(LouisChristianRené @ samedi 21 février 2004 à 11:21 a écrit :
Premiere question : est ce qu'on pense que la consommation de drogue est un probleme avant tout policier, et qu'il faille criminaliser la consommation ?
Pour répondre à Louis Christian René, j'avais vu il y a quelques années un reportage sur une expérience assez intéressante en Suisse concernant la réinsertion d'héroïnomanes : un centre, avec une équipe composée de médecins et de travailleurs sociaux, proposait gratuitement de l'héroïne (sous contrôle médical) à des toxicomanes. Cela les sortait assez vite de tous les problèmes annexes de la toxicomanie (la recherche du produit et de l'argent, avec tout ce qui va avec : prostitution, petite délinquance, deal, etc.), et permettait aux travailleurs sociaux de travailler avec eux à leur réinsertion (trouver un logement, santé, loisirs, rencontres avec d'autres personnes, voire pour certains un emploi), et enfin pour une partie d'entre eux faire une cure de désintoxication.
Cette expérience suisse me semble bien plus efficace que les réponses policières et répressives à l'encontre des toxicomanes. En quoi la prison peut-elle aider une personne en souffrance psychologique à sortir de la toxicomanie (surtout que l'on trouve toutes les drogues possibles en prison) ? La toxicomanie (au même titre que l'alcoolisme) n'est pas un problème policier, mais un problème médical (au même titre que l'on parle de malades alcooliques) et social.
Sinon, je pense aussi que seule l'abolition du capitalisme peut permettre de lutter efficacement contre les réseaux maffieux. Non seulement parce que la production de drogue est une part importante du marché capitaliste, mais aussi parce que :
1) tant que des paysans de Colombie ou d'Afghanistan ne pourront survivre qu'en produisant de la cocaïne ou du pavot, il est difficile d'imaginer que la production puisse diminuer. De la même façon, le chômage de masse dans les pays occidentaux contribue à créer les réseaux de petits dealers.
2) les paradis fiscaux, le secret bancaire, etc. permettent le blanchiment de l'argent de la drogue et des autres traffics.
3) la maffia est un pan de l'économie capitaliste, l'argent des traffic (de drogue, d'armes ou de femmes) est réinvestit dans l'économie capitaliste, certains maffieux ont même des postes-clefs dans l'économie de pays comme la Russie ou la Serbie.
Enfin, je crois que la question de la répression des toxicomanes se pose aussi en terme de classe : c'est des gamins des classes populaires qui se retrouvent en prison pour "usage de stupéfiant", mais le célébrités du show buissness qui consomment des stupéfiants (et c'est souvent de notoriété publique) ne sont pas beaucoup inquiétées !