Il y a dans ces faits divers une dimension essentielle de mise en scène. C'est la télé et les médias, qui en font un événement politique, relayés (sinon sous l'impulsion) d'abord par le gouvernement. En réalité ce ne sont que des faits divers (hélas tragiques) commis par des petits voyous qui n'ont rien dans le cigare. Leurs revendications ? Ils ne revendiquent rien, sinon passer à la télé. Ils sont une infime minorité des cités pourries où le capital condamne une grande partie des prolétaires à survivre et à subir.
Les questions : qui ? pourquoi ? comment ? sont de peu d'intérêt parce qu'on ne peut faire que des conjectures, ou colporter des rumeurs.
Dire que le gouvernement est entièrement responsable des émeutes est indispensable.
Dire que ce show médiatique bien orchestré profite essentiellement à Sarkozy ne l'est pas moins. La peur empêche toute réflexion, elle conduit à se jeter vers "l'homme providentiel" (ce fut Bush aux USA et Sarko aimerait bien reprendre le rôle ici). La peur cela semble être le seul mode de gouvernement possible pour la bourgeoisie. La terreur suit alors, et toutes les mesures de répression peuvent alors "passer" (rappelons qu'en octobre novembre 2005, PS, PC et syndicats avaient approuvé l'état d'urgence, rappelons que l'état d'urgence permet des mesures de dictature par le gouvernement, d'interdiction des libertés élémentaires, etc...), sans parler de toutes les autres attaques contre les acquis ouvriers...
Sarko est le candidat de la peur. Il sait que la peur est son meilleur agent électoral. Peut-on croire qu'il y ait un hasard à ce ce qu'opportunément les véhicules se remettent à brûler à 6 mois des présidentielles ?