Emeutes de Clichy-sous-bois

Tout ce qui touche de près ou de loin à l'actualité politique en France

Message par com_71 » 03 Nov 2005, 07:52

(Koceila @ mercredi 2 novembre 2005 à 20:36 a écrit : des militants ouvriers, socialistes ou syndicalistes, s'occupaient d'organiser des rondes dans certains quartiers et de venir en aide aux familles en difficulté, d'ailleurs les mutuelles sont nées à cette époque et association mutuelle des travailleurs n'était pas un vain mot à l'époque, Jules Romain dans sa saga décrit trés bien cette "ambiance"; J'ai lu "Les hommes de bonne volonté il y a de celà une éternité mais je garde une nostalgie pour cette époque que je n'ai pas connu.
J'ai complètement oublié cet aspect de la "saga". De quel volume s'agit-il ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Ottokar » 03 Nov 2005, 08:29

la discussion est un peu coincée si on prête à LO des positions qu'elle n'a pas et à moi, à Artza et d'autres, des choses que nous n'avons pas dites. Si j'ai dit que je n'avais pas vu mes copains élus voter POUR la police, même de proximité, c'est bien que nous partageons la même défiance que nos contradicteurs sur cet instrument bourgeois, non ? Alors, pourqoi vouloir à tout prix me faire dire que LO revendique plus de flics ! Cela rappelle les discussions de fous avec des gens qui, au prétexte qu'Arlette a popularisé la revendication de l'interdiction des licenciement, à commencer par les boîtes qui font des profits, disnet que LO accepterait les licenciements dans les autres !

Les gens veulent de la sécurité et ils ont raison. Zelda l'a dit, aucune fille ne veut trembler en rentrant chez elle, personne ne veut retrouver sa voiture brûlée, personne ne souhaite que sa mère ou sa grand mère se tape les 10 étages à pied à cause de voyous qui cassent les ascenseurs, aucun copain facteur ne souhaite se faire attaquer quand il faut tourner, chacun aime retrouver son courrier dans sa boîte, etc. Au nom de ce sentiment légitime, le gouvernement renforce ses moyens de répression. Comment le dénoncer ? En disant à bas la police ? à qui allez-vous le dire ? Une façon de dénoncer le gouvernement et de se faire comprendre est de dire que ces taches indispensables de sécurité, le gouvernement ne les assume pas. Sinon, il ne viderait pas les commissariats des flics qui habitent le quartier ! Donc il nous mentent. Et comment dire aux gens que les tâches de sécurité peuvent être assumées autrement ? en leur montrant la différence qui pourrait exister entre des citoyens qui font un travail nécessaire, en connaissant les gens et sous leur contrôle, et des cow-boys qui paradent, font des effets d emanche, récoltent des voix pour Sarko et ne règlent aucun problème.

Cela ne veut pas dire que LO est "pour" des flics de proximité. A ma connaissance, LO ne l'a jamais écrit sous cette forme.

Mais dire "à bas les flics" et c'est tout en ce moment, c'est stupide et inefficace.
Ottokar
 
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Message par Barnabé » 03 Nov 2005, 09:09

Je suis globalement d'accord avec Wegan, Vérié, et Wolf.
Qu'on s'entende, je ne dis pas, et je ne cherche pas à faire dire que LO revendique des flics de proximité. En lisant l'édito de LO j'ai trouvé la phrase un peu maladroite mais j'admet ce que dit Pelon.
Ce qui me gène c'est ce que disent ici un certain nombre de camarades (qui n'engagent donc pas la position de LO mais seulement leurs propres raisonnements).
Alors bien sûr comme le dit Ottokar:
a écrit :aucune fille ne veut trembler en rentrant chez elle, personne ne veut retrouver sa voiture brûlée, personne ne souhaite que sa mère ou sa grand mère se tape les 10 étages à pied à cause de voyous qui cassent les ascenseurs, aucun copain facteur ne souhaite se faire attaquer quand il faut tourner, chacun aime retrouver son courrier dans sa boîte, etc.

Mais quelle réponse les révolutionnaires communistes doivent-il apporter à cette aspiration légitime à la sécurité? A mon sens, on se doit de dire qu'il n'y a aucune solution policière, proximité ou pas, parce que cette "insécurité" dans les quartier est essentiellement le produit des inégalités sociales, et de l'absence de perspectives de luttes collectives.
Ce qui s'exprime avec les incendies de bagnoles etc. ce n'est pas l'influence des "petits caïds". Les vrais caïds des quartiers, ceux qui ont partie liée avec le grand banditisme, eux ça les emmerdent plus qu'autre chose les jeunes qui foutent la merde... et attirent des flics par centaines près de chez eux. La "petite délinquance", les conneries quotidiennes des jeunes (et qui peuvent exaspérer à juste titre les résidants des cités), c'est simplement le produit d'un malaise social, du chômage, du recours, en l'absence de perspectives de luttes collectives, aux perspectives individualistes (s'en sortir en faisant son petit business...). Mais c'est à mon sens une connerie de discuter des événements de Clichy en terme d'influence des voyous. Et le problème se situe aussi au niveau de la destruction du tissu social. Alors on doit revendiquer par exemple des embauches d'éducateurs et de travailleurs sociaux. Et surtout on doit lier en permenance l'aspiration à la sécurité à la lutte contre les causes sociales de la dégradation des conditions dans les quartiers (et évidemment là ça pose le problème du manque de militants ouvriers capable de défendre cela dans les cités et auprès des jeunes qui expriment leur révolte en faisant des conneries).
Mais à ceux qui croient qu'une police de proximité contribuerait à régler le problème, on doit leur dire qu'ils se trompent. On peut dire, si on veut, que Sarkozy ne fait que gesticuler et même pas réellement augmenter le nombre de flics "de quartier", mais il faut rajouter que quand bien même il le ferait cela ne changerait rien à l'affaire, cela ne diminuerait en rien le degré de violence dans les cités.
Sinon je suis d'accord avec Vérié sur l'assimilation police, éducation nationale, et avec Gerard Wegan sur la distinction entre les tâches de maintien de la sécurité public et l'existence d'un corps de police.
Enfin, pour éviter les faux procès, je ne dit pas encore une fois que l'édito de LO ne parle pas des racines sociales de l'insécurité, mais il me semble que cet aspect des chose a été largement laissé de côté dans la discussion sur ce fil. Et qu'en effet, si on ne part pas de là, on se retrouve enfermé dans une discussion sans issue entre police de proximité (qui est une fausse solution au problème), et organisation des habitants pour faire reigner la sécurité (qui n'est pas à l'ordre du jour immédiatement).
Barnabé
 
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Message par Barnabé » 03 Nov 2005, 09:28

(Vérié @ jeudi 3 novembre 2005 à 10:18 a écrit :
(Zelda @ jeudi 3 novembre 2005 à 09:59 a écrit :
Quand les gens auxquels tu tiens, immigrés ou français, te racontent l'ambiance quotidienne dans certaines cités, quand tu y as vécu, tu ne peux pas t'empêcher de chercher une solution qui n'attende pas la prochaine révolution.


Le problème est bien là, Zelda : c'est que tu cherches une solution immédiate, alors que nous 'en avons pas à proposer. Pas plus que nous n'en avons pour le chomage, la crise du logement et la fin dans le monde. Parce-que nous ne pouvons pas mettre fin d'un coup de baguette magique à tous les problèmes petits et grands créés par cette société.

Nous ne pouvons que dire aux gens : "Ca dépend de vous, de votre capacité à vous organiser et à lutter. A lutter aussi bien pour réclamer des augmentations, que pour vous opposer aux licenciements, réclamer la réquisition des logements vides, et à vous organiser dans vos quartiers pour mettre fin aux comportements anti-sociaux de voisins pénibles. Et à lutter pour changer complètement de société si vous ne voulez pas que vos acquis vous soient très vite repris. " Alors certes, les gens ne sont pas prets à écouter ce langage, ils préfèrent les beaux discours des politiciens qui vont "nettoyer au karcher" (version droite dure ou rétablir la police de proximité (version gauche ). Nous n'y pouvons rien, nous devons dire la vérité.

La volonté de trouver des raccourcis, sur ce terrain comme sur tous les autres, conduit au réformisme, à l'adaptation au système et au renoncement aux principes qui sont les notres.
D'accord avec ça, en précisant que si nous n'avons pas de solutions immédiates, il y a quand même des revendications qui correspondent aux intérêts des habitants, en terme de rénovation des logements, d'embauche d'éducateurs, de maintiens ou de création des services utiles (crèches, bureaux de postes etc.). Ces revendications (et il y en a sans doute d'autres), si elles ne règlent pas en soi le problème sont des axes autour desquels la population pourrait se mobiliser et s'organiser pour défendre ses intérêts, et on doit les poser comme indissociables de l'ensemble des revendications sociales du monde du travail, et de la perspective de changer radicalement l'organisation de la société.
J'espère que les camarades voient la différence entre revendiquer des logements décents et en nombre suffisant dans les quartiers, et réclamer plus de flics "de proximité"...
Barnabé
 
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