Condamnation de Colonna

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Message par com_71 » 28 Mars 2009, 14:35

Le verdict n'est une surprise pour personne.
Cependant, Colonna condamné, il y a ce me semble une incohérence dans les décisions de justice. Un témoin a affirmé avoir vu, yeux dans les yeux, le tireur, et que ce n'était pas Colonna. Colonna condamné, ce témoin ne devrait-il pas en toute logique être poursuivi pour faux-témoignage ?
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Wapi » 29 Mars 2009, 13:03

Ceci en effet ouvre un abîme d'autres questions sur lesquelles cette justice referme le couvercle.
Si le témoin n'a pas reconnu Colonna, a-t-il reconnu Alessandri qui s'est accusé d'être le tireur ?
Et s'il n'a reconnu ni l'un ni l'autre, c'est que c'est un troisième. L'accusation devrait prouver alors qu'il ment consciemment pour disculper les condamnés, ou pour impliquer quelqu'un d'autre, pas seulement qu'il s'est trompé. Ce qui ouvre encore un gouffre de questions etc ...
Même si l'idée les a effleurés, il est évident que l'accusation ne va pas donner à la défense de nouvelles occasions de riposter en pointant les incohérences de l'accusation.

Je pense que si j'avais habité à Ajaccio je serais allé à la manif sans hésiter, par solidarité. Dans cette ville, 3500 personnes dans les rues au minimum, ça ne passe pas inaperçu. C'est plus d'un vingtième de la population, un peu comme si à Paris il y avait 177 000 manifestants sur le parcours.

a écrit :

Des milliers de personnes défilent à Ajaccio en soutien à Colonna


Jugé en appel pour l'assassinat du préfet Érignac, Yvan Colonna a écopé de la peine maximale, la réclusion à perpétuité assortie d'une période de sûreté incompressible de 22 ans
© AFP

Près de 15.000 personnes selon les organisateurs, 3.500 selon la police, ont manifesté samedi après-midi dans les rues d'Ajaccio contre la condamnation en appel d'Yvan Colonna pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998. À l'issue de la manifestation, quelques manifestants encagoulés ont lancé des pierres, des pétards et deux cocktails Molotov en direction des forces de l'ordre. Les policiers massés en haut d'une rue près de la préfecture ont répondu en tirant quelques grenades lacrymogènes pour disperser les personnes à l'origine des jets de projectiles. Les policiers ont également été pris à partie par certains consommateurs massés aux terrasses. Quelques coups ont été échangés et quelques chaises des débits de boissons ont été lancées en direction des forces de l'ordre. À 20 heures, le calme était revenu, la circulation rétablie après que les pompiers eurent éteint les deux feux de poubelles allumés sur le cours Napoléon. Il n'y a eu aucune arrestation et les gardes mobiles ont dénombré dans leurs rangs un blessé léger.

Le défilé a débuté vers 15 h 30 sous une pluie fine et en silence sur le cours Napoléon, principale artère de la ville, alors que bon nombre des magasins bordant cette artère avaient fermé leurs portes. "C'est par solidarité. Il n'y a aucun mot d'ordre en ce sens", a précisé une commerçante. La manifestation était organisée à l'appel du comité de soutien au berger de Cargèse, condamné vendredi par la cour d'assises spéciale de Paris à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une période de sûreté de 22 ans, qui n'a pas été prononcée en première instance, fin 2007 .

En tête de cortège, une grande banderole proclamait, en langue corse, "Justice pour Yvan", avec de chaque côté, un portrait d'Yvan Colonna. Des manifestants brandissaient aussi un grand drapeau à tête de Maure, emblème de l'île. Alors que le cortège avançait dans le calme, marquant régulièrement des pauses pour applaudir et scander "Yvan" ou "Liberté !", figuraient dans les premiers rangs Christine Colonna, la soeur du condamné, le représentant de la Ligue des droits de l'homme en Corse, André Paccou, les élus autonomistes Jean-Chistophe Angelini et Edmond Simeoni, ainsi que Me Antoine Sollacaro, l'un des avocats d'Yvan Colonna. "Ce procès a été une pantalonnade, une mascarade, une parodie de justice", a déclaré Me Sollacaro en début de manifestation. "Quoi qu'on dise, quoi qu'on fasse, notre parole n'est pas entendue", a déploré de son côté Christine Colonna, ajoutant, en corse, à l'attention de son frère : "Tiens bon, on est tous avec toi." Les défenseurs du berger de Cargèse ont d'ores et déjà indiqué qu'ils formeraient dès lundi un pourvoi en cassation .
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Message par Valiere » 30 Mars 2009, 08:25

moi je ne serais pas allé à une telle manif, même si je pense que le jugement semble s'être appuyé sans preuve tangible!
Valiere
 
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Message par Voenkomat » 30 Mars 2009, 09:44

(Valiere @ lundi 30 mars 2009 à 08:25 a écrit : moi je ne serais pas allé à une telle manif

Pourquoi ?

Il me semble au contraire que lorque "La démocratie s’arrête là où commence la raison d’Etat" il est nécessaire de descendre dans la rue.
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Message par Surgut » 30 Mars 2009, 10:50

(Valiere @ lundi 30 mars 2009 à 08:25 a écrit : moi je ne serais pas allé à une telle manif, même si je pense que le jugement semble s'être appuyé sans preuve tangible!
C'est quoi qui te gène? de manfester avec des nationalistes?
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Message par Ottokar » 30 Mars 2009, 12:53

Oui moi cela me gêne un peu, en Corse. On n'est pas aux Antilles.

Bien sûr, le procès n'est pas ce qu'on fait de mieux en matière de "justice "impartiale", au contraire même, Colonna était condamné d'avance, le procès a révélé que le nom de Colonna a été soufflé par les enquêteurs, et le malheureux préfet Erignac est un serviteur de l'Etat mort en service commandé (un peu comme les soldats tués en Afghanistan), ce que la justice de cet Etat ne pardonnera pas, et qu'il leur fallait un coupable à tout prix, même si les Corses ne parlent pas plus que dans les caricatures d'Astérix...

Bref, honnêtement, je ne sais pas si j'y aurais été. Et va savoir si les nationalos auraient bien voulu que je sorte mon petit drapeau LO et que je ne scande pas en corse comme eux, d'abord !
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Message par com_71 » 30 Mars 2009, 13:49

(Surgut @ lundi 30 mars 2009 à 10:50 a écrit :
C'est quoi qui te gêne? de manifester avec des nationalistes ?

"nationalistes" ? Une fois qu'on a dit ça, on a dit quoi ? Ils ne sont pas communistes, bon, mais encore ? Sont-ils une expression de la volonté de lutte ede la population ? Ont-ils un minimum de respect de la volonté des travailleurs ? Ou les méprisent-ils complètement ? Qu'en disent les travailleurs et les petites gens ? Ils sont plus ou moins armés ? quels droits s'arrogent-ils dans l'usage des armes ? La manifestation était-elle soutenue par des groupes non-nationalistes ? Lesquels ?

Je n'ai aucune des réponses à ces questions, alors... je ne sais pas...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par Surgut » 30 Mars 2009, 13:55

(com_71 @ lundi 30 mars 2009 à 13:49 a écrit :
(Surgut @ lundi 30 mars 2009 à 10:50 a écrit :
C'est quoi qui te gêne? de manifester avec des nationalistes ?

"nationalistes" ? Une fois qu'on a dit ça, on a dit quoi ? Ils ne sont pas communistes, bon, mais encore ? Sont-ils une expression de la volonté de lutte de la population ? Ont-ils un minimum de respect de la volonté des travailleurs ? Ou les méprisent-ils complètement ? Qu'en disent les travailleurs et les petites gens ? Ils sont plus ou moins armés ? quels droits s'arrogent-ils dans l'usage des armes ? La manifestation était-elle soutenue par des groupes non-nationalistes ? Lesquels ?

Je n'ai aucune des réponses à ces questions, alors... je ne sais pas...

J'en sais rien, moi non plus. C'était juste pour demander à Valière.
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Message par Wapi » 30 Mars 2009, 20:00

Sur les organisations politiques présentes en Corse et l'attitude à adopter face à la condamnation de Colonna, un article du Monde.

a écrit :La Corse mobilisée contre la justice antiterroriste

AJACCIO ENVOYÉ SPÉCIAL

Ni la pluie battante qui s'est déversée sur Ajaccio ni les forces de l'ordre déployées en nombre dans toute la ville n'ont découragé les manifestants. Dans un climat de malaise, plus de 6 000 personnes ont défilé, samedi 28 mars, au lendemain de la condamnation d'Yvan Colonna à la réclusion perpétuelle assortie d'une peine de sûreté de vingt-deux ans pour l'assassinat du préfet de Corse Claude Erignac le 6 février 1998.

Les proches du condamné ont mobilisé, au-delà de leurs espérances, militants et responsables politiques du mouvement nationaliste, à l'image de Jean-Guy Talamoni, ou Jean-Christophe Angelini, chef de file des autonomistes "modérés". Mais aussi, fait rare pour une telle manifestation, des centaines d'anonymes et, plus discrets, des élus "traditionnels".

Parmi ces derniers, Jean-Claude Guazzelli, conseiller territorial (sans étiquette), et Jean-Luc Chiappini, président du parc naturel régional de la Corse, ont fait valoir leur écoeurement face à la condamnation d'Yvan Colonna. "C'est une injustice et il faut la combattre (...) Nous devons le faire sortir !", s'est emporté M. Chiappini.

Davantage que le verdict rendu, c'est la manière dont les débats ont été menés, de faux pas en bourdes, par la cour d'assises spéciale chargée des affaires de terrorisme, qui suscite doutes et colère au-delà de la famille nationaliste. Dans le cortège, Alain Napoleoni, ancien conseiller technique du président de l'Assemblée de Corse, s'indigne : "J'ai voulu descendre dans la rue parce que je suis juriste et que je n'ai jamais vu un procès comme ça... On organise des reconstitutions pour le moindre crime et, cette fois, le président de la cour d'assises le refuse alors que l'audience a connu plusieurs révélations, c'est lamentable !"

En privé, nombre d'élus font part d'un "véritable malaise" et d'un "embarras certain" après un procès jugé "expéditif dans sa conduite". Mais la prise de parole n'est pas encore à l'ordre du jour. Sur dix édiles de toutes tendances politiques contactés par Le Monde, aucun n'a souhaité s'exprimer. Les quatre députés que compte la Corse ont été démarchés par le comité de soutien à Yvan Colonna ou des proches, mais aucun n'a donné suite ou n'a accepté de s'exprimer.

Le comité de soutien a décidé d'élargir les termes d'un débat qui "doit interpeller tout le monde en démocratie". "La problématique de la justice antiterroriste, et tout ce qu'elle représente comme arbitraire, est une question qui intéresse tous les citoyens. On le voit en Corse mais on le voit aussi dans la triste affaire de Tarnac", renchérit André Pacou, président de la section corse de la Ligue des droits de l'homme. Samedi, en fin de cortège, environ deux cents jeunes gens insensibles aux appels au calme n'ont pas attendu le prochain colloque sur la justice antiterroriste et s'en sont pris aux forces de l'ordre au cours de deux heures d'affrontements.
Antoine Albertini
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Message par Padeblabla » 16 Mai 2009, 20:38

Juste pour un bouc émissaire pour cacher leur incompétence et surtouts pour ne pas faire des excuse a Mr Colonna..
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