Je suis globalement d'accord avec Wegan, Vérié, et Wolf.
Qu'on s'entende, je ne dis pas, et je ne cherche pas à faire dire que LO revendique des flics de proximité. En lisant l'édito de LO j'ai trouvé la phrase un peu maladroite mais j'admet ce que dit Pelon.
Ce qui me gène c'est ce que disent ici un certain nombre de camarades (qui n'engagent donc pas la position de LO mais seulement leurs propres raisonnements).
Alors bien sûr comme le dit Ottokar:
a écrit :aucune fille ne veut trembler en rentrant chez elle, personne ne veut retrouver sa voiture brûlée, personne ne souhaite que sa mère ou sa grand mère se tape les 10 étages à pied à cause de voyous qui cassent les ascenseurs, aucun copain facteur ne souhaite se faire attaquer quand il faut tourner, chacun aime retrouver son courrier dans sa boîte, etc.
Mais quelle réponse les révolutionnaires communistes doivent-il apporter à cette aspiration légitime à la sécurité? A mon sens, on se doit de dire qu'il n'y a aucune solution policière, proximité ou pas, parce que cette "insécurité" dans les quartier est essentiellement le produit des inégalités sociales, et de l'absence de perspectives de luttes collectives.
Ce qui s'exprime avec les incendies de bagnoles etc. ce n'est pas l'influence des "petits caïds". Les vrais caïds des quartiers, ceux qui ont partie liée avec le grand banditisme, eux ça les emmerdent plus qu'autre chose les jeunes qui foutent la merde... et attirent des flics par centaines près de chez eux. La "petite délinquance", les conneries quotidiennes des jeunes (et qui peuvent exaspérer à juste titre les résidants des cités), c'est simplement le produit d'un malaise social, du chômage, du recours, en l'absence de perspectives de luttes collectives, aux perspectives individualistes (s'en sortir en faisant son petit business...). Mais c'est à mon sens une connerie de discuter des événements de Clichy en terme d'influence des voyous. Et le problème se situe aussi au niveau de la destruction du tissu social. Alors on doit revendiquer par exemple des embauches d'éducateurs et de travailleurs sociaux. Et surtout on doit lier en permenance l'aspiration à la sécurité à la lutte contre les causes sociales de la dégradation des conditions dans les quartiers (et évidemment là ça pose le problème du manque de militants ouvriers capable de défendre cela dans les cités et auprès des jeunes qui expriment leur révolte en faisant des conneries).
Mais à ceux qui croient qu'une police de proximité contribuerait à régler le problème, on doit leur dire qu'ils se trompent. On peut dire, si on veut, que Sarkozy ne fait que gesticuler et même pas réellement augmenter le nombre de flics "de quartier", mais il faut rajouter que quand bien même il le ferait cela ne changerait rien à l'affaire, cela ne diminuerait en rien le degré de violence dans les cités.
Sinon je suis d'accord avec Vérié sur l'assimilation police, éducation nationale, et avec Gerard Wegan sur la distinction entre les tâches de maintien de la sécurité public et l'existence d'un corps de police.
Enfin, pour éviter les faux procès, je ne dit pas encore une fois que l'édito de LO ne parle pas des racines sociales de l'insécurité, mais il me semble que cet aspect des chose a été largement laissé de côté dans la discussion sur ce fil. Et qu'en effet, si on ne part pas de là, on se retrouve enfermé dans une discussion sans issue entre police de proximité (qui est une fausse solution au problème), et organisation des habitants pour faire reigner la sécurité (qui n'est pas à l'ordre du jour immédiatement).