Criminalisation des militants

Message par Jacquemart » 12 Oct 2004, 19:56

a écrit :Meurthe-et-Moselle: un an et demi de prison ferme pour l'auteur de l'incendie de l'usine Daewoo
[12/10/2004 17:46]


BRIEY (AP) -- Le tribunal correctionnel de Briey (Meurthe-et-Moselle) a condamné mardi à 36 mois de prison, dont 18 avec sursis, un ancien salarié de Daewoo, Kamel Belkadi. Il a été reconnu coupable d'avoir mis le feu le 22 janvier 2003 à l'usine Daewoo-Orion, qui fabriquait des tubes cathodiques à Mont Saint-Martin, dans le bassin de Longwy.

A cette époque, l'entreprise coréenne, qui employait 528 salariés, était en pleine déroute puisque l'arrêt de l'entreprise était programmée en raison de graves difficultés financières. La plupart des anciens salariés sont encore aujourd'hui au chômage.

Au cours de l'audience, le procureur de la République, Christophe Mira, avait réclamé trois ans de prison dont 18 mois avec sursis à l'encontre de Kamel Belkadi, 34 ans. Ce dernier a été condamné pour destruction volontaire par incendie, un sinistre qui avait provoqué la fermeture anticipée de l'usine.

Me Alain Behr, l'avocat de Kamel Belkadi, a décidé d'interjeter appel. AP


Sans compter que la condamnation a été prononcée sur la foi d'un seul témoignage à charge, contre plusieurs à décharge. Et aucune preuve matérielle.
Et pendant ce temps-là, le PDG de Daewoo, qui n'a peut-être pas foutu le feu à son usine, mais qui l'a cyniquement fermée, coule des jours heureux sur la Côte d'Azur.
C'est beau, la République.
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Jacquemart
 
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Message par othar » 12 Oct 2004, 19:58

y avait pas un PDG poursuivi et condamné par la justice française qui se pavanait sur la côte d'azur sans qu'aucun policier soit à sa recherche (sauf peut-être ceux de St Pierre et Miquelon?)
othar
 
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Message par alex » 13 Oct 2004, 15:19


Prison ferme pour l'incendie de Daewoo
La condamnation d'un salarié indigne la CGT.

Par Thomas CALINON
mercredi 13 octobre 2004

Trois ans de prison dont 18 mois ferme. C'est le jugement, conforme aux réquisitions de procureur, qu'a rendu hier le tribunal correctionnel de Briey (Meurthe-et-Moselle) à l'encontre de Kamel Belkadi, 34 ans. Cet ancien salarié de Daewoo-Orion de Mont-Saint-Martin est condamné pour l'incendie volontaire qui a partiellement ravagé cette entreprise, le 23 janvier 2003. La destruction des 40 000 tubes cathodiques estimés à plus de 1 million d'euros le «trésor de guerre» des salariés a mis fin à deux mois de conflit social dans ce site du géant sud-coréen, implanté grâce à des aides publiques dans l'ancien bassin sidérurgique de Longwy. Endettée auprès de l'Urssaf et des banques, Daewoo-Orion avait déjà déposé le bilan. L'incendie a entraîné la liquidation judiciaire et le licenciement de 550 salariés.
Kamel Belkadi, qui a en outre été condamné à verser 30 000 euros d'indemnités au liquidateur judiciaire, a fait appel. A l'audience, les 2 et 3 septembre, il avait nié toute implication et suggéré qu'on voulait le mettre en prison parce qu'il avait «fait grève» (Libération du 4 septembre). Sans exercer de responsabilités syndicales, Belkadi était des meneurs de l'occupation de l'usine, au cours de laquelle les salariés avaient menacé de déverser des produits chimiques dans une rivière. Lors de l'instruction, des témoins l'ont accusé d'avoir dit plusieurs fois qu'il fallait «foutre le feu». Mais, en l'absence d'éléments matériels et de mobile, la thèse de l'accusation selon laquelle le salarié serait passé à l'acte parce qu'il avait «pété les plombs» reposait surtout sur le récit d'un de ses collègues, Pietro Tavera, à qui Belkadi aurait emprunté un briquet le soir de l'incendie avant de lui confier en être l'auteur. A la barre, le témoin a livré un témoignage confus et fragile. Suffisant toutefois pour emporter la conviction du tribunal.
«On est scandalisés mais pas étonnés par cette décision», commente Isabelle Banny, de l'union locale CGT de Longwy. Présents à l'audience pour soutenir le prévenu, les militants du syndicat dénoncent la «criminalisation des luttes sociales» et considèrent que Belkadi est, depuis le début de l'enquête, «le bouc émissaire d'un dossier politique».

© Libération

alex
 
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