par Louis » 25 Oct 2002, 14:12
Dans Rouge cette semaine
Des appels viennent de voir le jour contre le projet de loi du ministre de l'Intérieur sur la sécurité intérieure. Il dessinent la possibilité d'une grande bataille d'opinion contre la logique sociale de ce texte.
Le projet sur la sécurité intérieure, que Nicolas Sarkozy vient de présenter au Conseil des ministres, aura au moins eu un effet salutaire (conduire à la riposte commune d'une quarantaine d'organisations : LDH, Mrap, France-libertés, Cedetim, Observatoire des libertés publiques, Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives, FCPE, Syndicat de la magistrature, Syndicat des avocats de France, CGT, FSU, Groupe des dix, Confédération paysanne, Unef, Alternatifs, LCR, PCF, PS, Verts...).
Le 21 octobre, elles se sont exprimées dans le texte suivant : "Le gouvernement a décidé d'entrer en guerre contre les pauvres. Le projet du ministère de l'Intérieur, s'il était adopté, pourrait conduire à un Etat autoritaire et à réprimer tous ceux qui ont eu le malheur d'être rejetés au bord de la route. Parce qu'il vise, pêle-mêle, les mendiants, les sans domicile fixe, les jeunes, les gens du voyage, les prostitués, les militants qui mèneraient des actions revendicatives, ce texte institue une République où la pauvreté est constituée en délit et où la manifestation d'une révolte devient un crime. Pour assurer la répression de ces nouvelles “classes dangereuses”, il faut aussi soumettre nos libertés à l'arbitraire de l'État. [...]" Les signataires ajoutent : "Ce ne sont pas les pauvres qu'il faut combattre, c'est la pauvreté !"
Quelques jours auparavant, le 17 octobre, une réunion s'était tenue à la Bourse du travail de Paris, avec de multiples associations et mouvements intervenant sur l'urgence sociale, le chômage, la précarité (MNCP, CCSP, Apeis, AC, Coordination des sans-papiers, Maison des femmes, etc.). Un appel public à la mobilisation est en cours de rédaction, pour une nouvelle réunion le 30 octobre prochain. Les organisateurs crient à l'"état d'urgence" lorsqu'ils constatent "le renforcement de la répression ; la création d'un délit de prostitution ; que les squatters sont menacés de prison à six mois ferme ainsi que les gens du voyage ; la guerre déclarée contre les jeunes, les mendiants". Le compte rendu de la réunion précise : "Etat d'urgence parce que nous voulons certes réagir contre l'insécurité sociale organisée, mais aussi agir, mettre en commun nos savoir-faire, nos expériences, mettre au point des actions, alerter l'opinion."