(canardos @ vendredi 15 octobre 2004 à 23:39 a écrit : a écrit :Pourtant qui dit plus de rendement, dit des plantes à développement plus fort, non ?
Dans le cas d'une "mauvaise herbe", si son rendement est plus important, cela se traduira par un recouvrement du sol plus important ou une capacité de reproduction plus importante, non ?
non justement un blé qui donne 60 quintaux à l'hectare est tres peu contaminant pour la bonne raison que l'espece qui a besoin d'énormement d'aliments et d'eau est incapable de concurrencer les especes sauvages et est tres sensible aux maladie.
si ce n'était pas le cas, ce serait deja le blé qui ferait disparaitre les mauvaises herbes et contaminerait les cereales sauvages et pas le contraire!
un cochon obese de 200 kg a tres peu de chance de concurrencer un sanglier sauvage et en cas de croisement ce sont les genes apportés par le cochon et qui codent son obésité qui seront éliminés.
une céréale sauvage qui produit trop d'épis sur une tige trop haute à la suite du croisement avec une variété domestique ogm ou non ogm est éliminé par les cereales sauvages non croisées beaucoup plus robustes et résistantes.
:unsure:
Si on fait un tour sur le site du Centre de recherches sur les Céréales (Winnipeg), on voit que pour le blé par exemple (
http://res2.agr.ca/winnipeg/v2_f.htm), une tige courte et forte est un avantage, et que grâce à la recherche le blé devient de plus en plus résistant face aux maladies (rouille notamment). Le blé OGM devrait apporter une robustesse supérieure au blé sauvage, tout en produisant plus d'épis, grâce à l'implantation de gènes provenant d'autres plantes et qui n'existaient pas chez le blé sauvage. Le blé sauvage, s'il assimile ces gènes implantés dans le blé OGM, sera donc encore plus résistant.
Dans le cas du cochon, c'est pareil. Pour améliorer son rendement, on va certes essayer d'obtenir des cochons qui soient plus gros, mais va aussi essayer d'obtenir des cochons plus résistants aux maladies, dont la croissance est plus rapide, dont la fertilité est plus forte ou des truies dont les portées seront plus nombreuses et fréquentes. Si les gènes implantés pour cela se retrouvent chez les sangliers, on risque d'avoir plus de sangliers, et des sangliers qui seront plus costauds par rapport à ceux existant actuellement.
(canardos @ vendredi 15 octobre 2004 à 23:39 a écrit :et pour eviter toute confusion de ta part je te signale qu'il ne peut y avoir "contamination" (terme péjoratif pour croisement dans le cadre de la novlangue orwellienne des anti-ogm) qu'entre especes voisines et donc qu'une ceréale ogm ou non ne peut contaminer une graminée (groupe dont font partie les "mauvaises herbes")
:blink:
Le blé peut pourtant se croiser avec l'Egylope cylindrique, qui est... une graminée et... malgré le fait qu'elle ait 28 chromosomes et le blé 42 ! (voir
http://www.ogmdangers.org/enjeu/environnement/ et
http://sophy.u-3mrs.fr/photohtm/LIENF155.HTM)
Ensuite, à propos des "mauvaises herbes", elles ne font pas toutes parties de la famille des graminées. On a des "mauvaises herbes" qui sont des composées, des amaranthacées, des ombellifères, des poacées, des convolvulacées, etc. (voir sur Wikipédia une liste de mauvaises herbes avec leur famille d'appartenance :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_pri...auvaises_herbes).
(canardos @ vendredi 15 octobre 2004 à 23:39 a écrit :passons au deuxieme point:
a écrit :C'est justement le problème que j'évoquais : "cette résistance peut conduire à la disparition d'insectes, de champignons, de microbes ou de virus [j'ajouterais: s'ils ne peuvent se rabattre sur d'autres plantes ou d'autres sources de nourriture], avec des modifications par conséquent sur l'équilibre écologique." Et le fait que ces insectes, champignons, microbes ou virus, se rabattent sur d'autres espèces a également des conséquences sur l'équilibre écologique.
d'abord le probleme du moindre mal:
faut il traiter toutes les plantes aux insecticides et faire mourir tous les insectes ou conferer seulement aux plantes cultivées la capacité de produire des toxines anti-insectes.
en termes d'effets sur l'éco-systeme la réponse est évidente.
Oui effectivement. Pour moi, s'il n'y aucun risque que les gènes permettant la production de toxines anti-insectes puissent se disséminer dans d'autres plantes, je suis entièrement d'accord. Mais l'impact de ce risque étant important (si d'autres plantes produisent ces toxines, alors les conséquences seront bien plus fortes qu'avec les insecticides employés actuellement), il faut qu'il y ait véritablement des preuves que ce risque ne surviendra pas.
(canardos @ vendredi 15 octobre 2004 à 23:39 a écrit :ensuite rassure toi ça ne fera pas disparaitre les insectes sauf si l'on pratique une monoculture absolue génératrice avec ou sans insecticides de destruction presque totale de la biodiversité. on diminuera seulement la biomasse digérable par les insectes et donc leur le nombre d'insectes s'adaptera à la biomasse restante. si tu rend tes céréales résistantes aux insectes, tu ne tueras pas les insectes qui vont butiner sur les plantes à fleurs alors que le regent et le gaucho tuent les abeilles et les papillons (as tu remarqué que les papillons sont devenus tres rares?)
S'il y a aucun risque, je ne peux qu'être pour. Je ne suis pas contre les OGM, je suis contre les OGM qui présentent des risques pour l'environnement et/ou pour la santé (car comment seraient assimilées ces toxines anti-insectes par le corps humain ?).
(canardos @ vendredi 15 octobre 2004 à 23:39 a écrit : a écrit :
Certes. Mais est-que cela ne pourrait pas permettre à des "mauvaises herbes" d'envahir des terrains pauvres en azote si elles sont contaminées par ces gènes ?
je dois quand meme reprendre les bases avec toi! les mauvaises herbes sont des graminées, et les graminées sont des légumineuses qui fixent deja l'azote du sol!
c'est pour ça que pour regenerer un sol épuisé, on seme de la luzerne (une graminée) jusqu'à ce que le sol soit reconstitué!
donc deja les mauvaises herbes colonisent les sols pauvres et les enrichissent.
Sauf que comme je l'ai indiqué plus haut, toutes les "mauvaises herbes" ne sont pas des graminées. Un certain nombre en font partie, mais un grand nombre font partie d'autres familles.
D'autre part, il y a de nombreuses mauvaises herbes qui ne se développent que sur des terrains riches en azote. Quelques exemples : le chardon, qui est d'ailleurs un indicateur de ce type de terrains (voir
http://www.itab.asso.fr/fichiers_pdf/JTGC/...ogt%20Kaute.pdf), le laiteron maraîcher, le gaillet gratteron, la bourse à pasteur, la véronique, le séneçon, le paturin annuel (voir pour ces dernières :
http://perso.wanadoo.fr/girard.guilleme/mauvaises_herbes.htm), l'ortie (voir
http://membres.lycos.fr/testudo/ortie.html, ...
Donc, il y a bien un risque que des "mauvaises herbes" envahissent des terrains pauvres en azote si elles sont contaminées par ces gènes... :w00t:
(canardos @ vendredi 15 octobre 2004 à 23:39 a écrit : a écrit :Actuellement, effectivement, on ne transfère qu'un petit nombre de gènes, mais potentiellement, tout est possible
tu cites aussi greenpeace:
a écrit :La fabrication de plantes transgéniques n'est pas, contrairement à ce qu'affirment ses défenseurs, la simple poursuite des procédés d'amélioration des plantes cultivées, utilisés et perfectionnés par les paysans depuis que l'agriculture existe.
Jusqu'à l'avènement du génie génétique, l'amélioration des plantes, qui est en soit quelque chose de tout à fait légitime, respectait ce que nous appelons "l'ordre de la nature", puisqu'elle était contrainte par la reproduction sexuée des plantes et par la notion d'espèce.
La manipulation génétique n'a en ce sens rien à voir avec un simple croisement, elle représente un saut qualitatif radical puisqu'elle permet de s'affranchir de la "barrière d'espèces", laquelle empêche par exemple un cheval de se croiser avec un chat.
Les OGM sont des produits vivants manufacturés par l'homme. Grâce au génie génétique, nous avons construits des organismes qui n'auraient jamais existé dans la nature et dont le comportement est imprévisible.
c'est du phantasme pur.
on ne saura pas avant peut etre des siecles construire des organes complexes par l'action coordonnées de milliers de genes. c'est un peu comme si parce que tu savais fabriquer les 24 lettres de l'alphabet, tu prétendait maitriser une langue et écrire "les misérables".
on ne connait que les fonctions des gens qui codent la fabrication d'une protéine ou d'une toxine simple et on ne peut par génie génétique envisager de ne transferer que ces genes la. c'est deja tres difficile de les rendre fonctionnels et de les fixer dans le patrimoine génétique... plutot que d'etre contaminants, ils auraient plutot tendance à disparaitre ou a redevenir non-fonctionnels en quelques générations.
on peut faire produire à une vache un lait qui incorporera une proteine humaine. mais un homme cochon n'est pas pres d'exister sauf au sens figuré!
Greenpeace essaye de faire peur aux gens en évoquantl'hybride chat-cheval et en parlant de "la barriere des especes"!
ce sont ce genre de betises qui discréditent completement les écologistes vis à vis des scientifiques.
Effectivement, ce n'est pas pour demain cette possibilité. Actuellement, on n'a pas création de nouvelles espèces, mais de nouvelles variétés au sein des espèces existantes. Mais on franchit bel et bien "la barrière des espèces" lorsque l'on implante un gène d'une espèce dans une autre espèce.
(canardos @ vendredi 15 octobre 2004 à 23:39 a écrit :
maintenant pour terminer je voudrais te dire que cette question des ogm agricoles n'est pas la question la plus importante!
si on y renonçait ça ne changerait pas grand chose...
la defense de la biodiversité passe prioritairement par bien d'autres mesures...
et oui il faut etre prudent avant d'utiliser des ogm, il faut les experimenter tres longuement, d'abord en labo, ensuite en champ et savoir renoncer a telle ou telle variété, meme prometteuse, tant qu'on n'est pas sur. d'autant que j'ai une totale méfiance dans les grands trusts agro-alimentaires
Là-dessus au moins, on est d'accord ! :smile: