a écrit :Besancenot arlettisé
Par Pierre MARCELLE
vendredi 07 février 2003
Il faut qu'il se méfie, Olivier Besancenot. Qu'il n'y prenne garde, et la télé le mangera. De condescendance roublarde en coups de griffe assassins, la télé est une tueuse. Pour le moment, elle se contente d'arlettiser le jeune représentant de la LCR, qu'elle trouve si à son goût en «facteur de Neuilly» (associer «facteur» et «Neuilly», c'est pour la télé le comble de la subversion). Déjà, on dit qu'elle est parvenue à le faire pleurer. Bien sûr, ce fut moins probant que pour Arlette Laguillier, éplorée live lors de la campagne présidentielle. Besancenot, c'était samedi, dans une émission dont certes on parle beaucoup, mais si trafiquée et maquillée qu'on ne saurait jurer qu'Ardisson n'ait pas, au montage, mouillé à la palette graphique les yeux de son client. N'empêche... Face au sommaire Roger Cukierman, du Crif, et à ses effarantes imaginations de front antisémite «vert-brun-rouge», le registre lacrymal ne semblait pas le mieux adapté ; considérant les enjeux de ces mots et ce qu'ils charrient de tragédies passées et à venir, une prestation plus politique, si moins télégénique, ne nous eût pas semblé si obscène. Le juridique prolongeant très naturellement le télégénique, le tribunal dira, sur plainte conjointe de la LCR et de LO, si les propos de Cuckierman furent diffamatoires. Besancenot n'en a pourtant pas fini avec sa ponctuelle (il sort un livre) et très artificielle médiatisation. Un aréopage de journalistes assis (je veux dire : bien installés) l'ayant sacré «révélation politique de l'année» en compagnie de MM. Raffarin et Sarkozy, c'est en termes choisis qu'il déclina mardi l'invitation au pince-fesses, remerciant au passage «le jury de journalistes, tous de grands professionnels de la presse» qui l'ont distingué. (On aimerait croire qu'il taquine, là, mais sans en être hélas! tout à fait persuadé.) A Olivier Besancenot, on voudrait dire, sans excessive acrimonie, qu'il en va du Prix Trombinoscope comme il en va de la Légion d'honneur ; et que ce n'est pas tout de le (la) refuser, encore faut-il ne pas l'avoir mérité (e) l
Ce qui reste des lois Aubry sur la réduction du temps de travail autorise cette chronique à s'interrompre jusqu'au 24 février.
c'est vrai qu'on passe trois page avec une photo de lui dans rouge (sur l'ensemble du canard, ca commence a ressembler a un bulletin municipal) et que ça commence a m'ennnnnnnnnerver !