LO et les prochaines municipales

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par com_71 » 28 Fév 2008, 22:51

Lille :

(la voix du Nord 29.02.2008 a écrit :Lutte ouvrière veut être la voix des travailleurs au conseil

Nicole Baudrin est engagée dans la campagne municipale à la tête d'une liste 100 % Lutte ouvrière, composée de militants ou de sympathisants. Son ambition : faire mieux que les 5,4 % de l'élection de 2001.

PAR STÉPHANIE FASQUELLE
lille@lavoixdunord.fr « Tous les candidats ont à peu près le même programme, ou plutôt ils n'en ont pas vraiment. Un stade, de l'eau dans le Vieux-Lille... Franchement, est-ce que ce sont des priorités ? » Fidèle à elle-même et aux « idées d'Arlette », Nicole Baudrin, 55 ans, sage-femme au CHR, prend à nouveau la tête de la liste Lutte ouvrière, à Lille, pour soutenir les travailleurs, les mal-logés, les démunis. « Cette élection municipale est aussi un enjeu national, martèle la candidate. Une élection, c'est un moyen d'exprimer sa colère. Faire plus de 5 %, cela voudrait dire quelque chose. Si la droite était battue un peu partout en France, si Sarkozy se prenait une claque, cela ferait du bien à tous les travailleurs et à leur moral. » « ... Qu'ils soient de Lille, de Marseille ou de Bordeaux », poursuit Claude Martin, professeur dans un lycée professionnel à Lomme, numéro 2 sur la liste. Il ajoute : « Avant d'être des Lillois, ils sont des travailleurs, ils vivent des conditions de travail abrutissantes, ils ont des salaires nettement insuffisants et n'arrivent pas à joindre les deux bouts. » Nicole Baudrin et Claude Martin ont constitué autour d'eux une liste de militants ou sympathisants LO de Lille, Lomme et Hellemmes, issus du monde de l'hôpital, de l'enseignement, des services publics, de l'industrie et du bâtiment, mais aussi quelques retraités et des étudiants. Les plus jeunes ont 19 ans, la plus âgée 74 ans. Moyenne d'âge : 44 ans. « Dans nos milieux actuellement, on discute peu des municipales et des enjeux locaux, mais beaucoup plus de Sarkozy, de sa politique, du pouvoir d'achat, précise-t-elle encore. Toutes les réformes dont le président et la droite sont si fiers sont des mesures destinées à rendre les riches encore plus riches. » Désireux d'être la voix des travailleurs au conseil municipal, qu'ils comptent utiliser comme « une caisse de résonance », Nicole Baudrin et ses colistiers rappellent que « la municipalité ne peut pas tout faire ». La tête de liste ajoute : « Parfois, on entend dire, le maire n'a pas fait ceci ou cela, il n'a pas créé d'emplois. Mais ça n'est pas la ville qui est responsable, c'est le patron qui décide de partir et de ruiner une ville. Il faut remettre les choses à leur place. » « Le service public s'est dégradé et c'est à chaque fois la ville, avec moins de moyens et moins d'effectifs, qui doit compenser », dénonce à son tour Fatima Abdellaoui, en troisième position sur la liste. Lutte ouvrière pense notamment aux services sociaux, aux transports en commun dont elle réclame la gratuité. Nicole Baudrin dit « approuver » certaines mesures prises par Martine Aubry « dans sa politique d'équipements collectifs, la rénovation de la ville et la réhabilitation de logements ». Elle estime qu'il reste beaucoup à faire dans les quartiers populaires. Elle souhaite vivement que les électeurs « envoient la fraction la plus radicale des travailleurs au conseil municipal ». •

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Message par com_71 » 29 Fév 2008, 09:03

Nord :

a écrit :La Voix du Nord
Edition du vendredi 22 février 2008

ÉLECTIONS MUNICIPALES

Lutte ouvrière pas toujours aux extrêmes Nathalie Hubert et Régis Debliqui, derrière des maires socialistes à Liévin et Villeneuve-d’Ascq.


Arlette Laguiller est à Villeneuve-d’Ascq et à Lens (1) ce vendredi pour apporter son soutien aux candidats de Lutte ouvrière, des militants que la campagne des municipales place dans des situations très diverses.
Premier cas de figure : les militants font une liste autonome. C’est le cas notamment à Lille, Calais ou encore Dunkerque.
Deuxième configuration dans ces municipales à géométrie variable : les amis d’Arlette Laguiller font liste commune avec le PC. Un tel accord a ainsi été conclu à
Sin-le-Noble, Fourmies et Lens par exemple.
Troisième schéma plus surprenant, les militants de LO se retrouvent sur des listes d’union de la gauche à direction socialiste dans des communes où ils ont obtenu des élus en 2001 en faisant liste à part. C’est le cas à Villeneuve-d’Ascq et à Liévin.
« Points de convergence »
Faut-il parler de « recentrage » pour des militants d’extrême gauche très critiques  dans un passé encore récent à l’égard des élus socialistes dont ils refusaient par exemple de serrer la main à l’époque où LO disposait d’un groupe au conseil régional, de 1998 à 2004 ?
« À l’époque, la gauche était au gouvernement, elle menait une politique qui n’était pas favorable aux plus démunis alors que maintenant, la droite multiplie les attaques, il faut aider la gauche à résister », explique Nathalie Hubert, ancienne tête de liste LO à Liévin et aujourd’hui colistière du député-maire (PS), Jean Pierre Kucheida.
L’ancienne conseillère régionale reconnaît que ces accords à géométrie variable « ont fait débat » lors du dernier congrès de LO en décembre. « On a toujours dit que la gestion d’une municipalité par la gauche et par la droite ce n’est pas la même chose, on ne les renvoie pas dos à dos », insiste Nathalie Hubert.
À Villeneuve-d’Ascq, Régis Debliqui qui conduisait la campagne de LO (12 % et 3 élus en 2001) figure sur la liste du maire sortant Jean-Michel Stiévenard (PS). Régis Debliqui fait état de différences mais aussi de « points de convergence » avec l’action du maire socialiste. D’où l’accord qui prévoit en cas de victoire un poste d’adjoint pour un représentant de Lutte ouvrière. À Liévin comme à Villeneuve-d’Ascq, les militants LO se sont engagés, en cas de réélection des maires socialistes, à voter le budget.

DOMINIQUE SERRA
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Message par com_71 » 29 Fév 2008, 14:44

stasbourg :

a écrit : Strasbourg : l'extrême gauche peut-elle peser sur le scrutin ?
LEMONDE.FR | 29.02.08

Les sondages connus ne voient guère, à Strasbourg, de frémissement à l'extrême gauche. Il est à peu près sûr que les listes de Pascal Fischer (Parti des travailleurs), Roland Robert (Lutte ouvrière) et Marcel Wolff (100 % à gauche, soutenu par la Ligue communiste révolutionnaire) ne feront qu'un petit tour de scrutin. Pour autant, auront-elles des résultats confidentiels ? Ce n'est pas certain. Trois arguments pèsent en faveur du contraire.
Premièrement, la tradition solide d'un vote d'extrême gauche à Strasbourg, distinct des mouvements écologistes.
Aux élections présidentielles, il s'est incarné en 2007 dans le bon score d'Olivier Besancenot (LCR) avec 4,08 % des voix, devant Arlette Laguiller (LO) avec 1,32 %, et Gérard Schivardi (0,33 %). L'addition approche les 6 % auxquels on peut ajouter une partie des voix de José Bové (1,31 %). En 2002, c'était Arlette Laguiller, avec 5,71 % des voix, qui avait devancé Olivier Besancenot (4,24 %), auquel s'ajoutaient les 0,46 % du Parti des travailleurs. Soit plus de 10 % des suffrages.

DÉBAT SUR LA LAÏCITÉ
Aux municipales, tout dépend de la palette proposée aux électeurs strasbourgois. En 1995, l'extrême gauche était absente. En 2001, elle était présente avec trois listes – selon la même répartition que cette année. Elle avait alors totalisé près de 6 %, Lutte ouvrière en tête. Mais Jean-Claude Petitdemange, ancien adjoint de Catherine Trautmann (PS), en rupture avec elle, incarnant un autre radicalisme de gauche, avait probablement puisé dans ce vivier : il avait dépassé les 12 % au premier tour.
Or la gauche strasbourgeoise, aujourd'hui, a pour chef de file Roland Ries (PS), connu comme modéré. L'extrême gauche ne se sent pas très proche de ce sénateur qui ne refuse pas l'étiquette de social-démocrate, ne dissimule pas ses attaches catholiques, et, au temps des courants du PS, était dans le sillage de Michel Rocard. Les sondages faisant de Roland Ries le favori, l'extrême gauche peut préférer se compter au premier tour, sachant qu'elle ne compromettra pas le second.

Enfin, les arguments développés par les trois listes peuvent porter. Les slogans nationaux – pouvoir d'achat, refus du libéralisme, opposition aux licenciements – ont de l'écho. L'extrême gauche s'indigne aussi de la ratification du traité européen malgré le référendum de 2005 – ce que peuvent entendre les 37 % de Strasbourgeois qui avaient voté non. Enfin, elle exige l'abrogation du droit spécifique des religions d'Alsace-Moselle (statut concordataire et enseignement religieux à l'école), une revendication que le PS alsacien a abandonnée il y a un quart de siècle, et que l'actuel débat sur la laïcité peut raviver.
Jacques Fortier
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Message par com_71 » 29 Fév 2008, 23:31

St-Brieuc :

(Ouest France 29 02 2008 a écrit :« Les yeux et les oreilles des Briochins »
En campagne avec Alain Le Fol. Élections ou pas, le candidat de Lutte Ouvrière est présent sur le marché depuis 1976, à l'écoute de l'humeur ambiante.

Veste et casquette polaire vertes, style chasse, sous-veste polaire grise, chemise à carreaux grise, pantalons soigneusement repassés tombant sur des chaussures de sécurité : le pratique l'emporte chez le candidat de Lutte Ouvrière, prêt à affronter la rigueur d'un petit matin froid, à l'ombre du bâtiment de la Poste, sur le marché briochin du samedi matin.

Ne nous y trompons pas : Alain Le Fol n'a pas sollicité les conseils d'un coach pour savoir comment s'habiller ce jour-là, c'est bien sa tenue de tous les jours, une tenue d'ouvrier, fier de l'être, et fier de les représenter, depuis toujours, sans concession.

Et le marché, il ne le découvre pas non plus. Depuis 1976 qu'il le fréquente ! À l'époque du CET et du militantisme lycéen. En arborant infatigablement Lutte Ouvrière Hebdo. « Ici, c'est notre permanence. On fait partie des meubles », admet Alain Le Fol dans un sourire. « Si quelque chose ne va pas, si les gens ont des problèmes dans leur travail, si ça s'aggrave... on le sait tout de suite. Il faut écouter la voix la population même si elle n'est pas d'accord avec nous. Et cette voix, nous, nous pourrions la faire entendre au sein d'un conseil municipal, régulièrement, et faire pression pour qu'elle soit entendue ».

Les candidats des listes adverses remontent le marché, avec leurs tracts à la main. Poignée de main, sans plus. Des ménagères passent sans un regard, d'autres s'excusent de ne pas prendre le papier imprimé : « Les gens sont gentils, mais désabusés », analyse Alain Le Fol. « Il faut sanctionner ce gouvernement ! C'est votre première occasion de dénoncer cette politique, hostile - comme rarement - au monde du travail, aux jeunes, aux chômeurs, aux retraités », explique-t-il à ceux qui se montrent intéressés. « J'ai plus d'illusion, tu sais bien. Y'a déjà longtemps », lui répond une voisine pressée.

« Notre camp, c'est celui des opprimés »

Même vision désabusée de Sarah, une jeune femme qui achète bio : « Pas sûre qu'un côté ait plus raison que l'autre. Ces politiques ont des soucis de riches, pendant ce temps, la terre se réchauffe et ils ne s'en préoccupent pas ». Pas de quoi déstabiliser le militant LO : « Il faut aussi s'en prendre aux principaux pollueurs. On peut être coupable de pollution, dans notre vie de tous les jours, en subissant la loi de grands groupes mondiaux qui sont, eux, les véritables coupables de cette pollution ».

Pour lui, les élections municipales sont aussi le moyen d'aborder les problèmes généraux : « Il faut s'attaquer au monde des riches, du profit et des grosses sociétés. Ne pas renier son camp. Notre camp, c'est celui des opprimés. Des élus LO montreraient leur solidarité vis-à-vis des travailleurs. Au conseil, on serait les yeux et les oreilles de la population. Pour dire qu'on manque de crèches, de services sociaux, de services publics... Pour dire qu'on veut une politique volontariste des logements sociaux, plutôt que des parcs d'attraction pour riches comme le futur Champ-de-Mars ».

Alain BIHEL.
Ouest-France
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Message par com_71 » 02 Mars 2008, 09:01

Brest :

(ouest france 1 3 2008 a écrit :« Le libéralisme est plus vieux que Marx »

Pour André Cherblanc, tête de la liste Lutte Ouvrière, la lutte des classes est un concept toujours d'actualité. À 59 ans, il reste fidèle à ses idéaux de jeunesse.

Les hasards de sa vie professionnelle ont conduit André Cherblanc à Brest, il y a bientôt 20 ans. L'ingénieur-informaticien, qui travaille pour le CNRS à la faculté de lettres Victor-Segalen, ne le regrette pas. « Brest est une ville militaire et ouvrière, mais on oublie vite le côté militaire. C'est une ville ouverte par son côté portuaire, où les milieux riches ne donnent pas le ton, ouvrière dans sa mentalité. De ce point de vue-là, je m'y sens bien. »

Militant de longue date à Lutte Ouvrière (LO), André Cherblanc a choisi son camp, celui des travailleurs, de la France d'en bas, pour reprendre une raffarinade de l'ancien premier ministre.

Mai 68, l'engagement

« J'ai eu assez tôt le sentiment de la division de la société entre ceux qui n'ont rien et ceux qui regardent les autres de haut, qui jugent. Il ne m'a jamais quitté » explique la tête de liste du parti d'Arlette Laguiller aux élections municipales à Brest.

Non que sa famille fût politisée. Mais, son départ dans la vie n'a pas été un lit de roses. Une mère femme de ménage et un père journalier qui, dépassés, confient André et ses jeunes frères et soeurs en famille d'accueil, sans toutefois couper les liens avec leurs enfants. « Finalement, j'ai eu deux familles », constate le militant de Lutte Ouvrière qui se refuse à tout misérabilisme sur son sort personnel, et se réjouit d'avoir pu, grâce à cette prise en charge, faire des études supérieures.

Il a grandi dans la campagne près de Roanne, dans la Loire. C'est à Clermont-Ferrand que la politique lui est tombée dessus. « Je me souviens qu'en 1965, j'étais du côté de Mitterrand face à de Gaulle. Mais c'est surtout mai 1968 qui a marqué pour moi le début de l'engagement. » En classe préparatoire où il bûchait les concours d'entrée aux écoles d'ingénieurs (il sera admis quelques mois plus tard à l'école d'ingénieurs agronomes de Rennes), les élèves regardaient les événements de loin.

Jusqu'au jour où « un professeur de maths nous a proposé de signer une motion contre l'escalade de la violence dans les événements ». Première signature, premier acte militant. Pendant plusieurs mois, André Cherblanc s'immerge dans le bouillonnement politique, écoute, échange. Et ce qu'il retient de ce mai pas comme les autres, c'est la manière dont un mouvement social imprévu peut gagner toute la société.

De Gaulle semblait indéboulonnable

« De Gaulle semblait indéboulonnable et pourtant, en quelques jours, ça a pris. » Des heures qui lui donnent de l'espoir, encore aujourd'hui, pour changer les choses. « Il est en vogue de dire que la lutte des classes a disparu, mais la pression quotidienne que fait subir le patronat existe. L'heure semble à la résignation. Mais il y a des frustrations et des colères rentrées qui ne demandent qu'à s'exprimer. Et ça peut aller vite. »

Le sérieux de Lutte Ouvrière

Dans la foulée de Mai 1968, André Cherblanc rencontre LO. « Ce qui m'a attiré, c'est le sérieux vis-à-vis du monde du travail. On m'a très vite expliqué que les événements de mai n'étaient pas la révolution. » Et qu'elle reste à faire donc, ce à quoi s'attelle le militant depuis, privilégiant la politique à sa carrière. Les campagnes électorales sont un moment de choix. « Toutes les occasions où les gens s'intéressent aux idées politiques sont bonnes à saisir. »

Ça a commencé d'ailleurs avant la campagne proprement dite. « Nous sommes une petite organisation à Brest. Arriver à constituer une liste, c'est un gros effort. On sollicite des gens qui ne sont pas à LO, on frappe aux portes. On a commencé notre campagne à Pontanézen, à Bellevue, dans les quartiers populaires. Les gens se reconnaissent en nous. »

Au fil des années, le discours et les objectifs de Lutte ouvrière n'ont guère changé. André Cherblanc non plus. « Combien de fois ne m'a-t-on pas dit : mais c'est du passé, tout ça. Moi je réponds que le libéralisme est encore plus vieux que Marx ! » rétorque tranquillement le candidat que ça ne gêne pas d'être catalogué d'extrême-gauche.

« J'ai des goûts simples »

« Je ne me présente pas contre les autres listes », dit-il. N'empêche que les idées altermondialistes ou écologistes sont pour lui le résultat de réflexions « non abouties », qui s'arrêtent « à la surface des choses ». Pour André Cherblanc, les luttes sociales priment. Dans une municipalité aussi. « Elle peut corriger un peu les choses, prendre des mesures pour compenser les inégalités, appuyer les gens qui protestent. » Élu, il se voudrait « le porte-parole de ceux qui ont le moins », exprimer les choses « du point de vue du monde du travail. »

D'ici le 9 mars, « avec des petits moyens », Cherblanc va, avec ses colistiers, diffuser des tracts, arpenter les marchés, coller des affiches. Et discuter, inlassablement. Il sera bien temps, l'été venu, de replonger dans la lecture (son premier loisir), de retrouver la nature, les séjours chez des proches à la campagne. « J'ai des goûts simples. »

Josiane GUÉGUEN.
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Message par com_71 » 02 Mars 2008, 15:41

Laval :

(Ouest France 28.02.2008 a écrit :Geneviève Bougard, une militante près des gens
Portrait de campagne. Premières municipales pour la candidate Lutte ouvrière. Elle mène sa campagne tout en travaillant. Et en s'intéressant aux autres.
Pour la photo, elle a choisi la maison de retraite Saint-Julien. Symbolique. Ici le personnel est en grève depuis trois semaines. Et Geneviève Bougard, candidate pour la première fois aux municipales pour Lutte ouvrière (LO), ne s'imagine pas ailleurs qu'auprès de ceux qui ont besoin de soutien.

« Mes parents étaient de petits artisans. Avec eux j'ai appris le respect et la tolérance. Ils n'étaient pas de gauche, mais ils s'intéressaient aux gens. » Les gens. Depuis 1990, Geneviève Bougard s'en occupe à plus d'un titre puisqu'elle travaille à l'association pour la formation professionnelle des adultes (Afpa), à Laval.

« Mon travail, c'est d'apprendre aux gens à apprendre. J'aime écouter, expliquer... C'est là que je suis le plus moi-même, professionnellement. » Aider ceux qui en ont besoin à sortir de la panade, c'est son truc. Et elle revendique cet engagement auprès des « petites gens ». « J'ai choisi mon camp, ce n'est pas celui des bourgeois. »

Après 1981, la grande désillusion

Ado, elle s'était enthousiasmée pour mai 1968. « J'avais 17 ans, j'habitais à Tours. C'est à ce moment que j'ai pris conscience que c'est par la lutte qu'on peut obtenir quelque chose. » Elle sait alors qu'elle est de Gauche. Mais son « vrai » engagement politique attendra.

Elle passe un bac B (économique), interrompt ses études... Jeune mère de famille, elle exerce plusieurs métiers. « Il fallait bien gagner sa vie. » Deux licenciements économiques en 1977 et 1984, des déménagements... Et au milieu de tout ça, en 1981, Mitterrand président !

« J'ai cru que la Gauche allait changer les choses. » Mais bientôt la syndicaliste CGT déchante. « On s'est vite rendu compte que ça n'allait pas. Ça a été une grande désillusion. » Déjà sympathisante de LO, elle va tout de même attendre 1987 pour prendre sa carte au mouvement trotskiste. Elle y est toujours.

Depuis, le militantisme elle connaît. Réunions après le boulot, marchés le samedi matin... « On milite tous les jours. Je trouve que c'est enrichissant, on rencontre des gens. On discute, même s'ils n'ont pas les mêmes idées que nous... »

« J'aime les gens »

À 56 ans, mère d'une fille de 14 ans, grand-mère, elle est motivée par ses premières municipales. « Ces élections, j'y tiens. » Elle aurait bien voulu d'une alliance avec Guillaume Garot, mais ça ne s'est pas fait. « C'est une femme de conviction, que je respecte, dit d'elle le leader de la Gauche unie. Pour son parcours comme pour son engagement, même si je ne partage pas l'ensemble de ses idées. »

Mais l'objectif, c'est bien de faire obstacle à François d'Aubert et à l'UMP. Alors, elle mène sa campagne tout en travaillant, distribue des tracts... « Je suis volontaire et déterminée, estime-t-elle. Mais ce n'est pas simple. »

Elle ne regrette pas son engagement, mais aimerait avoir plus de temps à consacrer à sa famille ou aux gens qu'elle aime bien... Les gens. « La plus grosse punition qu'on pourrait m'infliger, ce serait de me mettre sur une île déserte. J'aime les gens... »

Daniel LE GALL.
Ouest-France
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Message par Jacquemart » 02 Mars 2008, 23:05

("La Montagne" a écrit :

TEMPS FORT : Montluçon
Municipales 
samedi 1 mars 2008 - 05:47
« Le camp des travailleurs »

Faute d'un accord avec le PCF, Lutte ouvrière part pour la première fois aux municipales. En solo.

Monter une liste pour les municipales, c’est la première des satisfactions pour Lutte ouvrière. Pas tant parce qu’elle a été difficile à élaborer – « On n’a pas eu du mal à la constituer, explique la tête de liste Véronique Dreyfus – mais parce que c’est la seule liste vraiment ouvrière. On en est assez fier. Personne ne nous conteste le camp des travailleurs ».

Si l’Union communiste est régulièrement présente lors d’autres échéances commes les législatives, c’est la première fois qu’elle veut et parvient à se glisser dans du purement local, à Montluçon.

"Bien placé pour en parler"

Mercredi la tête de liste et son équipe étaient présents le matin au marché de la Ville-Gozet et l’après-midi place Piquand.

Véronique Dreyfus insiste sur la particularité de la liste : « Nous vivons tous dans les quartiers, au plus près et nous-mêmes aussi les problèmes de la classe ouvrière. On est bien placé pour en parler, pour défendre cette cause ». (...)
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Message par com_71 » 03 Mars 2008, 10:33

(site Lutte Ouvrière a écrit :03/03/2008 - 5 000 candidats Lutte Ouvrière

Aux élections municipales du 9 mars, près de 5 000 candidats de Lutte Ouvrière seront présents, sur 186 listes différentes.

Lutte Ouvrière sera donc largement représentée dans ces élections puisque, parmi les 38 villes principales de la métropole, celles de plus de 100 000 habitants, 32 auront des candidats de Lutte Ouvrière. Cette présence est d'ailleurs nettement plus importante qu'aux précédentes élections de ce type, en 2001.

Dans 69 villes, Lutte Ouvrière participe à des listes d'union, avec les partis de gauche, le Parti communiste, le Parti socialiste, ou les deux. Dans nombre de communes, nous nous retrouvons également aux côtés d'autres partis, comme la LCR, les Verts, le MDC (chevènementistes), le PT (Parti des travailleurs), ou le PRG (Radicaux de gauche).

37 de ces listes d'union, soit 55%, sont conduites par le Parti communiste, 26 d'entre elles par le Parti socialiste.

Enfin, dans 117 villes, Lutte Ouvrière présentera des listes sous sa propre étiquette. Et pour nombre de villes, ce sera pour la première fois.
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Message par pelon » 03 Mars 2008, 15:24

(Ouest%France du 03/03 a écrit :
Hélène Defrance, groupons-nous et demain...
Dans les quartiers, sur les marchés, au porte-à-porte : nous avons suivi les sept candidats aux municipales. Troisième carnet de campagne avec la leader de Lutte ouvrière.

Dans sa Clio grise, un gros pot de colle, des affiches en veux-tu en voilà, des journaux du parti où Nicolas Sarkozy est habillé pour l'hiver. Hélène Defrance, « levée à 6 h », mitaines et anorak-capuche, arrive d'un troquet du quartier Pirmil. Pas de local de campagne, « trop cher », donc des réunions dans les bistrots, chaque matin, avec la poignée de militants pour se répartir le boulot.

Ce matin, Lidl, boulevard Victor-Hugo, le foyer des jeunes travailleurs de l'île Beaulieu. La trotskiste cible. Elle va là où les comptes bancaires ne connaissent même pas le répit des débuts de mois. Où le libéralisme, « ce système de dingue », n'est a priori pas en odeur de sainteté. Où Lutte ouvrière peut butiner des voix, autour de 4 600 en 2001, ce qui lui a valu d'être conseillère municipale.

« C'est moi, Hélène Defrance, je suis candidate. » Presque toujours, en face, un petit coup d'oeil sur la photo du tract, et un regard appuyé sur son visage. Oui, c'est bien elle. « Hélène » n'est pas « Arlette », la grande prêcheuse d'en haut, mais, parfois, on la reconnaît. De plus en plus grâce aux télés locales, glisse-t-elle. « Les idées doivent s'incarner dans des personnes, dit-elle au milieu des chariots de Lidl. Un mouvement politique a besoin d'un nom, d'un visage. »

Pour un pouvoir autocratique ? « J'ai toujours été opposée au régime stalinien. La société était contrôlée par une poignée, pour des intérêts privés. Cette révolution a été une tentative. Mais il faut aller dans ce sens. »

« Les grosses angoisses »

Ah, la révolution, celle qu'elle attend tant, celle qui va finir, elle en est sûre, par pointer le bout de ses drapeaux rouges en France. Un seul point d'interrogation pour cette prof d'arts plastiques, « le jour et l'heure ». Elle souffle, sur le ton d'historienne des luttes : « La révolution, c'est jamais les révolutionnaires qui la déclenchent. Mais les gens, la base qui réagit à une situation intolérable. »

Les gens, ces gens de peu, « leurs grosses angoisses », elle les écoute. « Redonne de l'espoir à ceux qui n'en ont plus. » Leur parle, calmement, de la vie qui ne va pas, des « 500 SDF à Nantes, une situation hallucinante », du pouvoir d'achat, des logements HLM dont les loyers, « vous vous rendez compte », grimpent de 3 %... Ne « dézingue » pas ses adversaires, ni Sophie Jozan, ni Jean-Marc Ayrault, ni ses deux adversaires trotskystes qui pourraient bien l'empêcher d'être réélu, ni personne d'ailleurs, hormis Nicolas Sarkozy.

Devant le foyer des jeunes travailleurs, sous le crachin, elle l'avoue à un homme : « Nantes, ce n'est pas la pire des villes, loin de là. » Elle affirme à un autre : « Je ne suis pas copine avec Jean-Marc Ayrault, mais on a beaucoup exagéré nos différends. Au conseil municipal, quand ça va dans le bon sens, je vote. » Traduction : qu'on se le dise, je ne suis pas une opposante systématique, mais le poil-à-gratter nécessaire face à une gauche « mollassonne ».

Hélène Defrance, fille d'un chercheur-militaire à poigne, sept frères et soeurs, dont trois... à Lutte ouvrière (l'une est candidate à Toulon) ¯ « engagement par réaction », analyse-t-elle ¯ semble imperméable à la pression. Au café « Le Churchill », à Bellevue, elle rigole, parle du poète Antonin Artaud, du peintre Turner, des Roses d'Atacama de l'écrivain chilien Sepulveda... On la quitte et on s'étonne de ne pas l'avoir entendu dire travailleuse et travailleur, elle répond : « Comme quoi, vous voyez, on n'est pas des clones d'Arlette »...

Jean-François MARTIN.
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