Ceci en effet ouvre un abîme d'autres questions sur lesquelles cette justice referme le couvercle.
Si le témoin n'a pas reconnu Colonna, a-t-il reconnu Alessandri qui s'est accusé d'être le tireur ?
Et s'il n'a reconnu ni l'un ni l'autre, c'est que c'est un troisième. L'accusation devrait prouver alors qu'il ment consciemment pour disculper les condamnés, ou pour impliquer quelqu'un d'autre, pas seulement qu'il s'est trompé. Ce qui ouvre encore un gouffre de questions etc ...
Même si l'idée les a effleurés, il est évident que l'accusation ne va pas donner à la défense de nouvelles occasions de riposter en pointant les incohérences de l'accusation.
Je pense que si j'avais habité à Ajaccio je serais allé à la manif sans hésiter, par solidarité. Dans cette ville, 3500 personnes dans les rues au minimum, ça ne passe pas inaperçu. C'est plus d'un vingtième de la population, un peu comme si à Paris il y avait 177 000 manifestants sur le parcours.
a écrit :
Des milliers de personnes défilent à Ajaccio en soutien à Colonna
Jugé en appel pour l'assassinat du préfet Érignac, Yvan Colonna a écopé de la peine maximale, la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible de 22 ans © AFP
Près de 15.000 personnes selon les organisateurs, 3.500 selon la police, ont manifesté samedi après-midi dans les rues d'Ajaccio contre la condamnation en appel d'Yvan Colonna pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998. À l'issue de la manifestation, quelques manifestants encagoulés ont lancé des pierres, des pétards et deux cocktails Molotov en direction des forces de l'ordre. Les policiers massés en haut d'une rue près de la préfecture ont répondu en tirant quelques grenades lacrymogènes pour disperser les personnes à l'origine des jets de projectiles. Les policiers ont également été pris à partie par certains consommateurs massés aux terrasses. Quelques coups ont été échangés et quelques chaises des débits de boissons ont été lancées en direction des forces de l'ordre. À 20 heures, le calme était revenu, la circulation rétablie après que les pompiers eurent éteint les deux feux de poubelles allumés sur le cours Napoléon. Il n'y a eu aucune arrestation et les gardes mobiles ont dénombré dans leurs rangs un blessé léger.
Le défilé a débuté vers 15 h 30 sous une pluie fine et en silence sur le cours Napoléon, principale artère de la ville, alors que bon nombre des magasins bordant cette artère avaient fermé leurs portes. "C'est par solidarité. Il n'y a aucun mot d'ordre en ce sens", a précisé une commerçante. La manifestation était organisée à l'appel du comité de soutien au berger de Cargèse, condamné vendredi par la cour d'assises spéciale de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, qui n'a pas été prononcée en première instance, fin 2007 .
En tête de cortège, une grande banderole proclamait, en langue corse, "Justice pour Yvan", avec de chaque côté, un portrait d'Yvan Colonna. Des manifestants brandissaient aussi un grand drapeau à tête de Maure, emblème de l'île. Alors que le cortège avançait dans le calme, marquant régulièrement des pauses pour applaudir et scander "Yvan" ou "Liberté !", figuraient dans les premiers rangs Christine Colonna, la soeur du condamné, le représentant de la Ligue des droits de l'homme en Corse, André Paccou, les élus autonomistes Jean-Chistophe Angelini et Edmond Simeoni, ainsi que Me Antoine Sollacaro, l'un des avocats d'Yvan Colonna. "Ce procès a été une pantalonnade, une mascarade, une parodie de justice", a déclaré Me Sollacaro en début de manifestation. "Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, notre parole n'est pas entendue", a déploré de son côté Christine Colonna, ajoutant, en corse, à l'attention de son frère : "Tiens bon, on est tous avec toi." Les défenseurs du berger de Cargèse ont d'ores et déjà indiqué qu'ils formeraient dès lundi un pourvoi en cassation .