain nombre de sympathisants de LO et d'extrême-gauche très surpris par ce virage, voire atterrés, qui m'ont demandé :"Mais qu'est-ce qui leur arrive". Et "Ils sont devenus comme les autres, ils veulent des places", pour ceux qui connaissent moins bien LO. Et j'ai du leur expliquer que, si LO voulait effectivement des places, c'était pour de smotivations très différentes de celles des politiciens boirgeois.

De son côté, Quijote me demande ce qui me permet de connaître les motivations de dizaines de milliers d'électeurs que j'ai pas interviewés. Voyons, Quijote, on peut tirer des enseignements d'un scrutin sans avoir interviewé les électeurs ! Au minimum, on peut émettre des hypothèses. Et la plus probable est tout de meme que ces électeurs d'EG, au delà des cas particuliers locaux, ont choisi les listes dénonçant clairement au moins la politique "sociale libérale" du PS, pour reprendre l'expression favorie de la LCR. (Je préférerais pour ma part : "gestion loyale du capitalisme sur le dos des travailleurs"...)

Alors, certes, LO a conservé une petite audience, en dépit de son malencontreux virage. Tous "ses" électeurs ne l'ont pas abandonné et Arlette est toujours une personnalité écoutée et appréciée. On ne peut que s'en réjouir. Encore une fois, je n'ai pas dit qu'il s'agissait d'un rejet violent.

ET LE SECOND TOUR ?

Ottokar se demande ce que fera la LCR à Marseille. IL semble qu'elle ait pris la décision de "battre Gaudin", un peu comme elle avait décidé de "battre Le Pen".
C'est ce qui ressort de son communiqué et ça n'a pas l'air de plaire à tous les militants de la LCR. A uex de s'expliquer.

Mais LO est assez mal placé pour critiquer la LCR à Marseille, vu qu'un de ses membres figurait sur une liste Guérini aux cotés de personnalités peu recommandables. Aujourd'hui, Guérini s'allie au Modem. Donc LO ne touchera meme pas le prix de sa compromission car, soit Guérini va se débarraser de cette présence encombrante, soit le candidat LO va se retirer.

Quoi qu'il en soit LO va être mal placé pour reprocher de voter Guérini au second tour après avoir figuré sur une liste dudit Guérini au premier !

Les consigne générales de vote données par LO laissent d'ailleurs rêveur. LO appelle à voter au second tour pour les listes de gauche... où elle figure. POur les autres, pas de consigne générale. Autrement dit, la seule présence de LO suffirait à changer le caractère d'une liste.

Mais le cas de Marseille risque bien de ne pas être unique, étant donné que le PS va s'allier au Modem en de nombreux endroits. On verra d'ici peu quels ont été les résultats de la tactique de LO.

LES RESULTATS GENERAUX DE L'EG
Il faudra évidemment faire une comparaison précise avec les scores précédents, et là où la comparaison est possible. Mais le maintien d'un courant significatif d'EG, réticent à l'entrée dans l'Union de la gauche semble indiscutable, de même que la petite percée de la LCR. Lui nier ce succès, en invoquant qu'elle n'était pas seule etc, est particulièrement mesquin. On peut d'ailleurs s'étonner que les communiqués de LO n'évoquent pas, pour s'en réjouir, ce succès de la LCR. Car un succès d'une orga d'extrême-gauche est toujours un succès pour l'ensemble du mouvement.

Enfin, Red me demande pourquoi j'affirme que le projet de NPA "ne semble pas avoir joué un rôle" dans le succès de la LCR. Cette estimation est évidemment en partie subjective, mais je ne crois pas qu'une proportion importante d'électeurs se passionnent pour le NPA et se soient prononcés sur ce projet. Contrairement à ce que laissent entendre certains communiqués un peu triomphalistes (une spécialité maison) de la LCR, les électeurs n'ont pas plébiscité le NPA. Ce projet d'intéresse pour le moment que des milieux assez réduits de militants et sympathisants.

Vérié
 
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