(manu @ mercredi 24 mars 2004 à 14:22 a écrit :S'il y a des clients, c'est peut etre aussi que les épouses ne sont pas toutes à la hauteur sinon je ne vois pas l'interet d'aller voir une prostituée.
(...)
Un ministre avait dit un jour :" tant qu'il y aura des mecs, il y aura des putes" !.
Hélàs c'est vrai.
Manu,
Je ne t'accablerais pour ta phrase sur "les épouses qui ne sont pas à la hauteur", d'autres s'en sont chargé avant moi. Mais franchement, cette phrase m'a choqué.
Et pour les clients qui vont voir une prostituée "juste pour parler", si leur but est vraimment de parler, il y a SOS amitié...
A mon avis, ce que cherche le client avec une prostituée c'est d'avoir, pendant un moment donné, une femme à sa disposition, une femme qui ne puisse pas dire non, justement parce qu'il paye. C'est donc toujours un moment de domination.
Le "tant qu'il y aura des mecs, il y aura des putes" n'est qu'une version des nombreux arguments qui cherchent à justifier la prostitution (genre le fameux "plus vieux métier du monde"). En plus je trouve ça insultant pour les mecs comme argument, comme si on aurait des "instincts sexuels" à assouvir, dans n'importe quelle condition et avec n'importe qui, comme si, avant notre raison ou nos sentiments, nous serions guidés par notre bite !!! Et les femmes, elles n'en ont pas de désirs sexuels ? Alors pourquoi, la prostitution est un phénomène social où les clients sont toujours (ou alors à 99,9999%) des hommes ?
Je suis convaincu que la prostitution est en grande partie un sous-produit de la misère, comme le montre Discufred dans son message sur un pays d'Afrique Centrale, mais c'est aussi le cas pour l'Ukraine, les Philippines et même la France. Elle est aussi une des conséquences de l'inégalité (sociale) entre hommes et femmes, inégalité que combat aussi le communisme.
Quand aux luttes qui peuvent être menées aujourd'hui, elles passent à mon avis par un combat général contre la misère et la précarité, pour des structures d'acceuil pour les personnes prostituées, la régularisation des sans-papiers, etc.
Au fait, la prostitution et le proxénétisme ne concerne pas seulement des femmes d'Afrique ou d'Europe de l'Est : il y a aussi des femmes et des hommes de pays riches qui se prostituent pour enrichir un proxénète, boucler leurs fins de mois ou pour se payer leur dose de came. Dans tous ces exemples, il est impossible de parler de "libre choix". De toute façon, pour chaque témoignage de prostituée qui parle de "libre choix", on en trouve une dizaine ou plus de femmes qui décrivent la prostitution comme un enfer.
On peut trouver quelques témoignages et textes anti-prostitution sur ce site :
http://sisyphe.org/Pour les textes marxistes sur la prostitution, je trouve très intéressants et actuels ceux écrits par Alexandra Kollontaï sur le sujet dans le livre édité par Maspéro "Marxisme et Révolution sexuelle", texte dont j'ai tiré les extraits cités dans mon premier message.