La journée de la jupe

[quijote]

Un dernier point . Pour en parler en connaissance de cause , je peux vous dire qu 'on découvre la "violence" en milieu scolaire , mais moi , je vous dis qu 'elle a toujours exissté : c'est même une donnée : figurez vous que j 'avais été prof dans un collège , très calme : en province , dans la Normandie profonde ( la Normandie de Maupassant ) : et bien figurez- vous que dans ce collège très calme , " sans histoires" , quelqus années auparavant un prof avait été assassiné ( oui assassiné) par un élève , pas spécialement dérangeant . Comment , et bien cet élève avait amené un revolver (son père collectionnait les armes ) avait tiré sur le prof , puis avait retourné l 'arme contre lui et s 'était suicidé .. ça , c'est un cas extrême..
mais j 'ai vu pas mal de cas : élève racketté , frappé : ça ne se passait pas dans la banlieue " chaude" , mais dans un lycée parisien du centre très bourgeois , ( il y a de cela 15 ans ( je prèfère taire le nom de cet étébliussement) : résultat : cinq élèves exclus , le pauvre élève souffre douleur traumatisé ..
Et d 'autres cas à l 'infini que je pourrais citer et cela dans TOUTES SORTES de Bahuts .. peut être pas à Henri 4 et encore..

[artza]

Je te cite à nouveau l'exemple de Ken Loach : s'il faisait un film sur ce sujet, il ne serait certainement pas récupérable par l'ED et le FNJ n'en mettrait pas des extraits choisis en ligne.

Il en a fait un sur une histoire d'amour entre un jeune pakistanais et une anglaise.

Une bluette.

Sur un sujet voisin Fathi Aknin un cinéaste turco -allemand a fait bien mieux, Head On!

Par ailleurs pour montrer des ouvriers "ignobles" K. Loach s'est pas brossé.

[Gaby]

J'ai dû manquer le moment du film où il est expliqué que le flingue apparait tous les jours dans le bahut.

J'ai fait 3 collèges. Dans le premier, privé (où ma mère m'avait mis parce que dans ma primaire, j'ai eu mon lot d'embrouilles), le racket était légion. Le deuxième dans le sud, ça allait, mais j'y suis resté une moitié d'année. Dans celui où je suis resté 3 ans, en IDF, je me souviens de bagarres évidemment finies à l'infirmerie, mais aussi et surtout d'un élève qui s'est retrouvé avec un stylo à travers l'oreille, ainsi que du bureau du CPE brûlé au cocktail molotov. Je me souviens aussi que j'ai eu une dizaine cours d'espagnol en 3ème, quelques-uns par trimestre, parce que ma classe arrivait à provoquer la dépression à répétition... d'un prof' à la voix forte qui mesurait bien 1m90. Ce n'était pas une ZEP.

Le lycée, c'était le paradis. On grandit, de nouvelles préoccupations, des profs intéressants, des manifs... Il avait son lot de "bullies" comme on dit en anglais, ces bourrins qui cherchent la merde à chaque occasion, mais ça allait... N'empêche, il y a toujours des gamins qui ont la vie pourrie par des imbéciles. Et ça, du collège au lycée, c'est tout le temps. En dehors de l'école aussi. Et ils ne sont pas protégés. Et toi tu dis que ce n'est pas possible qu'il y ait des "milliers" de cas. Si.

[pelon]

Soit tu joues sur les mots avec "chaque jour", soit tu ne connais pas l'importance du problème... pour les jeunes surtout d'ailleurs, avant les profs qui souvent ne le voient même pas.

Quand on écrit "chaque jour", ça signifie que La journée de la jupe serait représentatif de la vie quotidienne de l'immense majorité ou d'une très grande partie des profs. Ca, c'est faux.

Non, il n'y a pas chaque année des milliers de viols filmés sur portable et des milliers d'élèves qui se balladent en classe avec des flingues. Ca, c'est la propagande du gouvernement qui veut installer des portiques, des gardes armés, des chiens etc dans les établissements scolaires.

Si tu as des chiffres pour prouver ce que tu avances, communique-les ! Le sociologue Laurent Mucchielli a fait des études très précises sur l'évolution des nombre de viols, en utilisant notamment les chiffres officiels de la police, ça n'a rien à voir avec les légendes répandues par les médias. Je crois avoir mis en ligne un peu plus haut un lien avec une de ces études.

Oui, il y a chaque jour des nombreuses agressions qui ne sont pas forcément physiques. Ce sont des provocations, des insultes, extrêmement difficiles à vivre pour ceux qui ne sont pas du côté des violents. Vois le nombre de profs en arrêt maladie, en dépression dans certaines zones (pas tout à fait les mêmes que le 5ème arrondissement). La fille d'un copain, à Bondy dans un collège, qui m'explique que quand quelqu'un lève la main, il se fait traiter de bouffon par les caïds. Autant te dire que dans ces conditions on se décourage vite. Dans ces collèges, l'échec est quasiment total. Bien entendu, les meneurs qui font régner leur terreur (et je pèse mes mots, il existe des gosses qui ont peur d'aller au collège) sont eux mêmes des victimes. Et, contrairement à ce que tu écris, je ne suis pas sûr que ce que ferait Ken Loach sur le sujet te plairait. Dans "sweet sixteen", par exemple, s'il montre comment des jeunes tournent mal, ne se sent pas obligé d'avoir la moindre empathie pour quelques salauds qui sont pourtant eux aussi des victimes. Mais quand les victimes se comportent en prédateurs, pourquoi cacher cette réalité ?

[Vérié]

Pelon
Oui, il y a chaque jour des nombreuses agressions qui ne sont pas forcément physiques. Ce sont des provocations, des insultes, extrêmement difficiles à vivre pour ceux qui ne sont pas du côté des violents. Vois le nombre de profs en arrêt maladie, en dépression dans certaines zones (pas tout à fait les mêmes que le 5ème arrondissement).

Sur ce point, nous sommes en gros d'accord probablement, mais, au delà des mythes, il faudrait mesurer le niveau réel de la dégradation dans les établissements scolaires. Enfant, dans les années soixante, j'ai connu aussi, comme Quijote, des agressions très violentes, avec blessés à l'infirmerie, des bizuthages violents en internat, des vols systématiques qui s'apparentaient au racket sous d'autres formes.

Mais La journée de la jupe est une caricature grotesque, sauf le début, et c'est cet aspect caricatural qui donne son caractère raciste, sécuritaire, islamophobe au film, auquel il faut ajouter le discours d'Adjani : "Vous n'êtes pas des victiomes etc". Les agressions larvées, le climat que tu dénonces, ça n'a rien à voir avec des milliers de viols filmés sur portable et des milliers de flingues.
Quand un de ces faits est connu - je t'accorde que certains restent inconnus - ça fait un boucan médiatique considérable. Donc La journée de la jupe, c'est un collage grotesque de toutes les horreurs concentrées en une seule classe.

Il faut prendre la réalité telle qu'elle est, ne pas la dissimuler, nous sommes d'accord, je ne suis ni naïf ni angélique, j'ai milité dans les 4000 de la Courneuve.
Mais il faut aussi comprendre que la peur des classes dangereuses, la peur et la haine des pauvres par les bourgeois et les petits bourgeois ne datent pas d'aujourd'hui. Dès le début du vingtième siècle, il y a eu la "zone" avec ses immigrés polonais et italiens, et déjà aussi des Maghrébins, où régnaient des conditions épouvantables engendrant la délinquance et la violence, et déjà aussi ces campagnes de haine sous les mêmes prétextes. Il suffit de lire la presse de ces années-là.

Que des camarades de LO tombent dans le panneau m'attriste profondèment.

[Sterd]

Les agressions larvées, le climat que tu dénonces, ça n'a rien à voir avec des milliers de viols filmés sur portable et des milliers de flingues.
Le seul qui ait parlé de "milliers de viols filmés sur portable" sur ce fil, c'est toi et à trois reprises. Une obsession ?
Quand aux milliers de flingues, c'est aussi une invention de ton cru.

Tu discutes avec qui exactement ?

[Vérié]

Le seul qui ait parlé de "milliers de viols filmés sur portable" sur ce fil, c'est toi et à trois reprises. Une obsession ?
Quand aux milliers de flingues, c'est aussi une invention de ton cru.

Pelon
les comportement choquants de certains jeunes soient montrés ... et dont sont victimes d'autres jeunes autour d'eux et pas seulement les filles. C'est ce que voient chaque jour des milliers de profs

Si ce que voient chaque jour des milliers de profs dans leurs classes, c'est La journée de la jupe, cela implique qu'ils voient en effet des miliers de viols filmés sur portables et des miliers de flingues. Ou du moins que des milliers de profs en voient chacun un...

Alors, peut-être Pelon s'est-il mal exprimé, puisqu'il a ensuite nuancé son propos :

Pelon
il y a chaque jour des nombreuses agressions qui ne sont pas forcément physiques

Mais, ce que voient les spectateurs du film ne correspond pas à la vie quotidienne des établissements scolaires comme certains cherchent à nous le faire croire.

Sterd
Une obsession ?

Ton obsession, à toi, ce sont les insultes, quasi sytématiques, quel que soit le sujet.
Je ne crois pas que tu te permettrais de sortitr ce genre de réflexion modéré en tête à tête ou dans un débat public à propos d'une discussion sur les viols. supprimé - contestation de la modération

[Bertrand]

Vérié, le seul qui ait parlé "de milliers de viols filmés sur portable" et des "milliers de flingues", c'est bien toi.
Et le fait que tu fasses dire à Pelon ce qu'il n'a pas dit n'y change rien.

[jeug]

Alors, peut-être Pelon s'est-il mal exprimé, puisqu'il a ensuite nuancé son propos : (...)

Ca va bien ? Il n'a rien nuancé car il ne s'est pas du tout mal exprimé. Il n'a jamais parlé de milliers de viols mais de "comportements choquants".
Et nous en avons tous été les témoins. Sauf une personne ici, visiblement.

[Vérié]

Vous faites preuve d'une malhonneteté incroyable ! Pelon évoque les comportements montrés dans le film :

Pelon
les comportement choquants de certains jeunes soient montrés. C'est ce que voient chaque jour des milliers de profs

Quels sont ces comportements les plus choquants montrés dans ce film, sinon le viol filmé sur portable, les menaces de viol contre la prof et le flingue ?

Donc, si c'était ce que voient des milliers de profs chaque jour, ça impliquerait... etc.

S'il ne s'agissait que de quelques insultes, bousculades, réflexions etc, on n'en parlerait même pas. Tout le monde serait d'accord pour dire que c'est en effet ce que voient chaque jour des milliers de profs. Le film ne souléverait pas de polémique et susciterait pas l'enthousiasme des racistes...