les incendies de bus

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par meichler » 29 Oct 2006, 15:55

Il y a dans ces faits divers une dimension essentielle de mise en scène. C'est la télé et les médias, qui en font un événement politique, relayés (sinon sous l'impulsion) d'abord par le gouvernement. En réalité ce ne sont que des faits divers (hélas tragiques) commis par des petits voyous qui n'ont rien dans le cigare. Leurs revendications ? Ils ne revendiquent rien, sinon passer à la télé. Ils sont une infime minorité des cités pourries où le capital condamne une grande partie des prolétaires à survivre et à subir.

Les questions : qui ? pourquoi ? comment ? sont de peu d'intérêt parce qu'on ne peut faire que des conjectures, ou colporter des rumeurs.

Dire que le gouvernement est entièrement responsable des émeutes est indispensable.

Dire que ce show médiatique bien orchestré profite essentiellement à Sarkozy ne l'est pas moins. La peur empêche toute réflexion, elle conduit à se jeter vers "l'homme providentiel" (ce fut Bush aux USA et Sarko aimerait bien reprendre le rôle ici). La peur cela semble être le seul mode de gouvernement possible pour la bourgeoisie. La terreur suit alors, et toutes les mesures de répression peuvent alors "passer" (rappelons qu'en octobre novembre 2005, PS, PC et syndicats avaient approuvé l'état d'urgence, rappelons que l'état d'urgence permet des mesures de dictature par le gouvernement, d'interdiction des libertés élémentaires, etc...), sans parler de toutes les autres attaques contre les acquis ouvriers...

Sarko est le candidat de la peur. Il sait que la peur est son meilleur agent électoral. Peut-on croire qu'il y ait un hasard à ce ce qu'opportunément les véhicules se remettent à brûler à 6 mois des présidentielles ?
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Message par canardos » 29 Oct 2006, 16:09

meichler

c'est vrai qu'il y a une dimension de mise en scene....un show médiatique

mais d'un autre coté, dire que la délinquance, le phénomene des bandes, le racket, les agressions, les dégradations qui représente le quotidien de nombreuses cités ne représentent rien, que ça ne pourrit pas la vie de millions de travailleurs, c'est se fourrer le doigt dans l'oeil jusqu'au coude...

tu crois que c'est drole de craindre que tes gamins se fasse tabasser et racketter, d'avoir ta bagnole brulée, de ne plus oser prendre les transports en commun passée une certaine heure, de voir les dealers sévir en bas de ta cage d'escalier...

au point que tous ceux qui ont encore un boulot essayent de se tirer de certaines cités.

la dégradation des conditions de vie liée à cette insécurité et ces trafics vient s'ajouter à la dégradation génrale des conditions de vie et ce sont les plus pauvres qui sont touchés....

ce n'est pas seulement à cause de TF1 que les themes "sécuritaires" les plus durs rencontrent un écho dans les milieux populaires
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Message par canardos » 29 Oct 2006, 16:12

un écho de la cité des lilas ou a eu lieu l'incendie:

a écrit :

dimanche 29 octobre 2006, 15h17

Des habitants sous le choc aux Lilas, cité plutôt tranquille de Marseille


Par Sophie LAUTIER



MARSEILLE (AFP) - Une jeune femme entre la vie et la mort, des incendiaires de bus qui pourraient être des voisins: les habitants des Lilas, cité plutôt tranquille du nord-est Marseille, restaient sous le choc dimanche face au drame qui s'est déroulé aux pieds de leurs immeubles.

"J'ai vu le bus cramer", lance Pricillia, 4 ans, avant de retourner jouer avec sa soeur aînée. "Elle oubliera, pas nous. On va ressasser...", poursuit sa mère, Sandrine, témoin de l'incendie comme de nombreux habitants.

"On a tous été surpris, y a jamais rien eu de grave ici. Le malheur est arrivé une fois, j'espère que c'est la dernière", ajoute cette femme replète, entre deux mots échangés avec une voisine accoudée à la fenêtre.

Les Lilas, ce sont des immeubles un peu serrés de quatre étages, aux entrées propres, où les enfants jouent au ballon sur les dalles bordées de pins et de peupliers.

De la délinquance, oui, il y en a, mais pas plus qu'ailleurs: "y a pas assez de poubelles, elles sont régulièrement brûlées", déplore Alain, résident depuis 40 ans de ce quartier populaire.

Ce midi, à l'ombre des lauriers roses, il débat avec des "collègues" des événements de la veille, des groupes d'enfants venant de temps à autre tendre l'oreille. "J'voudrais savoir si le jeune qui a fait ça a bien dormi!", s'énerve Alain.

"Cette nuit, j'ai revu toute la scène et je suis allé vomir". Ce père de famille, qui tient à l'anonymat, a secouru samedi soir l'étudiante grièvement brûlée. "Sa peau, on aurait dit qu'on lui enlevait des gants... C'est une femme noire et elle devenait blanche... et elle avait un pantalon en nylon, vous savez ce que ça fait le nylon quand ça fond?", interroge-t-il d'une voix sourde.

Pour tous, ce ne sont pas des jeunes des Lilas qui ont commis ces violences, et à demi mots, c'est la cité des Oliviers -- la grande barre de béton juste au-dessus de leurs logements -- qui est visée.

"Ca va vite se savoir qui a fait ça, assure Hamma, le gamin, il a pas dû regarder son père dans les yeux hier soir". Le sien, 11 ans et demi, prend la ligne de bus où s'est produit l'attaque pour aller au collège, de l'autre côté de la voie rapide. "Y a pas assez de contrôleurs dans le bus et moi non plus je ne suis pas tranquille", déplore-t-il.

Maire des 13e et 14e arrondissements, Garo Hovsépian s'agace de "cet +anniversaire+ de triste mémoire, ça donne des idées, alors qu'il y a ici mille choses positives dont il faut parler".

Parmi les zones les plus pauvres de Marseille, les trois cités qui se côtoient, les Lilas, les Oliviers et les Hirondelles disposent de deux centres sociaux et de deux stades de foot. Selon Driss, 16 ans, "tout le monde dans le quartier joue dans un club, y a des matches tous les dimanches".

Il se montre plus disert sur le sport que sur le guet-apens tragique. Son copain Malik, 15 ans, finit par lâcher trois mots, résumant la pensée de bien des habitants: "le problème, c'est l'éducation".

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Message par meichler » 29 Oct 2006, 16:31

Je ne dis rien de tout ça...

Bien sûr, bien évidemment que la peur ne s'attrape pas seulement en regardant la télé.

Mais le quotidien de la population laborieuse, des cités en particulier (qui est effectivement ce que tu évoques), ça les médias, le gouvernement, Sarko n'en ont rien à cirer. Ce n'est pas leur cible.

Leur cible c'est la petite-bourgeoisie et tous ceux qui croient à la fable des "classes moyennes", tous ceux qui pensaient avoir acquis pour toujours une position un peu plus élevée que la moyenne, et qui voient leur statut social descendre de plusieurs crans, voire être totalement ruinés, par la crise de la société bourgeoise. Ceux-là Sarko a besoin de leurs voix, car si il n'a que celles du MEDEF, ce ne sera pas suffisant. Son problème est donc : comment les décrocher de Ségolène ? Une seule bonne vieille recette : la peur encore et toujours.

Le problème politique immédiat pour la bourgeoisie, c'est d'arrimer la petite-bourgeoisie, et les prétendues "classes moyennes", si en plus ça peut mordre un peu sur le prolétariat, ce n'est que mieux. Sans vouloir faire de suppositions, c'est le problème essentiel à résoudre pour Sarko en 2007...

Bien entendu, tout ça, tout ce show meurtrier, se fait au détriment de la population laborieuse, et de ses couches les plus exploitées et opprimées.

Je pense qu'à cette heure une jeune femme est entre la vie - défigurée, handicapée - et la mort, à quelques kilomètres de chez moi, à Marseille.

Que vont dire, que vont faire PS, PCF, organisations syndicales ? Va-t-on laisser la barbarie des flics de Sarko répondre en écho à la barbarie des voyous lamentables qui ont fait ça ?
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Message par Gaby » 29 Oct 2006, 16:34

(meichler @ dimanche 29 octobre 2006 à 16:31 a écrit : Son problème est donc : comment les décrocher de Ségolène ?
:sygus:
Ils commenceraient par ne pas donner au PS l'écrasante majorité du temps d'antenne politique.
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Message par meichler » 29 Oct 2006, 16:47

(Zelda @ dimanche 29 octobre 2006 à 16:34 a écrit :
a écrit :Que vont dire, que vont faire PS, PCF, organisations syndicales ? Va-t-on laisser la barbarie des flics de Sarko répondre en écho à la barbarie des voyous lamentables qui ont fait ça ?


C'est quoi ta proposition ? :33:

Si on avait la science infuse ça se saurait !

Je veux seulement dire qu'il est intolérable que PS, PC et syndicats en profitent pour apporter une fois de plus un soutien politique au gouvernement, qui en redemande, pour nous en mettre encore plus dans la gueule sur tous les terrains.

Ils devraient utiliser leur poids politique et social de grandes organisations pour mettre en cause la responsabilité du gouvernement dans la situation qui est faite aux habitants des cités, dans l'insécurité générale qui est le lot des travailleurs.

Après, sans doute des intitiatives sur le terrain, pour empêcher que ça tourne à : flics contre bandes de voyous, des rassemblements, un appui aux associations de terrain que le gouvernement étrangle et méprise, etc... Mobiliser les habitants des quartiers...
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Message par meichler » 29 Oct 2006, 17:14

(discufred @ dimanche 29 octobre 2006 à 17:01 a écrit : Que les racailles qui ont fait ça se prennent de bons coups de matraque dans la gueule, ça ne me fera pas pleurer. Qu'on ne compte pas sur moi pour manifester contre les "provocations policières".

Bien d'accord avec toi, moi non plus je ne vais pas pleurer.

Mais les flics en masse dans les cités, je crains que ça ne soit pas seulement contre les "racailles"...

Et puis, il faut surtout mettre en lumière l'utilisation politique de tout ce merdier par le gouvernement, le profit qu'il va en tirer, pour aggraver encore les attaques contre nous.

De plus les coups de matraques c'est pas ça qui va tirer d'affaire les victimes.

[La colère aussi empêche souvent de réfléchir]
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