au sujet de l'éphéméride aujourd'hui

Rien n'est hors-sujet ici, sauf si ça parle de politique

Message par logan » 15 Oct 2004, 23:02

a écrit :Naissance d'Oscar Wilde







a écrit :Né à Dublin le 16 octobre 1854. Poète, écrivain, il pourfend dans ses écrits la société victorienne anglaise et sa morale.

Il publie en 1890 « L'âme de l'homme sous le socialisme », où il défend la désobéissance et la rébellion comme vertus originelles de l'homme, ainsi que le refus de la soumission et de la reconnaissance qu'attendent les nantis de la charité qu'ils veulent bien octroyer aux pauvres.


Ses procès (1854-1900) sont un tournant dans l’évolution des représentations de l’homosexualité. Il refuse de fuir l’Angleterre comme ses amis le lui conseillaient et au contraire se livre, au cours d'un de ses procès, à un plaidoyer en faveur de l’homosexualité, « l’amour qui n’ose pas dire son nom ».

Le 30 novembre 1900 il meurt à Paris



Quelques extraits :

Oscar WILDE / L'Âme de l'homme sous le socialisme / OEuvres / Bibliothèque de la Pléiade / nrf Gallimard 1996

« On nous dit souvent que les pauvres sont reconnaissants de la charité qui leur est faite. Certains le sont, sans nul doute, mais les meilleurs des pauvres ne sont jamais reconnaissants. Ils sont ingrats, insatisfaits, désobéissants et rebelles. Ils ont tout à fait raison de l'être. La charité est à leurs yeux une méthode ridiculement inadéquate de réparation partielle, ou une aumône humanitaire, accompagnée généralement chez l'humanitariste d'une tentative impertinente pour exercer une tyrannie sur leur vie privée. Pourquoi éprouveraient-ils de la gratitude devant les miettes qui tombent de la table du riche ? »


« La misère et la pauvreté sont si fondamentalement dégradantes, et exercent sur la nature humaine un effet si paralysant, qu'aucune classe de la population n'est jamais vraiment consciente des souffrances qu'elle endure. Il faut que d'autres le lui disent, et souvent elle refuse catégoriquement de les croire. Ce que les gros employeurs de main-d'oeuvre disent des agitateurs est indéniablement vrai. Les agitateurs sont des gens indiscrets se mêlant de ce qui ne les regarde pas, qui fondent sur une partie de la population parfaitement satisfaite de son sort et sèment en son sein les graines du mécontentement. C'est bien pour cela que les agitateurs sont absolument indispensables. Sans eux, au stade inachevé qui est le nôtre, il n'y aurait nul progrès vers la civilisation. Si l'esclavage a été aboli aux États-Unis, ce n'est pas à la suite d'actions menées par les esclaves, ni même parce qu'ils auraient exprimé un désir explicite d'être libérés. Il a été aboli uniquement grâce aux pratiques totalement illégales de certains agitateurs de Boston et d'ailleurs, qui eux-mêmes n'étaient ni esclaves, ni propriétaires d'esclaves, et qui en vérité n'avaient rien à voir avec la question. Ce sont indéniablement les abolitionnistes qui ont mis le feu aux poudres, c'est par eux que tout a commencé. Et il est très curieux de noter que les esclaves eux-mêmes leur apportèrent bien peu d'aide, et même bien peu de sympathie ; et lorsqu'à la fin de la guerre les esclaves se retrouvèrent libres, et même si totalement libres qu'ils étaient libres de mourir de faim, nombre d'entre eux regrettèrent amèrement leur nouvelle situation. »


De Profundis, écrit dans la Geôle de Reading

"Eh bien, maintenant, je commence vraiment à éprouver plus de regret pour ceux qui se sont moqués de moi que pour moi-même. Bien entendu, lorsqu'ils me virent, je n'étais plus sur mon piédestal, j'étais au pilori. Mais seule une nature dépourvue d'imagination ne s'intéresse aux gens que sur leur piédestal. Un piédestal peut être une chose fort irréelle. Un pilori est une terrible réalité. Il leur eût aussi fallu savoir mieux interpréter la douleur. Derrière la douleur, ai-je dit, il y a toujours la douleur. Il serait plus sage de dire que, derrière le douleur il y a toujours une âme. Et se moquer d'une âme en peine est une chose affreuse. La vie de ceux qui le font n'est pas belle. Dans l'économie du monde, d'une étrange simplicité, les gens ne reçoivent que ce qu'ils donnent, et à ceux qui n'ont pas assez d'imagination pour percer l'enveloppe extérieure des choses et éprouver de la pitié, quelle pitié peut-on doner, sinon celle du mépris."



Oscar Wilde ???

C'est étrange comme choix pour l'éphéméride
Encore la naissance d'André Breton je comprendrais mais là :annieleid:
logan
 
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Message par logan » 16 Oct 2004, 08:35

Ben l'éphémeride doit rappeler les grandes dates de l'histoire en général et du mouvement ouvrier en particulier non?

Oscar Wilde il a fait quoi pour le communisme et le mouvement ouvrier?
logan
 
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Message par com_71 » 16 Oct 2004, 10:32

(Byrrh @ samedi 16 octobre 2004 à 10:06 a écrit : Emile Zola

Pour Zola il faudrait quand même rappeler son attitude :bleu-vomi: vis-à-vis de Commune de Paris
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par pelon » 16 Oct 2004, 15:12

Oui, je pense que l'éphéméride peut accepter une certaine lattitude de sujets, il y a quand même 365 jours... sans parler des années bissextiles. Certes, Oscar Wilde n'aurait pas fait le poids s'il avait été en concurrence avec la révolution d'octobre 1917, que l'on retrouvera bientôt ... en novembre.
L'important, c'est ce que l'on écrit. Che Guevara n'est pas un révolutionnaire prolétarien mais il était important que le point de vue de LO soit connu sur cette icône d'une certaine jeunesse. Oscar Wilde n'est certes pas un révolutionnaire du tout mais son oeuvre ne manque pas d'intérêt et sa vie de courage. Quel exemple pour montrer l'intolérance de la bourgeoisie, de cette démocratie bourgeoise dont on nous rabat les oreilles. Avec un éclairage particulier sur cette pourriture de société victorienne, sous le plus vieux régime parlementaire. De plus, un certain nombre de textes de Wilde montrent que contrairement à d'autres intellectuels il ne s'intéressait pas qu'à lui-même et à la répression de l'homosexualité et des moeurs mais qu'il était révolté par les injustices en général à commencer par toutes celles qui découlent de la pauvreté.
(Il se peut que l'on fasse un jour un sujet sur Darwin qui pourtant, sur le plan personnel, était réactionnaire.)
pelon
 
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