Meurtre à Vilnius

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par ravine chien » 20 Août 2003, 14:31

Bertrand Cantat reste des nôtres, par Hélène Chatelain, Claude Faber et Armand Gatti
LE MONDE | 16.08.03 | 13h37 • MIS A JOUR LE 19.08.03 | 15h33
Bertrand Cantat est plus qu'un ami. Il est notre frère d'écriture, de conviction et de cœur. Nous aimons tout de lui, son regard sur le temps, ses épaules larges comme un horizon, sa poésie en forme d'étoile.

Bertrand est aujourd'hui sur une scène qui n'est pas la sienne. Dans la peau d'un personnage qui n'est pas écrit pour lui. Acteur d'une tragédie qui ne lui correspond pas et pourtant de laquelle il ne peut s'extraire. Une tragédie où tout semble irréel. Jusqu'au décor lointain de ce drame, comme s'il fallait encore plus emmêler les fils et les frontières du possible. Jusqu'à la mort impensable de Marie Trintignant, actrice et victime d'un séisme sans fondement. Pourtant, en quelques heures et quelques scènes de trop, les vies ont basculé.

La réalité a violemment entraîné deux familles dans son labyrinthe le plus sombre, enserrant des cœurs de parents, d'enfants, de frères, de sœurs et de proches dans le tissu étouffant de la tristesse et de l'inexplicable. Comme dans les tragédies grecques, deux familles doivent désormais porter en elles des fardeaux de douleur.

Et désormais l'histoire retient que Marie et Bertrand sont plus que jamais liés. Unis et indissociables. Si ce n'est qu'elle est morte, et lui, vivant. Le drame est total.

Aujourd'hui, nous restons solidement convaincus que Bertrand n'est pas fait pour le rôle que l'on veut lui attribuer. Certes, il est devenu en quelques jours un personnage profondément tragique. Mais ceux qui le connaissent, ceux qui l'ont applaudi, ceux qui l'ont accueilli dans leurs rédactions, leurs meetings, leurs rendez-vous publics, ceux qui l'ont appelé en soutien, ceux qui ont salué sa détermination, son engagement, son talent artistique, son humanisme, sa rigueur intellectuelle, sa liberté de pensée... ne peuvent l'oublier et taire la réelle personnalité de Bertrand. A moins que l'amnésie doublée de mauvaise foi soit une maladie de notre temps.

Il n'y a pas de fatalité ni de destin préécrit qui nous ferait croire que tout "rocker marginal" doit immanquablement sombrer dans le chaos. Il n'y a que des vies qui révèlent en un instant la fragilité de l'édifice. Des vies qui se craquellent comme des mosaïques et dont on peine à maintenir l'harmonie des éclats. Des vies qui s'écrivent sur des pages pas toujours aussi blanches qu'on le croit, pas toujours aussi infinies qu'on l'espère.

Bertrand Cantat reste des nôtres parce que nous refusons de renier sa vie, ses choix, son regard, sa présence, ses poèmes et ses lumières. Parce que nous refusons le rôle de spectateurs, de voyeurs et de juges que l'on veut actuellement nous imposer. Notre compagnon a besoin de retrouver son honneur. Au nom de ce qu'il est réellement. Un homme digne d'être considéré comme un frère.

par Hélène Chatelain, Claude Faber et Armand Gatti

Hélène Chatelain est cinéaste et écrivain, Claude Faber est journaliste et écrivain, Armand Gatti est auteur dramatique



quand j'ai lu cet article, j'ai failli vomir. je dois être trop sensible
ravine chien
 
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Message par ravine chien » 20 Août 2003, 15:02

wolf a dit:"Tiens, aujourd'hui j'ai vu que l'absence de drogue était confirmée pour cantat. Résultat: l'article paru dans lutte ouvrière a menti à à ce sujet. Pourquoi? "




Selon les expertises, Bertrand Cantat n'aurait pas pris de drogue
LE MONDE | 20.08.03 | 12h44 • MIS A JOUR LE 20.08.03 | 12h44
La fiabilité des analyses serait cependant sujette à caution.
Vilnius (lituanie) de notre envoyé spécial

Bertrand Cantat était-il sous l'emprise de la drogue, dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet, à Vilnius (Lituanie), lors de la violente dispute qui conduira à la mort de sa compagne, Marie Trintignant ? En arrivant au service de toxicologie de l'hôpital universitaire de Vilnius, dimanche après-midi, le chanteur de Noir Désir, qui avait absorbé une quantité importante de médicaments, avait déclaré aux médecins avoir consommé du cannabis et des amphétamines. "Quand il est arrivé, il a dit avoir fumé des joints et pris des amphétamines offerts par quelqu'un dans la soirée, indique une source médicale. Il a précisé qu'il n'était pas un consommateur régulier. Plus tard, quand il a été interrogé sur la quantité absorbée, il a nié."

Le rôle éventuel de la drogue dans le drame constitue un point essentiel du dosssier. "Les amphétamines sont des psycho-stimulants qui peuvent rendre plus nerveux et plus agressif, explique un médecin lituanien. Le sujet qui en absorbe est susceptible de réagir de manière violente." La juge d'instruction Nathalie Turquey doit aborder cette question à Vilnius, où elle se trouve depuis lundi 18 août. Après avoir pris connaissance du dossier lituanien, la magistrate devrait entendre Bertrand Cantat, jeudi 21 août, et le mettre en examen pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner".

Le chanteur a été arrêté à l'issue de son hospitalisation puis placé en détention provisoire à Vilnius. Lors des interrogatoires qui ont suivi, il a affirmé que lui et Marie Trintignant avaient beaucoup bu la nuit des faits mais nié toute consommation de drogue. Les perquisitions effectuées dans leur chambre d'hôtel ne semblent pas avoir relevé la présence de produits stupéfiants. La prise de drogue est considérée, en Lituanie, comme une circonstance aggravante susceptible de valoir deux ans d'emprisonnement supplémentaires à Bertrand Cantat.

Le chanteur a expliqué aux policiers lituaniens qu'il n'avait pas l'habitude de prendre de la drogue, sauf du cannabis de manière occasionnelle, ce qui a été confirmé par ses proches et par les membres du groupe Noir Désir, lors de leurs auditions par les enquêteurs français. "Il affirme qu'il n'a rien pris, qu'il a été conscient du début à la fin, explique Olivier Metzner, l'avocat de Bertrand Cantat. Pour lui, c'est un accident, il ne se cherche pas d'excuse."

"COMA SUPERFICIEL"

Les expertises toxicologiques, effectuées à partir d'un prélèvement d'urine trop tardif, n'ont pas gardé la trace d'une prise de drogue. Délivrées par l'institut d'analyses judiciaires de Vilnius dès le jeudi 31 juillet, elles n'ont pas décelé la présence de produits stupéfiants chez le chanteur. Mais, de l'avis des médecins toxicologues, leurs résultats sont sujets à caution. Les expertises ont été réalisées à partir d'un échantillon d'urine, et non de sang, considéré comme plus probant. De plus, l'urine a été prélevée seulement lundi matin, après que Bertrand Cantat eut subi un processus de désintoxication intensif, sous forme de perfusions destinées à éliminer tout produit toxique de son organisme. "Les résultats des expertises ont été influencés par la désintoxication, explique un médecin. On aurait fait autrement si la police nous avait dit dès le départ qu'on avait affaire à quelqu'un impliqué dans une affaire grave."

Considéré comme un patient ordinaire en proie à une "intoxication par une substance inconnue", Bertrand Cantat avait été hospitalisé du dimanche 27 juillet, à 14 h 50, au mardi 29 juillet, 11 h 30. Il avait été trouvé à moitié inconscient dans son hôtel par un employé qui a alerté la police. Transporté à l'hôpital par le SAMU, le chanteur n'avait pas ses papiers sur lui. Un seul médecin était de garde et le fait divers de la nuit ne faisait pas encore la "une" des journaux.

Selon les médecins, Bertrand Cantat se trouvait dans un "coma superficiel" dû à l'absorption d'une vingtaine de cachets d'antidépresseurs et d'anxiolytiques. Un prélèvement de sang avait alors été effectué pour déterminer son alcoolémie, qui s'était révélée très faible : 0,015 mg/l. "S'il avait bu une bouteille et demie de vodka dans la soirée, comme il l'a dit plus tard aux policiers, il y aurait eu une plus grande concentration d'alcool dans le sang. Même dimanche après-midi", note un médecin. Par la suite, ce prélèvement de sang s'est révélé inexploitable pour rechercher la présence éventuelle de drogue. Quand Marie Trintignant a été hospitalisée, dimanche matin, son alcoolémie était également très faible : 0,3 mg/l, selon le prélèvement sanguin effectué à son admission, vers 8 heures.

En ce qui concerne la consommation éventuelle de drogue par Bertrand Cantat, des analyses supplémentaires sont toujours possibles à partir d'un prélèvement de cheveux. Mais le parquet lituanien ne l'a pas estimé nécessaire. "Ce serait superflu par rapport aux témoignages que nous avons", explique-t-on de source judiciaire.

De fait, le doute qui pèse sur la fiabilité des expertises toxicologiques rend les témoignages sur le déroulement de la soirée d'autant plus importants. Les deux enquêteurs français qui accompagnent la juge d'instruction semblent s'intéresser au témoignage d'un Lituanien, assistant de réalisation sur le téléfilm que tournait Marie Trintignant. Après le pot sur le plateau du tournage, samedi soir, le couple avait quitté les autres participants pour aller chez ce jeune homme, qui les a raccompagnés à leur hôtel, vers minuit. Les policiers français devaient entendre ce témoin lituanien mercredi matin.

Frédéric Chambon

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 21.08.03

tu maintiens ton affirmation?
et si tu ne vois pas ce qu'il y a de gerbant dans le texte précédent, ben je n'ai pas grand chose a te dire.
ravine chien
 
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Message par faupatronim » 20 Août 2003, 15:52

CITATION (wolf @ mercredi 20 août 2003, 17:05)Je maintiens que "lutte ouvrière" a affirmé dans son édition dernière que Cantat était sous l'influence des drogues et que RIEN ne permettait de l'affirmer.
[/quote]
Wolf, non content de t'enliser dans le terrain crapoteux de la défense de Cantat qui, sauf suicide acrobatique, est bien à l'origine de la mort de Marie Trintignan, tu ne sais pas lire.

CITATION (Lutte Ouvrière n°1827 @ 8 août 2003)
Marie Trintignant



On imagine généralement que la violence conjugale ne se rencontre que dans les milieux défavorisés, que ces drames ne surviennent que sur le terreau de la misère et de l'inculture. La mort de Marie Trintignant, actrice belle, douée, connue, réputée et admirée, est là pour dire que même dans les classes aisées et fortunées, même dans les milieux cultivés, la violence des hommes sur les femmes sévit souvent et, parfois, tue.

En France, selon les études, entre 10 et 14% des femmes, soit plus de deux millions, subissent des violences conjugales. Six femmes en meurent chaque mois, soit... plus de soixante-dix femmes chaque année! Cette réalité n'est malheureusement pas surprenante dans une société où les femmes doivent le plus souvent supporter la domination des hommes tant dans la vie professionnelle que dans la vie sociale et politique et où, en dépit des déclarations sur l'égalité entre les sexes et la parité homme-femme, la misogynie est rarement considérée comme intolérable.

Il y aurait eu une dispute entre Marie Trintignant et son compagnon. Mais ce n'est pas lui qui a été frappé à mort !

Les hommes ne sont que très rarement l'objet de violences de la part de leur compagne. Une question de rapport de forces physique? Oui, bien sûr. Mais aussi et surtout une question de rapport de forces social. Car la domination masculine qui, dans certains couples, va jusqu'à s'exercer par la violence souvent verbale et parfois physique, n'est finalement que le prolongement de cette oppression liée au sexe que les femmes subissent et qui s'ajoute à l'oppression sociale.

Ce ne sont ni l'alcool ni la drogue sous l'emprise desquels se trouvait Bertrand Cantat qui sont responsables de sa violence, mais le rôle imparti aux hommes dans la société, l'assurance de leur domination. Ceux qui prétendent que la drogue les coupe des misères du monde extérieur, leur procure un esprit plus vif et une intelligence plus grande ne se rendent pas compte que la drogue ne change pas un ange en brute, elle n'en enlève que le masque.

Elisa CHABAN

[/quote]

Donc si Cantat n'était pas sous l'emprise de la drogue ou de l'alcool, cela me semble encore pire.
Assassiner sa compagne, à jeun ou pas, à force de coups, te sembles relever de la sphère privée, sans aucun lien avec la place faite aux femmes dans cette société ? Et ensuite tu ne comprends pas quand on vous dit que vous planez à mille lieues des réalités de cette société. :halalala:
faupatronim
 
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Message par ravine chien » 20 Août 2003, 15:57

le trouve gerbant parce que:
il assimile un meurtre a une tragédie grecque mais là on n'est pas dans la fiction:
"Bertrand est aujourd'hui sur une scène qui n'est pas la sienne. Dans la peau d'un personnage qui n'est pas écrit pour lui. Acteur d'une tragédie qui ne lui correspond pas et pourtant de laquelle il ne peut s'extraire. Une tragédie où tout semble irréel"
il nie la responsabilité de bertrant cantat:
"Aujourd'hui, nous restons solidement convaincus que Bertrand n'est pas fait pour le rôle que l'on veut lui attribuer. "

j'arrête là pour ce qui est du texte.

sinon wolf a dit:
"l'article paru dans lutte ouvrière a menti à à ce sujet. Pourquoi? "

ben non il n'a pas menti
ravine chien
 
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Message par ianovka » 20 Août 2003, 16:28

CITATION "Aujourd'hui, nous restons solidement convaincus que Bertrand n'est pas fait pour le rôle que l'on veut lui attribuer. "[/quote]

Effectivement c'est cette enfoirée de Marie Trintingnant qui, ayant eu l'indécence de creuver, a enfermé le pauvre Bertrand dans ce minable rôle.

Tout à fait d'accord avec toi Ravine chien, c'est à gerber.
:bleu-vomi:
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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Message par François Hollande » 20 Août 2003, 16:53

CITATION (rojo @ samedi 2 août 2003, 13:00)Je ne voulais pas trop intervenir la dessus, par peur de faire concurrence à ICI-Paris ou à Voici. (...)

Dans les divers articles à ce sujet, il est même parfois présenté comme une victime alors que ce type, est une simple brute qui en plus n'était pas à son coup d'essai en matière de violences conjugales, un simple fumier.[/quote]
Ben voilà, c'est fait :smile: Du pur Jean Cau. Félicitations.
François Hollande
 
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Message par Screw » 20 Août 2003, 17:09

De mieux en mieux! Bravo camarades!
Fil lamentable! :headonwall: :headonwall:
Screw
 
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