Voilà deux affaires dont on n'a bizarrement jamais entendu parler dans les médias...
Tiré de "Solidaires N°7 - Septembre 2006" le bulletin de l'union syndicale CGT de l'intérim:
a écrit :Un décès tout sauf "naturel"
Le 19 juillet, Patrick Darcy, quarante-quatre ans, a trouvé la mort sur ce le site Arcelor Dunkerque. Intérimaire depuis toujours, cet électricien travaillait pour la Semib, un sous-traitant de Forclum, lui-même sous-traitant d'Arcelor. Ce jour-là, en pleine canicule, il s'effondre peu après 18 heures, victime d'un arrêt cardiaque.
Le 18 juillet, veille de son décès, Patrick Darcy travaille déjà dix heures et quinze minutes dans des conditions caniculaires. Il rentre chez lui épuisé, témoignera son logeur à la CGT. Le 19, la température atteint 38,4 degrès à l'ombre, 60 degrés dans le laminoir. Le travail se poursuit pourtant, sans aménagement des conditions ni des horaires, au contraire même.
Ayant démarré ce chantier avec un jour de retard, la Semib étend ses horaires pour rattraper. Le cahier de pointage de l'usine montre que Patrick, arrivé à 7 heures à l'usine, devait en partir à 19 heures avec une heure de pause, soit onze heures de travail. Quand il a eu son malaise, il entamait sa onzième heure de boulot. Le cahier a été raturé après coup pourenlever une heure, pour masquer le problème et parce qu'au delà de dix heures de travai, l'entreprise aurait dû demander une dérogation à l'inspecteur du travail. Les salariés n'avaient pas d'eau, pas de pause et pas del ieu pour se reposer. La CGT a porté l'affaire devant les tribunaux.
a écrit :Se tuer au travail sous la chaleur
35°C à l'ombre. Le 18 juillet, Robert Faudon, 53 ans, intérimaire, détaché chez Mâcon Enrobage s'écroule devant son véhicule. Il décédera 4 heures après son admission à l'hôpital à la suite d'un coup de chaleur. La température de son corps était montée jusqu'à 43°C. Selon les urgentistes qui ont accueilli la victime: "Le travail qu'effectuait sous le soleil cette personne peut être assimilé à l'effort d'un sportif. Un effort intensif et prolongé dans des conditions difficiles."
Robert Faudon n'avait plus eu de mission d'intérim depuis quelques semaines. Pour Claudine Contassot, secrétaire départementale de la CGT de Saône-et-Loire, les pressions exercées sur ces travailleurs précaires ne sont pas pour rien dans ce drame. "Ils n'ont pas les moyens d'entreprendre des démarches auprès des syndicats pour imposer des conditions de travail supportables. Ils vivent quotidiennement avec la pression de la mission qu'ils espèrent ne pas voir s'interrompre."
EDIT: Posté par "Raymond". Je me suis trompé de compte. :altharion: